| Le sanctuaire de Cura de Randa à Majorque | |
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| Présentation générale | Le sanctuaire Notre-Dame de Cura (Santuari de Nostra Senyora de Cura / Santuario de Nuestra Señora de Cura) est un ensemble religieux situé près du village de Randa, à l’intérieur des terres de l’île de Majorque. L’endroit est célèbre, et célébré, pour avoir été le lieu où l’un des personnages les plus emblématiques de Majorque, l’écrivain, théologien et philosophe Ramon Llull, aurait eu, en 1274, une « illumination ». Le Bienheureux Raymond Lulle, l’un des pères de la langue catalane, y fit ensuite une retraite en ermite et y conçut certains de ses livres les plus célèbres. Le sanctuaire de Cura est aussi un lieu de pèlerinage où est vénéré l’image de la Vierge de Cura (Verge de Cura / Virgen de Cura) ; c’est le plus important lieu de pèlerinage de Majorque après celui de Lluc. |
| Étymologie et toponymie | Cura est le nom de la partie supérieure du Puig de Randa. Le mot « cura » signifie « guérison » : les médecins du passé avaient, en effet, constaté que l’atmosphère du sommet du puy était très favorable aux personnes malades de l’appareil respiratoire ainsi qu’à la guérison des rhumatismes. De fait, ce lieu est en permanence balayé par un vent frais qui dissipe les miasmes, même si les brouillards n’y sont pas rares. Selon certaines sources, il y aurait eu pendant l’occupation maure, au sommet du Puig de Randa, un « hisn », ou château, nommé Al’Uyun Qastil (le château des sources). Ce château aurait été l’un des châteaux maures qui marquaient les délimitations territoriales des provinces musulmanes, dans ce cas, la frontière du « juz » de Muntuy. |
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| Le sanctuaire de Cura est situé au sommet du Puig de Randa à 543 m d’altitude, presqu’au centre de la plaine de Majorque (Pla de Mallorca), entre les villes d’Algaida, à 9 km, et de Llucmajor, à 10 km. Le sanctuaire est visible depuis toutes les directions, même de loin ; le site offre un excellent point de vue sur une grande partie de l’île de Majorque, à l’exception de la partie nord-ouest dominée par la chaîne de montagnes de la Serra de Tramuntana. Par beau temps, on peut apercevoir pas moins de 36 villes ou villages depuis les terrasses du sanctuaire. Le sanctuaire se trouve à 36 km à l’est de la ville de Palma, par l’autoroute Ma-19A puis la route Ma-6020 jusqu’à Llucmajor et la route Ma-5010 jusqu’à Randa. Depuis Randa, la petite route de 4 km (Carrer de Cura puis Ma-5018), qui monte en lacets serrés jusqu’au sanctuaire de Cura, passe d’abord par le sanctuaire de Gracià et par l’ermitage de Sant Honorat. Le sanctuaire dispose d’un vaste parking devant le portail. Il est aussi possible de laisser son véhicule au village de Randa et de monter à pied en suivant la route ou en prenant les nombreux raccourcis ; la montée prend plus d’une heure de marche. Coordonnées géographiques : 39°31’37,3” N ; 2°55’35,3” E |
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| Le sanctuaire de Cura (Santuari de Cura / Santuario de Cura) | Le sanctuaire de Cura est un ensemble religieux entouré de murs qui occupe le sommet assez plat du Puig de Randa. Cet ensemble comprend une église du XVIIe siècle, un monastère, une ancienne « salle de grammaire » transformée en un petit musée, une hostellerie, un café-restaurant et une boutique de souvenirs. La plupart des bâtiments sont simples et modernes : ils sont l’œuvre des moines franciscains qui arrivèrent ici en 1913 après que le site était resté abandonné pendant des décennies. |
| Le portail d’entrée | Le portail d’accès au sanctuaire date de l’an 1682 ; cette date peut se lire à côté d’un petit écusson du Conseil du Royaume, sculpté dans la pierre même. L’état actuel de ce portail majorquin du XVIIe siècle est le résultat d’une restauration de 1916. Au-dessus du portail se trouve un croissant de lune, représentant l’écusson de la noble famille Llull. Au centre du fronton, sous l’écusson des Llull, se trouve l’écusson (détérioré) de l’Ordre Franciscain de la Pénitence : la croix et les deux bras, avec les initiales OPC (signifiant Ordo Penitentiae Claustralis, Ordre cloîtré de la Pénitence), surmontées d’une couronne d’épine sur fond d’or, avec, au-dessous, trois clous sur fond d’argent, symboles de la Passion de Christ. Au-dessus du