Son nom latin fait allusion à la ligne blanc nacré en forme de W qui parcourt le revers de ses ailes postérieures, et qui la distingue de toutes les autres théclas européennes.
La face supérieure des ailes est brun foncé, avec une très petite tache orangée près des courtes queues des ailes postérieures.
La face inférieure est brun plus clair, avec une série de taches orange sur le bord extérieur des ailes postérieures et une ligne brisée blanche formant la lettre W. Cette caractéristique permet de le distinguer des autres théclas.
Les deux sexes sont semblables.
Les queues des ailes postérieures sont souvent rapidement perdues.
Longueur
Envergure
De 30 à 32 mm.
Coloris
Dessous brun gris avec lignes blanches, w anguleux aux ailes postérieures plus 5 taches fauves pupillées de noir avec liseré blanc.
Chenille
La chenille est jaune-vert clair avec une ligne verte légèrement plus foncée traversant chaque segment et une tête noire.
Le thécla de l’orme est un petit papillon au vol erratique. Il est difficile à apercevoir car il passe la majorité de son temps dans la cime des arbres à se nourrir du miellat produit par les pucerons.
Les femelles déposent des œufs verts isolés autour d’un bourgeon terminal ou sur des rameaux jeunes (de l’année en cours ou de l’année précédente).
Nid
Ponte
Nombre de pontes
Œufs
L’œuf du thécla de l’orme est habituellement pondu près d’un bouton de fleur et est facilement reconnaissable à sa forme d’OVNI.
L’œuf est vert sombre à la ponte mais devient rapidement brun sombre environ deux jours après avoir été pondu, avec un anneau blanc qui l’entoure, et a un peu la forme d’un disque renflé ; ils deviennent difficilement détectables, parfaitement camouflés. L’œuf est généralement déposé seul sur un bouton de fleur. Le meilleur endroit où rechercher les œufs est le bout d’une branche sur la face exposée au soleil de l’arbre.
Éclosion
Larve
La jeune larve est extrêmement bien camouflée parmi les fleurs d’orme.
La chenille se nourrit des feuilles et des fleurs de divers ormes, notamment de l’orme blanc.
Les chenilles sortent au printemps, quand les ormes commencent à fleurir, et se nourrissent d’abord sur les boutons floraux pour ensuite attaquer les feuilles. Une brève description des différents stades larvaires est présentée ci-dessous :
Les larves de premier stade mesurent seulement quelques millimètres (de 1,5 à 3 mm) et se nourrissent du contenu des bourgeons d’orme.
Les larves de second stade mesurent de 5 à 6 mm et se nourrissent préférentiellement des fleurs et des graines d’orme. Les chenilles, rosées, arborent une couleur identique à celle des fleurs d’orme.
Les larves du troisième stade mesurent 6,5 - 7,5 mm et attaquent les graines et les jeunes feuilles. De couleur vert pâle, elles sont admirablement camouflées.
Les larves de quatrième (et dernier) stade sont certainement les plus faciles à détecter. Longues de 15 à 16 mm, elles imitent également les jeunes feuilles. Elles se tiennent sur le dessous de la nervure centrale et il est assez facile de les détecter : leurs silhouettes peuvent être repérées par transparence en se plaçant sous l’arbre et en regardant vers le soleil à travers le feuillage.
Chrysalide
La chrysalide est souvent placée sur une petite branche et attachée par une soie. Elle se différencie des chrysalides des autres théclas par ses poils.
Les chrysalides (9 mm) se tiennent sous les feuilles terminales ou le long de la nervure centrale d’autres feuilles, maintenues en place par des fils de soie et par le cremaster (touffe de crochets microscopiques). Brunes tachetées, elles ressemblent à un bourgeon d’orme. Comme les chenilles de quatrième stade, leur silhouette se découpe clairement lorsque le soleil tape sur les feuilles.
Cycle annuel
Les adultes volent en une seule génération de juin à mi-août et sont très mobiles, des individus ayant déjà été observés à plusieurs kilomètres de leur lieu de reproduction. Ils passent beaucoup de temps à voler au sommet des arbres (ormes ou arbres adjacents), dans les taches de soleil, et se nourrissent essentiellement du miellat laissé par les pucerons sur les feuilles.
Mois
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Œuf
Chenille
Chrysalide
Imago
Phase d’hibernation
Les œufs hibernent et sont facilement découvert lorsqu’il n’y a plus de feuillage.
La thécla de l’orme fréquente les bois clairs et les haies et butine de préférence les fleurs de ronce.
La Thécla de l’orme est une des espèces les plus discrètes en raison de ses habitats retirés : elle fréquente les laies et les orées forestières ainsi que les haies, dans les stations abritant des ormes.
Les chenilles de Satyrium w-album se nourrissent des feuilles d’ormes (souvent Ulmus glabra), jeunes ou matures, situés dans des haies abritées, en lisière de chemin forestier ou dans des ouvertures au sein du massif. Ces ormes peuvent être réunis en bouquet ou isolés.
Altitudes
Espèce associée
L’espèce ne semble pas dépendre des fourmis, comme c’est pourtant le cas chez la majorité des lycénidés.
Le thécla de l’orme habite toute l’Europe, exceptée le nord de la Scandinavie et le sud de la péninsule ibérique.
L’aire de distribution s’étend du sud de la Scandinavie au nord de l’Espagne et de l’ouest de la France et de la Grande-Bretagne au Japon. L’espèce a décliné de plusieurs pays européens, dont l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas, et semble stable dans les autres pays.
Bien que répandue dans toute l’Europe, cette espèce a des populations très localisées.
C’est un papillon devenu rare suite à la quasi-disparition des ormes au début des années 80. Le désastre actuellement provoqué par la graphiose de l’orme pourrait bien avoir à long terme des conséquences dramatique sur la survie du thécla.
Cette espèce est très certainement sous-détectée et donc sous-estimée. Pourtant, moyennant une attention particulière et en suivant les conseils ci-dessous, il est possible de vérifier sa présence :
Repérer les ormes en situation adéquate (lisières ensoleillées).
Rechercher les adultes en inspectant aux jumelles les frondaisons (juillet).
Rechercher les œufs sur les nœuds des rameaux terminaux de branches ensoleillées (juillet-août / février-mars).
Rechercher les chenilles en détectant leur traces foliaires caractéristiques (mai-juin).
Rechercher les chrysalides sur les feuilles terminales des branches basses (juin-juillet).
Rechercher les adultes butinant les chardons aux pieds des ormes.
Les stades pré-imaginaux semblent plus faciles à repérer que les adultes. Toutefois, ceux-ci peuvent souvent être observés sur les Cirses lorsque le miellat de pucerons vient à manquer sur les arbres (source énergétique favorite des adultes).
Menaces
Si l’espèce a très certainement souffert de la maladie de l’orme survenue dans les années 70, elle semble néanmoins encore représentée très ponctuellement. Si la situation actuelle précise est encore mal connue, il est certain que toute mesure favorable au maintien des ormes dans des milieux ensoleillés lui sera bénéfique.