| La vieille ville de Palma de Majorque - La cathédrale | |
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| Présentation générale | L’église cathédrale de Palma, ou cathédrale de Majorque, populairement nommée Sa Seu (le Siège), est le siège épiscopal du diocèse de Majorque. Elle est actuellement dédiée à saint Sébastien, le saint patron de Palma. Elle est le plus grand édifice religieux de l’île, et, par sa taille, le deuxième d’Espagne après la cathédrale de Séville. La Seu fut classée monument historique en 1931. |
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| La Cathédrale de Palma est située au centre de la capitale de Majorque, sur le front de mer, entre le palais voisin de l’Almudaina et le palais épiscopal, d’où son surnom de Cathédrale de la Mer (Catedral de la Mar). Son emplacement est celui de l’ancienne acropole de la ville romaine de Palma, puis de l’ancienne mosquée de la Médina Mayurqa pendant plus de trois siècles d’occupation musulmane. Depuis l’époque médiévale, et jusqu’au XIXe siècle, la cathédrale avait à ses pieds la muraille avant la démolition de celle-ci. La Seu forme, avec l’Almudaina, le symbole visuel de Palma, visible du port et de toute la baie. |
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| La cathédrale de Palma de Majorque (Catedral de Palma de Mallorca) | La cathédrale de Palma est un édifice de plan rectangulaire à trois nefs, sans transept ni déambulatoire. Chacune des trois nefs possède une abside. la nef latérale sud comprend une abside et deux absidioles de forme rectangulaire. Sur les deux nefs latérales s’ouvrent des chapelles. Malgré des remaniements ultérieurs, la cathédrale – dont l’édification commença au début du XIVe siècle – est l’une des plus belles œuvres du gothique final. font exception la façade, remplacée après le séisme de 1851, et des parties intérieures. La Seu est un édifice colossal avec une longueur de 109,5 m pour une largeur de 39,5 m, donnant une surface au sol de 6 600 m² : elle peut accueillir 18 000 personnes. Les nefs latérales sont de hauteur (29,5 m) inférieure à celle de la nef centrale (44 m sous la voûte centrale). le volume intérieur total est de 160 000 m³. | | La nef est séparée des collatéraux par quatorze grands piliers octogonaux d’une sveltesse exceptionnelle, de 21,5 m de hauteur pour un diamètre allant de 1,5 à 1,7 m. Les proportions des espaces, la finesse des piliers et le dépouillement de la décoration donnent une impression de légèreté et de clarté, accentuée par la rosace centrale d’un diamètre de plus de 11 m. Cependant cette finesse des piliers causa l’effondrement des voûtes à plusieurs reprises depuis le XVIIe siècle. En 1698, une section de voûte s’effondra, fut reconstruite, mais s’effondra à nouveau : la reconstruction de toutes les voûtes fut alors entreprise. | | Les murs soutiennent trois niveaux de grands vitraux, au nombre de 61, dont 5 magnifiques rosaces qui dominent les nefs. Les vitraux des deux nefs latérales représentent des passages de l’Ancien et du Nouveau Testament. | | La Cathédrale a été bâtie en grès provenant principalement des carrières du village de Santanyi dans le comté du Migjorn, à l’est de Palma (mais aussi de Lluchmajor, Felanitx et autres carrières). ce grès étonne par les coloris changeants qu’il donne aux murs, variant selon les heures de l’ocre, au doré ou au rosé … |
