 | La ville de Chora Sfakion, le plateau d’Askyfou, les gorges d’Imbros et le dème des Sfakia en Crète |  |
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| | Le dème des Sfakia (Δήμος Σφακίων) occupe le coin sud-est de la province de La Canée ; le dème occupe le même territoire que l’ancienne éparchie des Sfakia (επαρχία Σφακίων). La contrée des Sfakia est essentiellement montagnarde, occupant la partie centrale du massif des Montagnes Blanches (Λευκά Όρη), y compris le mont Pachnès (Πάχνες) qui culmine à 2 454 m, soit seulement 2 m de moins que le mont Ida, le plus haut sommet de Crète. La contrée des Sfakia s'étend aussi sur les versants sud des Monts-Blancs, jusqu’aux côtes escarpées et dentelées de la mer de Libye. Ces versants arides sont divisés par de profondes et étroites gorges qui débouchent, pour la plupart, directement sur la côte, en bord de plage ; ce relief caractéristique serait à l’origine du nom de la contrée.
Le toponyme Sfakia, ou Sphakia (Τα Σφακιά), signifierait, en dialecte crétois, « les Gorges » ; le moine florentin Cristoforo Buondelmonti, qui a voyagé dans la contrée au début du XVe siècle, rattache ce nom à une ville antique nommée « Sphichium », du grec ancien « σφίγγω », « serrer », en référence aux gorges étroites de la région. Les habitants des Sfakia se nomment Sfakiotes (Σφακιανός, au pluriel Σφακιανοί). Sur le plan administratif, le dème des Sfakia ne compte qu’un seul canton qui comprend neuf communautés locales ; d’ouest en est : Agia Rouméli (Αγία Ρουμέλη) et les fameuses gorges de Samaria ; Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης), qui comprend aussi le village et les gorges d’Aradaina (Αράδαινα) ; Anopoli (Ανώπολη), qui comprend aussi le port de Loutro (Λουτρό), port qui n’est pas accessible par la route ; Chora Sfakion (Χώρα Σφακίων), qui comprend aussi le village de Komitadès (Κομιτάδες) ; la communauté d’Askyfou, qui comprend les villages de Karès (Καρές) et d’Ammoudari (Αμμουδάρι) ; Imbros (Ίμπρος), avec les célèbres gorges d’Imbros ; Asfendos (Άσφενδος), qui comprend aussi le village d’Agios Nektarios (Άγιος Νεκτάριος) ; Patsianos (Πατσιανός), qui comprend aussi le village et les gorges de Kallikratis (Καλλικράτης), et le célèbre château de Frangokastello (Φραγκοκάστελλο) ; la communauté de Skaloti (Σκαλωτή).
Le dème des Sfakia a une superficie d’environ 468 km² et une population d’environ 2 000 habitants ; son chef-lieu est le village portuaire de Chora Sfakion.
Les sections 11, 12, 13, 14, 15 et 26 du chemin de randonnée européen E4 permettent de parcourir toute la côte des Sfakia, depuis Agia Rouméli jusqu’à Skaloti, via Loutro, Chora Sfakion et Frangokastello. |
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| Sur la route de Vryssès à Chora Sfakion | | De nos jours on peut facilement accéder aux Sfakia et à Chora Sfakion depuis le côte nord de l’île ; que l’on vienne de La Canée ou de Réthymnon par la route nationale 90, on peut bifurquer vers la route provinciale 54 reliant Vryssès à Chora Sfakion (Επαρχιακη Οδός Βρυσών – Χώρα Σφακίων) ; à environ 2 km au sud-est de Vryssès se trouve un échangeur routier avec une bretelle de sortie vers la route provinciale 54 ; si l’on voyage par l’ancienne route nationale 90, une bifurcation se trouve dans le même secteur. La route provinciale 54 est une bonne route qui se dirige presque plein sud, mais avec de nombreux virages, vers Chora Sfakion qui est, à peu près, à la même longitude que Vryssès, mais de l’autre côté des Montagnes Blanches ; le trajet depuis Vryssès est long de 37 km, soit environ 50 min de conduite, et environ 73 km depuis La Canée, soit 1 h 30 min de conduite. La route provinciale traverse d’abord la plaine de l’Apokoronas, à une cinquantaine de mètres d’altitude, puis elle escalade le versant nord du massif des Montagnes Blanches, jusqu’au plateau de Krapi (οροπέδιο της Κράπης). Après le plateau de Krapi, la route contourne, par l’est, un long promontoire qui marque la bordure entre le dème de l’Apokoronas et le dème des Sfakia, à 580 m d’altitude. La route provinciale continue de monter jusqu’à un col, situé au lieu-dit Xylodéma (Ξυλόδεμα), un des deux points culminants de la route, à environ 800 m d’altitude, qui offre une magnifique vue sur le plateau d’Askyfou, qui se trouve en contrebas, à environ 730 m d’altitude.
Après le plateau d’Askyfou la route provinciale remonte jusqu’au second point culminant de l’itinéraire, à environ 820 m d’altitude ; depuis ce col, la route provinciale 55 part sur la gauche en direction d’Asfendos (Άσφενδος) et de Kallikratis (Καλλικράτης). La route provinciale 54 continue tout droit et commence une descente progressive vers la côte sud ; la route atteint le village d’Imbros puis longe, en surplomb, la rive droite des gorges d’Imbros dont les pentes sont couvertes de conifères ; 3 km après le village d’Impros, la route passe sous deux tunnels ; l’ancienne route a été préservée et constitue deux belvédères qui offrent de belles vues sur les gorges d’Imbros, près de 130 m plus bas, sur la mer de Lybie, sur l’île de Gavdos et sur la côte sud, avec la plaine de Frangokastello à gauche, et des côtes plus escarpées et arides à droite. Une descente vertigineuse débute ensuite par une série de virages en épingles à cheveux, de près de 500 m de dénivelé, jusqu’à la sortie des gorges d’Imbros, près de Komitadès (Κομιτάδες). Chora Sfakion reste hors de vue jusqu’à ce qu’on y soit presque arrivé, dans l’un des derniers virages ; la route provinciale s’oriente alors vers l’ouest en direction de Chora Sfakion, au milieu d’un paysage aride.
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| Le plateau d’Askyfou (οροπέδιο Ασκύφου / oropédio Askýfou) | Le plateau d’Askyfou est un plateau situé entre la partie centrale des Montagnes Blanches (Λευκά Όρη), constituée de calcaire en plaques, et la partie orientale, constituée de phyllites-quartzites ; le plateau se trouve à la bordure entre ces deux nappes géologiques. Cette situation a fait du plateau d’Askyfou, tout au long de l’histoire crétoise, un point de passage stratégique, au point que ce plateau a parfois été comparé aux Thermopyles (Θερμοπύλες) ; plusieurs batailles s’y sont déroulées.En août 1821 le plateau d’Askyfou fut le théâtre d’une sanglante bataille entre les Sfakiotes et les Turcs ; les Turcs furent vaincus et firent retraite en désordre vers le vallon de Katrès (λαγκάδι του Κάτρε), sur le versant nord-est des Montagnes Blanches, où les rebelles leur barrèrent la route et les massacrèrent, laissant leurs corps pourrir ; cependant, en mars 1823, l’armée égyptienne du bey Hussein détruisit les villages du plateau. Pendant le soulèvement crétois de 1866, une bataille eut lieu sur le plateau d’Askyfou, en juin 1867, entre les Sfakiotes et le pacha Mehmet ; les Sfakiotes furent contraints d’abandonner le plateau. Après le soulèvement, les Turcs construisirent une tour de défense sur une colline du plateau d’Askyfou ; cette tour avait un contact visuel avec une autre tour située près du plateau de Krapi et avec une tour située près de Sfakia, permettant de communiquer depuis l’Apokoronas jusqu’à la côte sud des Sfakia. Le plateau d’Askyfou joua aussi un grand rôle après la « Bataille de Crète » au début du mois de juin 1941, quand des dizaines de milliers de soldats de l’Empire britannique transitèrent par le plateau et par les gorges d’Imbros pour rejoindre le port de Chora Sfakion, d’où ils embarquèrent sur des navires de guerre britanniques à destination de l’Afrique du Nord. Le toponyme « Ασκύφου » proviendrait du mot grec ancien « σκύφος » qui désignait une antique coupe à boire à deux anses, une sorte de bol, le skyphos, qui évoque la topographie du site d’Askyfou. Le mot « ασκύφου » présente la physionomie du génitif du mot « ασκύφος » ; le plateau est parfois nommé « plateau d’Askyfos » ou « plateau d’Askifos ». Le plateau d’Askyfou se présente, de fait, comme une cuvette, ou un bol, surplombé par de hautes montagnes : à l’ouest, le mont Kastro (Κάστρο) (2 218 m) ; à l’est, le mont Trypali (Τρυπάλι) (1 493 m) ; au sud-est, le mont Angathès (Αγκαθές) (1 511 m) ; au sud, le mont Méga Oros (Μέγα Όρος) (1 181 m). Le plateau est situé à une altitude allant de 675 m à 730 m. Les eaux qui ruissellent des montagnes vers le plateau s’écoulent par un ponor situé à l’extrémité nord du plateau, le Chonos (Χώνος), c’est-à-dire « le Cône » ou « l’Entonnoir » ; Askyfou détient le record européen des précipitations mensuelles les plus élevées dans une zone résidentielle : 1 225 mm ont été enregistrés en février 2019. Dans le nord-est du plateau se dresse une colline qui culmine à 788 m d’altitude ; cette colline présente la forme conique d’un volcan, mais ce n’est pas un volcan ; à son sommet se dresse une tour datant de l’époque ottomane.
