| Le gui des feuillus (Viscum album) | |
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| | | | Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae) | Super-ordre : rosidés (Rosidae) | Ordre : santales (Santales) | Famille : loranthacées (Loranthaceae), viscacées (Viscaceae) | Sous-famille : | Genre : guis (Viscum) | Sous-genre : | Espèce : Viscum album [Linné] | Variété : | Nom commun : gui des feuillus | Nom populaire : gui blanc, glu, vert de pommier, bois de la sainte croix, verquet, blondeau, bouchon, vert de pommier |
| | | | Laubholz-Mistel, Mistel | | misteltoe, mistletoe | | | | | | | | uhel-varr | | | | | | | | viscu, vischju, biondulella, soprafrasca | | | | mistelten | | uile-ice, druidh-lus, sùgh-dharaich | | muérdago | | | | | | | | gui des feuillus | | | | | | | | | | | | bijela imela, fehér fagyöngy | | | | | | vischio comune | | | | | | mëspel | | | | | | | | misteltein | | | | maretak | | jemioła pospolita | | | | | | | | | | | | | | mistel | | jmelí listnáčové | | | | Viscum album |
| Étymologie latine | Viscum album (du mot latin viscus, glu). Album : latin albus, a, um, blanc. |
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| | Généralités | Le gui est une curieuse plante, sans racines, qui s’implante sur les branches des arbres où ses rameaux forment une masse globuleuse. Plante en forme de boule de 20 à 50 cm de hauteur, il est très rameux et peut former des touffes qui mesurent jusqu’à un mètre de diamètre. La tige est arrondie, articulée, divisée régulièrement en deux, jusqu’au sommet (les rameaux se divisent en fourches successives s’étendant dans tous les sens). Les rameaux et les feuilles restent verts durant toute l’année, car les nouvelles feuilles vivent une année et demi. Les feuilles sont opposées, allongées, rétrécies graduellement vers la base, épaisses, coriaces, d’un vert jaunâtre, à 5 ou 6 nervures parallèles. Les fleurs sont très petites, jaunâtre, à 4 lobes. Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont séparées sur le même pied, et réunies en petits groupes au sommet des rameaux et à l’aisselle des feuilles. La floraison à lieu de mars à mai. Les fruits sont des baies globuleuses de la taille d’un petit pois, blanches, translucides, à pulpe visqueuse. | |
| Catégorie de plante | | Sous-arbrisseau semi-parasite. |
| Port de la plante |
| Hauteur de la plante | De 40 à 100 cm. |
| Remarques | Le gui est le seul représentant de la famille des Loranthacées dans nos régions, alors que plus d’un millier d’espèces de cette famille existent dans les régions tropicales. |
| Espèces semblables |
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| | Description de la tige | Ramification faussement dichotomique car parfois plusieurs rameaux partent d’un même point. Les rameaux sont verts, ronds, cassants et glabres. |
| Couleur de la tige |
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| | | | | | Description des fruits | Les fruits toxiques sont des baies blanches opalines, gélatineuses, visqueuses, sphériques, d’environ 1 cm de diamètre. Elles contiennent chacune une grosse graine, plate et verte, qui baigne dans une substance gluante : la viscine. Celle-ci a longtemps servi à la fabrication de la glu. Les baies arrivent à maturité dès l’automne de l’année de la floraison, mais ne tombent qu’au début de la troisième année lorsqu’elles ne sont pas consommées par les oiseaux. Les oiseaux sont très friands des baies, un proverbe latin dit même que la grive sème la glu qui permet de la capturer. Cela est d’autant plus vrai que l’on s’est servi pendant longtemps de la glu pour capturer de petits oiseaux. | |
| Couleurs des fruits |
| Graines | Lorsque la baie gluante (en réalité ce n’est pas une véritable baie, puisque plusieurs autres organes font partie du fruit) s’attache à une branche hôte, elle allonge son hypocotyle. Ensuite, une structure en forme de disque, l’« haustorium » primaire, se développe, ce qui permet à la plante de pénétrer le tissu hôte. Après s’être établies dans le tissu hôte, les parties externes de la graine meurent. Cela peut prendre des années avant qu’une pousse de gui réapparaisse sur la branche hôte. |
| Fructification | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Fructification | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | Pérennité | | Plante vivace dioïque. |
| Plantation |
| Multiplication | |
| Entretien | |
| Croissance | Le gui pousse très lentement : chaque année se rajoutent au bout de chaque rameau 2 rameaux supplémentaires voire 3 s’il y avait trois feuilles à l’extrémité. On peut donc compter facilement son âge au nombre de brins qui se succèdent du pied aux feuilles. |
| Récolte |
| | Longévité |
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| | Milieux | | Plante épiphyte. Cette espèce se rencontre uniquement sur les arbres qu’elle parasite (près de 120 espèces), en particulier, sur peuplier, pommier, aubépine, pin, sapin, rarement sur le chêne. La plante se fixe aux branches à l’aide de racines-suçoirs, très profondément enfoncées dans le bois des branches de l’hôte, qui prélèvent la sève minérale composée d’eau et de sels minéraux dissous. Il vit sur les arbres dont il suce la sève en plantant un suçoir à travers l’écorce jusqu’au cambium mais, il ne tue pas son hôte. Le gui produit ses propres matériaux carbonés grâce à la photosynthèse. En raison de son caractère hémiparasite, le gui est rarement préjudiciables pour la vie de son hôte, même s’il peut provoquer des dommages divers. Le gui est particulièrement fréquent sur les peupliers, les pommiers et le robinier faux-acacia, plus rare sur les ormes et les chênes. Le gui provoque des tares dans le bois de ses hôtes : on parle de « bois guité ». Il pousse généralement sur le dessus des branches mais on le trouve parfois à l’envers ou sur le coté d’une branche. | |
| Sols |
| | Altitudes | | Jusqu’à 1 300 m. |
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| | Auvergne | |
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| | Utilisations médicinales | | - Les parties vertes sont hypotensives (plus ou moins forte suivant qu’il s’agit du gui du poirier, du pommier ou du sorbier … ), vaso-dilatatrices, antispasmodiques, diurétiques, et antitumorales.
