| La souris grise (Mus musculus) | |
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| Règne : animaux (Animalia) | Sous-règne : métazoaires (Metazoa) | Division : triploblastiques (Bilateralia) | Sous-division : deutérostomes (Deuterostomia) | Super-embranchement : chordés (Chordata) | Embranchement : vertébrés (Vertebrata) | Sous-embranchement : vertébrés à mâchoires (Gnathostomata) | | Classe : mammifères (Mammalia) | Sous-classe : euthériens (Eutheria) | Ordre : rongeurs (Rodentia) | Sous-ordre : | Super-famille : | Famille : muridés (Muridae) | Sous-famille : murinés (Murinae) | | Genre : souris (Mus [Linné, 1758]) | Sous-genre : | Espèce : Mus musculus [Linné, 1758], Mus domesticus [Rutty, 1772] | Sous-espèce : | Nom commun : souris grise | Nom populaire : souris domestique |
| | | | westliche Hausmaus | | house mouse | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | husmusen, lys husmus | | | | ratón casero | | koduhiir hiir | | | | kotihiiri | | souris grise | | | | | | | | | | | | házi egér | | | | | | topolino domestico | | pele | | | | | | | | | | | | | | | | noordelijke huismuis, huismus | | | | ratinho-caseiro | | şoarece de casă | | | | | | myš domová | | | | | | myš domácí | | | | Mus musculus |
| Étymologie latine | Muscle a une étymologie très inattendue pour ce mot, qui au sens propre désigne le tissu contractile qui permet le mouvement : muscle vient de mus, la souris en latin. (On retrouve ce radical dans musaraigne). L’analogie de forme et de mouvement avec les muscles du bras explique paraît-il la dérive sémantique. C’est d’autant plus étonnant que cette même souris latine est à l’origine, pour les mêmes raisons d’analogie de forme, de la moule (qui vient de musculus), l’un des plus beaux spécimens de mollusque. |
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| Généralités |
| Morphologie | La souris grise ressemble au rat noir mais à échelle réduite. a) Tête Museau en pointe : odorat développé ; c’est un mammifère! (odeurs plantaire et urinaire des mâles en particulier). Yeux : petits, de couleur variable. Oreilles à grand pavillon auditif mobile, couvert de poils très courts. Vibrisses (« moustaches ») sur les joues et la lèvre supérieure, au-dessus des yeux ; organe pour le toucher et la perception de faibles déplacements d’air. Lèvre supérieure : fendue en « bec-de-lièvre ». Incisives : de forme incurvée et en biseau à l’extrémité ; au total 4. Ce qui caractérise la souris, ce sont ses fameuses incisives : les deux du haut, très longues, et les deux du bas, courtes et tranchantes ; en outre, la face postérieure des incisives porte une saillie à bord tranchant, bon caractère de détermination. Les dents incisives continuent de pousser pendant toute sa vie. Pour garder des dents acérées, la souris a besoin de ronger continuellement. Molaires : comme en général chez les muridés, chaque molaire est constituée de huit ou neuf petites pointes (cuspides) leur permettant de broyer une grande variété d’aliments. On observe, chez toutes les souris, une première molaire de grande taille, alors que la troisième est petite. b) Tronc Cou peu marqué. Bien qu’on ne comprenne pas pourquoi, le poumon droit de la souris est beaucoup plus développé (avec quatre lobes) que le poumon gauche (avec un lobe). Mamelles : 5 paires : - 3 pectorales - 2 abdominales total : 10mamelles, surtout bien visibles chez les femelles dès quelques jours après la naissance des jeunes. Ce nombre de mamelles correspond au nombre moyen de jeunes par portée. Orifices : (pour l’observation, tenir la souris par la queue) vers l’arrière de l’abdomen : - femelle : urinaire, génital, anal : 3 orifices rapprochés (peu distincts) (de bas en haut)
- mâle: uro-génital (pénis), anal : 2 orifices plus distants que chez la femelle = caractère distinctif des femelles.
