| Le village de s’Illot à Majorque | |
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| Présentation générale | S’Illot est une petite station balnéaire située sur la côte orientale de l’île de Majorque. La partie nord de la localité fait partie de la commune de Sant Llorenç des Cardassar dans le comté du Llevant ; c’est la plus petite partie, qui ne compte qu’environ 250 habitants. La partie sud de S’Illot, ainsi que Cala Morlanda, fait partie de la commune de Manacor et compte – Cala Morlanda comprise – près de 1 600 habitants. Les deux parties de S’Illot sont séparées par le Torrent Ca n’Amer qui se transforme en un petit lac à l’approche du littoral. Une grande passerelle franchit cette « frontière » près de la côte. Contrairement à sa voisine Sa Coma, la station de S’Illot n’est pas une station balnéaire moderne conçue pour la villégiature, mais un village majorquin traditionnel de pêcheurs qui n’a vraiment commencé qu’au milieu des années 1980 à s’adapter pour répondre à la demande toujours croissante d’hébergement touristique sur l’île. |
| Étymologie et toponymie | S’Illot (en majorquin) ou L’Illot (en catalan) doit son nom aux quelques îlots, visibles depuis la plage, qui se trouvent au large de la localité. S’Illot est aussi connue comme Cala Moreia, Platja de s’Illot. |
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| La plage de Cala Moreia (Platja de Cala Moreia) | S’Illot possède une plage de bonne taille. Il y a un arrêt de bus à 50 mètres de la plage. Près de la petite jetée, des bateaux échoués de pêcheurs et de plaisanciers, rappellent que Cala Moreia n’est pas abritée des tempêtes et n’est pas adaptée à l’ancrage des bateaux. La plage – plus appréciée – de Sa Coma se trouve à environ dix minutes à pied par la Promenade. |
| Les vestiges du village talayotique | S’Illot abrite les ruines d’un village talayotique qui se trouve à la lisière de la ville, à environ 200 m du rivage. Il s’agit de l’un des sites archéologiques les plus importants de la culture talayotique et post-talayotique (850-123 avant JC) de l’est de l’île de Majorque, à la fois pour sa diversité monumentale et pour son évolution historique complexe et longue, reflétant une occupation de plus de 1 000 ans. Les vestiges les plus anciens datent de la fin de l’Âge du bronze (de 1100 à 850 avant JC) ; sur ces anciennes constructions ont été construits les bâtiments dont on voit les ruines aujourd’hui. Cette occupation intense du site aurait commencé autour de 850 avant JC et se serait achevée vers la fin du IIe siècle avant JC, quand les Romains colonisèrent l’île de Majorque, en 123 avant JC. Selon certaines hypothèses, les Romains auraient d’ailleurs débarqué à Cala Millor ou à Sa Coma, à proximité de S’Illot. Les constructions talayotiques auraient cependant continué d’être utilisées jusqu’à l’occupation musulmane au VIIe siècle. Entre 1960 et 1970, le village talayotique de S’Illot fut fouillé par des archéologues de l’Université de Marburg. Le site fut déclaré Bien d’Intérêt National en 1964. Le village se composait de différents ensembles où l’on trouvaient des bâtiments communautaires (talayots) autour desquels des maisons d’habitation étaient construites. La partie centrale était un talayot quadrangulaire entouré de 35 maisons. Le village était protégé par une longue muraille qui, à l’origine, entourait entièrement le village, et qui est encore visible. Toutes ces constructions étaient faites de pierres sèches de tailles variables, de très petites à très grosses. Les deux cents habitants du village avaient une activité principalement agricole, mais la chasse et l’élevage des animaux domestiques, comme les porcs et les moutons, étaient aussi très importants pour la survie de la communauté. La visite du site archéologique peut commencer à partir de n’importe quel point de la ville, car c’est un parcours circulaire ; le site est documenté au moyen d’une série de plates-formes d’observation et de diagrammes : 1 : Ensemble d’habitations en forme de haricot. 2 : Habitation en forme de haricot. 