| Le houx commun (Ilex aquifolium) | |
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| | Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae) | Super-ordre : rosidés (Rosidae) | Ordre : célastrales (Celastrales) | Famille : aquifoliacées (Aquifoliaceae), acanthacées, ilicacées | Sous-famille : | Genre : houx (Ilex [Linné]) | Sous-genre : | Espèce : Ilex aquifolium [Linné, 1753] | Variété : | Nom commun : houx commun | Nom populaire : houx à aiguillons |
| | | | Stechpalme, Stechhülse, Christdorn, gemeine Stechpalme, Hülse | | common holly, Christ’s thorn, holly, holm, holytree | | | | gorostia, garratz, gorosti | | | | quelen | | | | agrifol, arbre de visc, boix grèvol, grèvol | | | | caracutu | | božika, božikovina | | almindelig kristtorn, kristtorn | | cuileann | | acebo comun, acebo, agrifolio, cardón | | teravalehine iileks | | | | | | houx commun | | | | aquifolio, pica folha | | | | | | | | magyal fajták, közönséges magyal | | cuillen | | kristþyrnir | | aquifolio comune, agrifoglio, alboro spinoso | | | | | | | | | | | | | | kristtorn, beinved | | | | hulst | | ostrokrzew kolczasty | | | | | | | | | | cezmína ostrolistá | | bodika | | järnek | | cesmína ostrolistá | | | | Ilex aquifolium |
| Étymologie latine | Ilex aquifolium signifie « à feuilles à dents aiguës ». Le nom d’Ilex fut donné à cette plante par confusion avec le Chêne Yeuse (Quercus ilex) de la région méditerranéenne possédant des feuilles aux bords épineux. Le nom Ilex en latin signifie chêne vert, attribué par le botaniste français Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) qui leur trouvait une similitude dans la forme des feuilles. L’ancien nom latin du houx était Aquifolium, mais Linné n’appréciant pas ce nom de genre comportant deux mots, lui attribua le nom d’Ilex, mot celtique signifiant « pointe ». Aquifolium vient des mots latins Acus (aiguille) et de folium (feuille). |
| Étymologie française | Du francique « hûliz » ; en breton « quelen ». Le terme français de Houx dérive de l’allemand Hulst. |
| Étymologie anglaise | En anglais, le Houx est nommé Holly ; Hollywood signifie « bois de houx ». |
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| | Généralités | Le houx commun est un arbre glabre, vert. Arbre dioïque. Ses feuilles sont alternes, persistantes, très coriaces, luisantes, ondulées et dentées-épineuses, à une seule épine terminale sur les vieux sujets. Ses fleurs sont blanches ou un peu rosées ; 4-5 pétales ovales, soudés à la base, à l’aisselle des feuilles. Ses fruits sont charnus, d’un rouge vif, 4-5 graines triangulaires. | |
| Catégorie de plante | | Arbuste ou petit arbre à feuilles persistantes. Le houx est le seul arbuste nordique à feuillage persistant qui ne soit pas un conifère. |
| | Hauteur de la plante | Le houx a une taille adulte habituelle d’environ 5 m, mais pouvant dépasser 10 m occasionnellement, et parfois 20 m. |
| | Espèces semblables | |
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| Description de la racine | Le système radiculaire du houx est très dense ; ses racines charnues et blanches dégagent une odeur caractéristique comme le bois fraîchement coupé de ses branches. |
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| | Description de la tige | L’écorce du houx est très lisse. |
| Couleur de la tige | Écorce de couleur verte plus ou moins foncée, qui vire au gris clair en vieillissant. L’écorce des jeunes rameaux est verte. |
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| | Description des feuilles | | Le feuillage du houx est persistant : il est un repoussoir puissant pour de nombreuses créatures qui, sinon, pourraient voler les œufs dans les nids. Les feuilles sont alternes, simple, à court pétiole, sans stipules. Feuilles ovales ou elliptiques, aiguës au sommet, gondolées. Nervure centrale marquée. Limbe coriace et glabre, à marge cartilagineuse, ondulée à dents terminées en épine. | | Les feuilles sont normalement très épineuses, mais il arrive qu’elles ne le soient pas. Les feuilles des feuilles du bas ou des tiges stériles sont munies d’épines acérées. | Les feuilles des rameaux élevés, ou celles près des branches fleuries ou sur les houx très âgés, portent de moins en moins de piquants, jusqu’à souvent devenir entières et inermes dans le sommet, avec une seule épine terminale. Cette hétérophyllie correspond probablement à une adaptation de défense contre les herbivores. | |
