| Le monastère de Lluc à Majorque | |
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| Présentation générale | Le monastère Notre-Dame de Lluc (Monestir de Nostra Senyora de Lluc), fondé au XIIIe siècle, est le centre spirituel de l’île de Majorque ; c’est le plus grand et le plus connu des monastères des Baléares. C’est un lieu de pèlerinage par excellence, mais c’est aussi un lieu apprécié des randonneurs, attirés par la beauté de ses paysages de montagne, ses rocailles et ses bois d’yeuses. | |
| Étymologie et toponymie | Lluc vient du latin « lucus », bois sacré où résident des dieux sauvages ; ce qui suggère que, dans les temps anciens, un sanctuaire païen devait se trouver à cet endroit. |
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| Le monastère Notre-Dame de Lluc se trouve légèrement en altitude, au centre d’une belle vallée entourée de rochers calcaires aux formes étranges et de forêts touffues, située au pied de la Serra de Tramuntana. Le monastère se trouve à environ 35 km au nord-est de Sóller. |
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| Le monastère Notre-Dame de Lluc (Monestir de Nostra Senyora de Lluc) | La construction du sanctuaire actuel commença dans la première moitié du XIIIe siècle, peu après la Reconquête de Majorque par Jaume Ier. Des nouveaux venus, peut être des Templiers, ont voulu ériger, au cœur de l’île un autel à la Vierge, ce qu’ ils ont fait dans les montagnes de Lluc. L’un des premiers documents à mentionner l’ancienne chapelle de Notre-Dame de Lluc est le testament de Valentí de Ses Torres, en date du 31 octobre 1268. Un autre document, daté de 1273, témoigne du grand nombre de pèlerins qui ont déjà visité le sanctuaire, en dépit du fait que la route fut extrêmement périlleuse. | L’humble chapelle du début est devenue en peu de temps un centre de pèlerinages fréquents. Le chemin qui conduisait au sanctuaire de Lluc fut amélioré au XIVe siècle, et sept monuments de pierre dédiés à la Vierge Marie ont été érigés au long du chemin, chacun d’eux représentant une des Sept Joies de Notre-Dame. De ces monuments, sculptés par Llorenç Tosquella et peints par Pere Merçol, seuls deux subsistent actuellement, dont l’un est exposé au musée du monastère. La croix de Ca s’Amitger, de 1400, est la seule des sept croix d’origine marquant l’ancien chemin de Lluc qui soit restée en place. |
| La manécanterie des Bleuets de Lluc | Le culte de la Vierge devenant un succès populaire, cela a nécessité des changements dans la façon dont le monastère était régi. En 1456, à la demande du Chevalier Tomàs i Tomàs, le Pape Calixte III transforma l’humble Sanctuaire en Collégiale, qui devint la résidence permanente de cinq prêtres. En 1526, les Statuts de l’École furent établis par le Prieur Gabriel Vaquer ; ces statuts furent par la suite approuvés par le pape Clément VII dans la bulle « Pastoralis Officii » de 1531. Le plus important de ces statuts était l’obligation de célébrer chaque matin une messe à la Vierge qui devait être chantée par six jeunes choristes, conjointement avec les prêtres. Les prêtres avaient en outre l’obligation d’enseigner la grammaire, le chant et le catéchisme à ces enfants. C’est ainsi que la manécanterie de Lluc fut créée. Elle est connue sous le nom de « Els Escolanets », ou « Els Blauets », en raison de la couleur bleu de la chasuble qu’ils portent. Cette manécanterie est la plus ancienne de Majorque qui subsiste encore actuellement, sans avoir connu d’interruption depuis l’origine ; c’est aussi l’une des plus anciennes d’Europe, après la manécanterie de Montserrat dont elle s’est inspirée. Depuis 2006, la chorale accepte aussi des filles dans ses rangs. Les choristes qui sont recrutés à Lluc reçoivent une éducation bien équilibrée, religieuse, culturelle et musicale. La manécanterie est devenue l’un des symboles religieux et culturels de Majorque ; elle a enregistré différents CD et a effectué des tournées en dehors de l’île à de nombreuses reprises. Pendant la période scolaire, le chœur « des Bleuets » chante la messe quotidiennement, matin (11 h 15) et soir (16 h 45), sauf le samedi, dans la basilique de Lluc, en l’honneur de la Vierge. |