- Aurait été utilisées à ce titre contre l’épilepsie depuis l’antiquité et dans l’asthme convulsif.
- En usage externe, les baies et les feuilles ont été employées en cataplasme contre les douleurs de goutte ; le gui d’aubépine aurait été utilisé en bains contre les engelures.
- Des cataplasme chauds de feuilles et de baies bouillies dans l’eau ou du lait calment la goutte et les rhumatismes.
- Traitement de l’hypertension : les feuilles de gui contiennent des polyphénols qui abaissent la tension artérielle en dilatant les vaisseaux.
- Vin de gui : faire macérer 40 g de feuilles fraîches par litre de vin blanc pendant 6 jours. Boire 2 verres par jour de ce vin amer, il agira sur l’hypertension, l’athérosclérose et les troubles de la ménopause.
- Contre la toux prendre une cuillerée à café de poudre de feuilles dans un peu d’eau sucrée au miel 2 fois par jour.
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| Utilisations économiques | | Les fleurs constituent une ressource pour les abeilles, au premier printemps. Les fruits servaient à fabriquer la glu. On tire de l’écorce du gui, par macération, la glu. |
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| Il renferme des saponines et des alcaloïdes (dont la viscotoxine), ainsi que de la choline et de l’acétylcholine, non toxique. ToxicitéLes baies blanches du gui provoquent des troubles digestifs et cardio-vasculaires, occasionnellement mortels. Une dizaine de fruits se montrent déjà dangereux. Par contre, les parties vertes de la plante sont peu toxiques. Les baies du gui du peuplier sont les plus toxiques. Elles provoquent une soif intense, des vomissements, des diarrhées sanglantes. SymptômesModification de la tension artérielle et du rythme cardiaque, puis perte de sensibilité, et à très forte dose, commencement de paralysie. |
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| | Littérature | La cueillette du gui chez les Gaulois | Non est omittenda in hac re et Galliarum admiratio. Nihil habent druidae – ita suos appellant magos – uisco et arbore in qua gignatur, si modo sit robur, sacratius. Jam per se roborum eligunt lucos nec ulla sacra sine earum fronde conficiunt, … Enimvero quidquid adgnascatur illis e caelo missum putant signumque esse electae ab ipso deo arboris. Est autem id rarum admodum et, repertum, magna religione petitur … « Omnia sanantem »appellant suo vocabulo. Sacrificio epulisque rite sub arbore comparatis, duos admovent candidi coloris tauros quorum cornua tum primum vinciantur. Sacerdos candida veste cultus arborem scandit, falce aurea demetit ; candido id excipitur sago. Tum deinde victimas immolant, precantes suum donum deus prosperum faciat iis quibus dederit. Fecunditatem eo poto dari cuicumque animalium sterili arbitrantur, contra venena esse omnia remedio. Gaius Plinius Secundus, Naturalis Historia, 16, 249-251 | Il ne faut pas non plus, à ce propos, passer sous silence l’admiration des Gaulois pour cette plante. Les druides – ainsi ils appellent leurs mages – n’ont rien de plus sacré que le gui et l’arbre sur lequel il pousse, pourvu que ce soit un rouvre. Ils choisissent déjà les rouvres par eux-mêmes pour les bois sacrés et n’accomplissent aucune cérémonie religieuse sans leur feuillage, … c’est un fait qu’ils considèrent tout ce qui pousse sur ces arbres comme un cadeau envoyé du ciel et le signe du choix de l’arbre par le dieu lui-même. Or le gui de rouvre est très rare et, quand on l’a trouvé, on le cueille en grande pompe religieuse … Avec leur dénomination, ils appellent la plante « celle qui guérit tout ». Ils préparent selon les rites au pied de l’arbre un sacrifice et un festin et amènent deux taureaux de couleur blanche dont les cornes sont liées alors pour la première fois. Un prêtre, vêtu de blanc, monte dans l’arbre et coupe avec une serpe d’or le gui qu’on reçoit sur un drap blanc. Puis après cela, ils immolent les victimes en priant le dieu de rendre son cadeau propice à ceux auxquels il l’a donné. Ils pensent que le gui, pris en boisson, donne la fécondité à n’importe quel être stérile, qu’il est un remède contre tous les poisons. Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, 16, 249-251 |
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