Le plateau d’Askyfou a une superficie d’environ 360 ha de terres fertiles où sont cultivés la vigne, la pomme de terre et des arbres fruitiers, comme le noyer, et où est pratiqué l’élevage. La population du plateau ne dépasse pas 400 habitants qui résident dans quatre villages : Ammoudari (Αμμουδάρι), Goni (Γωνί), Karès (Καρές) et Pétrès (Πετρές). Le plateau d’Askyfou se trouve à environ 51 km du chef-lieu de la province, La Canée, par la route provinciale 54 ; le premier village traversé par la route est Karès, suivi d’Ammoudari, le chef-lieu de la communauté locale du plateau, et de Pétrès ; à l’est de Pétrès, à l’écart de la route provinciale, se trouve le hameau de Goni.
| Le plateau d’Askyfou est traversé par le chemin de randonnée européen E4. La section 21 du chemin E4, venant du plateau d’Omalos, à l’ouest, débute au refuge « Christos Chouliopoulos » (Xρήστος Xουλιόπουλος), près de Katsovéli (Kατσιβέλι), au pied du mont Anthropolithos (Ανθρωπολίθος) (2 096 m) ; le chemin passe par un col, entre le mont Agio Pneuma (2 254 m), au sommet duquel se dresse la chapelle du Saint-Esprit (Άγιο Πνεύμα), et le mont Grias Soros (Γριάς Σωρός) (2 331 m).Le chemin E4 passe ensuite par le lieu-dit Fanari (Φανάρι), au nord du mont Kastro (Κάστρο) (2 218 m), puis descend, par une forte pente, vers le plateau de Niatos (οροπέδιο Νιάτος), à 1 250 m d’altitude. On rejoint ensuite le petit plateau de Tavri (οροπέδιο της Ταύρης), qui est situé 300 m au-dessus du plateau d’Askyfou ; au sud du plateau de Tavri se trouve le refuge du club d’alpinisme de La Canée, le « Refuge de Tavri » (Καταφύγιο Ταύρης). Le chemin E4 continue de descendre, en direction de l’est, jusqu’au plateau d’Askyfou, où il traverse Ammoudari et Pétrès. Le trajet de Katsovéli à Askyfou a une longueur d’environ 17 km et prend environ 9 h de marche ; il est plus difficile dans le sens inverse, de l’est vers l’ouest, passant de 730 m à 2 100 m d’altitude. La section suivante du chemin, la section 22, se dirige ensuite au sud, vers les gorges d’Imbros qu’il suit jusqu’à Komitadès.
Un peu avant Imbros, à Chalara (Χάλαρα), une autre branche du chemin E4, la section 24, part vers l’est en direction d’Asfendos, de Kallikratis et d’Asi Gonia.
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| Le village de Karès (Καρές / Karés) | | Le village de Karès est le village situé le plus au nord du plateau d’Askyfou ; en venant du nord, depuis Vryssès, par la route provinciale 54, on atteint un col au lieu-dit Xylodéma (Ξυλόδεμα), à environ 800 m d’altitude, d’où l’on a la meilleure vue sur le plateau d’Askyfou. Peu après ce col on peut bifurquer à gauche sur une petite route secondaire qui descend en lacets vers le village de Karès, situé à environ 700 m d’altitude. Aller au village de Karès avec Google Maps (35.296560, 24.185906). Dans le sud du village de Karès se trouve un petit musée privé, dénommé « Musée de la guerre » (Πολεμικό Μουσείο / Polemikó Mouseío) ; ce musée est annoncé par une multitude de panneaux de direction sur la route provinciale et on ne peut pas le manquer.
Ce musée présente un amoncellement de matériels militaires de toutes sortes, datant principalement de la Seconde Guerre mondiale, collectés par la famille de Georges Chatzidakis (Γεώργιος Χατζιδάκις) ; on peut regretter le manque d’informations concernant les quelque 2 000 objets exposés.
Horaires de visite : du lundi au samedi, de 9 h à 21 h. Site sur la Toile : www.warmuseumaskifou.com Prix d’entrée : 5 €. À quelques centaines de mètres au sud-est du village de Karès se trouve une colline escarpée et presque conique ; au sommet de cette colline les Turcs construisirent une tour de défense après le soulèvement crétois de 1866. Cette tour (kule) était aussi un relai de communication visuelle entre la côte nord et la côte sud de l’île, via des tours situées au nord, à Embrosnéros (Εμπρόσνερος) et à Xylodema (Ξυλόδεμα), et au sud, à Imbros et au sommet du mont Kéfala (Κεφάλα) (1 184 m). Un peu plus au sud de Karès se trouve une autre colline sur laquelle est construit le village de Goni. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) |
| Le village d’Ammoudari (Αμμουδάρι / Ammoudári) | | Le village d’Ammoudari est le chef-lieu de la communauté locale de l’Askyfou (Κοινότητα Ασκύφου) qui comprend l’ensemble des localités du plateau d’Askyfou, avec une population totale qui ne dépasse pas 400 habitants. Le nom officiel du village est Ammoudarion (Αμμουδάριον), mais il est souvent nommé du nom du plateau, Askyfou ou Askifou. À environ 750 m au sud d’Ammoudari se trouve le village de Pétrès, dont le toponyme, très commun, signifie « les Pierres » (πετρές, pluriel de πέτρα) ; un autre village nommé Pétrès se trouve dans la province de La Canée, près de Kolymvari. |
| Le village d’Imbros (Ίμπρος / Ímpros) | Le village d’Imbros se trouve sur le route provinciale 54 de Vryssès à Chora Sfakion, à environ 5 km au sud du village d’Ammoudari sur le plateau d’Askyfou, mais à une altitude un peu plus élevée, 780 m. Imbros se trouve sur un petit plateau fertile, de moins de 35 ha de superficie, où les habitants cultivent la vigne et les plantes fourragères, et élèvent des moutons et des chèvres, produisant du fromage, du vin, de la tsikoudia (τσικουδιά), c’est-à-dire du marc de raisin, du miel et des noix. À partir de la pointe sud du plateau d’Imbros débutent les gorges d’Imbros où s’écoulent les eaux pluviales et les eaux de fonte des neiges du plateau et des montagnes environnantes. L’activité touristique suscitée par les gorges d’Imbros apporte, à présent, des revenus supplémentaires à la localité, avec une demi-douzaine de tavernes ou d’hébergements où les randonneurs peuvent se ravitailler.
La localité d’Imbros compte un peu plus d’une cinquantaine d’habitants ; Imbros est le chef-lieu d’une communauté locale (Κοινότητα Ίμπρου) qui comprend aussi le village de Vraskas (Βρασκάς). Selon une tradition locale le toponyme « Imbros » proviendrait de deux frères originaires de l’île d’Imbros, située au sud de la province de Thrace et de l’île de Samothrace, condamnés à mort par les Turcs, puis graciés par le sultan ottoman et condamnés à l’exil, vers l’an 1479, peu de temps après la prise de Constantinople par les Ottomans ; ces deux frères se seraient installés en Crète et auraient fondé le village d’Imbros en lui donnant le nom de leur île d’origine. De nos jours, l’ile grecque d’Imbros (Ίμβρος, İmroz) fait toujours partie de la Turquie, mais a été renommée, en 1926, par les Turcs Gökçeada (Γκιοκτσέαντα). Le village d’Imbros était nommé Imvros (Ίμβρος) avant 1940 ; son nom officiel est, à présent, « Ίμπρος », dont la translittération en caractères latins est normalement « Impros ». Le village est parfois nommé Nimbros (Νίμπρος), peut-être par une réminiscence de son nom à l’époque vénitienne, Nembros. |
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| La ville de Chora Sfakion (Χώρα Σφακίων / Chóra Sfakíon) | Chora Sfakion est une petite ville portuaire de la côte sud de la Crète, dans la province de La Canée. Chora Sfakion se trouve à environ 70 km au sud-sud-est de la ville de La Canée, le chef-lieu de la province, par la route nationale 90, puis, à partir de Vryssès (Βρύσες), par la route provinciale 54, soit environ 1 h 30 min de conduite. Chora Sfakion se trouve à la même distance, 70 km, à l’ouest-sud-ouest du chef-lieu de la province de Réthymnon, la ville de Réthymnon. Plusieurs autocars relient quotidiennement La Canée et Chora Sfakion ; horaires sur le site de la compagnie KTEL La Canée-Réthymnon. Vers l’est, une bonne route conduit à Frangokastello, à Rodakino, à Sellia et au port de Plakias, à 40 km de Chora Sfakion. Vers l’ouest il existe une petite route sinueuse, éloignée de la côte, qui conduit à Anopolis, à Aradaina et à Agios Ioannis. Le village de Chora Sfakion se trouve dans une région particulièrement inaccessible et accidentée, entourée par les pentes escarpées des Montagnes Blanches, qui plongent dans la mer de Libye, et les nombreuses gorges qui les sillonnent ; le village est à la sortie des gorges dénommées gorges de Sfakia, ou « gorges sfakiennes » (Σφακιανό φαράγγι) ; ces gorges sont situées à environ 2,5 km à l’ouest des célèbres gorges d’Imbros. Jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, les gorges d’Imbros étaient la seule voie d’accès à Chora Sfakion ; plus tard, une route à revêtement a été construite entre les « gorges imbriotiques » (Ιμβριώτικο φάραγγι) et les gorges d’Imbros, permettant l’accès en voiture automobile depuis La Canée à Chora Sfakion.
Les ports de Chora Sfakion se trouvent dans deux criques situées au fond de la baie des Sfakia (όρμος Σφακίων) ; entre ces deux criques se trouve un promontoire où se dressait le Castel Sfachia à l’époque vénitienne.
