| Le parc national de la Krka en Croatie | |
| |
| Présentation générale | Le Parc National de la Krka (Nacionalni park Krka) fut créé en 1985 pour protéger l’exceptionnel intérêt du patrimoine naturel – en grande partie intact – et culturel de la vallée de la Krka. La particularité de ses phénomènes naturels, la richesse de ses écosystèmes préservés, de sa flore et de sa faune ont justifié cette protection. C’est le septième Parc National de Croatie. |
|
|
| Le Parc National de la Krka occupe les cours supérieur et moyen de la rivière. Il se trouve à une vingtaine de kilomètres au nord de Šibenik, à 76 km à l’est de Zadar et à 93 km au nord-ouest de Split. |
|
|
| Le Parc National de la Krka | Le Parc national de la Krka entoure – sur 45 kilomètres – le cours supérieur et le cours moyen de la rivière Krka : il commence au nord, à 2 km en aval de Knin, près de la source de la rivière, et se termine au sud à Skradin ; le Parc inclut aussi le cours inférieur de la petite rivière Čikola qui conflue avec la Krka peu avant les chutes de Skradin. La superficie du Parc est de 109 km². Le Parc est principalement destiné aux activités scientifiques, culturelles, éducatives et récréatives. Les sept séries de cascades de la rivière Krka – et surtout celles de Skradinski Buk et de Roški Slap – constituent sa principale attraction touristique. Pour cela il dispose de différents sentiers pédestres, avec des passerelles en bois le long des formations de cascades, et de belles terrasses pour contempler les plus grandes chutes ; on y trouve également un musée ethnographique et des restaurants. Des excursions en bateaux sont également proposées. Trois entrées donnent accès au parc : le village de Skradin, l’entrée principale de Lozovac et Roški Slap, plus en amont et plus proche du célèbre îlot de Visovac et de son couvent franciscain. |
| Le camp romain de Burnum | Les ruines du camp militaire romain de Burnum sont situées sur la rive droite de la rivière Krka, près du village actuel d’Ivoševci, au-dessus des chutes de Manojlovac. Le camp fut établi au début du premier siècle, à un endroit stratégiquement important pour contrôler le passage de la rivière Krka ; il fut le point de départ de toutes les campagnes militaires vers les régions de l’intérieur, jusqu’aux limites nord de l’Empire romain. La XIe légion romaine fut stationnée dans ce camp ; plus tard, elle y fut remplacée par la IVe légion « Flavia Felix ». Aujourd’hui, les ruines des arches du bâtiment de la « pretoria » (commanderie du camp, qui abritait la garde prétorienne) sont encore visibles. Des recherches récentes ont mis au jour un grand amphithéâtre et une grande quantité de matériel archéologique qui suggère que le camp fut établi sous le règne de l’empereur Claude, et agrandi plus tard sous celui de l’empereur Vespasien, vers 76 après JC. Après le départ de l’armée, une ville (municipium) fut créée ici en raison des infrastructures déjà en place ; elle joua un rôle important sur la rive droite de la Krka jusqu’à l’Antiquité tardive. La ville possédait un grand sanctuaire, un amphithéâtre (en cours de restauration), un aqueduc, des routes pavées et d’autres constructions urbaines. Beaucoup de batailles acharnées furent livrées le long de ses murs. À la fin du Ve siècle, pendant la période des guerres gothiques-byzantine, la ville fut prise par les Ostrogoths ; Burnum fut détruite en 639 lors des invasions avaro-slaves. |
| | La forteresse de Trošenj | La forteresse médiévale de Trošenj, également nommée Čučevo, avait été érigée au Moyen Âge sur la rive droite de la rivière Krka, juste au bord des gorges, en face de la forteresse de Nečven qui se trouvait sur la rive gauche ; un pont suspendu reliait les deux forteresses ; il fut détruit en 1649. Trošenj était à l’origine en la possession de la puissante famille des Šubić, qui régnait sur toute la rive droite de la rivière Krka. La forteresse avait probablement été construite pour protéger et contrôler le pont d’importance stratégique qui franchissait la rivière. L’armée turque s’empara de Trošenj en 1522 ; ils bâtirent une tour ronde et utilisèrent la forteresse comme prison. La conquête de la région par de l’armée vénitienne en 1686 chassa les Turcs ; la plus grande partie de la forteresse fut détruite. De nos jours, on peut voir les restes bien conservés de la tour ronde avec une partie des hautes murailles et les traces d’un unique bâtiment d’habitation. | |
