Le rhinolophe est une sympathique chauve-souris affublée d’une curieuse feuille nasale cartilagineuse en forme de fer à cheval.
C’est une espèce de grande taille, inféodée au milieu souterrain pour l’hibernation, mais qui occupe habituellement des combles de bâtiments pour la reproduction. En ce qui concerne les terrains de chasse, elle recherche essentiellement des milieux boisés et prairiaux.
Morphologie
Le plus grand Rhinolophe européen. Le grand rhinolophe fer à cheval est de taille considérable par rapport aux autres microchiroptères ; son envergure peut atteindre 37 cm.
Le corps est robuste, la tête relativement grosse, avec deux grandes oreilles. Le corps est revêtu d’un pelage doux et long, de couleur brune sur le dos et gris-fauve sur la face ventrale ; la surface alaire est plus sombre que le pelage.
Élément caractéristique, l’appendice supérieur de la selle est court et arrondi, alors que l’inférieur est pointu.
Il a de grandes oreilles pointues.
Le museau a la forme caractéristique d’un fer à cheval, au milieu duquel s’ouvrent les narines, et est surmonté par un appendice foliacé en forme de lance.
Longueur
De 57 à 71 mm.
Queue
De 35 à 43 mm.
Longueur avant-bras
De 54 à 61 mm.
Envergure
De 350 à 400 mm.
Longueur oreille
De 20 à 26 mm.
Poids
De 17 à 35 g.
Coloris
Son patagium et ses oreilles sont gris-brun clair, son dos plutôt gris-brun à roussâtre.
Pelage roussâtre sur le dos de l’adulte et plus gris chez le jeune.
Face ventrale gris-blanc à blanc-jaunâtre.
Son pelage est épais et de couleur grisâtre dessus avec une note de gris.
Il quitte ses gîtes dès le coucher du soleil et chasse essentiellement en forêt. Il chasse dans les endroits boisés, le long des falaises, ou dans les jardins. Il se nourrit de grosses proies comme les papillons nocturnes et les coléoptères.
Sa technique de chasse est très particulière, caractéristique de son système d’écholocation et de sa morphologie alaire. Chaque individu reste solitaire, et s’accroche à une branche, la tête en bas, pour chasser à l’affût. Le passage d’une proie éventuelle va déclencher une attaque de la part du prédateur. L’animal va se lâcher et fondre sur l’insecte (coléoptères, papillons, diptères, tricoptères et hyménoptères). Cette technique de chasse semble réduire considérablement les dépenses énergétiques de l’animal pour se nourrir. Il est aussi capable d’aller au sol et de glaner le feuillage de la végétation arborée pour trouver ses proies.
D’après ce que l’on connaît, les Rhinolophes sont purement insectivores et ils assimilent les tissus mous de leurs proies, négligeant leur exosquelette, dont les fragments apparaissent dans les déjections ainsi que les écailles de papillons nocturnes. Cependant, on a montré récemment que le suc gastrique du Grand Rhinolophe contient une grande quantité de chitinase capable de décomposer la chitine, élément constitutif de la carapace des Insectes et l’une des substances naturelles les plus résistantes qui soient. On ignore si les chauves-souris obtiennent un principe nutritif en digérant la chitine, mais il est probable que la destruction de ce composé facilite la digestion des autres tissus. La chitinase ne décompose certainement pas toute la chitine ingérée.
Paysages diversifiés et semi-ouverts (boisements clairs de feuillus et résineux, broussailles, zones de pâtures, vergers, jardins, eaux stagnantes et courantes, agglomérations, paysages karstiques), spécifiques des régions chaudes.
Caractéristique de la campagne traditionnelle, la présence du rhinolophe traduit une région peu polluée de polyculture.
Gîte
Les colonies occupent principalement des greniers chauds et des clochers dans le nord, alors qu’elles apprécient les caves et les galeries de mines dans le sud. Les quartiers d’hiver sont principalement axés vers les grottes et les galeries.
Pour la reproduction, le grand rhinolophe a besoin de gîtes volumineux (plus de 100 m³) qu’il peut atteindre en vol direct et dans lesquels il peut évoluer facilement.
Les colonies de reproduction peuvent atteindre plusieurs centaines d’individus qui se tiennent généralement à distance les uns des autres.
Après une hibernation de septembre-octobre à avril, les colonies réunissent au printemps jusqu’à 200 individus.
Dans les colonies estivales, les individus des deux sexes sont séparés, et l’on trouve généralement des femelles gestantes et allaitantes avec seulement quelques mâles. On ne sait pas exactement ce qu’il advient de ceux-ci en été.
Maturité sexuelle
De 2 à 3 ans.
Accouplement
Gestation
De 10 à 11 semaines.
Mise bas
Le petit né en juillet ou en août.
Portées
Une portée d’un seul jeune.
Nourrissage
Ouverture des yeux
Sevrage
C’est après seulement 3 ou 4 semaines qu’il effectue son premier vol pour être enfin sevré un mois plus tard.
Le Grand Rhinolophe est principalement sédentaire (quelques dizaines de kilomètres), les déplacements à longue distance étant occasionnels.
Pour l’hivernage, il choisit des abris souterrains dont la température ambiante se situe entre 7 et 11 °C. Il est extrêmement sensible aux dérangements.
En hiver la léthargie est discontinue et les chauves-souris s’éveillent à de fréquents intervalles, évoluent dans leur grotte et même sortent la nuit quand la température est basse. Dans leur retraite, elles sont difficiles sur le choix de l’endroit où elles se fixent et ont besoin d’un microclimat bien déterminé au point du vue température et degré hygrométrique. Bien qu’elles ne migrent pas, elles changent de logis de temps à autre et peuvent franchir des distances de 80 kilomètres à l’occasion.
Les Rhinolophes hibernent dans des cavernes qu’ils quittent généralement en été pour s’installer sous les toitures et peut-être dans les arbres creux, qu’ils devaient occuper avant que l’homme ne construise de maison.
On sait que chez les chiroptères l’hibernation n’est autre chose qu’une prolongation du sommeil ordinaire. Durant celui-ci, en effet leur température baisse et rejoint celle de l’air ambiant, et si celui-ci est très froid elle suit la même courbe, mais s’élève quand ils se réveillent.
Il connaît une régression alarmante de sa population.
Comme le petit Rhinolophe, cette espèce a vu ses populations chuter dramatiquement depuis 1960, conséquence d’une dégradation trop brutale et d’une banalisation du paysage en Europe occidentale.
Aux pesticides et à la destruction de leur habitats, on peut ajouter les collectionneurs pour qui cette raréfaction devient un critère de choix pour leur tableau de chasse.
Protection
C’est l’espèce la plus menacée en France. Comme toutes les chauves-souris, elle est protégée en France depuis 1981, en Europe par la convention de Berne (annexe II) et la directive Habitats (annexe II et IV).