Le toponyme « Chora Sfakion », ou « Chora Sphakion », signifie quelque chose comme « la ville capitale des Sfakia », du mot « χώρα, féminin, au pluriel χώρες » qui désigne un chef-lieu, une ville principale ; la localité est souvent nommée « Sfakia » (Σφακιά), ou même simplement « Chora » (Χώρα), la « Ville », ce qui apparaît, de nos jours, un peu exagéré, tant la localité est devenue un modeste village. Chora Sfakion aurait compté, dans le passé, entre 3 000 et 4 000 habitants, mais ne compte plus, de nos jours, qu’environ 250 habitants permanents, nommés Sfakiotes, qui vivent principalement du tourisme et, un peu, de l’élevage ovin et caprin, de la culture de l’olivier, et de la pêche. Chora Sfakion est le chef-lieu d’un dème, le dème des Sfakia (Δήμος Σφακίων), qui ne comprend qu’un seul canton ; Chora Sfakion est aussi le chef-lieu d’une communauté locale (Κοινότητα Χώρας Σφακίων) qui comprend aussi les villages de Vritomartis (Βριτομάρτις) et de Komitadès (Κομιτάδες). La ville de Chora Sfakion s’est développée dans un espace exigu, au débouché de deux gorges dont les cours d’eau saisonniers traversent la localité avant de se jeter dans les criques du port. Sur le promontoire situé entre ces deux vallons se dressait le Castel di Sfachia, un château vénitien du XIVe siècle, dont il ne reste que de maigres ruines entourées d’une pinède. Les habitations s’étendaient surtout dans la partie orientale où l’on peut voir, de nos jours, les ruines de nombreuses maisons, dont beaucoup furent détruites par les bombardements des Stukas allemands au mois de juin 1941. La légende locale raconte qu’il y aurait eu une centaine d’églises et de chapelles à l’apogée de la prospérité de la ville ; quelques-unes de ces chapelles subsistent le long de la route provinciale.
La route provinciale 54, venant de La Canée, pénètre dans la localité depuis l’est et descend jusqu’à la place principale située à l’arrière du port de pêche, juste au-dessus de l’eau, et près du quai des transbordeurs d’où les randonneurs peuvent rejoindre rapidement leurs autocars. Dans la première crique située le plus à l’ouest, au fond de la baie des Sfakia, se trouve une petite plage de galets, la plage de Vryssi (παραλία Βρύση), c’est-à-dire « la Source », d’à peine 80 m de longueur. Il y a une autre plage dans la seconde crique, la plage de Chora Sfakion à proprement parler (παραλία Χώρας Σφακίων) ; c’est une étroite plage de sable gris, d’environ 80 m de longueur, surplombée par les terrasses des tavernes du front de mer ; les eaux des plages de Chora Sfakion sont plutôt fraîches, à cause de la présence de sources sous-marines d’eau douce froide. C’est dans cette crique que se trouve le petit port de pêche de Chora Sfakion, autrefois nommé Omprosgialos (Ομπρόσγιαλος). Dans la troisième crique se trouve le port de plaisance et d’excursion où l’on peut aussi trouver des places de stationnement ; entre la deuxième et la troisième crique une jetée accueille les transbordeurs.
Sur le promontoire situé entre la première crique et la deuxième se trouve l’hôtel Xénia, qui faisait autrefois partie du groupe d’hôtels de l’État grec ; un escalier permet d’accéder directement à la plage de Vryssi et la terrasse de sa taverne offre une belle vue sur le port. À l’opposé, dans l’est de la localité, se trouve un autre établissement réputé, la boulangerie « Τα Σφακιά » des frères Votzaki (Βοτζάκη) dont les produits sont appréciés dans toute la Crète et jusqu’à Athènes.
Le soir, Chora Sfakion retrouve tout son charme naturel et sa tranquillité, lorsque les randonneurs, de retour des gorges, ont été emmenés par les autocars des agences de tourisme. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | | Pour trouver de meilleures plages il faut aller à 1 km à l’ouest, à vol de corbeau, jusqu’à la plage d’Ilingas (παραλία Ίλιγγας) qui se trouve à l’embouchure des gorges de Kavi (φαράγγι Καβή). Entre la plage de Vryssi et la plage d’Ilingas se trouve une grotte historique qui serait la grotte de Daskalogiannis (Σπηλιά Δασκαλογιάννη), où, vers 1770, le chef rebelle se cachait des Turcs et avait installé un atelier de monnayage pour frapper la monnaie révolutionnaire. Aller à la grotte de Daskalogiannis avec Google Maps (35.202380, 24.129530). Un peu plus loin à l’ouest, à 2,5 km à vol de corbeau, se trouve la meilleure plage de la contrée, la plage de l’Eau douce (παραλία Γλυκά Νερά), près du village de Loutro ; le village de Loutro et la plage de Glyka Néra ne sont accessibles qu’à pied ou par des caïques depuis le port de Chora Sfakion. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) |
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| Sur la route de Chora Sfakion à Rodakino | La route provinciale 31 de Chora Sfakion à Rodakino (Επαρχιακή Οδός Χώρας Σφακίων - Ροδάκινου) dessert la côte sud-est du dème des Sfakia, en longeant le piémont sud du massif montagneux de l’Angathès, ou Agkathès (Αγκαθές), puis du massif du Kryonéritis (Κρυονερίτης). La première localité traversée est Vritomartis (Βριτομάρτις), à moins de 2 km à l’est de Chora Sfakion ; Vritomartis est surtout connue pour son hôtel et sa plage naturistes, plage qui est légalement accessible à tous ; les autres petites plages dans le secteur, au fond de criques isolées, accessibles depuis l’hôtel, sont aussi fréquentées par des naturistes. La route atteint le village de Komitadès (Κομιτάδες), à la sortie des gorges d’Imbros, qui marque la limite orientale de la communauté locale de Chora Sfakion. La route provinciale traverse ensuite la communauté locale d’Imbros, où elle passe à Vraskas (Βρασκάς), à l’est des gorges d’Imbros, puis la communauté locale d’Asfendos (Άσφενδος), où elle traverse le village d’Agios Nektarios (Άγιος Νεκτάριος), à la sortie des gorges d’Asfendos ; la route atteint ensuite la communauté locale de Patsianos, où on peut visiter le château de Frangokastello, et traverse une plaine côtière cultivée jusqu’à la communauté locale de Skaloti (Σκαλωτή).
La section 15 du sentier de randonnée européen E4 suit la route provinciale 31 jusqu’à Frangokastello. Après Argoulès (Αργουλές) la route franchit la bordure avec la province de Réthymnon et devient la route provinciale 4 de la province de Réthymnon, se dirigeant vers Rodakino (Ροδάκινο) puis Sellia (Σελλιά), près de la station balnéaire de Plakias (Πλακιάς). |
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| Les gorges d’Imbros (Φαράγγι της Ίμπρου / Farángi tis Ímbrou) | | Les gorges d’Imbros se trouvent sur la côte sud-ouest de la Crète, dans le coin sud-est de la province de La Canée, à quelques kilomètres du chef-lieu de la région des Sfakia, Chora Sfakion. Ces gorges connaissent une grande popularité touristique en raison de leur facilité d’accès et de visite, et de leur caractère presqu’aussi spectaculaire que les gorges les plus célèbres de Crète, telles que les gorges de Samaria (φαράγγι της Σαμαριάς) ou les gorges d’Agia Irini (φαράγγι της Αγίας Ειρήνης), gorges situées un peu plus à l’ouest. Les gorges d’Imbros doivent leur nom au petit village d’Imbros (Ίμπρος) qui se trouve à leur entrée ; ces gorges sont aussi nommées « gorges imbriotiques » (Ιμπριώτικο φαράγγι), ou « gorges d’Imvros » (φαράγγι της Ίμβρου), de l’ancien nom du village « Ίμβρος », ou encore « gorges de Nimbros » (φαράγγι της Νίμπρου). L’entrée officielle des gorges d’Imbros se trouve à environ 500 m au sud du village d’Imbros, en contrebas d’une taverne qui porte le nom du lieu-dit qui désigne l’entrée des gorges, Porofarago (Ποροφάραγγο), du mot « πόρος », « ouverture, passage », et du mot grec archaïque « φαράγγο », qui désigne un ravin ; cependant il est possible de partir du village lui-même où le sentier débute, en ajoutant 1 km à la longueur de la randonnée. L’entrée des gorges est à environ 57 km de la ville de La Canée, par la route provinciale 54 de Vryssès à Chora Sfakion ; la route provinciale 54 continue en corniche sur la rive droite des gorges, offrant de magnifiques vues sur ces gorges ; des places de stationnement gratuit se trouvent le long de la route.