| | La forteresse de Bogočin | Les ruines de la forteresse médiévale de Bogočin, aussi nommée Vilin grad, la « ville féérique », se trouvent sur la rive gauche de la rivière Krka, en amont de la cascade de Roški Slap, sur un roc élevé, près du village de Bogatić. Bogočin fut probablement édifiée par la famille noble des Nelipić et, plus tard, fut commandée par la puissante famille des Martinušić. Une unique route médiévale, au nord-est, – très bien conservée – menait à Bogočin, et on ne pouvait pénétrer la forteresse que par un pont-levis. Son importance stratégique était due au fait qu’elle permettait de contrôler la vallée de Carigradska et le passage qui était communément appelé Vilin most (le pont de la fée). Cependant, au début du XVIe siècle, Bogočin fut prise par les Turcs et resta aux mains des Ottomans jusqu’en 1684. |
| La forteresse de Rog | La forteresse de Rog, connue aussi sous le nom de Rogovo, se trouvait en face du village de Kamičak, au-dessus des cascades de Roški slap. Les traces de son existence sont quasiment invisibles sur le terrain mais elle est inscrite sur la carte du XVIe siècle de Mateo Pagano comme l’une des deux forteresses opposées qui se trouvaient en amont de l’îlot de Visovac. |
| | La forteresse de Kamičak | Les quelques vestiges de la forteresse médiévale de Kamičak, également nommée Ramica, se trouvent sur la rive gauche de la rivière Krka, entre Roški slap et le lac de Visovac, sur le territoire de Brištane, village du plateau de Miljevci. Selon des archives historiques de 1345, le roi croato-hongrois Ludovik confirma le droit d’Ivan Nelipić sur le fief de Kamičak. Les invasions turques puis l’occupation de toute la région par les Turcs entraîna la perte d’importance de Kamičak : la forteresse fut abandonnée. Kamičak est aussi désignée sous le nom d’Utješinovića Grad (la ville d’Uješinović) par les habitants de la région, parce que le premier cardinal croate Juraj Uješinović, alias Frater Georgius, naquit ici en 1482. Naquit également ici Marko Mišljenović, qui fut nommé Ban de Croatie par le roi croato-hongrois Ladislav en 1506. La forteresse doit surtout sa célébrité au fait que, selon Frater Georgius, le dernier roi croate, Petar Svačić, y serait également né. |
| La tour d’Uzdah (Uzdah kula) | La tour d’Uzdah était une fortification que la famille Šubić érigea en vue de contrôler la route qui reliait Skradin à son arrière-pays. Elle fut le gardien de leurs domaines jusqu’en 1512, quand elle fut conquise par les Ottomans qui s’en servirent de prison. |
| | La forteresse de Ključica | Ključica est la plus grande et la mieux préservée des forteresses médiévales du Parc National de la Krka ; c’est l’une des fortifications médiévales les plus importantes de Croatie. Cette citadelle fut érigée au XIVe siècle, vers 1330, par la famille noble des Nelipić au bord des gorges escarpées de la rivière Čikola afin de protéger leur terres des menaces de leurs rivaux, la famille noble des Šubić. En raison de sa position stratégique, Ključica fut souvent une source de conflit pour ses maîtres, les Šibenčani. En 1546, elle fut conquise par les Ottomans qui furent ici les maîtres jusqu’en 1648, quand ils furent finalement chassés. Depuis cette date, Ključica est abandonnée. |
| Le village de Lozovac | C’est près du village de Lozovac que se trouve l’entrée principale du Parc National de la Krka ; c’est par cette entrée qu’arrive la grande masse des autobus touristiques et des visiteurs individuels. Du mois d’avril au mois d’octobre, il est obligatoire de garer sa voiture au parking gratuit du Parc et d’emprunter les navettes pour rejoindre l’entrée du Parc, ou bien de faire à pied les 800 m qui conduisent à l’entrée. Le reste de l’année, on peut aller jusqu’aux cascades de Skradin avec sa voiture. L’entrée de Lozovac aussi l’entrée qui permet à la fois de visiter les cascades de Skradinski Buk et de partir en excursion à bord de bateaux pour voir les autres cascades importantes du Parc, celles de Roški Slap, ainsi que le lac et le monastère de Visovac : Excursion n° 1 jusqu’au couvent franciscain sur l’îlot de Visovac ; durée de 2 heures, avec un arrêt de 30 minutes à Visovac. Excursion n° 2 jusqu’à Roški Slap ; durée de 3 h 30, avec une escale de 30 minutes à Visovac. |
| | | La centrale hydroélectrique de la Krka | La centrale hydroélectrique de la Krka fut la première centrale hydroélectrique de Croatie et d’Europe de l’Est. Cette centrale de production de courant électrique continu – construite en pierres de travertin – fut mise en service après la construction des lignes de transport et du réseau à basse tension de la ville de Šibenik ; ses promoteurs étaient en effet le maire de Šibenik, Ante Šupuk, son fils Marko Šupuk et l’ingénieur Vjekoslav Meichsner ; les lumières de la ville s’éclairèrent le 26 août 1895. Šibenik reçu ainsi l’éclairage électrique avant de nombreuses villes européennes comme Vienne, Budapest, Rome, Londres et bien d’autres. Le barrage hydroélectrique de la Krka était le deuxième barrage hydroélectrique de son genre dans le monde. Le premier avait été construit sur la rivière Niagara par l’ingénieur