linteau, se trouve l’inscription : « amable fill, saluda nostra Dona qui es salut e benedicció nostra » (Ramon Llull, Blanqu[erna], chapitre 61 paragraphe 7) ; « Fils bien-aimé, salue Notre Dame qui est notre salut et notre bénédiction ». La citation est tirée d’un roman utopiste, le « Llibre d’Evast e Blanquerna », écrit en catalan par Llull en 1282. Sur la partie inférieure de l’arc on voit un écusson avec les initiales JHS, Jésus Sauveur des Hommes (IESUS, HOMINUM SALVATOR), emblème de l’étendard qu’arborait dans ses missions saint Bernard de Sienne. Autre inscription : « Omnia in nomine Dni. [Domini] Jesu Christi facite » (I Cor. 10) (« Que tout soit fait au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ »). |
| | La chapelle Notre-Dame de Cura (Capella de la Mare de Déu de Cura) | La chapelle Notre-Dame de Cura se trouve sur le côté gauche du monastère. Cette petite chapelle est le plus ancien bâtiment du sanctuaire : ses parties les plus anciennes datent du XVIIe siècle, mais elle contient des inscriptions diverses, ce qui fait supposer qu’elle fut édifiée petit à petit : dans la chapelle du Christ, on trouve la date du 4 août 1662 ; sur le cadran solaire, 1668 ; au milieu de la voûte : 1680 ; sur le frontispice du chœur : 1710. À l’extérieur, l’édifice est caractérisé par la présence, sur le côté sud, de trois contreforts surmontés d’une croix, et d’un clocher intégré au mur de la façade. | En entrant dans la nef on trouve, juste sur la droite, une crèche. Cette crèche est conservée pendant toute l’année, selon une ancienne tradition franciscaine étendue dans toute l’île de Majorque, en souvenir de la première crèche vivante et de la messe de Noël 1223 que saint François d’Assise célébra à Greccio, en Italie. La nef étroite est couverte par une voûte en berceau, brusquement tronquée derrière le chœur, sans abside. Les bancs sont en marqueterie et présentent les écussons de l’Ordre Franciscain de la Pénitence, l’écusson de Ramon Llull et le monogramme de l’Ave Maria. | | À droite de la chapelle se trouve une porte menant au presbytère dominé par l’image de la Vierge de Cura, une toute petite statue de 42 cm de hauteur en grès de Santanyí, réalisée en style gothique et datant du début du XVIe siècle, probablement des années 1509 à 1517. La Vierge est représentée avec l’Enfant Jésus dans une main et une fleur dans l’autre. Avant le presbytère on passe devant un crucifix en bois sculpté, datant du XVIIe siècle, provenant du chœur de l’église de l’ancien monastère Saint-Dominique (Monestir de Sant Domènec) à Palma, détruit au XIXe siècle. Cette croix fut conservée dans le manoir d’Albenya jusqu’en 1861, quand Josep Morell i Esteva, propriétaire du domaine, en fit don au Sanctuaire de Cura. Les céramiques de la galerie située à droite de la chapelle sont des reproductions de gravures anciennes, installées en 1977, qui représentent les sept mystères du rosaire franciscain (l’Annonciation, la Visitation, la Nativité, l’Adoration des Mages, Jésus au Temple, la Résurrection et le Couronnement de la Vierge). Dans la chapelle une messe quotidienne est célébrée à 8 h, 10 h et 18 h ; les dimanches et jours de fête à 9 h, 12 h et 19 h. La fête solennelle de saint François a lieu le 4 octobre. |
| Le couvent franciscain de Cura | Le couvent des Franciscains du Tiers-Ordre régulier fut construit au milieu du XXe siècle, sur les plans de Josep Ferragut. Au-dessus du portail de pierre, on peut admirer une petite statue de pierre de Ramon Llull, sous laquelle se trouve un petit écusson de l’ordre mendiant, présentant une croix et deux bras. Bien que le bâtiment actuel date des années 1950, l’arrivée à Cura des Franciscains remonte à août 1913, quand y fut installé le noviciat provincial du Tiers-Ordre régulier. En 1906, l’évêque de Majorque, le capucin Pere Joan Campins, visita le sanctuaire délabré en compagnie d’Antoni Gaudi et de Joan Rubio, avec l’intention de le restaurer. L’évêque confia au Tiers-Ordre régulier de saint François la réhabilitation du sanctuaire, afin de faire revivre la tradition lullienne de la montagne de Randa. À l’heure actuelle quatre frères de l’Ordre y vivent, et, avec l’aide de quelques employés et de bénévoles, administrent le sanctuaire. |
