Communément appelé Blaireau ordinaire, le Meles meles est un mammifère omnivore classé parmi les carnivores de la famille des Mustélidés. C’est un plantigrade de taille moyenne bas sur pattes, très trapu et à odeur infecte. Par ses caractères généraux le blaireau constitue une transition entre l’ours et la martre.
Morphologie
Avec son allure massive et sa tête rayée de noir et de blanc, le blaireau est très facile à reconnaître. Le blaireau est un mustélidé impossible à confondre avec une autre espèce. On le reconnaît à son museau pointu et à sa tête plate et blanche avec deux larges raies noires qui lui traversent les yeux. Les yeux et les oreilles sont petits. le masque est gris, blanc et noir. Il est plus massif et plus lourd que le renard roux. Son corps est assez large et aplati.
Pattes robustes terminées par de fortes griffes.
La queue est assez courte.
Le blaireau mesure, avec la queue, de 60 centimètres à 1,16 mètre.
Quant à la blairelle, qui est la femelle du blaireau, elle mesure de 96 à 127 centimètres avec la queue qui est un peu plus grande que celle du mâle.
Ils ont tous les deux une hauteur au garrot de 30 centimètres et pour poids une moyenne de 10 à 20 kg pour le mâle et de 9 à 15 kg pour la femelle.
Robe : dos et flancs gris argent, teintés d’ocre, surtout vers l’arrière ; gorge et face ventrale sombres.
Tête blanche avec, latéralement, deux bandeaux longitudinaux noirs s’élargissant vers l’arrière et passant au niveau des yeux et des oreilles. Ses petites oreilles rondes sont liserées de blanc.
La queue est de couleur grise et blanche au bout. La coloration est variable, certains sujets étant très foncés.
Il existe aussi des sujets totalement ou partiellement albinos, mélaniques ou rougeâtres qui peuvent être assez nombreux localement.
Le blaireau a une seule mue qui commence au printemps. Les nouveaux poils de jarre et de bourre croissent en automne. Les sujets d’Asie orientale sont plus brunâtres.
Crâne : Crâne massif surmonté d’une crête sagittale bien nette, surtout chez les individus âgés.
Formule dentaire : 38 dents. 3/3 Incisives + 1/1 Canines + 4/4 Prémolaires + 1/2 Molaires. Le Blaireau est le seul omnivore de la famille des Mustélidés. Ses dernières molaires en palette soulignent cette particularité.
Pattes : Ses pattes sont courtes et noires, les antérieures ayant de longues et fortes griffes. Elles sont armées de puissantes griffes non rétractiles qui lui permettent de fouir le sol pour se constituer un vaste terrier.
Longueur
Longueur de la tête et du corps : de 60 à 72 cm.
Mâle légèrement plus grand que la femelle.
Queue
Queue courte. Longueur de la queue de 15 à 19 cm.
Hauteur
Hauteur au garrot 30 cm.
Poids
De 10 à 18 kg (les mâles dépassent parfois 25 kg).
La femelle est plus petite et moins lourde : de 8,7 à 13,6 kg.
Coloris
Poils particuliers, longs, épais, blancs à la base et à la pointe, noirs entre les deux.
Capacités physiologiques
Facultés sensorielles :
Odorat excellent (attention au vent !!).
Vue et ouïe moyennes.
Le blaireau est un mauvais coureur.
Lourd et gros, s’essoufflant vite, le blaireau n’est pas bon coureur.
Remarques
Particularités : tête blanche avec deux raies longitudinales noires, latérales et s’élargissant vers l’arrière, passant au niveau des yeux et des oreilles. Pattes courtes munies de très longues griffes. Crâne massif, surmonté d’une crête sagittale bien nette, surtout chez les individus âgés.
La communication acoustique est l’une des méthodes primaires par lesquelles des signaux sont transmis entre blaireaux, complétée par l’odeur qui fournit un message essentiel et plus durable. Les vocalisations sont une modalité flexible de communication, permettant à l’individu de transmettre de rapides changements d’humeur aux autres dans l’obscurité du terrier et l’ombre du crépuscule. De plus les signaux vocaux facilitent la localisation, et peut-être même la reconnaissance individuelle.
