Le tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos)

L’écorce du tilleul est d’abord lisse puis devient gris foncé. Les feuilles sont alternes, grandes, dentées, légèrement velues sur le dessus avec des poils blancs dessous le long des nervures. Elles mesurent de 10 à 15 cm. Les bourgeons sont globuleux et velus. Les fleurs sont blanches ou jaunes pâles, odorantes et petites.

L’écorce est lisse dans sa jeunesse, puis finement fissuré, parfois ridée.

Jeunes rameaux et bourgeons rougeâtres.

Elles sont ovales-arrondies, en forme de cœur à la base asymétrique, et brusquement pointues au sommet.

Les bords sont une seule fois, mais profondément, dentés et crénelés.

Les feuilles sont raides.

Cette bractée est foliacée, membraneuse, ovale et allongée.

Fleurs formées d’un calice de cinq sépales et d’une corolle de cinq pétales qui peuvent porter à leur base un petit réservoir nectarifère dont la présence est liée à la pollinisation par les insectes.

Fleurs hermaphrodites.

Les fruits sont situés au-dessous de la bractée chez le tilleul à grandes feuilles.

Le tilleul à grandes feuilles supporte mieux la sécheresse que le tilleul à petites feuilles et se trouve donc plus souvent (77 %) sur des pentes raides (30° et plus) que sur des terrains plats ou au pied des versants.

Ce bois travaille peu, mais il se conserve mal ; il est sensible à la vermoulure.

Il sert notamment à la réalisation de sculptures.

Il peut également fournir de la pâte à papier.

Blanc et tendre, il présente peu de valeur pour le chauffage : il brûle mal, mais son charbon est utilisé pour la fabrication de fusains et de poudres.

Par le passé, son importance en médecine était telle (même son ombre avait la réputation de guérir !) qu’une ordonnance royale en a fait planter le long des routes à l’usage des hôpitaux.

Naguère, on tirait de son aubier une fibre textile (la tille), pouvant servir de lien, utilisée surtout en Allemagne et en Russie, après rouissage, pour la confection des cordages.

C’est au XVIIe siècle qu’il acquiert son statut d’arbre d’apparat que l’on plante alors le long des avenues où taillés ; il prend la forme d’une tour !

Inconvénient : il rejette du pied et donne des drageons disgracieux.

Pline mentionne les heureux effets du vinaigre d’écorce sur les vices de la peau ;

Sainte Hildegarde conjurait les pestilences au moyen d’un anneau décoré d’une pierre verte sous laquelle se trouvait une parcelle de tilleul entourée d’une toile d’araignée.

La République a fait planter des milliers de tilleuls en « arbre de la liberté » au cœur des villages.

Avant de rendre justice sous cet arbre, les chefs gitans prenaient un bain de tilleul. Arbre sacré dédié à Vénus, le tilleul représente la féminité et symbolise l’amour.

Zeus, reçu dans la pauvre cabane de Philémon et Baucis, leur proposa d’exaucer leur vœu : ils firent celui de n’être jamais séparés. Lorsqu’ils furent âgés, Baucis, la bien vieille et bien aimée femme de Philémon, fut transformée en tilleul, arbre en forme de cœur quand il est isolé et dont les feuilles sont en forme de cœur ! Philémon devint un chêne de l’autre côté de la route.

Siegfried, quant à lui, rendu invulnérable en se baignant dans le sang du dragon qu’il venait de mettre à mort, garda entre les omoplates une place une place vulnérable là où une feuille de tilleul était restée collée : elle permettra la mort du héros.