Aller à l’entrée des gorges d’Imbros avec Google Maps (35.246815, 24.168005). Un escalier, aménagé sur le versant des gorges, descend depuis la route provinciale jusqu’à l’entrée des gorges où se trouve un guichet de péage ; le prix d’entrée, d’environ 3 €, sert à l’entretien du sentier de randonnée qui parcourt les gorges ; un contrôle des tickets peut être fait à la sortie des gorges. L’entrée des gorges est gratuite en dehors de la saison touristique, de novembre à mars, et aussi la nuit … les gorges restent praticables même en hiver, mais la pluie peut rendre la randonnée plus difficile. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | Le sentier muletier des gorges d’Imbros était depuis toujours le principal chemin d’accès pour le transport de marchandises entre le nord de l’île et la côte des Sfakia, notamment pour l’importation de marchandises d’Afrique du nord par le port de Chora Sfakion ; ce n’est qu’après le prolongement de la route provinciale jusqu’à la côte sud que les gorges devinrent purement un lieu de loisirs. Des vestiges du sentier muletier sont encore visibles, de nos jours, à plusieurs endroits.Pendant l’occupation ottomane les gorges d’Imbros furent aussi une voie de retraite pour les rebelles sfakiotes après leurs affrontements avec les troupes turques stationnées dans le nord de l’île. En 1867, dans l’une des grottes qui bordent les gorges, des femmes et leurs enfants s’étaient réfugiés mais furent découverts par les Turcs et furent massacrés. À partir du début du mois de juin 1941, après la fin de la « Bataille de Crète » plusieurs milliers de soldats de l’Empire britannique transitèrent par les gorges d’Imbros pour rejoindre le port de Chora Sfakion d’où ils étaient évacués vers l’Égypte. Beaucoup de ces soldats furent poursuivis et capturés par les troupes allemandes, et furent faits prisonniers de guerre. Un avion allemand s’écrasa dans les gorges d’Imbros ; des parties de son épave sont exposées au « Musée de la Guerre » de l’Askyfou à Karès. | Les gorges d’Imbros sont orientées presqu’exactement du nord au sud ; à la sortie des gorges, le ravin continue jusqu’à la côte, sur environ 1 km, en s’orientant un peu vers l’est. Les gorges ont une longueur d’environ 8 km, avec un dénivelé d’environ 550 m entre le guichet de d’entrée, à 750 m d’altitude, et le guichet de la sortie, à 200 m d’altitude ; le sentier continue dans le ravin, après la sortie des gorges, jusqu’à la route de Chora Skakion à Rodakino, à 150 m d’altitude, là où se trouvent les tavernes.Les gorges d’Imbros sont traversées par la section 23 du chemin de randonnée européen E4, d’Ammoudari à Komitadès. La traversée des gorges d’Imbros prend entre 2 h et 3 h ; le sentier suit le lit du ruisseau saisonnier, sans aucun risque de s’égarer ; cette randonnée ne présente pas de difficultés particulières ; il faut seulement être bien chaussé, pour quelques passages glissants ; le parcours est en grande partie ombragé mais il vaut mieux se munir l’eau car il n’y a pas de source le long du trajet. La végétation est surtout constituée de cyprès de Crète (Cupressus sempervirens horizontalis), au port arrondi et non en fuseau, et de chênes verts (Quercus ilex) ; au printemps on peut observer beaucoup d’orchidées en fleur. Dans la première partie des gorges, nommée Porofarango, les versants des gorges sont escarpés mais pas verticaux, couvertes d’une végétation de plus en plus dense, et le sentier est plutôt large et en pente douce ; au fur et à mesure de la descente, les versants s’élèvent de plus en plus et le sentier devient plus étroit. Plus loin on atteint le lieu-dit Gournia (Γουρνιά) où l’on peut voir au sol des sortes d’auges naturelles qui sont remplies d’eau en hiver ; les « gournès » (γούρνα, au pluriel γούρνες) désignent en Crète des vasques de pierre creusées dans les roches. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | | Après environ 4,5 km de marche, on atteint l’endroit le plus étroit des gorges, nommé Sténada (Στενάδα), de l’adjectif « στενός » qui veut dire « étroit ». La distance entre les deux parois mesure 1,6 m ; les parois rocheuses s’élèvent verticalement jusqu’à 300 m de hauteur. La gorge s’élargit ensuite et atteint le lieu-dit de Mésofarango (Μεσοφάραγγο), c’est-à-dire le milieu des gorges, du mot « μέσο », « milieu ». On trouve à cet endroit une aire de repos et une citerne vénitienne qui permettait d’abreuver les mules ; il y a aussi la cabane du gardien des gorges, qui peut contrôler les tickets. Peu après on arrive à un nouveau rétrécissement, nommé Gremnaria (Γκρεμνάρια) | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | | Après environ 6 km de marche, le sentier parvient à une grande arche naturelle de roche, nommée Xépitira (Ξεπητήρα). Le sentier arrive ensuite près du guichet de sortie où un chemin de terre permet de sortir des gorges, mais il est possible de continuer de suivre les gorges jusqu’à la route provinciale à la sortie orientale de Komitadès. Le ravin d’Imbros continue jusqu’à la côte à travers une nappe géologique différente, constituée de calcaire en plaque. À Komitadès on trouve plusieurs grandes tavernes où les randonneurs peuvent se restaurer ; il y a aussi des taxis qui peuvent reconduire les marcheurs jusqu’à Imbros, à l’entrée des gorges, si l’on y a laissé sa voiture, mais ces taxis ont des prix plutôt élevés. Si l’on veut prendre l’autocar pour retourner à Imbros où à La Canée, il faut encore marcher 1,5 km jusqu’à l’intersection de la route provinciale de Chora Sfakion à Rodakino et de la route provinciale 54 de Chora Sfakion à Vryssès, où se trouve un arrêt d’autocar. | _small.jpg) _small.jpg) |
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| Le village de Komitadès (Κομιτάδες / Komitádes) | Komitadès est un petit village, d’une soixantaine d’habitants permanents, situé à la sortie des gorges d’Imbros. Les habitants vivent un peu de la culture de l’olivier et de l’élevage, mais surtout de l’activité touristique liée aux gorges d’Imbros ; en hiver la population est augmentée d’habitants du village d’Imbros, situé à l’entrée des gorges, mais à 780 m d’altitude, soit près de 600 m plus haut que Komitadès qui se trouve à environ 190 m d’altitude. Le village se trouve à environ 1,2 km de la côte sud où débouche le torrent saisonnier qui traverse les gorges. Depuis le village on a une belle vue vers l’est en direction de la plaine côtière de Frangokastello. Dans le passé le village de Komitadès était un riche village habité par de nombreux marchands qui faisaient du commerce entre le port de Chora Sfakion et le nord de l’île, via le sentier muletier des gorges d’Imbros qui était l’unique voie d’accès avant la construction de la route à revêtement. Les belles maisons de ces marchands sont aujourd’hui en ruines. Le nom du village « Κομιτάδες » ou « Κομητάδες » proviendrait du mot désignant ces marchands : « komistades » (κομηστάδες).
De nos jours le sentier muletier a été remplacé par la route provinciale 54 de Vryssès à Chora Sfakion, route qui aboutit sur la côte sud à environ 1 km au sud-ouest de Komitadès ; Komitadès est à environ 68 km de La Canée par cette route provinciale 54. Komitadès se trouve à environ 4,5 km à l’est de Chora Sfakion par la route provinciale de Chora Sfakion à Rodakino. |
| L’église Saint-Georges (Άγιος Γεώργιος / Ágios Geórgios) | | À environ 200 m au sud-sud-est de Komitadès, se trouve l’église Saint-Georges (Άγιος Γεώργιος) ; on peut accéder à l’église Saint-Georges par un chemin qui part de l’église centrale du village ; ce chemin, d’environ 300 m de longueur et 60 m de dénivelé, est plutôt en mauvais état et nécessite de bonnes chaussures. L’église d’Agios Georgios est une petite église à une seule nef, couverte d’une voûte, qui date du début du XIVe siècle, en 1314 ; cette église aurait été construite et dédié à saint Georges après la victoire des villageois contre des pirates sarrazins qui avaient débarqué sur la plage située en contrebas de cet emplacement ; les villageois avaient invoqué saint Georges pour que le saint leur donnât la victoire. Un pronaos fut ajouté plus tard sur le côté ouest de l’église ; le toit de cette extension est, de nos jours, effondré. Aller à l’église Saint-Georges à Komitades avec Google Maps (35.205529, 24.169130). L’intérieur de l’église est décoré de peintures à fresque réalisées par Ioannis Pagoménos (Ιωάννης Παγωμένος) en 1313 – 1314, selon l’inscription fondatrice ; ce peintre hagiographique a réalisé de nombreuses fresques dans la province de La Canée, notamment à Alikampos, vers 1315, et à Maza, vers 1325. Les donateurs qui ont fondé l’église seraient Emmanuel Skordilis (Εμμανουήλ Σκορδίλης) et Gérasime Fourogiorgis (Γεράσιμος Φουρογιώργης) ; ils sont représentés agenouillés sur une des fresques. Ces fresques, de grande qualité mais plutôt effacées, ont une grande valeur artistique. |
| L’église Notre-Dame Thymiani (Παναγία Θυμιανή / Panagía Thymianí) | À environ 250 m au sud-ouest de l’église Saint-Georges, se trouve l’église Notre-Dame Thymiani (Παναγία Θυμιανή) ; l’église se trouve un peu à l’écart de la route provinciale de Chora Sfakion à Plakias, d’où elle est visible. L’église doit son nom à une icône miraculeuse de la Vierge découverte sous un buisson de thym.Aller à l’église Notre-Dame à Komitades avec Google Maps (35.204059, 24.167060). L’église de la Panagia Thymiani était à l’origine le catholicon d’un monastère fondé au début du XVIe siècle, vers l’an 1500 ; l’église était à l’origine une église à une seule nef, qui fut incendiée au cours du soulèvement de Daskalogiannis (επανάσταση του Δασκαλογιάννη) en 1770. Une nouvelle église à deux nefs fut édifiée ; la première nef est dédiée à la Nativité de la Vierge Marie (Γέννηση της Παναγίας) ; la seconde nef à la Sainte Trinité (Αγία Τριάδα). L’église de la Vierge de Thymiani est célèbre pour être le lieu où le soulèvement des Sfakiotes contre le joug ottoman fut proclamé, le 29 mai 1821, par la « Chancellerie des Sfakia » (Καγκελλαρία των Σφακίων), en présence de plusieurs centaines de combattants. Pour cette raison le monastère fut surnommé « Sainte-Laure de Crète » (Αγία Λαύρα της Κρήτης), en référence au monastère Sainte-Laure de Kalavryta (Αγία Λαύρα Καλαβρύτων) à Kalavryta (Καλάβρυτα), près de Patras dans le nord-ouest du Péloponnèse, où la guerre de libération de la Grèce fut déclarée le 25 mars 1821. Le monastère sera détruit par les Turcs du pacha Osman le 28 août 1821 ; il sera à nouveau détruit par les Turcs du pacha Omer en 1867 ; en 1905, le monastère devint un métoque du monastère de Prévéli. Une cérémonie y est organisée chaque année pour commémorer le début du soulèvement de 1821.