| | | Le grand portail (Portal Major) | L’entrée principale de la Cathédrale de Palma, en face du palais de l’Almudaina, est un portail très ornementé appelé le Grand Portail (Portal Major). Cette œuvre, de style plateresque, a été réalisée entre 1592 et 1601, principalement par Miquel Verger. L’entrée que l’on voit aujourd’hui est la restauration effectuée entre 1852 et 1894 après le tremblement de terre de 1851. Le portail est le seul élément de la façade à avoir été préservé lors de cette restauration. Entre les colonnes se trouvent des statues de saints, sculptées les unes au-dessus des autres : à gauche, saint Grégoire et saint Jérôme. à droite, saint Ambroise et saint Augustin. La partie supérieure contient des sculptures de saint Jean l’Évangéliste et de saint Jean-Baptiste. Au-dessus du grand meneau qui sépare le portail se trouve l’image de la Vierge avec des attributs des Litanies de Lorette : le soleil, la lune, l’étoile, le lys, la rose, la palme, le puits, la fontaine, la tour d’ivoire, la porte du ciel … Entre 1879 et 1888, le sculpteur Guillem Galmés réalisa plusieurs sculptures sur la façade, dont les figures de sainte Catherine Thomas et de Ramon Llull. | | |
| La nef centrale (Nau central) | La nef centrale est longue de 121 m, large de 55 m et haute de 44 m sous la voûte centrale. | | La nef centrale est séparée des collatéraux par quatorze grands piliers octogonaux d’une sveltesse exceptionnelle. | | | Les vitraux de la nef centrale représentent le « Cantique des louanges » que toutes les créatures entonnent à la gloire de Dieu. | |
| Le grand orgue (Orgue major) | |
| | La chaire | |
| | | La chapelle royale (Capella Reial) | La chapelle royale, aux proportions d’une église, est, à l’origine, une réalisation de style gothique attribuée à Antoni Camprodon (1346). La peinture de la Mère-de-Dieu de la Seu est une œuvre de Pere Morey, vers 1350. Les peintures latérales (2, 3, 4, 7, 8 et 9) datent du XIVe siècle. Œuvres de la chapelle royale : 1 : Sainte Marie de la Seu. 2 : Saint Jacques de Compostelle. 3 : Saint Jean Baptiste. 4 : Saint Jean l’Évangéliste. 5 : Baldaquin avec Jésus crucifié, sainte Marie et saint Jean. 6 : Maître-autel. 7 : Sainte Eulalie. 8 : Sainte Marie-Madeleine. 9 : Sainte Barbe. | | De part et d’autre se trouvent des stalles de style Renaissance. elles sont l’œuvre des sculpteurs Philippe Fillau et Antoine Dubois réalisée de 1514 à 1519. | | La chapelle abrite en son centre un énorme baldaquin en fer forgé, œuvre de l’architecte Antoni Gaudi (1912). Les céramiques et les peintures du chœur ont été réalisées par J.-M. Jujol de 1909 à 1914. | Le maître-autel fut consacré en 1346. | |
| | | | La chapelle du Saint-Sacrement (Capella del Santíssim Sacrament) | La chapelle du Saint-Sacrement est également nommée chapelle Saint-Pierre (Capella de Sant Pere). Cette chapelle a été entièrement remaniée par l’artiste majorquin, natif de Felanitx, Miquel Barceló, sur commande de l’évêque Teodoro Ubeda i Gramage et du chanoine liturgiste Pere Llabrés i Martorell. L’œuvre de Barceló, inspirée de la parabole de la multiplication des pains et des poissons, représente l’Eucharistie : les murs de la chapelle sont couverts d’argile, dans lequel l’artiste a peint et sculpté des fonds marins, dans les tons ocres, gris et bleutés. Barceló est également l’auteur des cinq vitraux de 4 mètres de hauteur – qui sont peints en grisaille pour recréer la lumière sous-marine – ainsi que du mobilier liturgique : l’autel, l’ambon et le fauteuil. Le revêtement des murs de la partie inférieure de la chapelle est en céramique peinte fabriquée par l’atelier du céramiste Vincenzo Santoriello, de Vietri sul Mare, près de Naples. | Cette chapelle moderne, située dans la partie sud-est de la cathédrale, a été réalisée en cinq ans, de 2001 à 2006. elle a été inaugurée le 2 février 2007 par le roi Juan Carlos.