Scrotum du mâle (poche contenant les testicules) parfois très petit ; visible en tirant la peau de l’arrière du corps ou la queue vers le haut. c) Membres Antérieurs : griffes ; callosités (rôles : silence, adhérence, sécrétion) ; 4 doigts, pouce atrophié. Postérieurs : plus longs (saut), plantigrades ; griffes, callosités ; 5 orteils. d) Queue Queue nue, de la longueur du corps environ, à peu près aussi longue que la longueur tête + corps ; vertèbres ; cercles d’écailles et poils ; queue préhensile! Les souris ont un rythme cardiaque très rapide, avec une moyenne de 400 à 750 battements par minute. Elles respirent aussi très vite, prenant souvent de 100 à 150 respirations par minute au repos. La respiration et la transpiration associées font perdre à l’animal qui ne reçoit pas de nourriture un poids d’environ 1/2 g à l’heure. Température du corps : de 38,6 à 39,20 °C. | Longueur | Longueur du corps : de 7 à 9 cm. De 15 à 19 cm de longueur avec la queue. | Queue | De 7,5 à 10 cm. | Hauteur | | Poids | Poids allant le plus souvent de 10 à 15 (20) grammes. |
| Coloris | Sa coloration varie dans de larges proportions, selon la région et le biotope qu’elle habite. Normalement, pelage gris brun sombre assez uniforme, le ventre étant un rien plus clair, blanc grisâtre, mais des mutations peuvent se produire (ex : souches albinos, isabelle, mélanique). Les souris vivant dans les champs de céréales ont un pelage brun, très différent de celui de nos souris de maison. Des nombreuses variétés au pelage coloré qui ont été obtenues, la souris albinos est la plus répandue. |
| Capacités physiologiques | La souris grimpe très bien mais nage peu. Elle possède une bonne aptitude à la course et à l’escalade et peut sauter jusqu’à 30 cm en hauteur. Sa petite taille lui permet de se glisser dans des ouvertures de 6 mm seulement de diamètre. |
| Remarques | Sur la vingtaine d’espèces recensées parmi les souris au sens strict (genre Mus), la plus connue est la souris domestique (Mus musculus), d’une longueur de 6 à 10 cm (sans la queue) pour un poids de 10 à 30 g. Elle est répandue dans le monde entier mais, suivant les régions, il existe des populations strictement dépendantes de l’homme, d’un bout à l’autre de l’année ; c’est le cas de la souris domestique occidentale (Mus musculus domesticus), tandis que d’autres sont capables de vivre aussi en dehors des habitations, comme la souris domestique du Nord (Mus musculus musculus). La souris domestique occidentale est issue de la souris domestique orientale, d’Asie centrale (Mus musculus bactrianus), et la souris du Nord, de la souris du Levant (Mus musculus spicilegus) à queue courte, vivant en plein air toute l’année. |
| Espèces semblables | Plus petite que le mulot gris, elle s’en distingue aussi par ses yeux moins proéminents, ses oreilles plus courtes et sa queue pratiquement glabre. |
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| Description | La souris a une urine très concentrée. Elle répand une forte odeur due à son urine qu’elle répand partout. |
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| Description des habitudes | | La souris domestique est un animal qui se montre peu et est généralement actif au crépuscule et surtout la nuit. Les souris vivent dehors toute l’année mais elles pénètrent dans les bâtiments, en particulier à l’automne sous les climats tempérés. La souris domestique est un animal très curieux, qui erre sans cesse d’un endroit à l’autre, grignotant ici et là, et qui ne revient pas régulièrement à une source de nourriture déterminée. Elle se caractérise par une grande plasticité comportementale, ce qui lui a permis de s’adapter à la présence de l’homme. Elle vit en groupe et contrairement aux rats, elle a des mœurs très vagabondes, ce qui la rend plus difficile à combattre. Les routes sont marquées, pas les mâles en particulier, avec les odeurs émanant de l’urine et des sécrétions de glandes de la plante des pattes. |
| Sociabilité | Les souris vivent en communautés rigides, en grandes familles plus ou moins nombreuses, occupant un même territoire, avec une hiérarchie de mâles. Les soins de toilette réciproques que se prodiguent les membres d’un groupe revêtent une grande importance. Les mâles sont dominants et se livrent parfois de terribles batailles pour assurer leur position hiérarchique au sein de la communauté. La hiérarchie entre mâles n’est pas définitive. Le cri d’un individu peut signifier sa soumission. Elle a un territoire très limité et ne s’aventure que rarement plus loin que quelques mètres de son nid. |
