Le musée ethnographique Tanit (Museo Etnográfico Tanit) | Le musée Tanit occupe le bâtiment principal de l’ancienne bodega, ainsi que les bâtiments annexes. Dans le bâtiment principal une mezzanine – où est reconstitué un intérieur canarien typique d’une famille aisée – permet d’observer les collections depuis le haut. À l’extérieur on découvrira une chapelle, une aire de battage, de belles mosaïques faites par la propriétaire, un pressoir canarien et un jardin présentant quelques végétaux intéressants. Le musée peut donner l’impression d’un amoncellement hétéroclite d’un grand nombre d’objets variés, sans la rigueur ni la sélectivité scientifique d’une musée ethnographique « officiel », avec des objets un peu « kitsch », comme un arrosoir fait d’une vielle boîte d’huile d’olive percée, un service à café du XIXe siècle avec un faux croissant en plastique, ou un costume original de la troupe de carnaval « Los Diabletes » de Teguise. Cependant les collections présentent un véritable intérêt historique et sont rassemblées par thème : viticulture, meunerie, dentellerie, tissage, vannerie. L’ensemble reflète en tous cas la passion d’amateurs, amoureux de leur l’île, pour préserver le patrimoine de Lanzarote, et la mémoire de sa vie rurale, sociale et religieuse. |
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Le coin de musique (Rincón musical) | Le coin musical, à gauche de l’entrée (numéro 1 sur le plan), présente des instruments de musique, notamment un « timple » canarien (nommé camellito à Lanzarote), des tambourins, des hochets (sonajeros), racleurs en os, et des documents sur la musique et les danses folkloriques de Lanzarote. José Maria Gil, amateur et connaisseur de la musique populaire, a sauvegardé le folklore de Lanzarote qui sombrait dans l’oubli. En 1945 il fonda à San Bartolomé le groupe folklorique « Ajei », composé de musiciens, de chanteurs et de danseurs. |
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Les pierres de meule (Piedras de molino) | Dans la zone numéro 2 on peut voir la grande meule qui faisait partie du moulin (tahona) de la maison ; elle fut utilisée jusqu’à la construction du premier moulin de la ville. Le grand mortier en pierre fut découvert dans le ravin d’Uga, dans la région de La Geria, sous la couche de lapillis volcaniques des éruptions des Montañas del Fuego, de 1730 à 1736. |
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La galerie d’art (Galería de arte) | La pièce numéro 3 était la pièce où le vin était mis en bouteilles. Au fond on peut voir un petit bassin surmonté d’un arc de pierre. Cet espace est aujourd’hui utilisé come « galerie d’art ». |
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Le cellier (Bodega) | Des habitants des villages détruits par les éruptions volcaniques de 1730 à 1736, vinrent fonder le village d’Ajei (futur San Bartolomé) et apprirent la culture de la vigne sur les sols recouverts par lapillis volcaniques des Montañas del Fuego. La bodega fut créée en 1780, et le cellier (numéro 4 sur le plan) fut le cœur du bâtiment, là où s’effectue la vinification. Les murs sont bâtis en pierres volcaniques et de briques jointoyées par un mortier de chaux et de sable. Le plafond – qui est d’origine – est constitué de poutres en cœur de pin des Canaries (Pinus canariensis) ; le duramen (« tea ») du pin des Canaries est un bois très dur et dense (1 141 kg / m³), de couleur brune, et riche en résines (polyphénols) qui le rendent très résistant aux ravageurs du bois (capricornes, vrillettes et cetera). Les planches du plafond sont en aubier (« riga ») de pin des Canaries. Le chai contient un certain nombre de tonneaux centenaires en chêne américain, dont certains contiennent encore du vin, ceux qui portent des marques (Vino de Remi 1961, Vino de María Jesús 1992, Vino de María del Mar 1963). En face du chai se trouve un atelier de tonnellerie où sont exposés un certain nombre d’ustensiles liés à la vinification : cruches, gobelets, entonnoirs, taste-vins, crible, alambique, dames-jeannes, outils de tonnellerie et de menuiserie, etc. |
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Un bric-à-brac | Le secteur numéro 5 présente entre beaucoup d’autres objets un bât de dromadaire (séron) constitué de deux pièces de bois réunies à la partie supérieure. Cet équipement servait au transport des sables volcaniques, ou « rofe », pour couvrir les terres afin de pratiquer la culture sur sable (enarenado). Au bas des hottes se trouve une trappe pour déverser les lapillis. On remarque aussi un « trillo », une planche à dépiquer, une sorte de traîneau de forme trapézoïdale dont la face inférieure est incrustée de pierres, de silex ou de petites lames (cuchillitas). Le trillo était une batteuse destinée à séparer le grain de la paille ; il était tracté par des animaux sur l’aire de battage où était étalée la moisson ; les gerbes étaient découpées par les lames et piétinées par les animaux. Le trillo n’est pas très différent du « tribulum » des Romains. On trouve plusieurs autres trillos à différents endroits du musée. Dans ce bric-à-brac on trouve aussi une machine à écrire particulière, avec seulement deux touches et un rouleau encreur. Dans les vitrines on peut voir divers outils de maçonnerie, d’objets relatifs à la mer et d’ustensiles domestiques. |