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| | | | La chapelle Saint-Bernard (Capella de Sant Bernat) | Le retable en albâtre de la chapelle Saint-Bernard est une œuvre néo-gothique de l’architecte Joan Rubió i Bellver et du sculpteur Tomàs Vila réalisée de 1913 à 1921. Scènes de la vie du saint : 1 : Mort de saint Antoine Abat. 2 : Exorcisant un enfant. 3 : Fait la paix entre l’évêque de Metz et le duc de Lorraine. 4 : Prêche la seconde croisade. 5 : Saint Bernard. 6 : Devant le Concile de Sens. 7 : Conversion de saint Guillaume. 8 : Apparition de la Mère de Dieu. 9 : Saint Étienne l’envoie fonder Claravall (30 statues de saints et saintes cisterciennes). A : Saint Basile. B : Saint Jean Chrysostome. C : Saint Cyrille d’Alexandrie. D : Saint Grégoire le Grand. E : Saint Augustin. F : Saint Ambroise. G : L’apôtre saint Paul (vitrail de Gaudí de 1903). H : Sainte Valérie martyr (vitrail de Gaudí de 1903). |
| Le portail du belvédère (Porta del Mirador) | Le Portail du Belvédère (Porta del Mirador) est situé au milieu de la façade de la cathédrale exposée au midi. le portail est abrité sous un porche, face à la mer. Le Portail du Belvédère a été réalisé en style gothique par différents sculpteurs : entre 1380 et 1422, des artistes de l’Europe du Nord et majorquins ont contribué à ce chef-d’œuvre gothique, avec l’architecte et sculpteur majorquin Guillem Sagrera comme principal artiste local. Le portail présente une fine décoration avec des motifs végétaux, géométriques et d’animaux fantastiques. Les deux battants du portail sont séparés par un meneau portant une magnifique statue de Vierge à l’Enfant, œuvre réalisée en 1389 par Pere Morey, le maître d’ouvrage de la cathédrale. L’original de la sculpture, œuvre de Guillem Sagrera, est conservé au Musée de la cathédrale : en 1917, il fut remplacé sur le portail par une copie réalisée par Guillem Galmés. Sur le tympan du portail, entre les arcs, apparaissent nettement deux sculptures horizontales : la première représente le « Père éternel » avec des anges adorateurs jouant de divers instruments. la seconde, juste au-dessous, est consacrée à l’Eucharistie, représentée par la « Dernière Cène », réalisée par Jean de Valenciennes. De part et d’autre du portail, dans la niche de chaque arc, se trouvent les statues de cinq saints apôtres : saints Jacques, Jean et Pierre, sur la gauche, et saints André et Paul sur la droite. les statues de saint Pierre et de saint Paul sont l’œuvre de Guillem Sagrera, témoignant que l’architecte de Sa Llotja était aussi un sculpteur de talent. Le Portail du Belvédère était d’ailleurs nommé autrefois Portail des Apôtres (Porta dels Apòstols). Cet ensemble représente sans doute l’exemple le plus important de sculptures médiévales de l’île de Majorque. |
| | La chapelle du Sacré-Cœur (Capella del Sagrat Cor) | Autrefois nommée chapelle Saint-Vincent (Capella de Sant Vicent). Le retable du Cœur de Jésus (Palma, 1684) : sculpture centrale de Guillem Galmés (1890). peintures latérales de Ricard Anckermann (vers 1890). Images du retable : 1 : Saint Ange Gardien du Royaume de Majorque. 2 : Saint François-Xavier. 3 : Saint Sylvestre, pape. 4 : Sacré Cœur de Jésus. 5 : Saints Dominique et François d’Assise. 6 : Sainte Colombe, vierge et martyr. Sarcophages latéraux : A : Sarcophage de Beatriu de Pinós (1486). B : Sarcophage du lulliste Pere Joan Llobet (1460). |
| La chapelle Saint-Benoît (Capella de Sant Benet) | Le retable de Saint-Benoît est attribué à Andreu Carbonell (Palma, vers 1738). Images du retable : 1 : Mère de Dieu des navigateurs. 2 : Sainte Scholastique. 3 : Saint Benoît. 4 : Sainte Gertrude. 5 : Corps de saint Vincent, martyr. 6 : Scènes de la vie de saint Benoît. Mausolées : A : Mausolée baroque de l’évêque Benet Panyelles (mort en 1740). B : Mausolée du Capitaine général de Majorque Patrick Lawles O’Brien (Patricio Laules) († en 1739). |