| Dimension des feuilles | Feuilles de 5 à 8 cm. |
| | Végétation | Feuillage persistant (les feuilles vivent 3 ans). Les feuilles anciennes tombent vers le milieu de l’été. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Végétation | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | | Dimension des fleurs | Les fleurs sont petites : 6 mm. |
| Couleurs des fleurs | | Les fleurs du houx sont de couleur blanchâtre à légèrement rosée par endroits. |
| Parfum des fleurs | Les fleurs du houx dégagent un agréable parfum et sont mellifères. |
| Pollen |
| Floraison | Floraison en mai-juin. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Floraison | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | | | | | Milieux | | Le houx se rencontre dans les bois, haies, broussailles, sous-bois des forêts de hêtres, de hêtres et sapins, de chênes et de charmes. |
| Sols | Le houx aime les sols humides, argileux, riches, humifères, drainés. Il tolère les sols calcaires, mais est plus fréquent sur substrat acide. |
| Expositions | | Soleil, mi-ombre lumineuse à l’abri des vents froids. Le manque de lumière ne le gêne pas dans sa croissance est assez lente. |
| Climats | | Surtout dans les régions à climat océanique. Essence d’ombre, qui préfère les atmosphères humides (où il côtoie les hêtres). |
| Altitudes | | Aux étages collinéen et montagnard inférieur, jusqu’à une altitude d’environ 1 000 à 1 200 m. |
| Espèce associée | C’est souvent le compagnon du hêtre. |
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| Europe occidentale (Scandinavie, Grande Bretagne jusqu’au Caucase), Europe méridionale, Asie Mineure (jusqu’en Perse), Afrique du Nord et Asie septentrionale. |
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| | Distribution globale | La zone d’origine du houx commun s’étend dans l’ouest et dans l’est de l’Europe (dans les pays de climat océanique, il pénètre jusqu’à la limite boréale de la zone tempérée), à l’Afrique du Nord, au massif du Caucase, au Nord de l’Iran et dans certains endroits en Chine. Il est vraisemblablement arrivé aux États-Unis avec les premiers colons anglais. Un peu partout en France et en Europe, rarement en région méditerranéenne. |
| Auvergne | |
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| | Description du bois | Le bois de houx était particulièrement recherché pour fabriquer des pièces robustes et souples à la fois. |
| Propriétés du bois | Bois dur, très dense et très homogène qui peut être travaillé, tourné, etc. |
| | Densité du bois | De 0,55 à 0,70 kg par dm³. |
| Travail du bois | | Il prend très bien différentes teintures et sa maillure lui donne donc une profondeur très appréciée dans les marqueteries de fleurs, ainsi que dans la confection des filets. |
| Utilisations du bois | | Le houx est utilisé en lutherie. Le bois de houx est aussi très estimé des ébénistes. On l’utilise en marqueterie où on le rencontre très souvent teinté en noir, en lieu et place de l’ébène. Il fut très utilisé en marqueterie dès le XVIIe siècle. Placage. Son bois blanchâtre, très dur est utilisé en sculpture, instruments de dessin, gravure. Confection de manches d’outils agricoles car il est très résistant et a la faculté d’atténuer les vibrations. Les jeunes rameaux et les branches les plus souples étaient utilisées pour confectionner des manches d’outils, de fouets, de cannes, des cravaches (houssines), d’aiguillons, pièces de charrues, verges de fléaux et des manches d’ustensiles de cuisine. C’était le bois des aiguillons de bouvier. Comme tous les bois denses, il est un excellent combustible. |
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| | Utilisations médicinales | | Les feuilles peuvent être employées comme diurétique, expectorant, fébrifuge et antispasmodique, cependant un emploi abusif peut provoquer des malaises. Le feuillage frais ou séché, était employé dans les pharmacopées traditionnelles pour ses propriétés diurétiques et fébrifuges, pour calmer les toux, les crises de goutte et l’arthrite. Les racines sont émollientes et résolutives.