Sur la façade de l’église sont apposées deux plaques commémoratives :
« ΠΑΝΔΗΜΩ, ΜΝΗΜΗ, ΤΩΝ ΠΡΟΚΡΙΤΩΝ ΤΗΣ ΚΑΓΚΕΛΛΑΡΙΑΣ ΣΦΑΚΙΩΝ – 1821 – ΓΕΩΡΓΙΟΥ ΠΡΩΤΟΠΑΠΑ ΣΦΑΚΙΩΝ ΑΝΔΡΕΑ ΚΡΙΑΡΑ, Χ ΙΩ. ΠΩΛΙΟΥΔΑΚΗ, ΓΕΩΡΓΙΟΥ ΚΟΥΛΕΤΟΥ, ΝΙΚ. ΑΝΔΡΟΥΛΑΚΑΚΗ, Χ ΣΤΡΑΤΗ ΒΟΥΡΔΟΥΜΠΑ, ΙΩΣ. ΠΑΠΑΔΑΚΗ, ΑΝΑΓΝΩΣΤΗ ΨΑΡΟΥΔΑΚΗ, ΚΑΙ ΤΩΝ ΣΥΝ ΑΥΤΟΙΣ ΕΝΤΑΥΘΑ ΣΥΝΕΛΘΟΝΤΩΝ ΠΡΟΜΑΧΩΝ ΤΗΣ ΕΛΕΥΘΕΡΙΑΣ ». « Tout le peuple, à la mémoire des présidents de la Chancellerie des Sfakia – 1821 – Georgios Protopape des Sfakia, Andreas Kriaras, Ioannis Polioudakis, Georgios Kouletos, Nikos Androulakakis, Stratis Vourdoumbas, Iosif Papadakis, Anagnostis Psaroudakis et les combattants de la liberté qui les ont rencontrés à cet endroit. » « ΕΝ ΤΗ. ΙΕΡΑ, ΜΟΝΗ ΤΗΣ ΥΠΕΡΑΓΙΑΣ ΘΕΤΟΚΟΥ ΘΥΜΙΑΝΗΣ, ΠΡΟΣΚΛΗΣΕΙ ΤΗΣ ΚΑΓΚΕΛΛΑΡΙΑΣ ΣΦΑΚΙΩΝ, ΣΥΝΗΛΘΕ ΤΗΝ 29 ΜΑΪΟΥ 1821 Η ΕΠΑΝΑΣΤΑΤΙΚΗ ΣΥΝΕΛΕΥΣΙΣ ΤΩΝ ΚΡΗΤΩΝ ΨΗΦΙΣΑΣΑ ΤΗΝ ΕΠΑΝΑΣΤΑΣΙΝ ΤΗΣ ΚΡΗΤΗΣ ΚΑΤΑ ΤΗΣ ΟΘΩΜΑΝΙΚΗΣ ΔΕΣΠΟΤΕΙΑΣ ΚΑΘ ΗΝ ΕΞΕΛΕΓΗΣΑΝ ΟΙ ΠΡΩΤΟΙ ΑΡΧΗΓΟΙ ΤΩΝ ΟΠΛΩΝ : ΡΟΥΣΟΣ ΒΟΥΡΔΟΥΜΠΑΣ, Γ. ΠΩΛΟΓΕΩΡΓΑΚΗΣ, Γ. ΛΑΣΚΑΛΑΚΙΣ, Α. ΜΑΝΟΥΣΕΛΗΣ, Α. ΠΡΩΤΟΠΑΠΑΔΑΚΗΣ, Α. ΠΑΝΑΓΙΩΤΑΚΗΣ, Γ. ΔΕΛΗΓΙΑΝΝΑΚΗΣ, ΚΩΣΤΟΠΩΛΟΣ, ΒΑΡΔΟΥΛΟΜΑΝΟΥΣΟΣ, Α. ΦΑΣΟΥΛΗΣ » « Au saint monastère Notre-Dame de Thymiani, à l’invitation de la Chancellerie des Sfakia, s’est réunie le 29 mai 1821 l’Assemblée révolutionnaire de Crète qui a voté le soulèvement de la Crète contre le despotisme ottoman et a élu les premiers chefs militaires : Rousos Bourdoumpas, G. Pologeorgakis, G. Laskalakis, A. Panagiotakis, Georgios Deligiannakis, Kostopolos, Vardoulomanousos, A. Fasoulis. » |
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| Le village de Saint-Nectaire (Άγιος Νεκτάριος / Ágios Nektários) | Saint-Nectaire est un petit village, d’une cinquantaine d’habitants, situé sur la côte sud-ouest de la Crète, à une altitude d’environ 150 m, à la sortie des gorges d’Asfendos (φαράγγι Ασφένδου) ; les gorges d’Asfendos se trouvent à environ 4,4 km, à vol de corbeau, à l’est des célèbres gorges d’Imbros. Le village d’Agios Nektarios est à environ 10 km à l’est du chef-lieu des Sfakia, Chora Sfakion, et à moins de 5 km à l’ouest du château de Frangokastello, sur la route provinciale de Chora Sfakion à Plakias. Le village d’Agios Nektarios fait partie de la communauté locale d’Asfendos (Κοινότητα Ασφένδου) qui comprend aussi les localités d’Asfendos (Άσφενδος), de Vouvas (Βουβάς) et de Nomikiana (Νομικιανά).
À Saint-Nectaire se trouve aussi un petit jardin botanique privé, installé sur un domaine agricole, où l’on peut voir différentes plantes aromatiques et médicinales. L’entrée est gratuite mais l’on peut acheter, dans la boutique, des savons naturels, des huiles essentielles et des plantes pour infusion. Pas de fromage de Saint-Nectaire … Aller au jardin botanique d’Agios Nektarios avec Google Maps (35.201540, 24.211658). |
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| Histoire | | Bien protégée au nord par le haut massif des Montagnes Blanches et d’étroites gorges, et, au sud, par la mer de Lybie, la région des Sfakia a toujours opposé une farouche résistance aux occupants étrangers de la Crète. La région a longtemps vécu en semi-autonomie, vivant de la culture de l’olivier et de l’élevage, et du commerce avec l’Afrique du Nord. |
| Sous l’Empire byzantin | | Sous l’occupation sarrazine, entre 824 et 961, les Sfakiotes refusèrent de faire leur soumission et s’organisèrent en un état autonome dirigé par un Conseil des Anciens ou Gérontes (γεροντικός), la Géroussia (Γερουσία), une sorte de Sénat. Pendant la campagne de reconquête de la Crète par Nicéphore Phokas (Νικηφόρος Φωκάς), les Sfakiotes lui apportèrent leur aide dans le siège de la capitale des Sarrazins, Chandax (Χάνδαξ), de nos jours Héraklion. Après la victoire des Byzantins, l’empereur Nicéphore Phokas autorisa les Sfakiotes à conserver leur gouvernance locale et leur accorda des exemptions d’impôts ; quand Nicéphore Focas devint empereur, il confirma ces privilèges. Cependant, deux siècles plus tard, vers 1182, l’empereur byzantin Alexis II Comnène (Αλέξιος Βʹ Κομνηνός) aurait divisé la Crète en douze provinces et installé des nobles byzantins comme gouverneurs, les Douze Fils d’archontes (Δώδεκα Αρχοντόπουλα), dans le but de rétablir l’ordre dans l’île. La région des Sfakia fut attribuée à Marinos Skordylis (Μαρίνος Σκορδύλης), un neveu de l’empereur, et les Skordylis devinrent les seigneurs des Sfakia. Le fief des Skordylis s’étendait depuis Koustogérako (Κουστογέρακο), au nord-ouest, jusqu’à Askyfou (Ασκύφου), au nord-est, et, le long de la côte, depuis Agia Rouméli (Αγία Ρουμέλη), au sud-ouest, jusqu’à Frangokastello, au sud-est ; le chef-lieu de la baronnie était Anopoli (Ανώπολη) ; au nord et au nord-est se trouvait le fief des Kallergis. Les descendants des Skordylis jouèrent un rôle considérable, pendant des siècles, dans l’histoire de la province. |
| Sous la domination vénitienne | Après la prise de possession de la Crète par la République de Venise, en 1211, la région des Sfakia disposa d’un statut à part : les Sfakia n’étaient pas dirigées par un recteur (rettore) dépendant directement du duc de Candie (Candia), la capitale vénitienne de l’île, comme les autres provinces crétoises, mais par un simple administrateur, un provéditeur (provveditore). Malgré cette autonomie relative, les Sfakiotes n’en furent pas moins rebelles à la domination vénitienne, participant à la plupart des révoltes crétoises et à quelques autres qui leur étaient propres ; les Sfakiotes étaient considérés par les Vénitiens comme les « Sfachioti popoli bellicosi ». La ville capitale des Sfakiotes demeurait Anopoli avec son port, Porto Lutro ; la localité de la présente Chora Sfakion était nommée Ombrosgialos (Ομπρόσγιαλος) et fut renommée ultérieurement Sfachià ou Sfacchià.Durant les quelque 450 années de la domination vénitienne, les Sfakiotes prirent part à une dizaine de rébellions plus ou moins importantes : en 1212, en 1217, de 1228 à 1236, en 1273, en 1283, en 1319, plusieurs révoltes fiscales de 1332 à 1365, et en 1470. Une des révoltes les plus pittoresques fut la « Révolte de la fille aux cheveux d’or », Chryssomallousa (Χρυσομαλλούσα), en 1319 ; cette révolte fut causée par l’agression d’une jeune fille par l’officier vénitien de la garde d’Ombrosgialos, qui tenta de l’embrasser ; la jeune fille le gifla et l’officier, furieux, lui coupa une tresse de ses cheveux blonds avec son épée. Cet acte fut considéré comme une grande offense par la famille Skordylis (Σκορδύλης), dont faisait partie la jeune fille ; sa famille, pour venger l’offense, attaqua et détruisit la garnison vénitienne, et tua l’officier. Cela eut pour conséquence l’attaque d’une force militaire vénitienne contre les Sfakiotes et l’éclatement de conflits qui durèrent plus d’un an, jusqu’à ce que le seigneur Kallergis (Καλλέργης) intervienne pour faire un compromis. Vers 1370 les Vénitiens décidèrent la construction d’un château, à environ 7 km à l’est de Chora Sfakion, dans le but avoué de protéger la plaine côtière contre les attaques de pirates, mais sans doute aussi pour contrôler la population belliqueuse de la région qui s’opposa à cette construction ; ce château est, de nos jours, connu sous le nom de Frangokastello. Une nouvelle révolte fiscale se produisit cependant en 1470 ; cette révolte, connue sous le nom de « Guerre du poulet » (Ορνιθοπόλεμος), fut causée par un impôt mensuel d’ « un poulet bien nourri » exigé par les Vénitiens de chaque famille de Crétois. Certains villageois commencèrent à donner des œufs aux Vénitiens, affirmant qu’ils