| La ville de Kos sur l’île de Kos - La ville ottomane | |
| |
| Présentation générale | Le 5 janvier 1523, après la chute de Rhodes, les Chevaliers de Saint-Jean durent remettre l’île de Kos aux forces du sultan Soliman le Magnifique ; commença alors une longue occupation ottomane de 390 années. Kos devint une province (kaymakamlığı) de la Rhodes ottomane. Comme Rhodes, et contrairement à d’autres îles du Dodécanèse, Kos souffrit de lourds impôts sous le joug ottoman. La domination turque sur Kos prit fin en 1912 à l’issue de la guerre italo-turque, où l’Italie envahit l’Afrique du Nord ottomane et les îles du Dodécanèse. Durant les 390 ans d’occupation turque, l’île subit une immigration musulmane dont il reste de nos jours une importante population d’un millier de personnes ; en effet après le passage sous la domination italienne, l’île de Kos ne fut pas concernée par les « transferts de population » entre la Grèce et la Turquie prévus par le traité de Lausanne de 1923. |
| Étymologie et toponymie | Sous l’occupation ottomane, l’île et la ville de Kos se nommaient Istanköy en turc ; les Européens transcrivaient le nom en Stankou. |
|
|
| Pendant l’occupation ottomane la ville de Kos avait toutes les caractéristiques typiques des villes dites villes-bazars : le tsarsi (çarşı) (place du marché) était situé au centre ville, sur la Place du Platane. À l’extérieur des murs médiévaux, la ville fut divisée en quartiers (mahalle), avec plusieurs quartiers musulmans, un quartier juif et un quartier chrétien. Aujourd’hui les traces de la domination ottomane sur Kos sont encore très visibles ; parmi les monuments les plus importants du passé musulman de Kos on remarque : la mosquée du Defterdar sur la place principale de la ville (Place Eleftherias), la mosquée du Pacha Gâzi Hassan et une fontaine du XVIIIe siècle, toutes deux situées sur la Place du Platane, le hammam Anatolie et la vieille ville ottomane de Haluvazia. |
| La place du Platane (πλατεία του πλατάνου) | La Place du Platane (Platia tou Platanou) doit son nom au « Platane d’Hippocrate », un platane de 14 mètres de circonférence, certes vieux de plusieurs siècles, mais pas assez vieux pour que le célèbre médecin ait enseigné à ses disciples sous son ombre. Une fontaine comportant des inscriptions en langue arabe a été placée à côté de l’arbre par l’ancien gouverneur turc Gazi Hassan ; ces inscriptions indiquent que l’eau de cette fontaine est l’« Eau d’Hippocrate ». Ce platane, très apprécié par les touristes, fut le théâtre d’évènements tragiques : le 25 mars 1821, le peuple grec se souleva contre l’occupant turc ; les habitants de Kos se rallièrent au soulèvement autour de leur archevêque, qui officiait sous l’autorité directe du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Les habitants de Kos payèrent très cher leur ralliement : le 11 juillet 1821, les Turcs pendirent, en représailles, 90 patriotes, dont un grand nombre de popes, sous le platane d’Hippocrate. Selon un témoignage écrit du voyageur français Pouqueville les Turcs décapitèrent au total 900 chrétiens de Kos. Le Patriarche Grégoire V de Constantinople fut également pendu, à Istamboul, et son corps jeté dans le Bosphore ; une rue de Kos perpétue son souvenir, l’avenue du Patriarche Grégoire V (Λεωφόρος Πατριάρχου Γρηγορίου Πέμπτου), communément nommée avenue Grigoriou. | |
|
| La mosquée du Pacha Gâzi Hassan | La mosquée de la Loggia (Τζαμί της Λότζιας), également nommée mosquée du Pacha Gâzi Hassan (Τζαμί του Γαζή Χασάν Πασά) se dresse près de la Place du Platane. Cette mosquée du XVIIIe siècle fut bâtie, en 1786, avec le soutien du pacha (amiral) Gâzi Hassan (Gazi Hasan Paşa), gouverneur de Kos. Elle est également nommée mosquée de la Loggia en raison de la galerie couverte visible sur le côté nord. Des matériaux provenant de vestiges romains furent utilisés dans la construction de cette imposante mosquée ; on pense que la mosquée fut bâtie sur les vestiges de la basilique byzantine Saint-Georges. La mosquée a deux étages et un impressionnant minaret ; elle a un caractère monumental, et une de ses caractéristiques remarquables est le double ligne de fenêtres typiques de l’art islamique. La mosquée de la Loggia est fermée et inutilisée ; elle porte encore les marques des bombardements pendant la guerre, en particulier dans l’entrelacs des fenêtres supérieures. Le rez-de-chaussée est occupé par plusieurs boutiques. Près de la mosquée se trouve un parc, où il y avait un cimetière musulman, comme en témoignent deux tombes qui subsistent, datant du XVIIIe siècle. À côté du platane d’Hippocrate se trouve la fontaine de la mosquée, une fontaine ottomane, de forme hexagonale et couverte, construite en marbre blanc provenant de matériaux antiques en réemploi, tel un sarcophage servant de bassin et des chapiteaux d’ordre corinthien. Jusqu’au tremblement de terre de 1933, se trouvait, près de la mosquée de la Loggia, le tribunal canonique (Mahkemey-i Şeriye). | |
| |
