Réalisé sur le modèle de la maison à péristyle, le palais M’nebbi (Dar M’nebhi), d’un seul niveau, se compose d’un vaste patio à ciel ouvert entouré de quatre salons, et flanquée de deux annexes indépendantes : une douiria (cuisine) entourant deux petites cours et un hammam, tous remarquables par leurs proportions et leurs décors. Cette grande demeure constitue le type le plus abouti de la maison traditionnelle marrakchie.
Le musée de Marrakech, situé à côté de la médersa Ben Youssef, est un superbe palais établi sur une parcelle de 2 108 m² et doté d’un vaste et confortable patio de 709 m², typique de l’art mauresque, transformé en musée privé et lieu d’accueil d’activités culturelles.
Le patio
Par ses décors de céramique architecturale (zellige), de plâtre sculpté, de bois ouvragé, le patio s’inscrit dans la pure tradition architecturale marocaine.
Autour de cette vaste cour à ciel ouvert (709 m²), qui comprenait à l’origine quelques arbres fruitiers, s’agencent les pièces centrales de la demeure : quatre chambres dont deux se font face.
Avec la création du musée le patio central a été couvert d’un vélum et orné d’un grand lustre en cuivre ouvragé (1 200 kg, 5 m de diamètre) réalisé sur commande.
Le hammam
Au fond à gauche se trouve un beau hammam restauré. Le hammam est l’héritier des thermes antiques dont plusieurs vestiges ont été mis au jour dans les cités préislamiques du Maroc, notamment Volubilis et Lixus.
Le mot lui-même est formé à partir d’une racine arabe qui se réfère à la chaleur.
Avec l’avènement de l’islam, le hammam connaît un développement qu’encourage la nécessité de se purifier pour la prière. Il s’inspire moins de l’architecture des thermes antiques que de leur organisation spatiale selon l’agencement suivant :
• guelsa, salle de déshabillage et de repos, apodyterium.
• beit el-bared, frigidarium ou salle froide.
• beit el-wastani, tepidarium ou salle tiède.
• beit el-skhoun, caldarium ou salle chaude.
En plus des bains publics payants situés dans les quartiers des médinas, les palais et les demeures des notables comportaient des bains privés.
Ainsi Mehdi Mnebhi qui construisit la demeure qui abrite le Musée de Marrakech, la dota d’un bain privé. Avec ses proportions, ses coupoles, ornées de décors de plâtre sculpté et peint, ses murs en tadellakt (enduit lisse), ses zelliges, il constitue une œuvre architecturale originale.
La cour
La cour où se situe l’entrée actuelle servait autrefois pour les bêtes de somme des invités.
Cette belle demeure fut construite à la fin du XIXe siècle pour Mehdi M’nebhi, ministre de la défense du sultan Moulay Abdelaziz (1894-1908).
Après l’indépendance du Maroc, en 1956, le palais devint propriété de l’état et abrita la première école de filles de Marrakech.
L’ancien palais Mnebbi a été restauré à l’identique et réhabilité en musée, inauguré en mars 1997, par Omar Benjelloun, qui était un grand collectionneur et mécène marocain. Le musée de Marrakech est financé et géré par la fondation Omar-Benjelloun.
Le musée organise et accueille aussi diverses manifestations telles que des concerts, des spectacles de théâtre et de chorégraphie, des projections de films, des colloques, des journées d’étude, des ateliers.
Au rez-de-chaussée sont exposés des objets de cuivre martelé, armes et bijoux berbères et des vêtements. Les objets sont encore utilisés et portés dans les montagnes.
Le salon du premier étage est d’un décor hispano-mauresque et des meubles de cèdre.