Il pousse des cris aigus (avertissement), des grondements, des geignements, des gloussements, des jappements, des soufflements, des ronflements et des grésillements. Le blaireau a un répertoire vocal étonnamment divers qui peut se rapporter à la fois à leurs habitudes nocturnes et à la relative complexité de leur structure sociale. Lors de la communication avec d’autres blaireaux des types de sons peuvent être distingués selon le contexte. Par exemple, le grondement peur être utilisé dans un contexte d’avertissement / défense ou peut être produit en conjonction avec une démonstration de domination. Le répertoire vocal du blaireau consiste en au moins seize appels distincts, variant du long et bas grondement jusqu’au couic et au roucoulement d’oiseau aigus. Les stridulations, les ronronnements et les crissements semblent être réservés aux adultes, tandis que les pépiements, les gloussements, les roucoulements, les couics, et les gémissements sont confinés au répertoire des blaireautins.
Durant la saison d’accouplement les sons les plus fréquemment entendus sont les stridulations du mâle et les glapissements de la femelle. À d’autres époques les blaireaux utilisent une variété d’expressions vocales pour exprimer une série complexe de messages à ceux qui les entourent. Quelques aspects du répertoire des blaireaux restent à expliquer ; par exemple, pourquoi une animal tellement sociable n’a-t-il pas un cri d’alarme clair pour avertir ses congénères? Et sans aucun doute il y a des cris qui doivent encore être expliqués.
La stridulation
La stridulation est essentiellement un cri d’accouplement qui signale l’excitation sexuel du mâle envers la femelle en chaleur. Le grand nombre d’unités par appel réparties sur une durée relativement courte contribue à le décrire comme un ronronnement « insistant », profond, guttural et vibrant. La qualité de la stridulation, sa profondeur et son intensité peuvent servir à informer la femelle de la viabilité et/ou de la condition physique du mâle.
Le ronronnement
Le ronronnement est semblable en qualité sonore à la stridulation, cependant il est quelque peu plus doux et moins intense que la stridulation. Le ronronnement est divisé en deux formes sur la base de la structure et du son - le ronronnement et le ronronnement-clic. Les deux sons sont des signaux acoustiques filiaux spécifiques à la mère et dirigé exclusivement vers sa progéniture. Le ronronnement peut être utilisé pendant la toilette et le portage des petits, pour appeler les petits depuis le terrier, ou, dans ce cas particulier, pour encourager les petits à suivre et à rester près de la mère.
Le gémissement
Le gémissement est le cri aigu et prolongé du jeune. Ce gémissement est poussé par un jeune minuscule, un peu plus âgé que deux mois et demi, dont la mère était préoccupée par les assiduités d’un mâle amoureux. Le gémissement comprend un série d’appels discrets qui sont de fréquence moyenne à élevée et d’énergie intense. Le gémissement est un appel de petit en détresse, habituellement quand le jeune est isolé de la mère. Plus la détresse du petit s’accroît, plus l’intensité et le rythme du gémissement s’accroissent.
Le grincement
Le grincement est un bavardage querelleur, aigu et relativement court, caractérisé en moyenne par quatre ou cinq éléments par appel. Le grincement de l’adulte est principalement utilisé dans le contexte de la douleur / frayeur et de la frustration / anxiété. Chez les jeunes il est moins commun entendu principalement au cours des jeux de socialisation excités. L’appel peut varier en intensité de façon tout à fait considérable. Le grincement est souvent utilisé par la femelle, soit lorsqu’elle est harcelée par un mâle cherchant à s’accoupler, soit pour signaler de la douleur ou de la crainte durant l’accouplement, en particulier quand le mâle lui mord la nuque, comme dans ce cas.
Le crissement
Le crissement est un son unique relativement long, avec une structure harmonique. La similarité de cette structure avec celle du grincement est évidente ; en fait, il est peut-être dérivé du grincement. Habituellement d’une intensité très élevée, le crissement est typiquement produit par une seule expiration d’air, et peut durer de une à plusieurs secondes. Cet appel est utilisé principalement dans le contexte de la menace / soumission, attaque ou combat. À mesure que le combat devient plus sérieux, l’intensité, le rythme d’émission et l’amplitude du crissement peuvent s’accroître.
Le grondement
Les grondements sont des sons graves et roulants qui sont soutenus et bruts. Consistant en un seul élément par appel, d’une durée moyenne de 1,59 secondes, le grondement est la vocalisation la plus longue du blaireau. Il est associé avec l’avertissement ou la défense, produit le plus communément par des adultes en présence de nourriture ou d’un jeune, ou quand des individus non familiers pénètrent dans le territoire. Il sert habituellement à provoquer une retraite de la part du destinataire. Dans l’occasion présente l’agression fut précipitée par la rencontre nez à nez de deux individus sur un site préféré de nourriture - le plus petit des deux blaireaux battant bientôt en retraite.