américain Forbes, mais – aime rappeler la fierté croate – fondé sur les plans et les brevets de Nikola Tesla, un serbe de Croatie. Le barrage de la Niagara avait été mis en service deux jours seulement avant le barrage de la Krka ; cependant, la ville de Buffalo ne commença à recevoir l’énergie de ce barrage qu’au début de 1896 après que les lignes de transport de l’électricité eurent été achevées. En 1895, le barrage hydroélectrique de la Krka générait 235 kW de puissance ; un autre générateur fut ajouté en 1899, ce qui porta la puissance à environ 470 kW, avec un débit maximal d’eau de 3,2 m³/s. Cette première centrale hydroélectrique de la Krka, nommée Jaruga I, resta en service jusqu’à la Première Guerre mondiale. Elle est aujourd’hui en cours de restauration pour permettre sa conservation et sa présentation au public. Dix ans plus tard, Ante Šupuk fit construire une deuxième centrale hydroélectrique, Jaruga II, située une centaine de mètres en aval de la première ; des turbines supplémentaires furent installées en 1936. La centrale Jaruga II est toujours en fonctionnement aujourd’hui. | |
| | La forteresse de Bribir | La forteresse de Bribir se trouve à 14 kilomètres au nord-ouest de Skradin – en dehors des limites du Parc National. À l’époque du règne du duc Šubić furent construits près de Bribir l’église Saint-Jean et le couvent franciscain avec son église Sainte-Marie, où se trouve la dépouille du duc Šubić. La forteresse de Bribir avait un caractère stratégique au Moyen Âge puisque, avec la forteresse d’Ostrovica, elle contrôlait l’importante voie de circulation de Knin à Zadar. |
| La flore du Parc National de la Krka | En raison de sa situation, à la jonction des Alpes dinariques et du littoral adriatique au climat méditerranéen ou subméditerranéen, et de la diversité de ses types d’habitats – chauds et secs ou humides et ombragés –, la vallée de la Krka possède une flore et une faune exceptionnellement riches et variées. La flore présente dans le Parc National de la Krka ne compte pas moins de 860 espèces ou sous-espèces végétales, parmi lesquelles plusieurs espèces de plantes endémiques illyriennes-adriatiques, notamment des espèces – propres aux gorges et aux cascades – qui poussent sur les barrières de travertin. |
| La faune du Parc National de la Krka | La faune du Parc National est tout aussi riche avec 220 espèces animales recensées. Dix-huit espèces de poissons peuplent la rivière Krka, dont dix sont endémiques, entre autres le gougeon barbeau dalmate, ou aulopyge de Hügel (Aulopyge huegelii) et le protée anguillard (Proteus anguinus), surnommé « poisson humain », qui vit dans les eaux souterraines du parc et qui est menacé. Dans les endroits où la rivière se transforme en petits lacs et dans les zones de roseaux vivent de nombreux amphibiens. Le Parc abrite aussi 22 espèces de reptiles – dont 11 espèces de serpents – qui se concentrent dans les taillis (sous-bois) et les terrains pierreux ; deux espèces de tortues s’y rencontrent : une tortue de petite taille (de 14 à 20 cm), la cistude d’Europe (Emys orbicularis) et la tortue d’Hermann (Testudo hermanni). | Les parties lacustres, les roselières et les prairies immergées abritent 222 espèces d’oiseaux, notamment aux saisons migratoires du printemps et de l’automne, où la rivière Krka joue un rôle particulièrement important. Le Parc compte de nombreux oiseaux carnivores : le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), le circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), l’aigle royal (Aquila chrysaetos), l’aigle de Bonelli (Aquila fasciata), le faucon lanier (Falco biarmicus) et le faucon pèlerin (Falco peregrinus). Parmi les 46 espèces de mammifères, la loutre se distingue, ainsi que les chauves-souris : le Parc en compte 18 espèces, dont certaines sont en voie d’extinction dans le reste de l’Europe. |
|
|
| | Le bureau du Parc National de la Krka | Trg Ivana Pavla II br. 5 - HR-22000 Šibenik Téléphone : 00 385 (0) 22 201 777 Site sur la Toile : www.npkrka.hr. |
| Heures de Visite | Horaires de visite : Le Parc National de la Krka est ouvert aux visiteurs toute l’année : - en janvier, février, novembre et décembre : de 9 h à 16 h ; tarif d’entrée (adulte) : 30 kunas.
- en mars, avril, mai et octobre : de 9 h à 17 h ; tarif d’entrée : 80 kunas.
- en juin, juillet, août et septembre : de 9 h à 18 h ; tarif d’entrée : 95 kunas.
Entrée gratuite pour les vétérans de la guerre patriotique. Il faut au minimum 3 h pour visiter le parc, ou la journée en incluant l’îlot de Visovac. Les tickets d’entrées et les billets d’excursions en bateaux peuvent être obtenus à toutes les entrées du Parc National de la Krka : Skradin, Lozovac et Roški Slap. Des bus venant de Šibenik desservent Skradin et Lozovac, en 15 min. |
|
|
| |
|