| Le jardin du monastère | Sur la gauche du couvent des Franciscains se trouve un jardin fermé d’arcades. Au centre du jardin s’élève une statue de saint François d’Assise, dans son attitude accueillante familière. Très symboliquement, aux pieds de la statue du saint protecteur des animaux, des chats blessés semblent chercher le réconfort. | |
| La Salle de Grammaire (Aula de Gramàtica / Aula de Gramática) | Cette salle, aujourd’hui transformée en musée, est la seule survivance de l’école de grammaire du XVIIe siècle. Peu de temps après la mort de Ramon Llull (1316), ses disciples utilisèrent le Puig de Randa pour propager la pensée de leur maître, mais ce n’est qu’en 1453 que le frère franciscain catalan Pere Joan Llobet (? - 1460) fonda l’école lullienne au sommet de la montagne de Randa. Le frère Llobet avait obtenu du roi Alphonse V un privilège royal (6 janvier 1449) afin de pouvoir apporter à Majorque la science lullienne. Il érigea sa fameuse chaire dans le vénérable édifice de Randa. Il y habita jusqu’à peu avant sa mort, survenue le 11 mai 1446. Sa renommée fut si grande qu’accoururent à lui des gens d’Espagne, d’Italie et de France. L’école d’Art Lullien disparut après sa mort, en 1460. Le sarcophage de Pere Joan Llobet se trouve dans la chapelle du Sacré-Cœur de la cathédrale de Palma. À l’époque, l’éducation était basée sur l’enseignement des sept arts libéraux de l’antiquité qui comprenait l’étude du « trivium » (la grammaire, la rhétorique et la logique) et du « quadrivium » (l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie). En 1483 fut fondée à Palma l’Etude Générale Lullienne (Estudi General Lul·lià), la première Université de Majorque, où étaient enseignés la théologie, les arts, la philosophie, le droit et la médecine. L’enseignement de l’Université Lullienne se faisait en latin, et il fut nécessaire de fonder des collèges où était enseignée la grammaire latine : en 1502, fut fondée l’école de grammaire de Randa, qui fut la première de Majorque. Une fois rebâties les dépendances de l’ancienne école lullienne, on installa, en 1510, dans l’ancien édifice, une école de grammaire, avec une dotation annuelle de 50 livres ; elle dépendait du Recteur et des conciliaires de l’École Lullienne établie à l’Estudi General de Palma. Les enseignants et les étudiants de l’École de Randa endurèrent beaucoup d’épreuves, surtout en hiver en raison des conditions météorologiques difficiles. En outre, il n’y avait pas encore de citerne et ils devaient aller chercher de l’eau à Sant Honorat. L’importance prise par l’École de Randa fit que les Jurés du Royaume de Majorque, afin de faciliter et de favoriser l’étude des Lettres par la jeunesse, demandèrent la création de chaires d’enseignement et l’institution d’une Salle d’Études Générales où l’on enseignerait la grammaire, la rhétorique et le grec ; cela fut accordé pendant la session du 4 mai 1553. En 1554 commencèrent les travaux de réparation de la chapelle déjà en ruines ; puis commencèrent les travaux de constructions des salles de classe et de citernes. En 1566, l’école accueillait une centaine d’élèves ; en 1588, entre cent cinquante et cent soixante élèves. | Au fond de la salle, derrière la chaire d’enseignement, se trouvait un autel dédié à sainte Catherine d’Alexandrie, vierge et martyre, sainte patronne des étudiants, dont l’image était représentée sur un tableau. Le soir du 25 novembre était célébrée la fête de sainte Catherine : la nuit était éclairée d’un immense feu de joie, auquel répondait un autre feu allumé par les étudiants de Porreres sur le Puig de Monti-Sion, une autre « colline inspirée ». En 1623, le chanoine Bartomeu Llull, le fondateur de La Sapiència (La Sagesse), obtint une subvention de 40 livres pour des travaux de restauration de la chapelle et pour la construction de la magnifique « Salle de Grammaire », qui est la seule partie conservée jusqu’aujourd’hui. Le blason de la ville, sur la clef de voûte, est la marque la plus visible de la salle de classe de 1623. Le XIXe siècle vit la décadence de l’École de Randa, en raison des changements pédagogiques mis en œuvre dans toute l’Espagne ; le 25 janvier 1826, le dernier professeur de Randa démissionna et l’école ferma ses portes. |