Le feulement
Les feulements sont des sons moyennement aigus, simples et sibilants (sifflants). Ils sont généralement longs, plus d’une seconde en durée, et sont typiquement distingués en trois phases distinctes : introduction, montée et fin retombante. L’introduction est profonde, insistante et gutturale, produit par une expulsion contrôlée d’air à travers une bouche ouverte. Il est probable que le feulement est structurellement dérivé d’un grondement de haute intensité, et indique une intensité plus élevée d’agression. L’appel est utilisé principalement dans le contexte de menace / attaque et, à la différence du grondement, précède presque toujours l’attaque. La rivalité pour une ressource limitée était la cause de cette attaque explosive alors qu’un mâle affronte un intrus intrépide.
Le glapissement
Le glapissement est un son très aigu, abrupt et perçant, similaire dans sa structure au couic. Les glapissements d’adultes sont produits le plus souvent en série, et sont souvent entendus en séquence avec des feulements. Le glapissement est utilisé principalement dans le contexte de la douleur et / ou la crainte, étant utilisé pour signaler une douleur effective ou peut-être la crainte d’une douleur anticipée. Chez les adultes il est le plus communément utilisé par les femelles avant et / ou l’accouplement, en particulier quand la femelle est mordue à la peau du cou par le mâle. Plusieurs hypothèses peuvent aider à expliquer la structure et la fonction du glapissement de la femelle. L’appel peut avoir un effet de réfrènement sur le mâle, servant ainsi à contrôler l’agression du mâle pendant la copulation. De plus, le glapissement peut fonctionner pour annoncer la présence d’un mâle, ou pour inciter à la rivalité entre mâles, permettant à la femelle de faire un choix plus « éclairé » du meilleur mâle pour lui donner une progéniture en se basant sur la compétitivité.
Le couic
Le couic est un appel bref, strident, très aigu, semblable dans sa structure au glapissement. Le couic du blaireautin se rencontre principalement dans le contexte de la frustration et de l’anxiété, quand le jeune est séparé de sa mère, ou en cours de jeu. Il est répétitif et abrupt, avec des interruptions brusques quand il est utilisé en série. Cet appel particulier fut produit par un blaireautin attardé derrière sa mère.
Le reniflement
Les reniflements sont des sons du nez, bas, principalement respiratoires, produits par une expulsion d’air par la gueule ouverte. Le reniflement a été observé seulement dans le contexte de la surprise, et est le plus communément provoqué par un individu pris par surprise. Le reniflement peut être accompagné d’un bond de recul et du hérissement du poil, appelé « pilo-érection ». On a suggéré que le reniflement pourrait servir à surprendre un prédateur éventuel. (Kruuk, 1999).
L’aboiement
L’aboiement est un appel bref, moyennement aigu, entendu le plus souvent en série. Il ressemble à l’aboiement d’un chien de petite taille. Il est produit par un explosion d’air à travers la gueule ouverte, et ne comporte qu’une unité par appel. L’aboiement est habituellement entendu pendant le jeu, ou dans des contextes de surprise ou d’avertissement / défense. L’aboiement chez les adultes a pour fonction principale avertir des congénères, se produisant principalement pour la défense de nourriture ou comme un avertissement à un blaireau s’approchant, ainsi ces caractéristiques physiques permettent à l’émetteur d’être localisé aisément. Celles-ci incluent la répétitivité des appels, son début vif et sa brièveté, et son large spectre de fréquences. En outre, l’aboiement peut être entendu pendant l’accouplement, quand l’un ou l’autre des partenaires du couple est ennuyé par un autre individu, comme à cette occasion.
Le gloussement
Réservé aux blaireautins, le gloussement est un son inhabituel semblable à celui d’un oiseau, ressemblant au caquetage du canard. Les gloussements sont des appels relativement brefs, staccato à fréquence basse, consistant souvent en quatre ou cinq composants par appel. Le gloussement est entendu principalement durant les salutations, le toilettage, et le jeu, et est par conséquent associé à un contact rapproché et aux interactions mère-enfants.
Le sifflement
Les sifflements sont des sons inarticulés, sifflants comme ceux d’un chat, et sont principalement expiratoires. Ils sont émis de façon isolée, habituellement en séquence avec des grondements et des feulements. Comme pour le grondement, le sifflement est utilisé principalement dans le contexte de l’avertissement ou de la défense. Ils peuvent être produits durant des rencontres inter- ou intra-spécifiques, et intimident souvent le destinataire. Cet appel fut enregistré quant une mère avec ses jeunes fut surprise par l’apparition soudaine d’un sanglier.
