| La ville d’Haría à Lanzarote - La grotte de la Cueva de los Verdes | |
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| La grotte des Verdes (Cueva de los Verdes) | Les éruptions du volcan Monte Corona (609 m) se produisirent il y a entre 2500 et 4 000 ans, répandant des laves et des scories volcaniques sur une vaste surface qui est aujourd’hui connue sous le nom de Malpaís de la Corona (« la maleterre de la couronne »). Sur la bordure sud du Malpaís des coulées de lave très fluide formèrent des boyaux volcaniques, la partie supérieure des coulées se solidifiant au contact de l’air, tandis que, dans la partie inférieure, la lave continuait de circuler et de se vider dans l’océan jusqu’à épuisement de l’éruption. Ces boyaux volcaniques creux se superposèrent au fil des éruptions successives. Ces boyaux volcaniques se trouvent à une faible profondeur : par endroits, la croûte de basalte formant la voûte de ces boyaux s’est effondrée, laissant apparaître la cavité, sous la forme de gouffres comme à Jameos del Agua ou sous la forme d’une grotte très allongée, comme à la Cueva de los Verdes. La coulée dont fait partie la Cueva de los Verdes s’étend depuis le cratère égueulé du Volcán de la Corona (« le volcan de la couronne »), à 6 km de la côte, jusqu’à 1,5 km sous la mer à une profondeur de 50 m. La partie immergée du boyau a été nommée « Tunnel de l’Atlantide » (Túnel de la Atlántida) ; des explorations sous-marines ont découvert que ce boyau sous-marin recelait de nombreuses espèces animales endémiques. L’entrée de la Cueva de los Verdes est située à environ 1 km de la côte, à 850 m en amont des gouffres de Jameos del Agua. La grotte se prolonge sur plusieurs kilomètres en direction du volcan Monte Corona. En amont de la grotte des Verdes, d’autres gouffres (jameos) sont visibles, au total 21 jameos. | Malgré son accès difficile – ou plutôt en raison de son accès difficile – la Cueva de los Verdes a toujours été utilisée par les habitants de Lanzarote. Au XVe siècle les aborigènes majos s’y cachaient des conquérants européens et, un siècle plus tard, pendant les XVIe et XVIIe siècles, les Européens s’y cachaient pour échapper aux pirates et marchands d’esclaves barbaresques. De cette époque on a découvert dans la grotte des crucifix et des médailles. Les premiers témoignages que nous trouvons sur l’existence de la Cueva de los Verdes proviennent des écrits de l’ingénieur militaire italien Leonardo Torriani en 1588. Dans ces écrits, Torriani, en plus de souligner la significative beauté de cet accident géologique impressionnant, indique un important intérêt défensif et de protection pour la population insulaire. « … et à l’intérieur, elle possède des antres merveilleux, qui semblent avoir été faits de main de maître et ce dans des parages accidentés et difficiles d’accès qu’il est impossible de franchir sans lumière. Quelques connaisseurs disent qu’à l’intérieur se trouve un fleuve secret qui s’écoule impétueusement et que peu de gens connaissent. Elle a aussi une autre sortie par la mer de sorte que les hommes et les femmes qui s’y abritent peuvent en sortir et embarquer. » Description et histoire du royaume des Îles Canaries, auparavant connues sous le nom d’Îles Fortunées, avec l’avis sur leurs fortifications. Leonardo Torriani, vers 1588. Ce que confirme l’historien Viera y Clavijo (Noticias de la historia general de las Islas de Canaria, 1772-1773) racontant les funestes conséquences des invasions de grande envergure, comme celle de l’arraez Jabán et de Solimán en 1618, qui prirent des proportions catastrophiques : « … la portion la plus considérable des habitants s’est réfugiée dans les cachettes des cavernes, surtout dans la grande grotte des Verdes de Haría, qui s’étend sous terre sur trois miles. (…) Ce coup funeste, qui a laissé sans voix et couverte de larmes toute la terre de Lanzarote, a aussi contribué à appauvrir le pays en le vidant de sa plus pure substance … » Aux XVIIIe et XIXe siècles les terres où se trouve la grotte furent la propriété d’une famille de bergers, les Verde ; c’est à cette époque que la grotte prit le nom de Cueva de los Verdes. | À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la grotte devient une visite obligée pour les voyageurs, les érudits et les scientifiques européens qui se déplaçaient aux Îles Canaries. En 1951 l’historien de Lanzarote Agustín de la Hoz organisa une expédition spéléologique pour explorer