| La ville de Stari Grad dans l’île de Hvar en Croatie | |
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| Présentation générale | Stari Grad est une petite ville portuaire, de près de 2 000 habitants, située sur la côte nord de l’île de Hvar en Croatie. Stari Grad est également une commune faisant partie du Comté de Split-Dalmatie et qui comprend les localités de Dol, Rudina, Selca et Vrbanj. C’est l’une des plus anciennes ville de Croatie, fondée par les Grecs en 384 avant JC ; elle constitue le cœur historique de l’île de Hvar. La vieille ville de Stari Grad a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO le 7 juillet 2008. |
| Étymologie et toponymie | Stari Grad signifie « vieille ville » en croate ; de « stari », vieux et « grad », ville. La ville fut fondée en 384 avant JC par des colons grecs venant de l’île de Paros ; ils donnèrent à la colonie le nom de « Pharos » (Φapoσ) probablement par référence au nom de leur métropole. À l’époque romaine, la ville devint connue sous le nom de Faria, qui fut transformé en Hvar par la population slave qui prit plus tard possession de la région (la lettre F ne faisant pas partie de l’alphabet slave ancien). Lorsque la capitale de l’île de Hvar fut déplacée vers la nouvelle ville de Hvar, l’ancienne capitale fut désignée comme la « vieille ville » : son nom latin de « Civitas Vetus » est attesté à partir de 1205. Ses noms croate (Stari Grad) et italien (Cittavecchia di Lesina) conservèrent ce sens. Dans le dialecte local, les habitants nomment leur ville « Stori Grod ». |
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| Stari Grad est située sur la côte nord-ouest de l’île de Hvar au fond d’une longue baie, le Starigradski Zaliv. Cette rade est un chenal d’eau profonde, protégé des vents du nord par les collines de la presqu’île de Kabal, et, au sud, par la crête de la montagne de Hvar. La ville se trouve à l’endroit où la baie rencontre la vaste plaine de Stari Grad figurant sur la liste du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO. Cette situation a depuis longtemps rendu cette région attrayante pour les établissements humains. Stari Grad est distante de 18 km de la capitale de l’île, Hvar. |
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| Le village de Stari Grad | Il ne reste de l’ancienne cité grecque de Pharos que quelques vestiges architecturaux qui donnent des indications sur son plan originel, telles certaines parties des murailles grecques. Des murs de onze mètres de longueur sont les restes d’une partie des murs au nord de la ville, tandis que les murs situés à l’est sont à peine visibles derrière la chapelle Saint-Jean ; c’est à cet endroit que se trouvait l’entrée principale de la ville antique. Les blocs de pierre des remparts ont été incorporés aux fondations du clocher de l’église Saint-Étienne. La ville présente aujourd’hui – surtout du côté sud de la baie – un dédale de ruelles aux maisons traditionnelles en pierre de taille, avec leurs escaliers fleuris et leurs balcons sculptés, leurs passages voûtés et leurs jardins clos, qui font tout le charme de Stari Grad. C’est cette partie la plus ancienne de Stari Grad qui est un site protégé du Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Dominent la baie, les vieilles maisons paysannes ont conservé leur four extérieur. |
| La chapelle Saint-Jean (Crkva Svetog Ivana) | La chapelle Saint-Jean est le plus ancien monument chrétien de l’île de Hvar. Elle fut bâtie au XIIe siècle sur les fondations d’une ancienne basilique antique de l’église chrétienne primitive des Ve-VIe siècles (on remarquera sur le sol les mosaïques du VIe siècle, vestige de l’ancien sanctuaire).