pouvaient ainsi les faire éclore et obtenir des poulets ; les Vénitiens se retournèrent immédiatement contre les villageois qui n’avaient pas payé l’impôt requis, en émettant 10 000 condamnations ; les Sfakiotes annulèrent les condamnations et accusèrent l’autorité vénitienne de La Canée de corruption. Les envoyés des Sfakiotes à La Canée furent emprisonnés par les autorités locales, ce qui provoqua le déclenchement d’une rébellion ; cette rébellion prit fin trois ans plus tard lorsque l’autorité vénitienne décida de supprimer l’impôt du poulet dans toute l’île de Crète. Il n’est pas certain que le château des Sfakia existât déjà à cette époque : dans son ouvrage « Descriptio insulae Cretae » (« Description de l’île de Crète »), publié en 1417, le moine et voyageur florentin Cristoforo Buondelmonti, qui avait visité la région vers 1415, écrit que le lieu n’est pas encore fortifié : « Là se voit Sphichium, très ancienne cité, maintenant ruinée et sans murailles. Des paysans habitent une partie de l’espace qu’elle occupait ; à cause de l’aridité de leurs montagnes, ces hommes n’ensemencent pas la terre, ils vivent du produit des planches de cyprès qu’ils façonnent et du laitage que donnent leurs troupeaux de chèvres. Ils sont de grande taille, d’une incroyable agilité dans leurs montagnes et redoutables à la guerre ; ils arrivent jusqu’à l’âge de cent ans sans être atteints par aucune infirmité ; au lieu de vin, ils ne boivent presque jamais que du lait. »
La date de construction du Castel Sfacchià n’est pas connue, même pas approximativement, ce qui confirme le manque de contrôle des Vénitiens sur cette contrée. La première mention écrite du château date du 21 juin 1526. Dans une dépêche datée du 24 juin 1584, le provéditeur général Alvise Grimani indique bien « avoir trouvé là le château de Sfacchià, adapté au site et à la férocité de ce peuple, ainsi qu’à la qualité du fort maritime proche de ce château », une référence au château de Castelfranco. Quelques années plus tard, dans son rapport de 1589, le provéditeur général Giovanni Mocenigo rappelait que Sfachià « ne possède ni forteresse, ni château, ni abri, à l’exception d’une petite roque très ancienne, qui sert d’étroit logement au provéditeur ». Cette petite roque était une tour édifiée au sommet d’un éperon rocheux, d’une vingtaine de mètres d’altitude, située à une centaines de mètres à l’est du port. Cette colline est, de nos jours, nommée Kastéli (Καστέλι) ; elle est de forme conique, abrupte, avec des pentes escarpées et des rochers au sud et à l’ouest, et une pente plus douce et accessible au nord et à l’est.
Vers le début du XVIIe siècle, la roque fut agrandie, avec notamment l’ajout d’un logement pour le provéditeur vénitien de Sfachià. Le Castello di Sfachià était un château de modestes dimensions, avec une seule tour, et ce fut, vraisemblablement, le dernier château édifié par les Vénitiens en Crète, car il avait fallu du temps avant que les Vénitiens ne parviennent à exercer une véritable domination sur les féroces habitants de ces gorges ; la garnison vénitienne ne comptait qu’une quinzaine d’hommes.
Le château des Sfakia (κάστρο των Σφακίων), bâti avec des matériaux de très mauvaise qualité – de petites pierres irrégulières mal assemblées, fut détruit par les Turcs pendant le soulèvement crétois de 1821 ; il est, de nos jours, à l’état de ruines.
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| Sous l’occupation ottomane | | Les Sfakia, que les Turcs nommaient İsfakiye, furent aussi à l’avant-garde de la résistance contre l’occupant ottoman, même si la province jouissait d’un statut à part, comme sous la domination vénitienne. Les Turcs parvinrent cependant à imposer des impôts aux Sfakiotes. Le premier soulèvement crétois d’importance débuta dans les Sfakia en 1770, soit plus d’un siècle après la fin de la conquête de la Crète par les Ottomans. Ce soulèvement fut déclenché dans le cadre des nombreux soulèvements dans le reste de la Grèce occupée, principalement dans le Péloponnèse et la Grèce centrale ; ces soulèvements furent suscités par l’Empire russe qui voulait ouvrir un second front dans sa guerre contre l’Empire ottoman, débutée en 1768 ; ces soulèvements grecs furent orchestrés, à la demande de l’impératrice Catherine II, par les comtes Grégoire Orloff (Григорий Орлов) et ses frères Fédor (Фёдор) et Alexis (Алексей). En Crète le soulèvement fut dirigé par un riche armateur d’Anopolis, Ioannis Vlachos (Ιωάννης Βλάχος), plus connu sous le surnom de Daskalogiannis (Δασκαλογιάννης), c’est-à-dire « Maître Jean », car il avait fait de longues études ; en février 1771, Daskalogiannis avait rencontré Orloff dans le Péloponnèse où il avait envoyé des combattants. Le « Soulèvement de Daskalogiannis » débuta le 25 mars 1770, mais ne s’étendit pas en dehors des Sfakia ; faute du secours de la flotte russe, bloquée dans le Péloponnèse, le soulèvement put être écrasé par les Ottomans ; Daskalogiannis se rendit aux Turcs le 18 mars 1771, sur la promesse d’obtenir des conditions favorables de reddition, mais il fut emprisonné, torturé et atrocement mis à mort, à Kandiye, de nos jours Héraklion, le 17 juin 1771. Malgré les pertes humaines subies pendant le soulèvement de Daskalogiannis, seulement trois ans plus tôt, les Sfakiotes remportèrent un succès en s’emparant de la tour d’Alidakis (πύργος του Αληδάκη) à Embrosnéros (Εμπρόσνερος), dans le sud-ouest de l’Apokoronas ; l’agha Alidakis (Αληδάκης αγάς) était un janissaire turco-crétois, ou peut-être un Abadiote (Αμπαδιώτης, au pluriel Αμπαδιώτες), c’est-à-dire un Crétois d’origine sarrazine, un musulman descendant des anciens occupants arabes de la Crète, comme le suggère son patronyme, « fils d’Ali » ; Alidakis avait pris possession d’un vaste territoire dans l’Apokoronas en spoliant des paysans chrétiens et en les réduisant en servage pour cultiver ses terres. Les Sfakiotes redoutaient qu’Alidakis n’étendît son emprise sur leur territoire ; par une attaque surprise, en octobre 1774, les Sfakiotes tuèrent Alidakis et la plupart de ses gardes. Les Sfakiotes furent parmi les premiers à s’engager dans la guerre d’indépendance grecque de 1821, nommée par les Grecs « Révolution grecque de 1821 » (Ελληνική Επανάσταση του 1821), proclamée le 25 mars 1821. Dès le 7 avril 1821, un comité, dénommé « Chancellerie des Sfakia » (Καγκελλαρία των Σφακίων), fut fondé à Glyka Néra (Γλυκά Νερά) par des dirigeants sfakiotes et des personnalités de toute la Crète pour coordonner le soulèvement grec en Crète ; une nouvelle réunion se tint à Loutro le 21 mai. Le soulèvement crétois fut proclamé le 29 mai 1821, au monastère Notre-Dame Thymiani à Komitadès. La situation était particulièrement défavorable en Crète, où près de la moitié des 260 000 habitants étaient mahométans et mieux armés que les chrétiens ; la Chancellerie tenta de pallier le manque d’armes et de navires en faisant appel à l’aide d’Hydra (Ύδρα) ; un comité financier fut formé pour constituer un trésor public. La Chancellerie comprenait le protopape des Sfakia Georgios (Πρωτοπαπάς των Σφακίων Γεώργιος), Chadji Ioannis Polioudakis (Χατζή Ιωάννης Πωλιουδάκης), Iosif Papadakis (Ιωσήφ Παπαδάκης), Roussos Vourdoumbas (Ρούσσος Βουρδουμπάς), Andreas Kriaras (Ανδρέας Κριαράς), Anagnostis Psaroudakis (Αναγνώστης Ψαρουδάκης) et D. Flambouraris (Δ. Φλαμπουράρης) comme secrétaire ; les capitaines Anagnostis Panagiotou (Αναγνώστης Παναγιώτου), ou Polidis, et Anagnostis Anagnostakis (Αναγνώστης Αναγνωστάκης) furent chargés des opérations navales.
