Mâle : Le dessus des ailes est bleu moyen avec une large bordure marginale brun foncé. Des points noirs sont apparents dans l’aire post-discale. La frange est beige.
Femelle : Le dessus est entièrement et uniformément brun foncé avec la frange beige. Parfois, une légère teinte bleutée est apparente à la base des ailes.
Dessous similaire chez les deux sexes, la couleur de fond est uniformément brun chocolat ou brun cannelle. Cette coloration est caractéristique et permet de repérer facilement l’espèce.
Le seul motif du dessous de l’aile est la rangée de points dans l’aire post-discale. Ces deux critères permettent d’identifier l’espèce avec certitude.
Chenille
Remarques
Espèces semblables
Dans les habitats similaires, l’espèce peut être confondue avec :
L’Azuré des nerpruns (Celastrina argiolus) : bien différent ; espèce de lisière qui vole souvent assez haut ; dessus bleu bordé de noir sans points ; dessous blanc bleuté à ponctuation noire très fine.
Le Demi-Argus (Cyaniris semiargus) : assez ressemblant ; dessus bleu sombre à brun sans points ; dessous, également une seule rangée de points mais couleur de fond gris-brun clair et présence d’une tâche au sommet des cellules.
L’Azuré des mouillères (Maculinea alcon) : différent ; très rare ; chez le mâle, dessus bleu presque uni et sans points apparents. Sur le dessous (brun clair), deux rangées de points ; plante hôte = Gentiane pneumonanthe.
Le cycle de vie de l’azuré des paluds est réellement spectaculaire : les œufs sont déposés par les femelles dans la fleur de la Sanguisorba officinalis. Aprés quelque temps ils tombent à terre où ils sont saisis par des fourmis. Les fourmis les emportent à l’intérieur de leur fourmilière comme s’ils étaient de la progéniture de fourmis.
Nombre de pontes
Œufs
Éclosion
Larve
Après 3 semaines, la chenille quitte l’inflorescence de la Sanguisorbe. Sa survie dépend alors de son adoption par des fourmis, principalement Myrmica rubra. La chenille est emmenée dans la fourmilière où se nourrissant du couvain, elle hiverne et poursuit son développement jusqu’à l’année suivante. Son acceptation par les fourmis de sait grâce à une sécrétion abdominale attractive, sucrée et riche en acides aminés.
Les zones préférentielles pour Myrmica rubra sont les prariries humides abandonnées ou fauchées irrégulièrement, en bordure de zones boisées et en dehors des zones d’inondation prolongée. Myrmica scabrinodis, fourmi-hôte de l’Azuré de la sanguisorbe est plus ubiquiste avec peut-être une préférence pour les prairies plus ouvertes et fauchées régulièrement.
Chrysalide
Cycle annuel
L’espèce est monovoltine (une seule génération par an). Les premières émergences ont lieu vers la fin juin et le début du mois de juillet. La période de vol des adultes se poursuit jusqu’a fin août ou début septembre. La durée de vie des adultes (imago) est en moyenne de 7 à 10 jours. Dans les stations où l’Azuré de la sanguisorbe est aussi présent, les émergences débutent après celles de Maculinea telejus.
L’unique plante hôte est la sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinallis). La reproduction et la ponte se produisent quelques heures après l’émergence et la femelle insère les œufs dans les inflorescences. Le choix des femelles pour les capitules terminaux bien ouverts limiterait la compétition avec l’Azuré de la sanguisorbe qui préférerait les capitules latéraux plus jeunes et plus petits.
L’Azuré des paluds occupe les mêmes stations que l’azuré de la sanguisorbe. Il fréquente les prairies humides à Molinie et mésophile à sanguisorbe officinale et les prés à litière. L’espèce semble pouvoir subsister sur des sites de petite surface (-1 ha).
Altitudes
Espèce associée
L’azuré des paluds pond sur une seule plante : la Sanguisorbe. La larve se développe dans la fleur puis descend le long de la tige pour se faire capturer par des fourmis. Grâce à des phéromones mimant l’odeur de la fourmi, les fourmis ne l’attaquent pas mais la considèrent comme l’une des leurs et transportent cette larve dans leur fourmilière. Cette dernière se développera durant 10 mois en y dévorant les larves des fourmis sans que les fourmis adultes ne réagissent ! La larve se transforme en chrysalide à l’intérieur de la fourmilière et le papillon adulte fraîchement éclos arrive à en sortir intact mais on ne sait pas encore comment.
L’espèce a une répartition eurasiatique, du nord de l’Espagne et de l’est la France jusqu’en Mongolie. En France, elle se trouve en limite d’aire de répartition et se rencontre uniquement dans les régions de l’Est (Alsace, Lorraine, Bourgogne, Franche-Comté et au nord de la région Rhône-Alpes).
Les principaux facteurs de menace sont l’assèchement des zones humides, la disparition ou l’abandon des prairies et les fenaisons pratiquées pendant la période de vol des papillons. La conservation des populations d’Azuré des paluds dépend donc du maintien des espaces prairiaux avec la prise en compte des exigences écologiques de l’espèce. Des mesures de gestion adaptées visent à pratiquer des fauches tardives (à la fin du cycle biologique des papillons) ou printanières (avant la floraison de la Sanguisorbe) par rotation et en maintenant des zones refuges non fauchées pendant plusieurs années (favorables aux fourmis hôtes). Un suivi scientifique annuel des populations est nécessaire pour évaluer et adapter le mode de gestion.
Protection
Espèce protégée au niveau national par l’arrêté du 22 juillet 1993 fixant la liste des insectes protégés sur le territoire national (J.O. du 24 Septembre 1993)
Espèce figurant aux annexes II et IV de la Directive Habitats (Directive 97/62/CEE du Conseil du 27 octobre 1997 portant adaptation au progrès technique et scientifique de la Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que la faune et de la flore sauvages). Annexe 2 : Espèces animales et végétales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation.
Espèce inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne, avec une priorité pour l’élaboration de plans d’actions nationaux.