Les individus de première génération sont d’une taille légèrement supérieure.
Le dessus des ailes est orange cuivré vif, bordé de noir. Un fin trait discal noire est visible sur chaque aile. La bordure de l’aile postérieure est plus étroite et crénelée. Sur le bord abdominal, elle est plus large et diffuse.
Le dessous est similaire chez les deux sexes. Le dessous de l’aile antérieure est orangé avec trois points dans la cellule, une série de points cernés de blanc dans l’espace post-discal et une marge grise. L’aile postérieure, caractéristique, est de couleur gris-bleu pâle avec des points noirs cernés de blanc et une série de grande tâches orange vif formant presque une bande dans l’espace sub-marginal.
Le mâle a le dessus des quatre ailes orangé brillant intense, uni ; seul un petit point ou trait noir apparaît au milieu de chacune des ailes bordées d’un liséré noir.
Le dessus des ailes est d’aspect bien plus sombre que le mâle. L’aile postérieure est brun sombre avec une large bande sub-marginale orange qui diffuse le long des nervures. L’aile antérieure est davantage orange avec deux tâches noires dans l’espace discoïdal et une série de points noirs (6) dans la zone post-discale.
La femelle d’un orangé cuivreux un peu moins intense a les ailes supérieures ponctuées d’une série de taches noires alignées transversalement et de deux taches au milieu de disque ; Les ailes postérieures ont un fond gris jaunâtre pâle évoluant vers le gris bleu à la base des ailes ornées, elles aussi, d’une série de points noirs dont l’ordonnance est constante et caractéristique de l’espèce.
Longueur
Envergure
De 32 à 40 mm.
Coloris
La femelle est marquée de taches brunes, comme le cuivré commun.
Chenille
Remarques
La deuxième génération est plus petite.
La femelle est plus grande que le mâle.
Espèces semblables
Dans les mêmes milieux, le Cuivré des marais peut être confondu avec :
Le Cuivré de la Verge d’or (Heodes viraugea) : ressemblant ; plus petit ; dessous des ailes postérieures verdâtre avec 3-4 tâches post-discales blanches pupillées de noir ; absence de bande sub-marginale orange. Cette espèce peuple tous les massifs montagneux et n’existe pas en plaine.
Le Cuivré mauvin (Heodes alciphrons) : assez ressemblant ; dessus des ailes avec reflets violacés ; sur le dessous, présence d’une bande sub-marginale orange au niveau de l’aile postérieure mais la couleur de fond est grisâtre sans suffusion bleutée.
Le cuivré des marais a un vol rapide et endurant. Ses capacités de vol lui permettent de couvrir de grandes distances (plusieurs km) pour explorer de nouveaux biotopes. Cantonnés, les mâles ont un comportement territorial sur un rayon d’environ 20 m autour d’un perchoir. Sur une station, l’espèce est rarement observée en grand nombre.
Les mâles parcourent d’un vol vif leur domaine à la recherche des femelles souvent posées sur leur plante nourricière ou butinant les eupatoires chanvrines, les menthes ou les valérianes.
Les œufs sont pondus un par un sur les feuilles de différentes espèces de rumex et se développent en juin juillet ou en septembre selon leur génération.
Nombre de pontes
Œufs
Éclosion
Larve
Les chenilles issues des pontes de deuxième génération hivernent et achèvent leur développement au printemps.
Chrysalide
Cycle annuel
De mai à septembre.
Le Cuivré des marais est bivoltin (il y a deux générations par an).
Il apparaît en mai et juin (génération hivernale) puis en août-septembre (génération estivale). La première génération est moins abondante que la seconde.
Les individus de la 2e génération sont généralement plus petits, plus ternes et moins nombreux.
Mois
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Œuf
Chenille
Chrysalide
Imago
Phase d’hibernation
Prédateurs
Longévité
La durée de vie moyenne de l’imago est de 8 à 10 jours.
Plusieurs espèces du genre Rumex peuvent accueillir les pontes du Cuivré des marais : Oseilles sauvages (Rumex aquaticus, Rumex obtusifolius, Rumex crispus, Rumex conglomeratus et occasionnellement Rumex hydrolapathum).
Les œufs sont déposés sur la surface supérieure des feuilles. En se développant, les chenilles les rongent en forme de fenêtre.
Le Cuivré des marais fréquente des milieux ouverts et humides de plaine. On le rencontre dans les marais, les prairies humides, les prés à litière et également en bordure de ruisseaux et de fossés humides.
Le Cuivré des marais est relativement rare et localisé en petites colonies dans les prairies humides et les marécages.
Il vole dans les prairies humides ou marécageuses à basse altitude où se développent les oseilles dont les chenilles se nourrissent.
L’espèce est toujours localisée et son abondance varie d’une année à l’autre. La destruction ou la réduction des zones humides fait peser une grave menace sur le maintien de l’espèce dans plusieurs de ses stations.
Le Cuivré des marais est largement distribué à travers toute l’Europe de l’Atlantique aux Balkans et au Caucase et de la Baltique à la Turquie mais il est absent de la péninsule ibérique et de l’Italie péninsulaire.
Espèce paléarctique, l’aire de répartition du Cuivré des marais est morcelée depuis la France à l’est de l’Asie.
En France l’espèce se maintient dans de nombreuses stations de plaine évitant la région méditerranéenne et les massifs montagneux ; toutes ces populations, néanmoins fragiles, sont en régression sensible principalement dans le nord ou le Bassin parisien.
Les populations françaises connaissent des effectifs faibles et sont souvent isolées génétiquement. Trois sous-espèces peuvent être distinguées :
Thersamolycaena dispar rutilus (Werneburg, 1913) en Alsace et dans les Vosges.
Thersamolycaena dispar burdigalensis (Lucas, 1913) dans la région bordelaise
Thersamolycaena dispar carueli (Le Moult, 1945) du centre au Nord-Est (Meuse, Aisne, Marne, Somme, Loire, Isère, Rhône).
Grâce à ses capacités de dispersion, le Cuivré des marais est une espèce qui souffre moins de l’isolement des populations à la différence d’autres espèces menacées des zones humides.
Auvergne
En Forez, le Cuivré des marais habite toute la plaine à proximité de la Loire et de la zone des étangs mais c’est dans la basse vallée du Lignon qu’il semble le plus commun.
Espèce rare et protégée, des zones humides découvertes. À considérablement régressé suite au drainage des prairies et au comblement des marais, mais semble en progression depuis quelques temps.
Dégâts et nuisances
Menaces
Espèce décrite par l’entomologiste anglais Haworth en 1803, d’une population anglaise éteinte depuis le début du XXe siècle. Cette extinction fut provoquée par le drainage et l’assèchement des zones marécageuses entrepris pour favoriser le développement de l’élevage et de la culture intensive. L’espèce type a donc disparu et n’est plus représentée maintenant que par quelques races ou sous-espèces continentales dont certaines sont menacées pour les mêmes raisons que celles que nous évoquions plus haut.
Protection
Espèce protégée au niveau national par l’arrêté du 22 juillet 1993 fixant la liste des insectes protégés sur le territoire national (J.O. du 24 Septembre 1993)
Espèce figurant aux annexes II et IV de la Directive Habitats (Directive 97/62/CEE du Conseil du 27 octobre 1997 portant adaptation au progrès technique et scientifique de la Directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que la faune et de la flore sauvages). Annexe 2 : Espèces animales et végétales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de zones spéciales de conservation
Espèce inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne, avec une priorité pour l’élaboration de plans d’actions nationaux.