| | La façade nord | La façade nord, côté ville, également nommée façade de l’Almoina, est moins spectaculaire que la façade sud. Elle est interrompue au niveau du cinquième pinacle par la tour du clocher. | |
| | La chapelle du Corpus Christi (Capella del Corpus Christi) | La chapelle du Corpus Christi est située dans l’abside de la nef latérale nord. Elle contient un retable du Corpus Christi du XVIIe siècle. La chapelle est une œuvre baroque, réalisée de 1626 à 1642, par le sculpteur Jaume Blanquer, qui est d’ailleurs enterré derrière le retable. La chapelle renferme la tombe gothique du premier évêque de Majorque Ramón de Torrella. Images du retable : 1 : La Foi. 2 : La Charité. 3 : L’Espérance. 4 : Les tentations de saint Antoine Abat. 5 : Saint François d’Assise. 6 : Présentation de l’Enfant Jésus au Temple. 7 : Saint François de Paul. 8 : Saint Jean Baptiste. 9 : La dernière cène de Jésus. 10 : Saint Macià. 11 : Conversion de saint Paul. 12 : Sainte Ninfa. 13 : Jugement de Jésus par le sanhédrin. 14 : Sainte Christine. 15 : Saint Lô de Bretagne. 16 : Abraham à table avec les trois anges. 17 : Le sacrifice du pain et du vin de Melchisédech. 18 : Le sacrifice d’Isaac. A : La tombe de l’évêque Raymond de Torrelles († 1266) sculpté vers 1370. |
| La chapelle de la Descente de Croix du Christ (Capella del Davallament del Sant Crist) | La chapelle de la Descente de Croix du Christ, autrefois nommée chapelle Sainte-Cécile (Capella de Santa Cecília), contient la tombe de style plateresque de l’évêque Arnau Marí de Santacília. Le retable de la Descente de Croix de Jésus est une œuvre des sculpteurs Giusseppe Dardamon et Joan Deià (Palma, 1740-1742). Peintures de Guillem Mesquida (entre 1727 et 1747). Peinture centrale de Ricard Anckermann (1886). Images du retable : 1 : Sainte Cécile avec les anges. 2 : Saint Raymond Nonnat. 3 : Saint Blaise de Sébaste. 4 : Descente du corps de Jésus. 5 : Saint Jean Nepomuceno. 6 : Saint Bruno le Chartreux. 7 : Martyr de sainte Cécile. A : Monument funéraire de Frère Julià Fontirroig. B : Monument funéraire de l’évêque Miquel Salvà († 1873). C : Monument funéraire de l’évêque Arnau de Santacília († 1464). |
| La chapelle Saint-Jérôme (Capella de Sant Jeroni) | La chapelle Saint-Jérôme, autrefois nommée chapelle Sainte-Lucie et Sainte-Madeleine (Capella de Santa Llucia i Santa Magdalena), est de style plateresque. Elle est attribuée à Gaspar Oms (Palma, 1602). Images du retable : 1 : Saint Jérôme ermite au désert. 2 : L’ange Gabriel annonçant à Marie. 3 : Sainte Marie-Madeleine. 4 : Marie recevant l’annonciation de l’ange. 5 : Saint Joseph. 6 : Sainte Lucie. 7 : Saint Jérôme. 8 : Saint Gérald. 9 : Sainte Catherine d’Alexandrie. 10 : Sainte Bibiana. 11 : Jésus donnant les clefs à saint Pierre. 12 : Sainte Quitterie. A : Mausolée du marquis de la Romana par les sculpteurs Josep Antoni Folch et Ramon Belart (1814). |
| | Le vestibule de la Sacristie de Vermeils (Atri de la Sacristia de Vermells) | Le vestibule de la sacristie des Vermeils était autrefois la chapelle Sainte-Catherine (Capella de Santa Catalina). |
| Le portail de l’Aumône (Portal de l’Almoina) | Le Portail de l’Aumône est situé sur la façade exposée au nord (a tramuntana) de la cathédrale, à côté de la tour du clocher. La construction de ce portail a été commencée en 1498 par Francesc Sagrera, fils de Guillem Sagrera. Le portail de l’Aumône est de style gothique, mais il est plus sobre dans sa décoration que les deux autres portails. Encadré dans un rectangle parfait, il est bordé de chaque côté par de fins piliers. La décoration est principalement florale et est accentuée par le tympan dans lequel se trouve une petite statue de la Vierge Immaculée, datant de la fin du XVIe siècle. C’est le portail d’accès habituel à la cathédrale. |