| | La basilique de Lluc | Une première église fut construite au XIIIe siècle dans le sanctuaire de Lluc pour abriter la statue de la Vierge de Lluc (Mare de Déu de Lluc) qu’un berger, dit la légende, trouva au cœur d’un bois. Cette figure mariale, la Vierge Noire, « La Moreneta », vénérée par les insulaires, est déjà mentionnée dans un inventaire de 1420. Cette petite statue gothique est sculptée dans du grès et peinte. La basilique actuelle, construite au XVIIe siècle dans le style baroque, fut commencée en 1622 et terminée en 1691 avec l’achèvement de la façade. | | Le maître-autel a été consacré en 1684, mais le grand retable, avec la statue vénérée de la Vierge Noire, « La Moreneta », dans sa niche centrale, est l’œuvre du Maître sculpteur Jaume Blanquer, réalisée dès 1629. La statue se situe au sommet du retable majeur et est visible de l’arrière du chœur. En 1684, le médecin Rafel Busquets a publié le « Livre des Miracles de découverte et de la figure merveilleuse de Notre-Dame de Lluc » qui comprend la légende de la découverte de la statue, ainsi que les quatre vingt six miracles recensés jusqu’en 1642. | Le plan de la basilique, établi par Jaume Blanquer, est disposé en forme de croix latine avec une nef centrale, et trois chapelles de chaque côté, une voûte en berceau et un dôme au centre de la croix. Les arcs et les corniches ont été sculptés dans la pierre locale. L’église mesure près de 28 m de longueur, 6 m de largeur pour la nef, et 13 m dans la plus grande largeur. Au début du XXe siècle, l’église tout entière a été décorée dans le même style baroque que le chœur, suivant la conception de l’architecte catalan Antoni Gaudí. Depuis lors l’intérieur de l’église semble être couvert d’or. | | | En 1707, l’église de Lluc a reçu du roi Charles III d’Autriche le titre de chapelle royale, et, en 1962, le pape Jean XXIII l’a déclarée basilique mineure. Le bâtiment du monastère a été transformé à plusieurs reprises ; l’édifice actuel date des XVIIe et XVIIIe siècles. Au début du XIXe siècle, les monuments des Quinze Mystères du Rosaire, chacun avec un bas-relief sculpté par le sculpteur catalan Josep Llimona, ont été érigés sur la colline de la « Trobada ». L’évêque Jacint Cervera confia en 1881 le traitement pastoral et l’administration du Sanctuaire à l’Ordre des Missionnaires des Sacrés-Cœurs de Jésus et Marie de Majorque. Dans le jardin Magnolia se trouve un monument en hommage au fondateur de l’Ordre, le Père Joaquim Rosselló i Ferrá, qui fit avancer la réforme morale et matérielle de l’ancienne collégiale. En 1910, l’évêque Pere Joan Campins, avec l’accord du Saint-Siège, a définitivement accordé l’administration du sanctuaire à l’Ordre. Le 10 août 1884, une foule de douze mille pèlerins, réunis sur l’esplanade du Sanctuaire, a assisté au Couronnement Pontifical de la Vierge de Lluc par l’évêque de Majorque, Jaume Mateu, agissant au nom du pape Léon XIII. La « Moreneta » a été acclamée en tant que Reine de Majorque, avec une couronne splendide offerte à la Vierge par souscription populaire des pèlerins. |
| La nouvelle hostellerie | La construction de l’hostellerie moderne et de la Pension sont dus à l’impulsion et à l’encouragement de l’évêque Pere Joan Campins. Sa façade de style moderniste, à l’instar de la décoration intérieure, surprend par ses dimensions. Une fois les travaux achevés, un office de dédicace a été célébré par l’évêque Campins, le 17 Juillet 1914. | Une statue de l’évêque Pere Joan Campins, l’un des grands mécènes du monastère, a été érigée en 1920 en face de la porte principale de l’église. | Récemment, le Sanctuaire a été doté de plusieurs Centres d’Accueil pour tenir des réunions de catéchistes, de jeunes, et cetera, et une Maison de Spiritualité récemment restaurée. Lorsque les visiteurs d’un jour sont repartis, le calme et la quiétude enveloppe à nouveau le monastère, et les croyants peuvent trouver dans ce lieu de dévotion mariale un endroit de prière et de recueillement. Les Missionnaires sont à la disposition de tous ceux qui le désirent, pour leur aide pour prier, trouver la paix de Dieu et promouvoir leur vie spirituelle. Il existe aussi une Communauté de Sœurs Franciscaines qui s’occupe des besoins des pèlerins (téléphone : 00 34 971 517 053). |
| La colline des Mystères (Pujol dels Misteris) | Sur le bord du chemin montant à la colline des Mystères se trouve un ensemble de cadrans solaires daté de 1991 (MCMXCI).- En haut à gauche, un cadran indique les heures canoniales de la journée liturgique : Matutinum (Matines ou Vigiles), Laudes (Laudes), Prima (Prime), Tertia (Tierce), Sexta (Sexte), Nona (None), Vesperae (Vêpres) et Completae (Complies).
- En bas à gauche, un cadran des heures babyloniques majorquines qui indique depuis combien d’heures le soleil s’est levé.
- Au centre, un cadran solaire des heures vraies (Temps Vertader).
- En haut à droite, un cadran déclinant du matin de l’Été et de l’Automne (Estiu i Tardor)
- En bas à droite, un cadran déclinant du matin de l’Hiver et du Printemps (Hivern i Primavera).
