La presqu’île de Pelješac est une langue de terre montagneuse longue de 65 kilomètres et large de 8 km, presque parfaitement parallèle à la côte dalmate au nord, faisant face au sud à l’île de Korčula.
Injustement ignorée des touristes qui ne font que passer entre Dubrovnik et Korčula, cette longue presqu’île rassemble pourtant tous les charmes de la Dalmatie. Authentique et préservée, elle vit de la pêche, des marais salants et de l’ostréiculture, et ses vins sont parmi les plus réputés du pays, ainsi qu’en témoignent les nombreuses caves.
Sa topographie particulière – elle est étroite et très montagneuse, culminant à 961 m –, son chapelet de villages traditionnels et ses petites plages de galets dessinent des paysages souvent spectaculaires.
La presqu’île de Pelješac produit deux vins rouges renommés le « postup » et le « dingač ».
Venant de Dubrovnik, on longe d’abord le Malostonski kanal, qui sépare la presqu’île du continent et dont les eaux vertes accueillent des exploitations conchylicoles. Les huîtres et les moules de Mali Ston sont réputées dans tout le pays. Les archéologues ont mis au jour des piquets fossilisés qui servaient à cette activité durant la préhistoire.
La péninsule est aride et déserte sur son flanc nord-ouest, sur lequel souffle la bora, et au contraire verdoyante, couverte de vigne et d’orangers, sur son versant opposé qui longe le Pelješki kanal séparant la presqu’île de l’île de Korčula.
La route qui quitte Orebić et grimpe dans la montagne en direction de Dubrovnik offre un spectaculaire panorama, tout en zigzagant entre les sommets couverts de garigue, puis d’une épaisse forêt. Elle redescend ensuite doucement vers la mer, en surplombant la « riviera » de Pelješac. Au détour d’un virage, on aperçoit l’autre côté de la presqu’île et le continent dalmate.
Les fouilles archéologiques ont montré que la presqu’ile de Pelješac était déjà occupée environ 7 000 ans avant JC. Les Illyriens en font l’une de leurs places fortes mais elle prend de l’importance à l’époque romaine, avec la culture de la vigne et de l’olivier, et la production de sel. Ces activités, qui ont survécu à la chute de l’Empire romain, lui apportent la richesse.
Dès le VIIIe siècle, la presqu’île s’est peuplée de tribus slaves.
Sous la République
En 1358, à l’issue de minutieuses tractations avec les rois serbe et bosniaque, la république de Dubrovnik fait l’acquisition de la presqu’île, qui lui apporte une situation stratégique pour barrer la route aux invasions venues de Dalmatie centrale ou de la mer. Les riches Ragusains voient aussi tout l’intérêt économique des marais salants et des terres fertiles. Les habitants de Pelješac bénéficient, pour leur part, du rayonnement culturel de Dubrovnik et de ses architectes. Les nobles de la ville viennent se faire construire des résidences secondaires et Ston devient la deuxième ville de la république.
Le temps des Capitaines
Après le déclin de Dubrovnik, coincés entre les menaces turque et vénitienne, les habitants se tournent vers les activités maritimes pour survivre. Les bateaux de la presqu’île font commerce avec les ports de Méditerranée et de la mer Noire et, plus tard, d’Asie et des Amériques. Au XIXe siècle, la flotte marchande compte 70 navires transatlantiques !
Pour arriver sur la presqu’île de Pelješac en voiture, quitter la route côtière à 52 km au sud de Ploče ou à 49 km au nord de Dubrovnik. À partir de cet embranchement, Ston est à 6 km et Orebić, à 63 km.
En car
Au départ de Dubrovnik, des cars desservent Ston (3 par jour) et Orebić (2 par jour). Liaisons Trpanj-Orebić (2 à 3 par jour). Lovište n’est desservie que 2 fois par semaine.
Les liaisons maritimes
La côte nord de la presqu’île de Pelješac est reliée au sud de la riviera de Makarska par la ligne Ploče-Trpanj (de 2 à 7 traversées par jour selon la période ; 1 h de trajet).
Orebić est reliée plusieurs fois par jour à Korčula (port de Dominče) par un ferry (départ toutes les heures, de 10 à 18 traversées par jour ; durée 15 min) et par un bateau pour piétons (de 5 à 13 traversées par jour ; durée 20 min).
Une nouvelle ligne part de Prapratno (à 4 km de Ston) vers l’île de Mljet (jusqu’à 4 par jour en été ; dernier retour à 20 h ; 1 h 30 de trajet).
En saison, on peut aussi rejoindre l’île de Mljet par le ferry Trstenik-Polače (de 2 à 3 traversées par jour ; durée 1 h 45).