Le roucoulement
Le roucoulement est un appel extrêmement doux, comme celui d’une tourterelle qui est habituellement entendu de façon isolée. C’est un appel de contact rapproché durant les situations mère-petits.
Le pépiement
Les pépiements ont été entendus seulement chez les blaireautins. Ce sont des sons moyennement aigus, doux, comme ceux d’un oiseau. Le pépiement a une note pétulante quant le petit traîne derrière sa mère et sa fratrie, et provoque une vive réprimande de la femelle, suivie par une bourrade affectueuse.
Le grognement
Le grognement est un son bref, bas et peu tranché qui comprend habituellement un ou deux composants par appel. À la différence des grognements des adultes, les grognements des blaireautins sont quelquefois produits en série. L’appel est principalement associé avec des interactions de contact rapproché, comme le toilettage.
Querelle
Cette cacophonie de différents appels illustre la variété de sons qui constituent le répertoire vocal du blaireau. Les appels suivants peuvent être distingués : débutant à 0,7 secondes une série de glapissements, suivie à 1,8 secondes par une stridulation du mâle. Une femelle grince / crisse à environ 2,6 secondes, puis des gloussements peuvent être entendus à 3,5 secondes. La séquence se termine par un couple de grincements entre 6,2 et 7,3 secondes.
Laissées molles, noirâtres ou verdâtres, brillantes, cylindriques, diamètres : environ 2 cm, longueur pouvant dépasser 10 cm.
Le blaireau est d’une propreté méticuleuse : il défèque en des endroits précis appelés « pots » (trou conique), latrines extérieures à son gîte ; elles sont souvent peu éloignées du terrier (pot de chambre) sauf en cas de populations importantes où on les trouvera aux limites territoriales … (Surface d’environ 100 mm²)
L’alignement des doigts (« pelotes digitales ») est caractéristique du blaireau.
5 pelotes relativement serrées et alignées, talon large, longues griffes.
Le blaireau fait des forêts de montagne son jardin. Les chemins boueux des hêtraies sapinières facilitent énormément ses déplacements, mais trahissent sa présence en gardant la marque très nette de son passage …
Cette image présente deux traces sur lesquelles l’alignement des doigts (« pelotes digitales ») est caractéristique du blaireau.
L’empreinte de gauche a été marquée par le pied antérieur droit, large et muni de griffes puissantes pour fouiller efficacement le sol à la recherche de nourriture ou pour creuser un terrier. La trace de droite est celle du pied postérieur droit, légèrement plus petit. Le fait de distinguer la marque du pouce (5e doigt) sur la gauche des empreintes (particulièrement sur celle de droite sur la photo) indique s’il s’agit d’un pied gauche ou d’un pied droit.
Le blaireau est un animal territorial, nocturne et crépusculaire. Il vit en solitaire, en couple ou en groupe familial. C’est le plus sociable des Mustélidés européens.
Le rythme d’activité du Blaireau est étroitement lié à celui du soleil, avec recreusement, apport de litière, nettoyage, au maximum en début de nuit.
L’activité dépend de la température (il est moins actif quand elle s’abaisse) :
Durant les beaux jours, toute la nuit est consacrée à un incessant patrouillage à la recherche de nourriture (vers de terre, insectes, petits mammifères, batraciens, escargots, bulbes, fruits, champignons, glands, céréales).
Dans les régions froides, le repos hivernal (qui n’est pas une hibernation) est plus long et plus net que dans les contrées plus chaudes. Il peut rester 3 mois sans manger, vivant sur ses réserves de graisse.
Il est terrestre, grimpe mal et nage médiocrement. Il se déplace surtout en trottant à l’amble et suit des coulées fixes. Myope mais doté d’un odorat infaillible, le blaireau est difficile à surprendre. Pour le surprendre il faut se placer près de son terrier avant la fin de la nuit, face au vent, ou, mieux, se percher dans un arbre.
Animal aux mœurs presque exclusivement nocturnes, il sort de son terrier avant la nuit entre mai et août et après le reste de l’année. En automne, il sort jusqu’à 10 heures par jour pour se nourrir. Les sorties sont moins régulières de novembre à février, car en hiver, son activité diminue et il reste au plus profond du terrier. En hiver, il n’hiberne pas mais dort davantage en vivant sur les réserves de graisse qu’il a accumulées pendant l’automne. Il peut perdre jusqu’à 3 kg à la fin de l’hiver.