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| Maturité sexuelle | Femelles à maturité sexuelle entre le 28e et 49e jour. Les portées de celles de 4 mois sont les plus nombreuses et les plus robustes. Le cycle génital est de 3 à 6 jours et reprend de 5 à 24 heures après la naissance des jeunes. La réceptivité de la femelle va de 10 à 18 h. par cycle : ce n’est que durant ce temps que la femelle accepte le mâle. Cette précocité entraîne une prolifération de l’espèce si aucun facteur défavorable à son développement n’intervient. La souris est très prolifique et un seul couple est capable de produire assez de jeunes pour rapidement infester un immeuble. La protection offerte par les bâtiments permet d’avoir une reproduction tout au long de l’année, et un système d’appariement de type polygyne. Les souris peuvent avoir plusieurs portées par an, ce qui explique leur formidable capacité à envahir une zone. Cependant, lorsque la densité des populations augmente trop, il se produit une « régulation » naturelle des naissances par stérilité des femelles. Le mécanisme par lequel la reproduction se trouve jugulée comporte encore nombre d’inconnues. |
| | Accouplement | Les souris se reproduisent toute l’année à l’intérieur des maisons. Lorsqu’elles vivent dehors, leur reproduction est saisonnière avec des pointes au printemps et à l’automne. Après la copulation, le vagin reste fermé par un bouchon vaginal pendant 18 à 30 h. |
| Gestation | La gestation peut durer de 18 à 24 jours, et être prolongée jusqu’à 16 jours en plus Si la femelle allaite encore. Le ventre devient visiblement gros dès le 10e jour après la fécondation. |
| Mise bas | Les femelles peuvent mettre bas tous les 50 jours environ. |
| Portées | Le nombre de jeunes peut varier de 1 à 21, et se situera, lorsque les conditions sont bonnes, entre 6 et 12. Elle a généralement 4 ou 5 portées. Une femelle peut avoir une portée tous les 20 à 25 jours et ainsi 10 à 13 portées par an donnant de 70 à 120 jeunes. Mais cela varie beaucoup selon les conditions d’élevage, les races, etc. |
| Nourrissage | Allaitement pendant 15 à 28 jours. La lactation est à son maximum au 10e jour après la naissance des jeunes. Il est possible de sevrer les souriceaux après 3 semaines. |
| Ouverture des yeux | Les nouveaux nés pèsent 1 gramme et demi et sont longs de 2 cm, nus et aveugles. Caractère du nidicole: peau nue (rose), yeux et oreilles fermés, vibrisses déjà là. De 2 à 3 jours : apparition des poils. De 3 à 6 jours : pavillons des oreilles. De 8 à 10 jours : pelage complet. De 11 à 13 jours : les dents éclosent. De 12 à 14 jours : 1re sortie du nid ; les yeux s’ouvrent ;1ère prise de nourriture solide ; 1er rejet de selles normales solides. 21 jour : ressemble à l’adulte. 28-49 j. : ouverture du vagin chez la femelle. Vers 5-6 mois : adulte. |
| Sevrage | Sevrage lorsqu’ils pèsent environ 11 g. |
| | Prédateurs | Les prédateurs - chats, chiens, serpents, éperviers, hiboux, belettes, marmottes et renard - en limitent la prolifération. |
| Maladies | Les souris sont des vecteurs de nombreuses maladies (typhus, leptospirose, salmonellose, peste, tularémie). |
| Longévité | Selon les races, elle vit entre un et trois ans (maximum connu 7 ans) ; chez l’albinos, au maximum 4 ans, en moyenne 2 ans. |
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| Description | | Les souris se nourrissent de divers aliments fournis par l’homme, ainsi que des cadavres d’insectes qu’elles trouvent à l’intérieur des bâtiments. Omnivore, la souris mange sans discrimination tout ce qui est comestible, mais apprécie les céréales, la farine, le pain et le fromage et a la particularité de décortiquer les graines avant de les manger. Elle aime grignoter des graines brisées. Elle peut attaquer beaucoup de produits : papier, plâtre, bougie, savon… Les souris consomment quotidiennement une quantité de nourriture équivalant à 15 % de leur poids. Autrement dit, une souris pesant 25 g va dévorer quotidiennement de 3 à 4 g. soit à peu près 1,4 kg de céréales par an. Elle est capable de survivre sans eau durant une période prolongée, car elle exploite l’humidité contenue dans le grain et dispose de l’eau produite par son propre métabolisme. Cependant elles s’abreuvent lorsqu’elles trouvent de l’eau. Lorsque leur alimentation est riche en protéines, elles doivent la compléter par des liquides. Caecotrophie : reprend à la sortie de l’anus des pelotes qu’elle avale sans les mâcher et qui lui procurent certaines vitamines. On a constaté qu’elles étaient cannibales. |