| Le musée | L’ancienne « Salle de Grammaire », ainsi que trois petites salles situées de part et d’autre de la salle de grammaire, ont été transformées en un petit musée – essentiellement lullien. L’entrée du musée est gratuite, mais les dons sont appréciés. La salle de grammaire conservent certains objets sacrés et des livres religieux en relation avec le culte. Il y a en outre quelques livres, imprimés ou manuscrits en relation avec le lullisme ; d’autres, de thèmes variés, ont comme dénominateur commun leur relative antiquité et, pour certains, leur rareté : un Traité de théologie (Tratado de Teología) de Duns Scott. Aux murs sont accrochés des peintures, en particulier à caractère religieux. Des étagères contiennent des représentations différentes de Ramon Llull et une petite collection de récipients en terre cuite, typiques de Majorque. | Dans les petites salles, l’une des petites salles présentent des cartes et quelques vieilles photos intéressantes prises par les Franciscains avant la reconstruction du sanctuaire. Deux autres des petites salles contiennent un bric-à-brac pittoresque d’ustensiles agricoles, ménagers ou autres, de provenance diverse. On remarquera la collection de bouteilles de « Liqueur de Randa », fabriquée pendant très longtemps au sanctuaire, ainsi qu’une copie d’une carte de Majorque de grande valeur. | |
| | Les arcades | Une galerie à arcades fut construite dans les années 1930 pour protéger les pèlerins et les visiteurs du fort vent du nord qui frappe souvent ce sommet. |
| | | La grotte du Bienheureux Raymond Lulle (Cova del Beat Ramon Llull / Cueva del Beato Raimondo Lulio) | La « grotte de Ramon Llull » serait le lieu où le sage aurait fait une retraite, en 1274, pour se livrer à la méditation et à la contemplation. La grotte n’est pas accessible pour des raisons de sécurité. Dans son autobiographie, probablement écrite à Paris en 1311, la « Vida coetània » (Vie Contemporaine), Ramon Llull raconte que, à peu près dix ans après sa conversion (1263), il se retira sur une montagne. Après une semaine, il aurait reçu une « illumination » – qu’il a toujours cru d’origine divine – qui lui révélait le contenu d’un livre et la méthode qui devrait permettre d’argumenter contre les erreurs des infidèles. Cette illumination prit la forme d’un arbuste (Mata Escrita) dont les feuilles portaient des inscriptions en graphie arabe, langue qu’il connaissait pour l’avoir étudier pendant les neuf années précédentes. En réalité, il s’agissait probablement des traces laissées par un champignon parasite des feuilles ; ces traces ont l’apparence de caractères orientaux. On croit que la montagne en question était le Puig de Randa, car, depuis la conquête de Majorque par le roi Jaume Ier en 1229, la montagne de Randa était devenue un lieu de prédilection pour les ermites. Les trois sanctuaires de Randa doivent d’ailleurs leur origine à autant d’anciens ermitages. Près du sommet du Puig de Cura, on peut encore distinguer aujourd’hui plus de dix cavités creusées dans la roche et comprenant des couchettes de forme étroite et allongée ; leur profondeur n’excède pas 1 ou 2 mètres. Cependant, le plus logique et le plus documenté, c’est que Ramon Llull vécut dans le village de Randa, où sa famille était propriétaire de quelques maisons et de terres, et montait à la montagne pour méditer. Raymond Lulle redescendit de la montagne de Randa et entra, comme laïc, au monastère cistercien de La Real (Monestir de la Real) à Palma, où les moines lui enseignèrent le latin, et où il écrivit son ouvrage « Abrégé de l’art de trouver la vérité » d’abord en arabe, puis en catalan (Art abreujada de trobar veritat) et, enfin, en latin (« Ars compendiosa inveniendem veritatem »), première version de son « Ars Magna ». Plus tard, en 1275, Ramon Llull remonta à la montagne de Randa, s’y faisant bâtir un ermitage, qui fut plus tard nommé Notre-Dame de Randa (Nostra Senyora de Randa), et y vécut en ermite pendant quatre mois. L’érémitisme constituera pour Lulle un idéal de perfection qui sera une constante dans son œuvre. La grotte fut partiellement détruite au XVIIIe siècle. Une borne et l’effigie de Ramon Llull y ont été placées en 1933, mais l’effigie fut sauvagement vandalisée il y a quelques années. Cet épisode de l’illumination fut le fondement de la pensée lullienne, l’art, dont il se croyait doué de connaître les mécanismes précis de conversion des infidèles. Il en garda le surnom, sous lequel il sera connu, de « Doctor Illuminatus ». |