Le blaireau vit en clans territoriaux, mais chaque individu se nourrit solitairement (excepté les jeunes). Plusieurs clans peuvent se nourrir dans le même territoire. Localement ils peuvent avoir une organisation sociale plus proche de celle des autres mustélidés, les femelles défendant chacune un territoire. C’est le cas par exemple dans les montagnes en Italie. En moyenne, on trouve de 5 de 8 adultes par clan et des jeunes. La toilette mutuelle est fréquente parmi les membres du clan. Dans un terrier, deux ou trois blaireaux peuvent partager une chambre, mais en général chacun change de chambre et de compagnon au bout de quelques jours. Les blaireaux cohabitent parfois avec un renard ou des lapins de garenne La communauté vit sur des territoires variant de 30 à 200 ha en fonction de la richesse du milieu.
Les blaireaux vivent en groupes sociaux de 6 adultes en moyenne (bien que des groupes aussi nombreux que 23 aient été observés. La sociabilité dans cette espèce n’a été reconnue que très récemment, cependant, puisque les blaireaux ne sont vus par les humains que lorsqu’ils sont seuls de nuit à la recherche de nourriture. Une étude plus détaillée a révélé qu’ils vivent en réalité ensemble dans de grandes catacombes souterraines. Ce sont des systèmes de tunnels interconnectés avec des chambres de nursage, des toilettes, et plusieurs entrées. Les blaireaux héritent les terriers de leurs parents, génération après génération, tout en les étendant et les améliorants. Le résultat ce sont des systèmes de tunnels immenses qui sont, dans certains cas, vieux de plusieurs siècles. L’excavation d’un terrier en Angleterre a révélé qu’il contenait 879 mètres de tunnels, 50 chambres et 178 entrées. Les chercheurs ont estimé que sa construction a nécessité l’enlèvement de 70 tonnes de terre! Des analyses génétiques ont montré que les membres de groupes sociaux de blaireaux ou « clans » sont étroitement reliés. Grâce au traçage radio, on a déterminé que cela est dû à la dispersion tardive, ayant pour résultat que les groupes familiaux restent ensemble. Les femelles sont moins susceptibles que leurs frères de quitter le terrier où elles sont nées. Les clans comportent souvent un mâle dominant, une femelle dominante et leurs rejetons subordonnés. Le couple dominant est généralement les seuls individus qui produisent avec succès des petits, bien que la plupart des femelles s’accouplent avec le mâle dominant. Les femelles dominées sont souvent fertilisées mais les rares fois où la gestation est menée à terme, la femelle dominante en général trouve et tue les petits. Les blaireaux dominés ne semblent pas jouer le rôle d’« aides parentaux » comme on le rencontre chez certains oiseaux et quelques mammifères. Bien qu’il soit difficile d’observer les blaireaux puisqu’ils ne sont hors du sol qu’à la nuit, il paraît clair que les dominés n’apportent pas de nourriture aux femelles allaitantes ni aux petits. Par contre, ils participent bien au creusement des terriers et à l’apport des matériaux de nichage, mais pas significativement plus après la mise bas d’une portée. (Les matériaux de nichage sont fréquemment apportés à une entrée de terrier où ils sont épandus au soleil pendant plusieurs heures probablement pour réduire les parasites extérieurs).
Les clans de blaireaux sont territoriaux, défendant une superficie (de 50 à 100 hectares) qui contient leur terrier et plusieurs zones de ravitaillement.. Ils délimitent leur territoire en plaçant des latrines, endroits où tous les membres du clan urinent et défèquent, à intervalles réguliers le long des frontières. Les territoires sont aussi démarqués par les sentiers que les blaireaux utilisent en patrouillant les limites. Ils marquent les sentiers et les latrines au moyen des sécrétions copieuses et décidément odorantes de leurs glandes sous-caudales. Les blaireaux, particulièrement les mâles, défendent leur territoire contre les blaireaux étrangers intrus.
Les fonctions et les modèles de sociabilité chez cette espèce ne sont pas bien compris. Il est possible que le climat soit un important facteur. La taille moyen du groupe varie à travers leur aire de présence, et dans certaines zones, comme l’Europe du Sud, ils semblent solitaires. Là où les blaireaux vivent seuls ou en couple le climat a tendance à être chaud, et leur terrier est petit et simple. Dans les zones plus froides les terriers sont creusés à une profondeur supérieure à celle où le sol gèle, et l’ensemble du clan dort dans une chambre unique, peut-être pour la chaleur. Aussi, des groupes importants et coopératifs peuvent être nécessaires à la construction de terriers profonds et au partage de la chaleur corporelle, bien que cette hypothèse n’ait pas été testée de façon exhaustive.
