L’Azuré du serpolet est un des plus grands lycènes de la faune européenne ; ses ailes supérieures et postérieures, en dessus, sont bleu azuré plus ou moins assombri selon les races et ornées de points transversaux ovales, parfois confluents, surtout visibles aux ailes supérieures.
Les deux sexes sont semblables.
Le dessous est gris brun uniforme légèrement teinté de bleu verdâtre clair à la base des ailes. Des points noirs dont la disposition est caractéristique de l’espèce, se répartissent invariablement sur l’ensemble des quatre ailes.
Longueur
Envergure
De 28 à 37 mm d’envergure.
Coloris
Les individus montagnards sont souvent plus sombres que ceux qui vivent en plaine.
Le développement de la chenille est remarquable : la jeune larve issue de l’œuf pondu sur le serpolet effectue les premiers stades de son développement sur sa plante hôte, se nourrissant principalement des fleurs et des boutons, puis elle se laisse tomber sur le sol où elle est récupérée par des fourmis du genre Formicus qui édifient les nids à dôme caractéristiques. Entraînée dans la fourmilière elle sécrétera par des glandes situées sur son dos un liquide sucré qui sera absorbé par les fourmis. En échange, ces dernières laisseront la chenille dévorer leur couvain et achever son développement ; la chenille hivernera à l’intérieur de la fourmilière pour se nymphoser au printemps suivant. L’émergence du papillon aura lieu à l’intérieur du dôme d’où il sortira, accompagné par les fourmis, pour achever le développement de ses ailes.
Cette étonnante symbiose, ou myrmécophilie, s’observe chez plusieurs espèces de Lépidoptères diurnes ou nocturnes. Ces exigences biologiques compromettent dangereusement la survie de l’Azuré du serpolet dans beaucoup de régions ; la disparition des fourmis de tout terrain où le traitement chimique des sols est excessif semble un facteur déterminant aujourd’hui, la raréfaction de l’espèce est constatée partout.
Chrysalide
Cycle annuel
L’adulte ou imago vole de juin à août selon l’altitude ou les conditions climatiques.
Il évite les zones trop humides et marécageuses pour fréquenter les prairies rases, les coteaux steppiques ou les friches sèches favorables à la croissance du serpolet dont sa chenille se nourrit ; on le rencontre souvent butinant les fleurs de thym.
L’Azuré du serpolet est répandu de l’Europe occidentale jusqu’au Caucase et du sud de la Scandinavie jusqu’au nord de la Turquie. Il est absent du sud de l’Espagne, du Péloponnèse et des îles méditerranéennes sauf la Corse. Disparu d’Angleterre vers 1980, sa raréfaction est telle dans le nord de la France et le Bénélux que son extinction semble probable à brève échéance.
Auvergne
Dans la région on l’observe encore en exemplaires isolés dans les landes surplombant les gorges de la Loire, dans le massif du Pilat où il était beaucoup plus commun voici une trentaine d’années.