La chapelle Saint-Jean se trouve à l’extrémité est de la vieille ville, près de l’ancienne porte de la cité antique, dans une ruelle qui rejoint l’église Saint-Étienne. Depuis la ruelle, des marches descendent dans la nef romane très sobre, à l’architecture encore maladroite. |
| | Le château Tvrdalj (Gradina Tvrdalj) | Le château Tvrdalj est en réalité une grande villa fortifiée qui fut la résidence d’été de Petar Hektorović, un célèbre poète croate de la Renaissance (Stari Grad, 1487 - Stari Grad, 13 mars 1572) issu d’une famille noble de l’île, aussi connu sous le nom italien de Pietro Ettoreo. De nombreuses familles patriciennes possédaient leur résidence d’été à Stari Grad, et le grand-père de Petar, Hector Hektorović avait acquis, au XVe siècle, un terrain à cet endroit nommé Tvrdalj ; ce nom suppose l’existence d’une fortification antérieure. La construction de la villa occupa le poète une bonne partie de sa vie au cours du XVIe siècle, de 1520 à 1569. Durant les années 1520 et 1530, les travaux de construction portèrent principalement sur le logement pour les voyageurs et les pauvres. Cependant, en 1539, une attaque turque sur Stari Grad laissa une grande partie de la ville incendiée et saccagée : Petar Hektorović s’enfuit vers l’Italie ; de retour en 1541, il entreprit de fortifier sa maison afin qu’elle pût servir de refuge pour les habitants. En 1571, Stari Grad fut de nouveau attaquée et Tvrdalj fut incendiée par les Turcs. Un an plus tard, Petar Hektorovic mourut et le palais Tvrdalj endommagé fut divisé entre ses parents. L’aménagement de la villa fut poursuivi suivant les indications laissées par Petar Hektorović dans son testament. Tvrdalj fut conçue comme une résidence d’été simple, sans aucune statue classique ornementale ou autres décorations à la mode des maisons nobles de l’époque. Son architecture défensive lui donne cependant une apparence distinctive : un haut mur entoure le complexe d’habitation, avec des caractéristiques défensives comme un ravelin et une « altana » (loggia bâtie sur le toit) avec merlons. Le bâtiment présente, du côté de la mer, une longue façade fermée pour le protéger contre toute attaque. L’entrée principale se faisait par un portail baroque donnant sur le front de mer, où l’inscription « Omnium Conditori » (Au créateur de toutes choses) accueillait les visiteurs. Sur le côté est, se trouvait un logement pour les voyageurs et les pauvres, possédant sa propre entrée. La conception d’Hektorović fut un plan simple de logements de plain-pied autour d’une cour centrale. Les quartiers d’habitation, la cuisine et la cave, ainsi que les quartiers des serviteurs, et plusieurs puits, sont disposées autour de la cour intérieure. | | La cour comprend un piscine d’eau de mer, entouré par une voûte et une terrasse à arcades. Cette piscine rectangulaire, alimentée en eau de mer, servait à l’élevage de poissons (mulets gris) ; des dizaines de poissons rouges y nagent aujourd’hui. Ce vivier évoque aussi l’œuvre maîtresse du poète : « Ribanje i ribarsko prigovaranje » (« Pêche et conversation de pêcheurs »). À côté de la piscine se trouve une petite tour avec un pigeonnier. Hektorović dit lui-même que sa construction a commencé avec la parabole des poissons dans le bassin, symbolisant le Christ, et s’est terminée avec les colombes, qui symbolisaient le Saint-Esprit. Derrière le bâtiment principal se trouve le « gracieux jardin clos », mentionné dans le poème « Ribanje », où Hektorović cultivaient des plantes médicinales. Devant le château se trouve une statue en buste de Petar Hektorović. | Gravées sur les murs de la demeure, à divers endroits, on trouve des inscriptions en latin, en croate ou en italien qui résument les valeurs du poète et la vanité de la vie. Ces inscriptions datent du bâtiment d’origine édifié par Petar Hektorović. Un évidement de pierre dans l’atrium présente un trou qui était utilisé pour vider les pots de chambre ; gravé dans la pierre au-dessus de la porte de ces latrines, on lit cette phrase « Si te nosti, cur superbis » (Si tu te connais, pourquoi es-tu fier ?). Sur une plaque dans le mur sous l’arcade près de la piscine, une inscription en italien : « Fede e realta o quanto e bella » (Comme la foi et la vérité sont belles !). Au-dessus de l’entrée de la piscine : « Petrus Hectoreus, Marini filius, proprio sumptu et industria, ad suum et amicor usum construxit » (Petar Hektorović, fils de Marin, l’a construit à ses propres frais et par ses propres efforts, pour son propre usage et celui de ses amis). Sur le côté nord du bassin : « Memorae novissima » (Rappelez-vous ce qui adviendra plus tard). Sur le côté est du bassin : « Nihil occultum » (Rien n’est caché). Au-dessus de l’inscription se trouve l’empreinte de plats et de cruches qui étaient autrefois encastrés dans le mur. Sur le côté sud du bassin : « Respice quod salvant nec opes nec gloria mundi non decor aut aetas mors quia cuncta rapit » (Rappelle-toi que ni les richesses, ni la gloire, ni la beauté, ni l’âge ne peuvent te sauver de la mort, qui prend tout le monde). Sur le côté ouest du bassin : « Connventibus virtute et genio F. » (Construit par la droiture et l’habileté de travailler ensemble). Le bas-relief au-dessus de l’inscription présente des symboles : deux boussoles, une roue, et les visages d’un homme et d’une femme rayonnant de lumière. Sur le mur près de la collection ethnographique : « Si vis ad vitam ingredi serva mandata » (Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements). Sur le mur du côté ouest, à l’extérieur : « Heu fugiunt fluxu non redeunte dies » (Hélas les jours refluent comme les vagues mais ne reviennent pas). | Adresse : Trg Tvrdalj. Téléphone : 00 385 (0) 21 765 763 Horaires : de mai à juin, de 10 h 30 à 12 h 30 ; de juillet à septembre : de 10 h à 13 h, et de 18 h à 21 h. Tarif d’entrée : 15 kunas. |