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Un autre bric-à-brac | La salle numéro 6 est l’ancien entrepôt où était stockée la soude (Almacén de la barilla). Cette plante, la soude commune (Salsola soda), est une plante grasse rampante, aux tiges rougeâtres. De ses cendres est extrait du carbonate de soude utilisé pour fabriquer du savon ; cette plante fut cultivée dans la région pour produire du savon, principalement exporté vers l’Angleterre ; la barilla fut une importante source de revenus. Le carbonate de soude était stocké dans cet entrepôt, soit sous forme de poudre, soit sous forme de pains compactés. La soude commune peut également être consommée, cuisinée comme des haricots verts. Lorsque l’industrie de la soude périclita – à la fin du XIXe siècle – l’entrepôt fut transformé comme une extension de la bodega ; des magasins en maçonnerie furent construits contre le mur extérieur : ils ont aujourd’hui été transformés en vitrines d’exposition. L’ancien entrepôt de soude présente une grande diversité d’objets : des produits de vannerie de feuilles de palmiers ou de paille ; des harnachements pour chevaux (étriers, selles, harnais …) ; des équipements pour dromadaires (muselières, nacelles …) ; des tissus confectionnés sur métier à tisser ; des tissus teints avec l’orchilla, un colorant extrait d’un lichen, l’orseille (Roccella canariensis), récolté dans le massif de Famara ; des broderies ; des mesures à grains, des moulins manuels en pierre ; des outils agricoles ; des instruments aratoires ; des ustensiles domestiques ; des moules à fromage ; des jouets ; des costumes traditionnels canariens authentiques ; des peintures d’artistes inconnus, et cetera, et cetera. | |
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La salle de pressage (Lacar) | Située en face de la bodega, la salle de pressage (numéro 7 sur le plan) était l’espace réservé au foulage et au pressage des raisins pour obtenir le moût (« mosto »), lequel se transformait en vin après avoir fermenté dans les cuves. Le pressage fut mécanisé à la bodega Perdomo en 1959. On peut aussi voir dans cet espace un dispositif – suspendu au plafond –, constitué de deux filets, qui permettait le transport des grappes de raisins à dos de dromadaires. Une peinture murale représente les vendanges à Lanzarote. |
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La mezzanine | La mezzanine (numéro 8 sur la plan) présente principalement des souvenirs familiaux moyennement intéressants. Elle permet aussi l’observation d’en haut d’une partie du musée. Au bas de l’escalier de descente de la mezzanine se trouve deux statues de l’Enfant Jésus (numéro 9). |
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L’exposition de céramiques | La zone numéro 10 présente des céramiques aborigènes, des gravures rupestres et des fossiles. Dans la zone numéro 11 se trouve une citerne de faible diamètre mais très profonde et de grande capacité qui permettait de recueillir les rares eaux de pluie. En raison de sa forme la citerne est improprement nommée « puits » (pozo). | |
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L’aire de battage (Era) | L’aire de battage (numéro 13 du plan) était un espace en terre battue, constitué de lapillis et de chaux, où les blés était battus pour séparer la paille et le grain. Cette surface a été restaurée pour en faire une piste de danse où ont lieu des danses traditionnelles. |
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La chapelle (Ermita) | La chapelle de la Vierge du Pin (Ermita de la Virgen del Pino) (numéro 14 sur le plan) a été édifiée à l’emplacement où se trouvait l’étable des dromadaires (gañanía), puis le hangar d’un générateur électrique, à l’époque il n’y avait pas encore l’électricité dans le village de San Bartolomé. La plupart des objets et d’ornements que contient la chapelle de Nuestra Señora de Pino se trouvaient dans l’ancien oratoire de la maison. |
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Le jardin (Jardín) | Le jardin (numéro 18 du plan) a été recouvert de lapilli volcanique de façon à retenir l’humidité de la rosée nocturne et les eaux de pluie ou d’arrosage. C’est un lieu reposant, décoré d’une fontaine, et qui présente quelques espèces végétales exotiques. |
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Euphorbe | |
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Faux-poivrier (Schinus molle) | |
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Goyavier (Psidium guajava) | |
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Flamboyant (Delonix regia) | |
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Mandarinier (Citrus reticulata) | |
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Citronnier (Citrus x limon) | |
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Ficoïde touffu (Malephora crassa) | |
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