En automne 1821, le gouvernement provisoire grec nomma Michel Comnène Afentouliev (Μιχαήλ Κομνηνός Αφεντούλιεφ) commandant de la révolution en Crète ; Michali Komninos, surnommé Afentoulis (Αφεντούλης) par les Crétois, était un officier russe d’origine grecque (Михаил Комнинос Афендулиеф). Les relations entre Afentoulis et la Chancellerie des Sfakia ne furent jamais harmonieuses durant son mandat, ni dans la planification ni dans l’exécution des opérations. Le soulèvement en Crète fut rapidement réprimé par les Ottomans, renforcés, en 1822, par les Égyptiens. La rupture entre Afentoulis et la Chancellerie devint définitive ; les 29 octobre et 6 novembre 1822, la Chancellerie demanda au gouvernement grec de nommer un autre chef en Crète. Le 15 novembre 1822, avant même que l’administration centrale n’ait réagi, la Chancellerie ordonna l’arrestation d’Afentoulis. Ainsi, ses membres, dirigés par le secrétaire général Néophytos Économou (Νεόφυτο Οικονόμου), prirent temporairement en charge l’administration de la Crète.
En 1824 le soulèvement de la Crète ne se poursuivait plus que dans les Sfakia. En 1828, après les succès des Grecs sur le continent, le gouvernement provisoire envoya en Crète le général Chatzimichalis Dalianis (Χατζημιχάλης Νταλιάνης), avec quelques centaines d’hommes, dans le but de relancer le soulèvement dans l’île. En mars 1828, Dalianis arriva à Sfakia ; les Turcs envoyèrent d’Héraklion une troupe pour s’opposer à lui ; contre l’avis des Sfakiotes, Dalianis fit le choix d’affronter les Turcs à Frangokastello et subit une lourde défaite où il périt avec des centaines d’hommes. La Grèce centrale et le Péloponnèse devinrent indépendants, mais la Crète dut rester sous le joug ottoman. |
| Sous l’occupation allemande | | Chora Sfakion joua un rôle important au tout début de l’occupation allemande de la Crète, en mai 1941, lors de l’évacuation des troupes de l’Empire britannique et des troupes grecques. À la fin du mois d’avril 1941, la Grèce continentale fut occupée par les Allemands et leurs alliés italiens ; les troupes grecques et leurs alliés britanniques se replièrent en Crète, dans le but de conserver cette île stratégique. Le général Bernard Freyberg, qui avait pris part aux combats en Grèce continentale, fut nommé commandant des forces britanniques et alliées en Crète, dite la « Creforce ». L’invasion allemande de la Crète par une opération aéroportée audacieuse, dite « Entreprise Mercure » (Unternehmen Merkur), débuta le 20 mai 1941 par des parachutages de troupes dans les régions d’Héraklion, de Réthymnon et, surtout, de La Canée ; d’autres troupes arrivèrent en planeurs qui atterrirent sur la presqu’île d’Akrotiri, près de l’aérodrome de La Canée. Dès le 21 mai, les chasseurs parachutistes allemands s’emparèrent de l’aérodrome de Malémè, à 15 km à l’ouest de La Canée ; le 23 mai les combats atteignirent leur paroxysme. Le général Freyberg, constatant la perte de Malémè (Μάλεμε) et de Galatas (Γαλατάς), demanda au général Archibald Wavell, commandant en chef de l’armée britannique au Moyen-Orient, un soutien massif de la Royal Air Force aux forces terrestres ; cependant, après que le porte-avions « HMS Formidable » eut été gravement endommagé par des chasseurs allemands Stuka, le plan de défense aérienne des troupes britanniques fut définitivement abandonné le 26 mai. Freyberg estima que la perte de l’île n’était plus qu’une question de temps et, afin d’empêcher que la Luftwaffe ne rende l’évacuation impossible, il demanda l’évacuation de la Crète ; le 27 mai, le Premier ministre Winston Churchill autorisa l’évacuation, et le général Freyberg commença à la préparer, ordonnant qu’elle se déroule depuis les ports d’Iérapétra et de Sfakia, le nom de Chora Sfakion à cette époque. L’ordre d’évacuation ne put pas être transmis au lieutenant-colonel australien Ian Ross Campbell, commandant la place de Réthymnon, tenue par des troupes australiennes et grecques qui continuèrent de combattre ; le 29 mai, confronté à une force supérieure, Campbell fut contraint de faire sa reddition ; des soldats australiens s’échappèrent en direction du sud ; quelques dizaines d’entre eux purent être évacués.
La flotte britannique, déjà affaiblie par les attaques aériennes, fut chargée d’évacuer de Crète les quelque 22 000 soldats britanniques et des dominions britanniques d’Australie et de Nouvelle-Zélande, et soldats grecs. Deux bataillons de commandos, commandés par le lieutenant-colonel Robert Laycock, connus comme la « Layforce », furent débarqués à Souda : le rôle de ces commandos et des unités d’infanterie de marine (Royal Marines) était d’assurer des missions d’arrière-garde et de protection des troupes pendant leur évacuation. Plus de 4 000 soldats furent, dans un premier temps, évacués à partir du port d’Héraklion dans la nuit du 28 au 29 mai, mais ce convoi naval fut attaqué pendant des heures par des bombardiers en piqué de la Luftwaffe lors du voyage de retour vers Alexandrie en Égypte ; des navires furent coulés ou endommagés, et de nombreuses pertes furent enregistrées parmi les marins et les soldats évacués. Après cet épisode il fut décidé d’évacuer principalement les troupes depuis la plage de Sfakia, sur la côte sud de la Crète, à destination d’Alexandrie, située à près de 380 milles nautiques, soit environ 12 h de navigation pour un destroyer allant à la vitesse de 30 nœuds ; cela prenait deux jours, pour chaque groupe de navires, pour faire l’aller-retour entre Sfakia et Alexandrie, embarquer et débarquer les soldats évacués.
Une fois les plans d’évacuation britanniques de Crète découverts, le général Julius Ringel, commandant de la 5e Division d’infanterie de montagne allemande (5. Gebirgs-Division), doutait de la possibilité pour le contingent britannique de quitter l’île ; il se contenta d’envoyer deux bataillons du 100e Régiment d’infanterie de montagne (100. Gebirgs-Jäger-Regiment) du colonel Willibald Utz à la poursuite des troupes britanniques en retraite. Les troupes de montagne et l’infanterie à moto allemandes pouvaient se déplacer beaucoup plus rapidement en terrain montagneux, le terrain rocailleux rendant difficile l’utilisation de chars. Le colonel Utz demanda avec insistance l’appui des Stukas, mais le nombre d’avions présents en Crète était désormais minimal et aucune attaque aérienne massive ne put être menée. L’itinéraire de repli des troupes britanniques passait par le plateau d’Askyfou, une grande cuvette surnommée « The Saucer » (la soucoupe), le seul endroit suffisamment large et plat pour un parachutage de grande envergure de parachutistes allemands qui auraient pu couper la retraite des troupes britanniques ; cette position fut sécurisée à son périmètre par l’arrière-garde britannique constituée des commandos de la « Layforce ». Après Askyfou l’itinéraire s’engageait dans les gorges d’Imbros ; à la sortie des gorges, au lieu-dit Vitsilokoumos (Βιτσιλόκουμος), étaient placés des hommes des « Royal Marines » et des hommes de la « Layforce » qui surveillaient et protégeaient l’ultime tronçon de l’itinéraire d’évacuation ; Vitsilokoumos est un belvédère situé en contre-haut du village de Komitadès, à 3 km de Sfakia, et à environ 500 m au-dessus de la côte ; ce toponyme signifie quelque chose comme le « nid d’aigle », de « vitsila » (βιτσίλα), l’aigle en crétois, et de « koumos » (κούμος), le nid, le poulailler. Dans ce terrain rocheux, près de 15 000 soldats, épuisés par la traversée des Montagnes Blanches, une marche d’environ 80 km depuis Malémè ou Garipa, se dissimulaient en attendant leur tour d’être embarqués à bord des navires d’évacuation. Chaque nuit, des navires de guerre britanniques et australiens arrivaient discrètement d’Alexandrie, embarquaient leurs évadés jusqu’à 3 h du matin ; ces navires ne pouvaient pas accoster et il fallait transférer les soldats évacués par des embarcations légères, depuis la plage de Sfakia, jusqu’aux navires ancrés à distance de la côte. Les navires repartaient rapidement pour éviter les attaques aériennes allemandes ; certains navires furent cependant endommagés ou coulés par des bombardiers allemands ou italiens ; certains des marins et des soldats évacués survivants furent sauvés par des navires italiens et devinrent prisonniers de guerre.