| La chapelle Saint-Joseph (Capella de Sant Josep) | Remarquer les grilles de style gothique de la chapelle Saint-Joseph. Le retable de Saint-Joseph est une œuvre de Guillem Galmés et Pere Llorenç, réalisé à Palma entre 1885 et 1888. Images du retable : 1 : Saint Jacques le Majeur. 2 : Saint Joseph. 3 : Sainte Thérèse de Jésus. 4 : Mort de saint Joseph. |
| La chapelle Saint-Sébastien (Capella de Sant Sebastià) | Le retable de Saint-Sébastien est une œuvre des sculpteurs Francesc Herrera, Mateu Joan et Joan Muntaner, réalisée à Palma entre 1712 et 1754. Images du retable : 1 : Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie. 2 : Saint Jean, martyr de Rome. 3 : Saint Paul, martyr de Rome. 4 : Saint André Avelli. 5 : Saint Pierre Nolasque. 6 : Sainte Catherine Tomàs. 7 : Saint Nicolas de Tolenti. 8 : Le Bienheureux Raymond Lulle. 9 : Sainte Barbe. 10 : Saint Sébastien. 11 : Sainte Praxède. 12 : Saint Cabrit. 13 : Saint François de Borja. 14 : Saint Bassa. |
| La chapelle de l’Immaculée Conception (Capella de la Puríssima Conceptió) | Le retable de l’Immaculée Conception est attribué à Joan-Baptista d’Aragó (œuvre de 1740-1742). Les sculptures sont de Joan-Baptista d’Aragó et de Gabriel Cantallops. Les peintures latérales sont Guillem Mesquida (œuvre de 1747). Les images du retable : 1 : et 2 : Allégories de la Vierge. 3 : L’immaculée Conception de Marie. 4 : Saint Pierre d’Arbués. 5 : Saint Joseph. 6 : Saint Nicolas de Bari. 7 : Saint Jean Nepomuceno. A : La famille de Marie, Joachim et Anne. B : Saint Jean Baptiste. C : Saint François d’Assise recevant les stigmates du Christ. D : Le Bienheureux Raymond Lulle et saint Raymond de Penyafort. |
| | Le clocher (Campanar) | La tour du clocher serait bâtie à l’endroit exact où se trouvait le minaret de la mosquée érigée par les Maures avant la reconquête chrétienne. Le clocher a une hauteur de 67,5 m. Il abrite neuf cloches ayant chacune son nom, par taille décroissante : N’Eloi, Na Bàrbara, N’Antònia, Sa Nova, Na Mitja, Na Tèrcia, Na Matines, Na prima et Na Picarol. La plus grosse, N’Eloi (la Louange), de 1592, a un diamètre de 2 m et pèse 4 500 kg. |
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| Histoire | Dès le Ve siècle, la foi chrétienne est présente sur l’île de Majorque : le synode de Carthage, en 484 après JC, auquel assista Helías, évêque de Majorque, fut à l’origine du premier document écrit témoignant de la vie chrétienne du diocèse de Majorque. En 902 les Maures musulmans s’emparèrent de Majorque, mais ils tolérèrent le culte des communautés chrétiennes, gouvernées alors par des évêques de Catalogne. Les Maures édifièrent, en face du palais de l’Almudaina, résidence du wali (gouverneur), la grande mosquée de Médina Mayurqa qui resta pendant trois siècles la capitale de la Majorque musulmane. À l’automne 1229, le roi Jaume Ier reconquit l’île. durant la traversée de trois jours et demi, le jeune roi d’Aragon avait essuyé une violente tempête et avait fait le vœu d’ériger une église en l’honneur de la Vierge Marie s’il réussissait dans son entreprise. Son vœu ayant été exaucé, il tint sa promesse et fit commencer la construction d’une cathédrale peu de temps après la Reconquête, en 1230. L’ancienne mosquée ne fut pas détruite immédiatement, mais utilisée comme église temporaire jusqu’au cours du XIVe siècle. elle fut dédiée à la Vierge Marie par l’évêque Ramón de Torrella qui accompagnait l’expédition de Reconquête. L’architecte qui conçut cette église à trois nefs et à vingt-quatre sections voûtées, fut Jaume Mates, fils du maître Pere Mates qui, lui-même, travailla au chantier de la cathédrale en recherchant les pierres de grès nécessaires à la construction. Jaume Mates avait le projet très ambitieux de créer des piliers si fins que les voûtes sembleraient défier la pesanteur. Le poids se révéla cependant plus important que prévu et les deux premiers piliers essayés menacèrent immédiatement de s’écrouler. Jaume Mates ne pût faire autrement que d’épaissir les piliers, qui demeurent cependant aujourd’hui parmi les plus sveltes de toutes les cathédrales. La