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| Personnages | Raymond Lulle (Ramon Llull / Raimundo Lulio) | Le sanctuaire de Cura est étroitement lié au nom de Ramon Llull (1232-1315). Raymond Lulle naquit à Palma de Majorque en 1232, de parents catalans, peu de temps après la reconquête de l’île par les Catalans. Comme celle du futur saint François d’Assise, sa jeunesse fut trépidante et libertine jusque vers l’âge de trente ans. En 1263, il se convertit après avoir eu à cinq reprises la vision du Christ crucifié. Pendant les dix années qui suivirent Llull se consacra à sa formation morale et théologique, et apprit l’arabe avec l’aide d’un esclave musulman qu’il avait acheté. En 1274, il eut une « illumination » sur la montagne de Randa qui lui inspira de nombreux livres. Il voyagea ensuite en Europe et en Afrique du Nord pour y convertir les juifs et les musulmans. Raymond Lulle mourut en mer, au large de Majorque, le 29 juin 1315 de retour de Tunis vers son île natale. Son corps repose dans une chapelle de l’église des Franciscains de Palma. Raymond Lulle est considéré comme l’un des pères de la langue catalane, qu’il fit passer du statut de dialecte à celui de langue littéraire et de langue de culture, car il n’écrivit qu’en latin (sous le nom de Raimundus Lullus), en arabe (sous le nom de رامون لول), et – pour la plupart de ses 260 publications – dans la langue vernaculaire catalane (Ramon Llull). Même s’il n’a pas été formellement béatifié, Ramon Llull est vénéré comme un Bienheureux, et, en Catalogne, comme un saint. Tout sur Raymond Lulle au Centre de Documentació Ramon Llull de l’Université de Barcelone : orbita.bib.ub.edu/ramon/ |
| Littérature | Càntic dels pelegrins de Randa | Pugem a Cura, l’alt santuari d’on la volada prengué Ramon. És el paratge a on solitari, fent penitència, fugi del món. Facem reviure pel centenari santes memòries que encara hi són. À Cura en vida contemplativa Llull se va veure transfigurat, rebé les armes i força activa per les grans lluites d’apostolat ; i, sensé estudis, a la llum viva quedà fet savi il.luminat. Oh puig de Randa, solar de Cura, d’on sant i savi Ramon sortí, noble peanya de tal figura, que te veneri tot mallorquí, i arreu escampi l’edat futura la llum excelsa brollada aquí ! Miquel Costa i Llobera, Palma, 31 maig-4 juny 1915 | Cantique des pèlerins de Randa | Monte à Cura, le haut sanctuaire où la révélation saisit Ramon. C’est l’endroit où, solitaire, faire pénitence et échapper au monde. Fais revivre pour le centenaire les souvenirs sacrés qui sont toujours là. À Cura en vie contemplative Lulle se vit transfiguré, reçut les armes et la force active pour les grandes batailles de l’apostolat ; et, sans étudier, à la lumière vive, fut fait sage illuminé. Ô Puy de Randa, lieu de guérison, d’où le saint et savant Ramon est venu, noble piédestal d’un tel personnage qui est vénéré dans tout Majorque et qui diffuse sur les temps à venir la sublime et brillante lumière d’ici ! Miquel Costa i Llobera, Palma, 31 mai-4 juin 1915 | |
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| | Conditions de visite | Horaires : du lundi au samedi, de 10 h à 13 h et de 15 h 30 à 18 h. Fermé les dimanches et jours fériés. Téléphone : 00 34 971 660 994 Tarif d’entrée : l’Ordre des Franciscains est un ordre mendiant ; l’entrée est gratuite, mais l’on se doit de verser son obole lors de la visite du musée. Site sur la Toile : www.santuaridecura.com |
| Hôtel | Pour les voyageurs en quête de mysticisme, de sérénité ou – tout simplement – d’une atmosphère salubre, il est possible de séjourner au sommet du Puig de Cura, à l’hostellerie du sanctuaire. L’hostellerie de Cura dispose de 31 chambres et de 4 petits appartements, construits en 1947, mais rénovés depuis … Les chambres sont d’un confort spartiate, mais avec une salle de bain, la télévision et la wifi. Les appartements ont une petite terrasse faisant face au sud-ouest avec une vue magnifique sur la baie de Palma, au loin. Les visiteurs et les hôtes trouveront un café-restaurant, convenable et pas trop cher, dans la partie nord-ouest du sanctuaire, sous les arcades. Le café dispose d’une terrasse offrant une vue magnifique sur l’ouest de Majorque. La réception de l’hostellerie se trouve sur la gauche du patio après l’entrée du sanctuaire. Tarif : chambre double 60 €, chambre individuelle 40 € (petit déjeuner compris). Téléphone : 00 34 971 120 260 Courriel : reservas@santuariodecura.com |
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