Les Jardins de l’Aguedal s’étendent sur plusieurs kilomètres et jouxtent au sud le palais Royal Dar El Makhzen. Ces jardins possèdent une végétation plus variée que celle du jardin de la Ménara ; les grenadiers, orangers et oliviers sont irrigués grâce à plusieurs réservoirs remplis d’eau du Haut Atlas. Les Jardins disposent de plusieurs pavillons : au bord du Es Sala, le plus grand des bassins d’eau se trouve le Dar El Hana, un palais avec une terrasse panoramique d’où l’on peut admirer la chaîne du haut Atlas au-delà des jardins.
Les jardins de l’Agdal sont les plus anciens jardins de Marrakech, conçus au XIIe siècle dès 1156 selon l’historien officiel de la dynastie almohade par El Haj Ya’is, sous le règne d’Abd el-Moumen, un souverain almohade, celui-là même qui fut à l’origine de la prestigieuse Koutoubia.
L’appellation de Jardins de l’Aguedal ne s’imposa comme appellation exclusive que vers la fin du XVIIIe siècle. Son existence, mise à mal par le temps est intimement liée à l’astucieuse gestion des ressources hydrauliques qui y est faite. Ainsi, le captage des eaux des nappes souterraines fut dès la fin du XIe siècle assuré par un dense réseau de « khetarras », assisté plus tard par un système de viaducs plus élaboré en provenance d’Aghmat, ville située plus au sud en direction de la vallée de l’Ourika. Enfin, le stockage des eaux de pluie était assuré par deux immenses réservoirs dont le plus grand, baptisé Es Sala, servit à l’entraînement des troupes à la natation en vue de la traversée du Détroit de Gibraltar.
La forme actuelle des jardins ainsi que les murs d’enceinte ne datent que du XIXe siècle.