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| | Territoire | Elle se cantonne dans un territoire restreint autour de son nid, dans un cercle d’environ 9 mètres, et il arrive qu’elle passe sa vie entière dans une pile de sacs. Les mâles sortent rarement de leur territoire et c’est pourquoi il faut axer la lutte sur les endroits où l’on a trouvé des excréments. |
| Gîte | Elle peut nicher partout, dans les locaux habités ou non, des caves aux greniers grâce à sa petite taille, elle s’insinue facilement dans les faux plafonds, doubles cloisons, tiroirs dès que l’occasion lui est offerte. Nid construit avec des papiers, des tissus et des matériaux de toutes sortes, même de la laine de verre. Les nids collectifs, partagés par plusieurs femelles et leurs nichées accumulées, ne sont pas rares. Elle ne s’éloigne jamais de son nid s’adapte rapidement à tous les milieux, climats, et régimes alimentaires. Elle creuse quelquefois des terriers. |
| | Espèce associée |
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| Répartition globale | L’origine lointaine de la souris grise est fort imprécise et les spécialistes se disputent entre eux à ce propos. On suppose qu’à l’origine trois espèces, ou trois formes distinctes d’une même espèce, se sont associées dans le sud-est de l’Europe pour venir vivre en compagnie de l’homme. On la rencontre dans les endroits secs et chauds d’Europe méridionale. La souris domestique est largement répandue en Europe occidentale, notamment en France. |
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| | Même si les souris n’hibernent pas, elles possèdent un type de gras corporel particulier, des tissus adipeux bruns qui se trouvent principalement entre les omoplates. Ce gras les aide à s’adapter aux changements dans l’environnement. Au lieu de grelotter, elles augmentent leur rythme métabolique et puise l’énergie dans les réserves de gras. |
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| Littérature | Qui ne connaît pas cette fable célèbre de la Fontaine : la montagne qui accouche … d’une souris ? la Fontaine, mais aussi avant lui Rabelais, s’est inspiré d’un vers célèbre d’Horace, traduction d’un proverbe grec : Parturient montes, nascetur ridiculus mus La montagne va accoucher d’une ridicule souris (traduction classique). Nec sic incipies, ut scriptor cyclicus olim : « Fortunam Priami cantabo et nobile bellum ». Quid dignum tanto feret hic promissor hiatu ? Parturient montes, nascetur ridiculus mus. Horace, vers poétiques, 136-139 | La mocquerie est telle que la montaigne d’Horace, laquelle crioyt et lamentoyt énormément comme femme en travail d’enfant. A son cris et lamentation accourut tout le voisinage, en expectation de veoir quelque admirable et monstrueux enfantement ; mais enfin ne nasquit d’elle qu’une petite souris. Rabelais, Tiers-Livre, XXIV | La Montagne qui accouche
Une montagne en mal d’enfant Jetait une clameur si haute Que chacun, au bruit accourant, Crut qu’elle accoucherait sans faute D’une cité plus grosse que Paris. Elle accoucha d’une souris. Quand je songe à cette fable, Dont le récit est menteur Et le sens est véritable, Je me figure un auteur Qui dit : « Je chanterai la guerre Que firent les Titans au maître du tonnerre ». C’est promettre beaucoup : mais qu’en sort-il souvent ? Du vent. Jean de la Fontaine |
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| Rareté | La souris est certainement le rongeur le plus familier et le plus largement répandu à travers le monde. Ce n’est d’ailleurs pas uniquement une commensale de l’homme, qu’on trouve jusque dans les entrepôts frigorifiques dont la température avoisine 0°, mais elle vit tout aussi bien en pleine nature. |
| Menaces |
| Dégâts et nuisances | Au cours de leur activité nocturne, elles sèment des crottes sur tout leur parcours. D’autres indices de l’infestation d’un local par des souris sont les traces de dents laissées sur les objets qu’elles ont rongés, la présence de petits trous auréolés de taches dans les planchers et les murs. La présence de souris dans un local est facile à détecter par l’odeur âcre et pénétrante que dégagent ces rongeurs. Si les déprédations qu’occasionnent les souris sont relativement minimes, comparées aux dégâts des rats, elles n’en sont pas moins notables. C’est leur odeur qui est surtout redoutée. |
| Protection |
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