construction de la cathédrale commença par le chevet, à l’est. En 1306, le premier monarque de la dynastie majorquine, Jaume II, exprima par testament sa volonté d’être inhumé dans l’abside de la cathédrale, qui devait servir de chapelle funéraire. Il légua dans ce but une importante dotation. Cette chapelle est aujourd’hui nommée chapelle de la Trinité. elle contient les tombes royales de la première dynastie du Royaume de Majorque, celles de Jaume II et de Jaume III. La consécration de la cathédrale eut lieu en 1346, mais les travaux allaient se poursuivre pendant encore deux siècles et demi avec la contribution financière de gens de toutes les classes sociales. On ne connaît pas le nombre d’architectes, mais à l’évidence de nombreux artistes y travaillèrent, en particulier des sculpteurs et des peintres. Entre 1389 et 1397 Guillem Oliveres dirigea les travaux, tandis que Pere Morei, Jean de Valenciennes, Henry l’Alemany et Guillem Sagrera sculptaient le portail du Mirador. En 1430, on acheva la voûte de la nef latérale nord du côté du clocher. En un siècle on avait construit la moitié de la cathédrale. En 1498 on termina la construction du portail de l’Almoina sur la façade nord. Ce n’est qu’au début du XVIIe siècle, en 1601, alors que la Renaissance était déjà avancée, que la façade principale, à l’ouest, fut achevée. La construction de ce chef-d’œuvre d’architecture qu’est la cathédrale de Majorque avait duré plus de trois siècles. L’évêque Joan Vich i Manrique bénit le grand portail, dédié à la sainte Vierge. En 1851, un séisme endommagea la moitié supérieure de la façade principale. la restauration en fut confiée à l’architecte Jean-Baptiste Peyronet, avec des résultats controversés. Entre 1904 et 1914, l’architecte Antoni Gaudi effectua de grandes transformations à l’intérieur de la cathédrale, à la demande de l’évêque Pere Joan Campins. L’évêque souhaitait que la cathèdre, siège liturgique de l’évêque, domine réellement tout l’espace intérieur, que l’autel rassemble tous les prêtres dans le chœur et que les trois nefs soient à la disposition des fidèles. Ces transformations portèrent surtout sur la chapelle royale : Gaudi supprima les deux retables qui masquaient le siège et, avec l’aide de Josep Jujol, orna celui-ci de deux motifs latéraux en céramique. Il plaça le maître-autel au centre de l’abside et installa autour l’ensemble des stalles du chœur qui, jusqu’alors, avaient occupé le centre de la grande nef, désormais dégagée et accessible à tous. Il perça des ouvertures longtemps murées et ajouta des vitraux, améliorant l’éclairement. Mais ce que l’on remarque aujourd’hui c’est l’étrange baldaquin qu’il plaça au-dessus du maître-autel. |
| Littérature | Arrivant à Palma, George Sand écrit à propos de la cathédrale : « cette masse imposante, qui s’élève au bord de la mer, est d’un grand effet lorsqu’on entre dans le port ». |
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| Conditions de visite | Visite : Adresse : 29 Carrer Palau Reial ou Plaça de l’Almoina, s/n Coordonnées géographiques : latitude 39°34’2,9” N ; longitude 2°38’53,5” E Horaires du musée : En avril, mai et octobre, du lundi au vendredi, de 10 h à 17 h 15. En juin et septembre, du lundi au vendredi, de 10 h à 18 h 15. De novembre à mars, du lundi au vendredi, de 10 h à 15 h 15. Toute l’année, le samedi, de 10 h à 14 h 15. Fermé les dimanches, 1er janvier, Vendredi saint, 1er mai, 15 août, 1er novembre, 6, 8 et 25 décembre. Éviter le jeudi, jour où beaucoup de navires de croisière font escale à Palma et déversent leurs flots de touristes. Horaires des messes : Du lundi au vendredi à 9 h. le samedi à 9 h et à 19 h. le dimanche et les jours de fêtes, à 9 h, 10 h 30 (grande messe), 12 h, 13 h et 19 h. Tarif d’entrée : 4 € (musée et cathédrale). Téléphone : 00 34 971 723 130 ou 902 022 445 Site sur la Toile : www.catedraldemallorca.info |
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