Dans les nuits du 28 au 30 mai, environ 6 000 hommes furent évacués de Sfakia par des croiseurs et des destroyers. Dans la nuit du 30 au 31 mai, 1 400 soldats supplémentaires purent s’embarquer. Le 31 mai, le commandement britannique interrompit l’évacuation par crainte d’attaques aériennes, jugeant le risque, après la perte de deux autres destroyers, le « HMS Hereward » et le « HMS Imperial », inacceptable. Cependant, dans une ultime tentative, dans la nuit du 31 mai, le commandant naval, le vice-amiral Andrew Cunningham, envoya le croiseur léger « HMS Phoebe », accompagné de quatre navires plus petits, évacuer près de 3 500 soldats, notamment néo-zélandais, vers Alexandrie. Les embarquements de troupes cessèrent vers 3 h du matin, le 1er juin. Au total, environ 12 600 soldats de l’Empire britannique ou grecs purent être évacués à partir du port de Sfakia. Le général Wavell autorisa la reddition des plus de 5 000 soldats restés en Crète.
Dans la nuit du 31 mai, le général Freyberg lui-même fut évacué par avion sur ordre de l’état-major britannique. En février 1944, Freyberg se signalera à la postérité en détruisant la plus ancienne abbaye du monde, l’abbaye du Monte Cassino en Italie. Tard dans la journée du 1er juin, les premières unités allemandes contournèrent l’arrière-garde australienne, qui tenait la position de Vitsilokoumos surplombant Sfakia, et capturèrent les 5 000 derniers soldats, affamés et abandonnés, qui se rendirent sans combattre. Quatre années de captivité éprouvante en Allemagne les attendaient, et, pour les Crétois, des années d’asservissement et de brutalité. La « Bataille de Crète » (Μάχη της Κρήτης) avait duré douze jours.
Après la fin de l’évacuation, 600 autres soldats alliés s’échappèrent de Crète entre juin et septembre 1941 ; aux mois de juillet et d’août 1941, environ 200 hommes avaient pu être évacués par deux sous-marins depuis la plage de Prévéli, avec l’aide des moines du monastère. À la fin de l’année 1941, près de 500 soldats de l’Empire britannique avaient échappé à la captivité et étaient encore en liberté sur l’île, dans les montagnes environnantes, secourus par la population locale qui s’exposait à des représailles brutales de la part des forces d’occupation allemandes. En septembre 1941, au cours de l’opération spéciale « Völkerbund », vingt-cinq Crétois furent fusillés à Sfakia pour avoir soutenu les soldats britanniques et résisté aux occupants allemands. Le village de Sfakia avait également beaucoup souffert des bombardements pendant l’évacuation navale alliée. Sur le côté oriental du port de Chora Sfakion, un monument commémore ces événements historiques. Un autre mémorial, situé dans le virage qui surplombe le village, commémore l’exécution des vingt-cinq Sfakiotes fusillés. |
| Traditions | La région des Sfakia est demeurée très longtemps isolée du reste de la Crète, comme une île à l’intérieur de l’île, aux terres pauvres et au climat rigoureux. Les Sfakiotes ont développé une mentalité ilienne clanique, faite d’autosuffisance et d’individualisme, mais aussi de querelles, de vols de bétail, et de vendettas, conduisant souvent à l’utilisation des armes pour régler les conflits avec les autres clans ; par exemple, les gens de Kallikratis et d’Askyfou étaient presque toujours en guerre avec ceux d’Imbros et d’Asfendos. Dans des cas extrêmes ces vendettas conduisirent parfois à l’extinction de la population de hameaux, tel que celui d’Aradaina, aussi tard que dans les années 1950.Cet esprit belliqueux se manifesta aussi contre les divers occupants étrangers de l’île ; le Sfakiote fut le modèle de « pallikari » (παλικάρι, au pluriel παλικάρια), c’est-à-dire de combattant attaquant l’ennemi depuis les montagnes crétoises. Le naturaliste français Pierre Belon (1517 – 1564), qui visita la contrée vers 1550, rapporte que, étonnamment, les Sfakiotes n’employaient pas d’armes à feu et qu’ils en étaient encore à l’arc et aux flèches de leurs ancêtres : « Ils portent derrière le dos une trousse où il y a cent cinquante flèches environ, bien ordonnées, et un arc bandé pendant au bras ou en écharpe, et une rapière au côté ». En 1596, le provéditeur général vénitien Giacomo Foscarini faisait la même observation. Ce sont les Vénitiens qui distribuèrent un certain nombre de fusils aux Sfachioti qu’ils croyaient fidèles, pour lutter contre les Turcs, mais sous l’occupation ottomane les Turcs veillèrent à ce que les Crétois chrétiens détiennent moins d’armes que les musulmans. C’est la Seconde Guerre mondiale qui déversa un grand nombre d’armes à feu dans l’île : les Britanniques, puis les Allemands, abandonnèrent de nombreuses armes, y compris des armes lourdes telles que des mitrailleuses ; on peut en avoir une illustration au petit « Musée de la Guerre » d’Askyfou. Encore de nos jours, les Sfakiotes seraient une des populations les plus lourdement armées du monde et la plupart des hommes porteraient une arme dissimulée sur eux. |
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| | Transport maritime | Le village de Chora Sfakion dispose de trois petits ports : le vieux port de pêche, situé dans la crique centrale abritée par une petite jetée ; le nouveau port, créé en 2005, situé dans la crique orientale abritée par un long brise-lames, port qui accueille les bateaux de plaisance, les bateaux d’excursion et les bateaux de location, notamment pour aller à la plage de Gkyka Néra (Γλυκά Νερά) ; entre ces deux ports, dans le prolongement du promontoire où se dressent les ruines du château de Sfakia, une courte jetée a été construite pour l’accostage des transbordeurs qui desservent la côte sud-ouest de la province de La Canée, ainsi que l’île de Gavdos. L’entrée de la jetée d’embarquement du port des transbordeurs se trouve à environ 150 m au sud de l’arrêt des autocars ; les départs des autocars sont synchronisés avec le retour du transbordeur d’Agia Rouméli ramenant les randonneurs des gorges de Samaria, vers 18 h. La jetée est à environ 200 m au sud du parc de stationnement payant ; avec un peu de chance, on peut trouver des places de stationnement gratuit autour du port de plaisance. Près de l’entrée de la jetée se trouve un kiosque de vente des billets de passage.
La compagnie de navigation Anendyk Seaways fait du cabotage le long de la côte sud-ouest pour relier les ports de Chora Sfakion, de Loutro (Λουτρό), d’Agia Rouméli (Αγία Ρουμέλη), de Sougia (Σούγια) et de Paléochora (Παλαιοχώρα). Quelques jours par semaine la compagnie dessert l’île de Gavdos.
Le port de Loutro se trouve à environ 5 km à l’ouest, en ligne droite, de Chora Sfakion ; Loutro est le port d’Anopoli (Ανώπολη) qui fut longtemps le chef-lieu des Sfakia. Cependant, il n’y a pas de route carrossable entre Anopoli et Loutro qui n’est accessible que par la mer ou qu’à pied depuis Chora Sfakion par un chemin de terre. Il existe chaque jour un grand nombre de transbordeurs entre Chora Sfakion et Loutro ; certains de ces transbordeurs sont uniquement piétonniers. Les transbordeurs avec véhicules sont ceux qui font escale à Loutro lors de la desserte des autres ports ; si l’on veut embarquer avec son véhicule, il faut faire une réservation préalable. Agia Rouméli se trouve à la sortie des gorges de Samaria, à environ 16 km à l’ouest de Chora Sfakion. Le port d’Agia Rouméli est utilisé le matin par la foule des randonneurs qui viennent remonter les gorges ou, le soir, par les randonneurs qui ont descendu les gorges depuis le plateau d’Omalos (Ομαλός) ; il faut compter 1 h de trajet en mer entre Chora Sfakion et Agia Rouméli. Sougia se trouve à environ 30 km à l’ouest de Chora Sfakion ; à certains horaires il faut changer de transbordeur à Agia Rouméli pour continuer vers Sougia ; 45 min de trajet d’Agia Rouméli à Sougia. Sougia est relié par une route carrossable au centre de la province et à La Canée. Paléochora est situé à 42 km à l’ouest de Chora Sfakion ; 1 h 20 min d’Agia Rouméli à Paléochora. Si l’on a un véhicule, on peut remonter la côte ouest de l’île à partir de Paléochora jusqu’à Kissamos, puis La Canée. La vue sur la côte sud-ouest depuis le transbordeur permet d’observer la trace de l’ancien littoral, situé à environ 6 m au-dessus du niveau présent de la mer ; ce phénomène est dû au basculement de l’île de Crète du sud-ouest vers le nord-est. La côte est aussi jalonnée de petites chapelles ; la plus spectaculaire est la chapelle byzantine Saint-Paul (Άγιος Παύλος), située au bord de la plage, au péril de la mer, qui aurait plus de mille ans ; on peut s’y rendre, depuis Agia Rouméli, en une heure de marche, en suivant l’itinéraire de la section 12 du chemin de randonnée E4. Aller à la chapelle Saint-Paul avec Google Maps (35.222863, 24.000420). L’île de Gavdos est desservie en direct depuis Chora Sfakion, ou via Agia Rouméli, en changeant de transbordeur. La traversée prend environ 2 h 30 min en direct, ou 4 h avec escale, et les horaires ne permettent pas de faire l’aller-retour dans la journée. En cas de météorologie défavorable, le départ peut être annulé.
La compagnie Anendyk possède quatre transbordeurs : le « Daskalogiannis », pour véhicules et jusqu’à 650 passagers ; le « Samaria », pour véhicules et jusqu’à 480 passagers ; le « Loutro Spirit » et le « Aeolus », plus rapides mais réservés aux piétons. Horaires à jour sur la Toile : anendyk.gr ; téléphone : 00 30 28210 95511. |
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