La maturité sexuelle a lieu dans la seconde année. Vers 14 ou 20 mois pour les femelles, vers 13 mois pour les mâles. Mais en général, la première reproduction ne se produit pas avant 2 ans au minimum. Les femelles ne se reproduisent pas toujours toutes les années.
Parade nuptiale
Accouplement
L’accouplement a lieu entre février et octobre, la mise-bas de janvier à mai de l’année suivante.
Gestation
6 semaines précédée d’une période de latence (ovoimplantation) de 9 à 10 mois. L’implantation est différée, c’est-à-dire qu’une fois l’ovule fécondé, le développement de l’œuf ne se fera qu’au bout de 3 à 10 mois, reportant les naissances des petits dès la mi-janvier et surtout en février, parfois de la mi-décembre à avril. Le développement des embryons commençant environ 2 mois avant la naissance. Le but est d’assurer que les jeunes sont produits à une saison où la température et les conditions d’alimentation sont optimales. Après l’accouplement, les femelles conservent les ovules dans l’utérus dans un état de développement suspendu jusqu’à ce qu’ils soient implantés dans la paroi utérine, généralement après 10 mois.
Mise bas
Mise bas de fin janvier à fin mars, pic en février. Rut peu après.
Portées
De 1 à 5. La blairelle donne en moyenne naissance à trois blaireautins en février, qui peuvent être de plusieurs pères.
Nourrissage
Les nouveau-nés mesurent 12 cm de longueur et ont un pelage blanc sale. Ils ouvrent les yeux à 12 jours, sortent pour la première fois du terrier à 2 mois et sont allaités 2 ou 3 mois.
Ouverture des yeux
Sevrage
Les blaireautins naissent aveugles et passent environ 8 semaines dans la « chambre » avant de s’habituer progressivement à rechercher seuls leur nourriture.
Les yeux s’ouvrent vers la 5e semaine, sevrage vers 12 semaines.
Leurs dents de lait sortent de 4 à 6 semaines.
Le poids d’engraissement pré-hivernal peut atteindre 60 % !!!
Pendant le sevrage, la mère peut régurgiter des aliments à demi digérés.
À 3 mois leurs dents définitives apparaissent et ils sont normalement sevrés, mais le sevrage peut être retardé de 4 à 6 mois si la nourriture est rare.
Après le sevrage, les jeunes restent auprès de leur mère, avec laquelle ils passent même souvent le premier hiver. À un an ils sont chassés du clan.
Émancipation
Indépendants vers 5 à 8 mois. Ils restent en famille jusqu’à l’automne ou au printemps suivant. Beaucoup de blaireaux, particulièrement les femelles, ne quittent jamais les parents.
Taille adulte à 6 mois.
Prédateurs
Loup, lynx, ours brun.
Il est pourchassé par l’homme à l’occasion des campagnes de lutte contre la rage et parce qu’il tue parfois des volailles. Sa densité dépend en partie de l’intensité de ces destructions.
Maladies
Longévité
Il atteint 20 ans.
Le blaireau peut vivre au maximum 14 ans dans la nature et 16 ans en captivité. Mais en réalité, il est victime d’une mortalité importante, car 5 % des jeunes périssent dans leur première année. Ensuite la mortalité des adultes est d’environ 3 % par an. Elle touche davantage les mâles, d’où une prépondérance des femelles. Les causes de mortalité sont le trafic routier et les persécutions (chasse et piégeage).
C’est un animal omnivore et opportuniste. Plus carnivore au printemps et au début de l’été, le blaireau devient plus végétarien à la fin de l’été et en automne. En hiver et au printemps, il consomme principalement des vers de terre. Il peut consommer 100 à 200 lombrics par nuit. Son régime est plus varié en été et en automne.
De fin octobre à fin décembre les blaireaux sommeillent de plus en plus longtemps, mais, même alors, par temps doux ils se réveillent et partent à la recherche de nourriture.
Il mange des lombrics, des mollusques, des petits rongeurs (mulots, campagnols), des musaraignes, des taupes, des grenouilles, des reptiles, des insectes et leurs larves (coléoptères, chenilles, nids de guêpes et d’abeilles), des œufs, de jeunes oiseaux et de jeunes mammifères (hérissons, lapins), des animaux malades ou morts. Il apprécie aussi des fruits, des pousses, des racines, des tubercules, des champignons, des faines, des glands, du maïs, du blé, de l’avoine.