| Les quartiers turcs | À l’ouest du quartier chrétien d’Aspa se trouvait le quartier de Kontopodi, le plus grand quartier musulman, qui s’étendait entre le port de Mandráki et l’angle sud-ouest de la ville, la Place Constantin Paléologue (Πλατεία Παλαιολόγου Κωνσταντίνου / Platia Palaiologou Konstantinou). Le quartier s’étend de part et d’autre d’une étroite rue piétonne qui va depuis l’arrière du marché couvert situé sur la place de la Liberté (Πλατεία Ελευθερίας / Platia Eleftherias) jusqu’à la Place Diagoras (Πλατεία Διαγόρα / Platia Diagoras). Cette rue piétonne se nomme d’abord la Rue Ifestou, pour devenir ensuite la Rue Apellou. Ce quartier musulman comprenait la mosquée du Port (détruite par le tremblement de terre de 1933), la mosquée Atik, qui était une ancienne mosquée rénovée au XIXe siècle située Avenue Elefthérios Venizélos (Λεωφόρος Ελευθέριος Βενιζέλου / Leoforos Eleftheriou Venizelou), et une vieille mosquée, datant du XVIIIe siècle, située Place Diagoras, dont il ne reste qu’un minaret qui surplombe la zone archéologique de l’ouest. En remontant la rue piétonne vers Diagoras on peut voir une fontaine ottomane asséchée avec une inscription ; elle est située au croisement de la rue piétonne et de l’avenue Venizélos, mais elle est souvent masquée par des étals de bibelots. Une autre fontaine fait saillie sur le mur d’un salon de coiffure à l’angle de la rue Christodoulou (οδός Χριστοδούλου) et de la rue Passanikolaki, située à côté de la mosquée Atik, une mosquée sans minaret, mais encore en service. Le quartier de Kontopodi fut longtemps considéré comme mal famé, mais alors que toutes les maisons branlantes de ville s’effondrèrent lors du tremblement de terre de 1933, les maisons robustes de Kontopodi, construites en pierre, survécurent. Aujourd’hui, la zone regorge de boutiques pour touristes et de cafés, mais en regardant vers le haut on peut voir des inscriptions turques et arabes sur les pierres. Un autre quartier musulman était le petit quartier des orfèvres, Haluvazià, situé à l’ouest du quartier de Kontopodi, et entre la Rue Hérodote (οδός Ηροδότου) et l’extrémité sud-ouest du port. Le long de la côte se trouvaient les exohes, de hautes maisons carrées entourées de jardins, habitées par les résidents fortunés de l’île au milieu du XIXe siècle. L’ambition de tous les riches habitants de la Kos du XIXe siècle était d’acquérir une boutique dans le tsarsi et une exohe sur cette côte. Le petit quartier de Stavrou était une extension de la Chora, côté sud. Un mausolée carré en pierre, surmonté du sarcophage en pierre du Pacha Gâzi Hassan subsiste au croisement du boulevard Hippocrate (Λεωφόρος Ιπποκράτους / Leoforos Ippokratous) et de la rue Métropole (οδός Μητροπόλεως / Odos Mitropoleos). On pense qu’une tekke (monastère de derviches tourneurs) se trouvait également à cet endroit. Enfin, à l’intérieur du site archéologique de l’ouest, à l’emplacement des thermes du nord se trouvait un bain turc abandonné qui remontait à la seconde moitié du XIXe siècle. Dans la direction d’Asclépiéion, le quartier de Kermede, habité en grande partie par des musulmans d’origine turque, a gardé sa physionomie propre avec les maisons en bois typiques. |
| Les bains turcs | En poursuivant sur la rue Appelou jusqu’à la Place Diagoras, on trouve, à l’ouest de la place, la rue Nissirou. Au numéro 3 de la rue se trouve le hammam Anatolie ; au cours de la période ottomane, ce bâtiment fut la demeure d’un pacha local, dont les descendants émigrèrent à Izmir en 1950. Un petit bain turc à l’intérieur de la maison fut utilisé comme hammam du quartier jusqu’en 1970. Après quoi il devint un bordel avant de tomber complètement en ruine. Depuis 1992, les nouveaux locataires ont restauré les planchers d’origine en cèdre et les plafonds peints et ont fait du petit hammam un bar-restaurant chic et cher. |
|
| Le quartier juif | D’après l’historien juif Flavius Josèphe, une communauté juive florissante existait à Kos, depuis la destruction du Second Temple par les légions romaines de Titus et la dispersion des juifs de Palestine. Lorsque les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean conquirent Kos en 1315, ils expulsèrent les juifs de l’île, en application du décret promulgué par le Grand Maître Pierre d’Aubusson en 1502. Les juifs revinrent à Kos après 1522, à la suite de l’occupant ottoman. Les juifs de Kos prospérèrent alors dans le commerce des tissus et l’exportation de raisins secs. En 1747, Eliezer Tarsia prit en charge la construction d’une petite synagogue qui fut détruite lors du tremblement de terre de 1933. Immédiatement après le séisme, une nouvelle synagogue, de style moderniste, fut construite tout près du port, pour les besoins religieux des 140 membres de la communauté juive. Pendant la Seconde Guerre mondiale les troupes allemandes prirent le contrôle de l’île en octobre 1943 ; les socialistes nationaux allemands déportèrent ces quelques dizaines de juifs de Kos vers les camps d’extermination. Aujourd’hui, le bâtiment de la synagogue abrite le Centre culturel de la municipalité de Kos (4 Rue Alexandrou Diakou). |
| |
|
| |
| Restaurant | Arap | La restaurant Arap se trouve à 2 km au sud de la ville de Kos, après le quartier de Kermetes, sur la route de l’Asclépiéion. Cuisine gréco-turque à des prix modérés (environ 10 €). Téléphone : 00 30 2242 028 442 |
|
|
| |
|