la Cueva de los Verdes. Dans les années 1960 Agustín de la Hoz et César Manrique commence à imaginer une mise en valeur culturelle et touristique de la grotte. Le Cabildo de Lanzarote confie les travaux à Jesús Soto, un proche collaborateur de César Manrique. Jesús Soto réalise l’aménagement en respectant le plus possible le caractère naturel du site, limitant son intervention au minimum de sécurité, avec un sentier en béton qui facilite la marche. Jesús Soto met aussi en place un éclairage subtil qui met en valeur les reliefs et les textures du site naturel, et la diffusion d’une discrète musique d’ambiance qui tranquillise les visiteurs. Dans une des salles souterraines est installé une salle de concerts bénéficiant d’une excellente acoustique naturelle La Cueva de los Verdes est inaugurée en février 1964 ; seul un parcours d’un peu plus d’un kilomètre est ouvert au public, la suite de la grotte étant trop difficile d’accès. | La visite de la grotte montre des aspects très variés, avec de vastes salles, pouvant atteindre 50 m de hauteur et 15 m de largeur, des boyaux étroits et tortueux, et de larges couloirs rectilignes. On peut observer diverses formations rocheuses : des canaux de lave, des blocs solides entraînés par le courant de lave, des gouttières de lave, des dépôts salins, des strates successives de lave solidifiée … L’atmosphère de la grotte n’est pas oppressante grâce à des courants d’air qui assurent une ventilation naturelle douce et agréable, et une température, constante, qui se situe aux alentours de dix-neuf degrés. | | À certains endroits la visite passe d’un boyau à un boyau supérieur au moyen d’un escalier ; il s’agit de coulées successives qui se sont superposées ; on peut en voir jusqu’à trois niveaux superposés. | | Les formes et les couleurs des parois et des voûtes sont particulièrement bien mises en valeur par l’éclairage ; on peut observer des traces blanches de carbonate de calcium, des traces rouges d’oxydation du fer contenu dans les basaltes, des traces jaunes de phosphore ou des traces noires de magnésium. Les multiples tonalités ocres proviennent des reflets de la lumière sur les efflorescences salines produites par les filtrations de l’eau depuis la surface. | | Dans l’une des salles on remarque, au plafond, de petites concrétions pointues : ce ne sont pas des stalactites calcaires mais des stalactites de lave : pendant que s’écoulait la lave liquide du boyau des paquets de lave étaient projetés au plafond par des bulles de gaz s’échappant de la lave bouillonnante ; en dégoulinant du plafond ces paquets de lave se sont solidifiés sous cette forme. | L’une des salles contient un petit lac souterrain ; bien que profond de 20 cm, le reflet des voûtes de basalte dans l’eau le fait apparaître beaucoup plus profond. | | Une des salles les plus vastes a été convertie en auditorium à l’acoustique presque parfaite. | |
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| Conditions de visite | La Cueva de los Verdes se trouve à 26 km au nord d’Arrecife ; depuis la capitale on y arrive en suivant la route LZ-1 en direction du nord. Après Arrieta continuer sur 4,5 km jusqu’aux gouffres de Jameos del Agua, et bifurquer à gauche sur la route LZ-205. La grotte est à moins d’un kilomètre de la bifurcation. Horaire d’été : tous les jours, de 10 h à 19 h (dernière admission à 18 h). Horaire d’hiver : tous les jours, de 10 h à 18 h (dernière admission à 17 h). Prix d’entrée : 9 € ; demi-tarif pour les enfants de 7 à 12 ans. Utilisation possible des forfaits « Bono 3, 4, 6 Centros ». Téléphone : 00 34 928 848 484 Site sur la Toile : www.centrosturisticos.com La visite dure environ 50 minutes. Les visites se font en groupes multilingues guidés par un guide polyglotte ; les groupes partent dès que 50 personnes sont réunies ou 20 minutes après le départ du groupe précédent. La visite de la Cueva de los Verdes n’est pas adaptée aux personnes handicapées ; de même les personnes ayant des problèmes de dos doivent savoir que certains passages nécessitent de se plier à 90 degrés pour ne pas se cogner le crâne contre la voûte. Il n’existe pas de possibilité de se désaltérer ou de se restaurer sur le site de la Cueva de los Verdes. Ces services sont disponibles à Jameos del Agua, mais il faut y acquitter le prix d’entrée. On peut aussi opter pour les restaurants de poissons d’Arrieta ou d’Órzola. |
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