Le blaireau n’hésite pas à déterrer les nids de guêpes, et il sait se régaler en mangeant une à une, les mûres, les framboises et les myrtilles.
N’étant pas adapté à la poursuite de proies, il lui arrive néanmoins de consommer de jeunes oiseaux ou des lapins handicapés ou morts. Certains blaireaux chassent des hérissons.
En cas de disette, il lui arrive de prélever des épis de maïs au stade pâteux dans les champs mais cet écart de régime reste exceptionnel. Et les autres cultures (blé ou avoine, par exemple) ne sont pas davantage endommagées.
Du fait que leur régime est si varié, les blaireaux n’ont pas besoin de parcourir de grandes distances lors de leurs incursions nocturnes, et il est rare qu’ils s’éloignent de plus que quelques kilomètres de leur gîte.
Forêts mixtes, bois de feuillus et paysages de parc, prairies, landes ; terrains rocheux, marécages ; côtes et montagnes (jusqu’à plus de 1500 m).
Il est présent dans toute la région, dans les secteurs de forêt et de bocage, en plaine comme en montagne. Il est plus rare dans les zones de culture de la Limagne, où il manque d’abris.
Préférence pour les massifs forestiers feuillus ou pour les lisières. Également dans les paysages plutôt bocagers pourvu qu’il y trouve l’opportunité de creuser un terrier (talus, bosquet, fourré d’épineux, haie épaisse). Terriers creusés en terrains meubles mais aussi établis dans des anfractuosités de rochers. Se nourrit principalement de lombrics, ce qui explique qu’il soit peu fréquent au cœur des boisements d’épicéas ou dans les fagnes. L’élément caractéristique de son habitat est le terrier. Le terrier, généralement vaste, se compose de nombreuses galeries et issues (diamètre: 20 cm au minimum). Il s’enfonce à plusieurs mètres sous terre et est agrandi par les générations successives. À l’entrée, on trouve souvent des tas de débris frais. Il s’empare aussi des terriers de renard et de lapins et les aménage. Un terrier est occupé par une famille.
Le blaireau est le champion des creuseurs. Avec ses pattes et ses griffes puissantes, il peut sortir des tonnes de terre pour creuser des dizaines de mètres de galeries et de chambres souterraines confortables où toute la famille hiberne d’octobre à mars. Les blaireaux vivent en clans comprenant jusqu’à douze membres et occupent un domaine très bien défendu, de plusieurs centaines d’hectares.
La plus grande partie de la journée les blaireaux demeurent sous terre, soit dans des crevasses naturelles ou, plus communément dans des galeries qu’ils creusent. Plusieurs familles de blaireaux peuvent partager le même habitat. Un gîte de blaireau comprend un système complexe de tunnels, souvent vingt mètres de longueur et aussi profond que trois mètres sous la surface. Là où les galeries sont seulement superficielles, ils poussent parfois des cailloux à la surface, et les machines de moissonnage sont parfois endommagées lorsque les lames rotatives où les rouleaux heurtent les pierres cachées parmi les blés.
Le saviez-vous ?
Pour se faire la cour les blaireaux jouent à saute-mouton. Leurs petits s’appellent les blaireautins. Que leur patte antérieure - celle de devant - est plus grande de 1 centimètre que la patte postérieure - celle de derrière -. Qu’ils ont même des toilettes ? Que le plus grand terrier de blaireau européen mesure un demi-hectare ? Que certains terriers datent de plusieurs centaines d’années et sont encore utilisés ?
Le terrier du blaireau
Le terrier du blaireau est souvent rond, propre et caché par des orties. Le monticule de terre devant le terrier est souvent important. En automne, il est jonché d’herbes et de feuilles que le blaireau a rejetées en les tenant entre ses pattes avant et arrière. En hiver, il est très rare de voir des traces de blaireau. Il hiberne et vit sur ses réserves de graisse.
Territoire
Territoire de 150 à 300 ha.
Densité variable allant de 1 à 4 animaux/100 ha.
Gîte
Terrier caractéristique de 30 à 40 cm de diamètre, bien dégagé aux bords lisses, et souvent recreusé d’où des amas de terre en forme de dôme creusés en son milieu d’une « gouttière » : les déblais à son entrée forment une profonde gouttière dans le pack de terre rejetée …
Qui plus est il n’y a pas d’odeur forte ni de détritus comme pour celui du renard.
