| La jonquille (Narcissus pseudo-narcissus) | |
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| | Généralités | Dès la fin de l’hiver, en février-mars sur le piémont, jusqu’au début de juin en altitude, la floraison des Narcisses relaie celle du Galanthe des neiges. Issu d’un bulbe assez gros, accompagné par 2-4 feuilles d’un vert un peu glauque, le bouton floral unique, enveloppé dans une spathe membraneuse, jaillit du sous-bois ou du gazon roussâtre qui vient d’abandonner la neige, puis étale les 6 divisions oblongues du périanthe autour de la couronne au tube allongé. Les couleurs des 2 parties de la fleur, leurs dimensions ainsi que celle du tube conique du périanthe (entre l’ovaire et la couronne), la forme de la couronne, ont permis de caractériser des espèces, sous-espèces, variétés. | |
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| | Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : monocotylédones (Monocotyledonae) | Super-ordre : lilidés (Liliidae) | Ordre : liliales (Liliales) | Famille : amaryllidacées (Amaryllidaceae) | Sous-famille : | Genre : narcisses (Narcissus [Linné]) | Sous-genre : | Espèce : Narcissus pseudo-narcissus [Linné], Narcissus lobularis | Variété : | Nom commun : jonquille, jonquille sauvage | Nom populaire : aïault, ailault, bonhomme, chaudron, clochette des bois, coucou, faux narcisse, fleur de coucou, jeannette, jeannette jaune, narcisse jaune, narcisse des prés, narcisse sauvage, narcisse trompette, porillon |
| | | | gelbe Narzisse, Osterglocke, falsche Narzisse, Trompetennarzissen, gemeine Osterglocke, Wiesen-Narzisse, wilde Narzisse | | daffodil, wild daffodil, lent lily, daffy down lily | | | | anbulu gaiztoa, lilipa arrunta, txutxupraka | | | | | | | | narcís de muntanya, jonquillas, espadèlo, coucut, crabéroles, crabarolès | | | | | | žuti sunovrat | | påskelilje, påske-Lilje | | lus a chròmchinn | | narciso, trapagan, narciso de los prados, campaneta de puerto, narciso de trompeta, narcis de muntanya | | kollane nartsiss | | | | keltanarsissi | | jonquille | | | | | | | | | | | | | | | | | | narciso trombone, trombone | | | | | | | | | | | | | | påskelilje | | jonquillas, espadèlo, coucut, crabéroles, crabarolès | | wilde narcis, wilde trompetnarcis, gele narcis | | narcyz trabkowy | | narciso | | | | | | | | | | rumena narcisa | | påsklilja | | narcis žlutý | | | | Narcissus pseudo-narcissus |
| Étymologie latine | Narcissus : du grec narke, engourdissement, ou narkaô, « endormir ». Ce genre comprend des espèces qui généralement exhalent un parfum produisant un assoupissement douloureux. pseudo : du grec, pseudos, faux. Pseudonarcissus, « faux narcisse », parce que le vrai narcisse est celui des poètes, Narcissus poeticus. |
| Étymologie française | Jonquille vient de jonc. Les feuilles rappellent celles des joncs. Le substantif Jonquille n’est apparu en français qu’en 1596, d’abord au masculin sous la forme jouquille. Il est emprunté à l’espagnol junquillo, « petit jonc ». |
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| | Généralités | Le bulbe tuniqué donne naissance à des feuilles presque planes, de la longueur de la tige. La tige nue, haute de 16 à 20 cm se termine par 2 bractées membraneuses d’où sort une fleur unique, penchée, assez grande, peu odorante. Périanthe tubuleux, divisé en 6 pièces pétaloïdes, jaune très pâle. La couronne pétaloïde dépasse la longueur des divisions du périanthe, jaune plus foncé. 6 étamines. |
| Catégorie de plante | Plante herbacée vivace. |
| Port de la plante | Touffe érigée. |
| Hauteur de la plante | De 20 à 40 cm. |
| Espèces semblables | Avant la floraison, les feuilles et les bulbes peuvent être confondus avec ceux de l’ail sauvage. On peut les différencier par l’absence de l’odeur caractéristique. Le narcisse des poètes (Narcissus poeticus), à couronne jaune pâle bordée de rouge et à tépales blancs, est une espèce distincte, originaire des montages d’Europe méridionale. Il en existe beaucoup de variétés parfois élevées au rang de sous-espèces ou même d’espèces. |
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| Description de la racine | La partie souterraine est un gros bulbe ovale enveloppé de tuniques membraneuses. |
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| | Description de la tige | Plante glabre. La tige est dressée, un peu aplatie et marquée en longueur de deux angles. Elle est issue d’une spathe membraneuse. | |
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| | Description des feuilles | Les feuilles, radicales, sont toutes plus ou moins dressées à la base de la plante, groupées par deux à cinq. Feuilles linéaires, rubanées, presque plates, arrondies au sommet, avec des nervures parallèles. Les feuilles sont très allongées et ont souvent la même hauteur que la hampe florale, soit 15 à 25 cm, et très étroites (environ 1 cm). La sève est mucilagineuse. |