| Le palais Biankini (Palaca Biankini) | Le palais Biankini est un bâtiment néo-renaissance construit au XIXe siècle par une famille de capitaines de marine, les Biankini. Cette demeure, avec une cour et un jardin, abrite aujourd’hui le Musée de Stari Grad qui présente : une collection archéologique de la plaine de Stari Grad, une exposition multimédia consacrée à un navire grec coulé devant l’île de Hvar et une chambre de capitaine du XIXe siècle. Le premier étage présente une exposition de peintres croates originaires de la ville, dont le peintre du XIXe siècle Juraj Plančić. Le palais Biankini est situé à proximité du château Tvrdalj ; les visites sont jumelées, avec les mêmes horaires. |
| La chapelle Saint-Roch (Crkva Svetog Roka) | La chapelle Saint-Roch est une église du XVIe siècle construite par Petar Hektorović, dédiée au saint patron de la ville, saint Roch. |
| Le couvent dominicain (Dominikanski samostan) | Le couvent dominicain fut fondé en 1482, et sa construction s’étala sur les XVe et XVIe siècles. Il fut endommagé par les Turcs en 1571 et fortifié au siècle suivant. Le monastère possède une vieille bibliothèque, des archives et une petite collection archéologique composée de vestiges grecs et romains de l’ancienne Pharos. Visite : Horaires : de mai à juin : de 10 h 30 à 12 h 30 ; de juillet à septembre: de 10 h à 13 h et de 18 h à 21 h. Tarif d’entrée : 20 kunas. |
| L’église Saint-Pierre (Crkva Svetog Petra) | L’église Saint-Pierre est l’église du couvent des Dominicains. À l’intérieur, on remarque le tableau « L’enterrement du Christ » attribué au Tintoret et commandé par Petar Hektorović (le poète y serait représenté sous les traits du vieillard) ; également, deux peintures de Gianbattista Crespi. Sur le maître-autel se trouve un crucifix du XVIIe siècle. Petar Hektorović est enterré devant l’autel. |
| La chapelle Saint-Nicolas (Crkva Svetog Nikole) | À proximité de l’église Saint-Pierre se trouve la chapelle Saint-Nicolas bâtie au XIVe siècle. À l’intérieur, un autel baroque en bois, avec des figures de saints sculptées au XVIIe siècle. | |
| Les ruines de la chapelle Sainte-Lucie (Crkva Svete Lucije) | La chapelle Sainte-Lucie, située un peu à l’écart à l’est de la ville, date du XVe siècle. Elle fut détruite par les Turcs en 1571, et il ne subsiste que des ruines. |
| La chapelle Saint-Jérôme (Crkva Svetog Jerolima) | La chapelle Saint-Jérôme est une chapelle médiévale située de l’autre côté de la baie sur la rive nord. Elle est flanquée d’un hospice. | |
| Le port de Stari Grad (Luka Stari Grad) | Le port se situe tout au fond de la très profonde baie de Stari Grad. Sur la côte sud de la baie fut découverte, en 1944, la première colonie de l’« algue tueuse », Caulerpa taxifolia, une algue originaire d’Australie apportée ici par des navires. Pour cette raison, dans cette partie de la baie, le mouillage et la pêche sont interdits afin de prévenir la propagation des algues. |
| La plaine de Stari Grad (Starogradsko polje) | La plaine de Stari Grad s’étend sur 6 km de longueur depuis la baie de Stari Grad à l’ouest jusqu’à la baie de Vrboska à l’est ; la largeur moyenne de la plaine est d’environ 2 km. La plaine de Stari Grad est bordée sur son côté sud par les pittoresques villages de Dol et Vrbanj et, au nord, par la presqu’île de Kabal. C’est la plaine la plus fertile des îles adriatiques ; elle a été cultivée depuis les temps préhistoriques, mais ce sont les anciens grecs qui l’ont marquée de leur empreinte : après la fondation de la colonie de Pharos au IVe siècle avant JC, les Grecs ont divisé les terres situées près de la ville en parcelles géométriques, de sorte que la plaine est divisée en environ 73 parcelles rectangulaires d’environ 181 m sur 905 m (environ 16 hectares). Certaines parcelles sont elles-mêmes divisées en parcelles carrées plus petites de 181 m sur 181 m. Ce qui est remarquable c’est que ce système d’organisation agricole en lots réguliers utilisé par les Grecs, la chora, a été conservé jusqu’aujourd’hui. Le tracé antique a été préservé par une maintenance rigoureuse, pendant plus de 24 siècles, des murets de pierres sèches et des chemins, avec leurs abris de pierre. De même, le système de collecte de l’eau de pluie pour l’irrigation, utilisant des citernes et de petites rigoles, a été conservé. Les mêmes cultures, principalement la vigne et l’olivier, sont encore cultivées dans les champs. Le système défensif de la plaine a repris les anciennes tours illyriennes et les a complétées par de nouveaux forts ; les vestiges de quatre d’entre elles ont été identifiés, dont la tour Maslinovik. Cet ensemble exceptionnel a été inscrit le 7 juillet 2008 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, comme témoignage « pratiquement inchangé » du système grec antique de parcellisation foncière, la chora. Le site est également une réserve naturelle. |
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| | Transbordeur | Stari Grad est le port maritime principal de l’île de Hvar, la plupart des visiteurs arrivant ici par des car-ferries venant de Split. |
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