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| Le pèlerinage de Lluc | Tous les ans, le 1er week-end du mois d’août, des milliers de Majorquins font encore un pèlerinage à Lluc pour venir prier la « Moreneta ». Ce pèlerinage prend la forme d’une marche de nuit qui part à 22 h de la Plaça Güell à Palma jusqu’au monastère de Lluc ; il est nommé « Sa marxa des Güell a Lluc a peu ». Il faut prévoir entre 8 et 10 heures pour parcourir les 48 kms. Le retour peut s’effectuer en bus. |
| Le musée de Lluc | Le monastère de Lluc comprend un musée (Museu de Lluc), inauguré en 1954. Le Musée de Lluc, attenant au monastère, présente des collections d’archéologie, d’ethnologie (outils et de vêtements des habitants de la région au XIXe siècle), de numismatique, de peintures religieuses, de mobiliers et d’ornements liturgiques, de céramiques, d’intéressantes pièces préhistoriques datant de la période talayotique, ainsi que le trésor de la Vierge. Il expose également de nombreuses œuvres du peintre Josep Coll Bardolet, qui a fait un don de sa collection personnelle de ses propres œuvres au monastère. Horaires : tous les jours de 10 h à 13 h 30 et de 14 h 30 à 17 h 30. |
| Le Centre d’Etudes et d’Interprétation du Milieu Naturel de Ca s’Amitger (Centre d’Estudis i d’Interpretació del Medi Natural de Ca s’Amitger / Centro de Estudios y de Interpretación del Medio Natural de Ca s’Amitger) | Lluc accueille aussi un Centre d’Etudes et d’Interprétation du Milieu naturel, installé dans une ancienne maison rurale du XVIe siècle et consacré à l’organisation de cours autour du thème de la nature. Elle offre une exposition permanente, disposant de dépliants explicatifs du centre et de la zone. Un jardin botanique, riche de 200 variétés de plantes, est également ouvert à la visite. |
| L’accueil (Acolliment) | À l’occasion de l’Année Centenaire du Couronnement, un nouveau complexe de services s’est avéré nécessaire, ce qui a mené à la construction sur les terres du monastère de l’« Acolliment » provisoire qui comprend des aires récréatives ainsi qu’une zone de camping, entourées de bois d’yeuses. |
| Les randonnées aux Environs de Lluc | Le monastère de Lluc est le point de départ de plusieurs randonnées dans les montagnes alentour. Pour se renseigner sur les différents parcours, rendez-vous au centre d’interprétation de Ca s’Amitger (« Maison du Métayer ») installé à l’entrée du parking. Un circuit de randonnée de 7 heures conduit vers le Puig Roig (1 002 m). Une autre randonnée part du monastère de Lluc : elle parcourt l’embouchure du torrent de Pareís, un impressionnant défilé qui conduit à Sa Calobra, d’une beauté sans égale. |
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| Histoire | La tradition religieuse de Lluc a probablement des racines préromaines : le monastère a été fondé en 1250 sur un emplacement préhistorique qui, si l’on en croit son étymologie, dut considérer comme un lieu sacré la chênaie qui l’entourait. Selon une ancienne légende, la statue de la Vierge de Lluc fut découverte par un berger et un moine un samedi après-midi dans les rochers sur la rive de la rivière qui coule derrière l’actuelle sacristie. Ceux-ci l’ont immédiatement portée à la chapelle de Sant Pere d’Escorca qui était à cette époque l’église paroissiale. Le lendemain, cependant, lorsque les habitants sont venus lui offrir leurs prières, la statue avait disparu, et on l’a retrouvée sur la rive de la rivière. Cela s’est produit deux autres fois, et une petite chapelle a été construite pour abriter la statue à l’endroit où elle avait été trouvée à l’origine. |
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| Conditions de visite | Du lundi au dimanche, de 10 h à 13 h 15 et de 14 h 30 à 17 h 15. Tarif d’entrée : 4 €. |
| L’hostellerie du monastère de Lluc | Depuis des siècles, le monastère de Lluc a procuré le gîte et le couvert aux pèlerins qui s’y rendaient ; mais, de plus en plus souvent, ce sont les randonneurs sillonnant le nord de l’île qui utilisent cet hôtel économique destiné aux pèlerins pour se reposer et reprendre des forces en plein milieu de la Serra de Tramuntana. L’hostellerie possède 129 chambres, ou « cellules », qui n’ont rien de luxueux, mais qui ont toutes une salle d’eau et le chauffage central. Il y a des chambres individuelles aussi bien que des chambres pour 2, 3, 4 or 6 personnes. Des appartements sont proposés dans « Els porxets » avec deux chambres, un salon, une cuisine et une salle de bain. Ouvert toute l’année. Le prix d’une chambre double est de 36 € par nuit, sans le petit déjeuner ; 33 € par nuit si on reste plus de 3 nuits. Les portes sont fermées à 23 h pour préserver la tranquillité du lieu ; sauf pour les appartements, qui ont une entrée séparée. L’hôtellerie étant très sollicitée, il est conseillé de réserver à l’avance : Téléphone : 00 34 971 871 525 Courriel : info@lluc.net Site sur la Toile : www.lluc.net |
| Le restaurant Sa Fonda | Le restaurant Sa Fonda de Lluc est l’ancien réfectoire des moines : une vaste salle magnifiquement restaurée, avec un plafond à poutres en bois, de grandes arches en pierre et des colonnes ioniques en marbre rouge. La cuisine est une cuisine majorquine traditionnelle. Téléphone : 00 34 971 517 022 |
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