3 : Talayot central à un étage. 4 : Talayot extérieur. 5 : Mur du village. 6 : Talayot intérieur et maisons adossées. 7 : Sanctuaires ou bâtiments importants. Le centre d’accueil du village talayotique de S’Illot complète la visite du site. | 1. Ensemble d’habitations en forme de haricot adossées à un talayot central (550-123 avant JC). La vie dans les villages talayotiques était organisée autour de deux axes, l’un communautaire ou social et l’autre de type domestique. Les grands bâtiments cyclopéens accueillaient les activités communautaires ou de type social, tandis que les maisons adossées abritaient les activités domestiques et le milieu familial. Bien que les dimensions des maisons fussent variables, il pouvait y vivre de 5 à 9 personnes. Leur aménagement intérieur permet de voir des espaces de repos et des espaces de préparation des aliments autour d’un foyer. Dans l’alimentation quotidienne prédominait la viande, principalement de mouton, de chèvre, de porc ou de bœuf, complétée par des céréales, des tubercules et des fruits. | 2. Habitation en forme de haricot (550-470 avant JC). Cette maison talayotique est l’une des rares maisons du village de s’Illot excavées de manière archéologique. Cette habitation, avec une entrée latérale, est divisée en trois espaces : un petit espace à droite de l’entrée ; un second espace beaucoup plus grand au centre duquel se trouvait un foyer où se faisait la cuisine ; au fond de la maison, il y a un troisième espace où fut découvert un second foyer. | 3. Talayot central à escalier C’est la partie la plus ancienne du village de S’Illot ; ce talayot fut construit sur les vestiges de structures datant de l’Âge du bronze tardif (1100-900 avant JC). C’est un bâtiment massif où se faisait les activités communautaires, avec une symbolique forte. À partir de ce point élevé, on peut voir toute l’étendue et la structure du village. Autour de cette tour étaient adossées un certain nombre de maisons. Les habitations les plus proches pourraient dater d’entre 850 et 550 avant JC, tandis que les plus éloignées auraient été construites à partir de 550 avant JC. | 4. Talayot extérieur avec une habitation Depuis cet endroit on peut voir trois ensembles du village talayotique de S’Illot. Le premier, sur la gauche, est un talayot avec une habitation. Les talayots sont des bâtiments en forme de tours circulaires ou carrées. Ils peuvent avoir eu de nombreuses utilisations différentes en fonction de leur emplacement dans le village : à l’intérieur du village, dans les lieux élevés avec une vue pour observer les environs, ou dans des complexes cérémoniels. Toutefois, leur fonction était toujours liée à des activités communautaires, telles que le contrôle des territoires, les cérémonies ou le partage de la nourriture. | 5. Mur du village À droite, à la limite de la ville, on peut voir des parties du mur qui entourait sans doute l’ensemble du village. Il est construit avec de grands blocs de calcaire dont le poids dépassent parfois la tonne. Ce mur avait à la fois une fonction défensive et une fonction symbolique de la force de la communauté capable de le construire. L’entrée dans le village se faisait par un couloir avec un toit en dalle de pierre. | 6. Talayot intérieur avec maisons adossées À la périphérie du village, on peut voir un ensemble architectural formé par un autre talayot, de plan circulaire, auquel étaient adossées un certain nombre de maisons. Dans ce talayot devaient se dérouler des activités communautaires telles que la distribution de nourriture et différents types de cérémonies, tandis que dans les maisons devaient vivre les familles du village. | 7. Sanctuaires ou bâtiments importants Au premier plan se trouvent deux constructions de plan absidal. Dans l’une d’elles a été préservée la base d’une colonne centrale. En raison de leur forme, ces constructions sont considérées comme des sanctuaires ou des bâtiments importants au sein de la communauté. Ces sanctuaires ont probablement été construits après 600 avant JC. |
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