| Les feuilles de houx ne sont pas considérées comme toxiques, mais il arrive que leur emploi abusif provoque des malaises. Les baies sont toxiques : leur saveur n’est guère agréable mais elles se montrent bien tentantes pour les enfants ; leur ingestion peut entraîner des troubles nerveux. Chez les enfants en bas âge, l’ingestion de plus de 2 baies suffit à provoquer vomissements et diarrhée ; ces symptômes s’aggravent après consommation de 20 à 30 baies. Symptômes d’intoxication : En cas d’empoisonnement, on constate des troubles digestifs : vomissements, salivation importante, somnolence, diarrhées, douleurs abdominales avec dans les cas graves déshydratation et parfois convulsions. |
| Utilisations culinaires | Traditionnellement on distille encore en Alsace une eau de vie de baies de houx. |
| Utilisations économiques | | Les fleurs du houx recherchées par les abeilles. Le houx produit une quantité non négligeable de nectar et de pollen. En raison de son abondance dans certains lieux, il peut contribuer à des apports substantiels de miel. La seconde écorce sert à préparer la glue des oiseleurs. Autrefois, l’écorce interne servait à confectionner une glu utilisée pour attraper les oiseaux. C’est avec l’écorce du Houx que se font les meilleures glus. Le feuillage regroupé en fagots était utilisé pour ramoner les conduits de cheminée. Ses branches font des balais (pour « houspiller »). |
| Utilisations ornementales | | En horticulture ornementale, le houx, grâce à ses nombreuses espèces et ses très nombreux cultivars, a de multiples usages. On cultive le Houx comme arbrisseau d’ornement dans les parcs et les jardins, où de nombreuses variétés horticoles sont plantées. Il s’utilise en sujet isolé ou dans des haies défensives (les houx épineux ont un effet particulièrement dissuasif contre les intrus) ou libres. Le Houx se taille facilement en haie et en art topiaire (certains houx supportent très bien les tailles franches). Les rameaux couverts de baies qui persistent tout l’hiver sont recherchées au moment des fêtes de Noël, et son feuillage persistant lui vaut d’être considéré comme une des plantes du nouvel an avec le buis, le laurier, l’if, le lierre, le genévrier et l’ajonc. Les belles feuilles sombres, vernissées et aux bords ondulés hérissés de dents épineuses, sont bien connues pour la décoration de vitrines ainsi que pour les bouquets. Chaque année, en France, 200 tonnes de petit houx sont prélevés des forêts, pour une valeur marchande de 370 000 euros. |
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| Le feuillage, l’écorce et les drupes contiennent un alcaloïde, la théobromine (substance proche de la caféine) qui selon le dosage peut être toxique pour les chevaux et les animaux domestiques, agissant sur le système nerveux, et aussi un glucoside amer, l’ilicine, et de l’acide caféique. On retrouve cet alcaloïde dans les graines de cacao. |
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| | Histoire | Les aquifoliacées ont surtout une répartition tropicale et on considère le houx, seule espèce européenne, comme une relique, avec adaptation, d’une flore plus chaude présente en Europe au Tertiaire : d’où ses feuilles coriaces, piquantes, toujours vertes, mais cessant d’être épineuses sur les tiges âgées. Il est difficile de distinguer, dans les textes anciens, ce qui se rapporte au Houx (Ilex aquifolium L.) de ce qui se rapporte à l’Yeuse ou Chêne vert (Quercus ilex L.). Le terme latin Ilex utilisé pour les deux est responsable de ces confusions mais également les végétaux eux-mêmes qui peuvent par bien des points s’assimiler (notamment par la forme et la persistance des feuilles et par les caractéristiques du bois). Ceci explique sans doute cette étrange parenté qui semble perdurer entre le Houx et le Chêne. |
| Traditions | Il était d’usage courant, en Belgique et quelques régions de France, que les charretiers placent toujours une pièce en bois de Houx dans leur nouveau chariot pour le préserver des accidents. Ce pouvait être un rayon de roue, un échelon de la ridelle ou une simple goupille d’assemblage. |
| Religions | Les légendes celtes veulent due les elfes et les fées cachés dans les branches du houx protègent les maisons contre les lutins domestiques. C’est pourquoi on suspend des couronnes à l’entrée de la maison, au moment du nouvel an. Du temps des Gaulois, les druides portaient des brins de houx dans les cheveux quand ils partaient en forêt pour couper le gui sacré, le sixième jour de l’année celte. Pour les chrétiens, le houx est spécifiquement associé à Noël et à la naissance de l’enfant Jésus. Le roi Hérode cherchant à massacrer tous les nouveau-nés juifs pour éliminer celui que l’on annonçait comme le roi des juifs, Marie, Joseph et leur enfant s’enfuirent vers l’Égypte. À l’approche d’une troupe de soldats, ils se cachèrent dans un buisson de houx, qui, dans un élan miraculeux, étendit ses branches pour dissimuler la Sainte famille derrière son épais feuillage épineux. Sauvés, Marie bénit le buisson de houx et souhaita qu’il restât toujours vert en souvenir de sa protection et en symbole de l’immortalité. Le houx est utilisé pour faire la couronne de l’avent et la décoration de Noël. | |
| Magie | Comme beaucoup de plantes piquantes le houx protège des maléfices. Son usage à cette fin était déjà pratiqué par les Romains où il était l’arbre des Saturnales. Ces traditions ont perduré en Allemagne, en Suisse et en France où il était d’usage d’en accrocher des rameaux sur les portes des étables et au seuil des maisons la veille de Noël. En Europe, on a longtemps cru que le houx avait le pouvoir mystérieux de faire fuir la foudre, les enchantements et les démons. Les femmes non mariées, suspendaient même une branche de houx à leur lit pour éviter d’être transformées en sorcières. |
| Mythes | Dans la mythologie grecque, le houx est un arbre de la Vie, parce qu’il mûrit en hiver, mais ses baies sont très toxiques (à cause de la théobromine). |
| Symboles | Le houx symbolise la persistance de la vie végétale (par ses feuilles et par ses fruits présents sur l’arbuste au cœur de l’hiver). Dans le langage des fleurs et des plantes, le houx est le symbole de l’insensibilité. |
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