Le blaireau vit dans un terrier qu’il creuse dans les massifs de feuillus, constitué de forêts mixtes ou de feuillus offrant des sous-bois bien fournis. Mais on peut aussi le trouver dans les espaces fermés par des haies, les zones cultivées aux parcelles diversifiées, les friches et les clairières, les landes et les prairies, surtout s’il existe des points d’eau à proximité et même les parcs de grande superficie au cœur des villes. En montagne, il peut vivre jusqu’à plus de 2 000 mètres d’altitude, sans toutefois dépasser la limite des arbres et pour autant qu’il puisse aménager un terrier. En revanche, il fuit les zones humides.
Il habite de vastes terriers appelés « villages » comportant plusieurs chambres tapissées de matériaux plus ou moins variés dont des feuilles et des herbes. L’entrée est souvent située sous un rocher ou une souche. La chambre principale, située souvent à 3 mètres de profondeur, est en général séparée des entrées du terrier par des galeries de 5 à 10 mètres de longueur, qui peuvent être parfois sur plusieurs étages. Ce plantigrade habite souvent dans des terriers communautaires comportant de 3 à 10 entrées distantes de 10 à 20 mètres. Certains terriers sont occupés et agrandis par des générations successives pendant des décennies voire des siècles.
Le terrier d’hiver des blaireaux
En hiver, les blaireaux vivent en colonie dans de grands terriers. En automne, après avoir choisi le site de leur terrier, ils creusent des galeries, beaucoup de galeries, car il y a souvent douze à quinze entrées à leur terrier.
Les villas d’été des blaireaux
Quand l’été arrive, la tribu des blaireaux quitte son hôtel d’hiver… Elle retourne à ses villas d’été… Mais avant, on déménage. On vide sa maison et on agrandit les entrées pour que, l’hiver suivant, on retrouve un terrier propre et plein de bon air. Puis, chaque famille va de son côté. L’une va habiter au bord de la rivière, l’autre parmi les racines d’un arbre. Même par les nuits chaudes, les blaireaux dorment à la belle étoile.
Coulées spécifiques, très nettes, d’environ 20 cm de large, souvent parsemées d’herbes sèches (litière).
Eurasie moyenne bordée par les océans Atlantique et Pacifique (le Japon inclus) et par les latitudes 60 et 35 degrés (prolongé au sud le long de la côte Pacifique de l’Asie jusqu’au Vietnam). Dans le sud, atteint la Palestine, la Syrie, l’Iran, le Tibet et la Chine méridionale.
En France : presque partout. Densité plus forte dans la moitié Est. Manque en Corse.
Auvergne
Aux alentours de Manzat, Mazayes, col de Ceyssat et des gorges de la Monne.
Bien qu’il ne soit en aucune manière un vecteur de la rage à la différence du renard, le blaireau européen pourtant a été chassé pour cette raison. À la suite des gazages au terrier pratiqués pendant longtemps pour lutter contre la rage vulpine, ses effectifs ont fortement baissé dans plusieurs pays européens (France par exemple).
N’est en principe pas piégeable, sauf dérogations spéciales.
Dégâts et nuisances
Le blaireau est aussi accusé de causer des dégâts aux cultures. La chasse sous terre consiste à acculer le blaireau dans son terrier par au moins trois chiens qui sont introduits par les déterreurs. Les femelles gestantes ne sont pas épargnées. Pour le déterrage, on se sert de chiens tels que le Dachshund allemand. Il s’agit d’un mode de chasse traditionnel devenu illégal dans plusieurs pays. En France, la vénerie sous-terre s’exerce du 15 septembre au 15 janvier, mais elle peut être prolongée pour une période complémentaire du 15 mai au 15 septembre sur autorisation préfectorale.
Les chasseurs donnent eux-mêmes les solutions
Chasseurs et piégeurs accusent le blaireau de commettre des dégâts. En vérité :
Les dommages aux cultures sont peu importants « Les dégâts que le blaireau peut faire dans les cultures ne sont gênants que très localement et ils portent principalement sur le maïs, le blé, l’avoine et la vigne … » Bulletin mensuel de l’Office National de la Chasse, n° 104
Les méthodes préventives sont efficaces : « La méthode préventive apparaît être la meilleure pour éviter les dégâts … La pose d’un fil électrique à 15 cm du sol a fait la preuve de son efficacité. » Une cordelette enduite de répulsif tendue à 15 cm du sol avant la période prévisible des dégâts joue le même rôle.
Les terriers susceptibles d’entraîner des affaissements de terrain ne sont gênants que s’ils sont creusés au bas de digues. Il suffit d’en faire fuir l’occupant en y introduisant des chiffons imbibés d’un répulsif et de reboucher.