| Dimension des feuilles |
| Couleurs des feuilles | Feuilles d’un vert grisâtre, un peu glauque. |
| Végétation | Les feuilles, la tige et la fleur se fanent rapidement et disparaissent dès le mois de mai. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Végétation | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | Description des fleurs | Ses grandes fleurs jaunes sont très caractéristiques. Elles sont remarquables de beauté pour une plante sauvage, portant au centre une trompe d’un jaune plus soutenu au tube plissé. La fleur, toujours penchée vers le sol, est isolée a l’extrémité d’un court pédoncule, sur une hampe non feuillée. La fleur est en forme d’entonnoir divisé en 6 larges tépales entourant un long tube intérieur (couronne), en entonnoir, large, surmonté par une roue de dents étalées. La paracorolle est aussi longue ou plus longue que les parties libres du périanthe. | | Les 6 pièces périphériques étalées, 3 sépales et 3 pétales jaune pâle, ovales, entourent une couronne tubulaire centrale et évasée en trompette, à bord crénelé et évasé, aussi longue que les premières, de 25 à 35 mm, mais d’un jaune plus soutenu. À la base de la fleur part une bractée blanchâtre et membraneuse, souvent sèche, protège le bouton floral. La fleur renferme les deux sexes : six étamines et un ovaire infère à trois loges surmonté d’un mince style au stigmate à trois lobes. |
| Dimension des fleurs | Grandes fleurs de 3 à 4 cm. |
| | Parfum des fleurs | Il dégage également un parfum légèrement sucré et poivré. |
| Pollen |
| Floraison | Mars à mai. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Floraison | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | | | | | | La jonquille est originaire d’Europe centrale, d’Afrique du nord et d’Asie. |
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| | Distribution globale | L’espèce se rencontre dans toute l’Europe occidentale, vers le nord jusqu’aux Pays-Bas. |
| Auvergne | S’élève jusqu’à 1 850 m au Sancy. |
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| | Utilisations médicinales | | La plante contient des substances émétiques. Toutefois, son bulbe entre dans des préparations pharmaceutiques contre des affections pulmonaires et a été utilisé contre l’épilepsie, les convulsions et la fièvre. Fleur et bulbe narcotiques à petite dose. Fleur à propriétés vomitives et vénéneuse à un taux plus élevé. Ses propriétés vomitives étaient déjà connues des Anciens. Toxicité : Toutes ces plantes sont toxiques, en particulier le bulbe. Bien qu’amers et âcres, ils ont parfois produit de graves empoisonnements chez l’homme et chez le bétail. Ils provoquent des troubles digestifs, nerveux et cardiaques. Le simple fait de sucer une tige suffirait à déclencher des symptômes. Les fleurs sont également à éviter. Les parties aériennes provoquent une dermatite chez les personnes sensibles. Les bulbes peuvent aussi produire une dermatite. Des humains ont été intoxiqués par l’ingestion de bulbes qu’ils croyaient être des oignons ; c’est également le cas de bovins à qui on avait donné des bulbes de cette plante à manger à une époque où l’approvisionnement était difficile. Les animaux de compagnie peuvent être intoxiqués s’ils mangent des jonquilles. Symptômes : gastro-entérites, douleurs stomacales, coliques, purgation drastique lors de l’ingestion de bulbes (confondus avec de l’ail ou de l’oignon), vomissements, nausée, étourdissements. Comme les vomissements se produisent rapidement, il n’apparaît généralement pas de symptômes plus graves. Les alcaloïdes de la jonquille provoque des tremblements, une sensation de froid, d’engourdissement, voir même une paralysie. Ils ont également une action cholinergique (ralentissement du rythme cardiaque et baisse de la tension artérielle qui entraîne le plus souvent des évanouissements). |
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| Les narcisses renferment de dangereux alcaloïdes (narcissine, pseudolycorine, etc.) ainsi que des saponines. Le bulbe en est particulièrement riche. La narcissine est un violent vomitif. |
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| | Mythes | Le narcisse puise sa légende dans la mythologie grecque. Selon Ovide, Narcisse était un très beau jeune homme auquel les Dieux avaient interdit de voir son visage, en châtiment du décès de la nymphe Echo, qu’il avait causé par son dédain. Pour le punir, les dieux décidèrent qu’il n’aimerait plus que sa propre image. En se penchant au-dessus d’une fontaine pour boire, Narcisse vit son reflet dans l’eau. Perdu dans la contemplation de son image, il se noya et fut transformé en fleur … |
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| Rareté | La jonquille peut se rencontrer en abondance dans les bois et les prés. |
| Protection | Sa cueillette est réglementée pour éviter les excès. |
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