Mâle : le dessus des ailes est bleu clair avec une bordure sub-marginale brun-noirâtre, les nervures sombres sont apparentes.
Sur les deux ailes, une série de points noirs post-discaux et une tache noire dans l’espace discoïdal sont caractéristiques.
Femelle : le dessus est comparable au mâle avec une bordure sub-marginale plus large englobant presque les points post-discaux un peu plus gros.
Le bleu est plus foncé.
Dessous similaire chez les deux sexes, la coloration est gris-brun clair avec deux rangées de points cernés de blanc dans les aires post-discale et sub-marginale.
Les points dans les aires basale et discale de l’aile postérieure peuvent être variables.
Longueur
Envergure
Aile antérieure : de 16 à 20 mm.
Coloris
Chenille
Remarques
Espèces semblables
Dans les habitats similaires, l’espèce peut être confondue avec :
L’azuré des nerpruns (Celastrina argiolus) : bien différent ; espèce de lisière qui vole souvent assez haut ; dessus bleu bordé de noir sans points ; dessous blanc bleuté à ponctuation noire très fine.
Le demi-Argus (Cyaniris semiargus) : assez ressemblant ; dessus bleu sombre à brun sans points ; coloration du dessous comparable à Maculinea telejus mais une seule rangée de points.
L’azuré des mouillères (Maculinea alcon) : ressemblant mais rare ; chez le mâle, dessus bleu presque uni et sans points apparents ; le dessous est très ressemblant mais vers le bas de l’aile antérieure les points se rapprochent de l’espace discal ; plante hôte = Gentiane pneumonanthe.
L’unique plante hôte est la sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis). La reproduction et la ponte se produisent quelques heures après l’émergence et la femelle insère les œufs dans les inflorescences.
L’Azuré de la sanguisorbe fréquente les prairies humides à Molinie et mésophile à Sanguisorbe officinale et les prés à litière. L’espèce semble pouvoir subsister sur des sites de petite surface (-1 ha).
Altitudes
Espèce associée
L’azurée de la sanguisorbe est un papillon fortement dépendant des marais. Il suit un cycle biologique étonnant, dépendant de la pimprenelle officinale (Sanguisorba officinalis) et d’une espèce de fourmi (Myrmica rubra).
Le papillon pond ses œufs sur la fleur. Les chenilles sont cannibales et une seule survit par tête de la plante. La survivante se nourrit de la fleur puis tombe à terre et devient prédatrice. Emportée par les fourmis dans leur nid, elle consomme leur couvain pendant tout l’hiver, puis se chrysalide dans la partie supérieure du nid. La chrysalide libère un beau papillon et le cycle recommence.
Posé, les ailes sont généralement fermées si bien que les points noirs du dessus sont assez difficile à observer. Le vol, qui semble malhabile, est assez caractéristique, la coloration bleue est visible.
Après 15 à 20 jours dans l’inflorescence, la chenille quitte la Sanguisorbe. Sa survie dépend alors de son adoption par des fourmis, principalement Myrmica scabrinodis. La chenille est emmenée dans la fourmilière où se nourrissant du couvain, elle hiverne et poursuit son développement jusqu’à l’année suivante. Son acceptation par les fourmis se fait grâce à une sécrétion abdominale attractive, sucrée et riche en acides aminés.
Chrysalide
Cycle annuel
L’espèce est monovoltine (une seule génération par an). Les premières émergences ont lieu vers la fin juin et le début du mois de juillet. La période de vol des adultes se poursuit jusqu’a fin août ou début septembre.
Mois
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Œuf
Chenille
Chrysalide
Imago
Phase d’hibernation
Prédateurs
Longévité
La durée de vie des adultes (imago) est en moyenne de 7 à 10 jours.
L’espèce a une répartition eurasiatique, de la France au Japon.
En France, elle se trouve en limite d’aire de répartition et se rencontre dans les régions de l’Est (Alsace, Lorraine, Rhône-Alpes) et dans quelques stations dans les vallées de la Loire et de la Gironde.
Les principaux facteurs de menace sont l’assèchement des zones humides, la disparition ou l’abandon des prairies et les fenaisons pratiquées pendant la période de vol des papillons. La conservation des populations d’Azuré de la sanguisorbe dépend donc du maintien des espaces prairiaux avec la prise en compte des exigences écologiques de l’espèce.
Des mesures de gestion adaptées visent à pratiquer des fauches tardives (à la fin du cycle biologique des papillons) ou printanières (avant la floraison de la Sanguisorbe) par rotation et en maintenant des zones refuges non fauchées pendant plusieurs années (favorables aux fourmis hôtes). Un suivi scientifique annuel des populations est nécessaire pour évaluer et adapter le mode de gestion.
Protection
Espèce protégée au niveau national par l’arrêté du 22 juillet 1993 fixant la liste des insectes protégés sur le territoire national (J.O. du 24 Septembre 1993)
Espèce figurant aux annexes II et IV de la Directive Habitats (Directive 97/62/CEE du Conseil du 27 octobre 1997 portant adaptation au progrès technique et scientifique de la Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que la faune et de la flore sauvages). Annexe 2 : Espèces animales et végétales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation
Espèce inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne, avec une priorité pour l’élaboration de plans d’actions nationaux.