Les îles Ioniennes en Grèce

Les îles de la mer Ionienne bénéficient de précipitations hivernales relativement fortes, ce qui leur donne une végétation relativement luxuriante, comparée à la végétation des autres îles grecques. Les paysages de ces îles sont dominés par les vergers d’oliviers qui permettent la production d’huile d’olive et la fabrication de savon. Les pins sont également très présents, notamment les pins d’Alep (Pinus halepensis) ; leur résine était utilisée depuis l’Antiquité pour calfeutrer les navires et aromatiser le vin retsina. L’île de Céphalonie possède une espèce de sapin endémique, le sapin de Céphalonie (Abies cephalonica). Le climat doux et humide permet la production de fruits, de légumes et de céréales.

Sur le plan administratif, les îles Ioniennes constituent une « périphérie » (περιφέρεια / periféria), ou région, de la Grèce ; cette région comprend cinq « unités régionales », ou départements, correspondant plus ou moins aux anciens « nomes » (νομός / nomós) : Corfou, Leucade, Céphalonie, Ithaque et Zante.

• L’île de Corfou (Κέρκυρα / Kérkyra).

  Corfou dispose d’un aéroport international, situé au sud de la ville et quelque peu surchargé.

  Corfou, Corfù pour les Vénitiens, est l’île la plus septentrionale des îles Ioniennes, faisant face au sud de l’Albanie et au nord de la province d’Épire en Grèce continentale ; c’est la seconde île Ionienne pour la superficie et la première pour la population ; sa ville capitale se nomme aussi Corfou. Corfou est l’une des premières îles grecques à s’être placée sur le marché du tourisme de mass dès les années 1960e ; certaines parties de son littoral sont surexploitées, mais l’île est assez vaste pour conserver des zones encore préservées.

  • La ville de Corfou (Κέρκυρα / Kérkyra).
    •  La vieille forteresse (Παλαιό Φρούριο / Palaió Froúrio) est l’ancienne citadelle, le berceau historique de la ville actuelle de Corfou, transformée par les Vénitiens en une puissante forteresse qui ne fut jamais prise par les Ottomans et qui préserva l’île de Corfou et les autres îles Ioniennes de l’occupation turque.
    • La vieille ville, très influencée par la longue présence vénitienne, recèle un grand nombre de monuments tels que l’église Saint-Spyridon, la cathédrale orthodoxe, la cathédrale catholique la place de Krémasti, le musée d’art sacré présentant de magnifiques icônes, la loge vénitienne devenue l’hôtel de ville, l’église Saint-Jean le Précurseur.
    • La vaste place de l’Esplanade (Spianáda) est un lieu de promenade agréable ; au nord de la place se trouve le palais Saint-Michel et Saint-Georges, qui fut un temps palais royal et qui abrite un musée d’art asiatique ; à l’ouest de la place se trouve une rue à arcades, le Listón.
    • La nouvelle forteresse, édifiée à la fin du XVIe siècle, protégeait la ville de Corfou à l’ouest, du côté de la terre ; elle offre un beau point de vue sur la vieille ville et sur la vieille forteresse.
    • Le musée archéologique de Corfou se trouve au sud de la vieille ville.
    • Au large de la ville de Corfou se trouve l’île de Vido qui, s’il l’on fait abstraction de son histoire tragique, est un agréable lieu de détente, loin de l’animation de la ville.
    • Au sud de la ville, la presqu’île de Kanoni recèle les maigres vestiges de l’antique cité de Corcyre ; au milieu des ruines a été construit au XIXe siècle le palais « Mon Repos » qui fut une résidence d’été des rois des Hellènes. La presqu’île possède aussi de belles églises telles que l’église Saint-Jason et Sossipater ; cependant les édifices les plus emblématiques de Corfou sont les petits monastères Notre-Dame de Vhacherna et de la Transfiguration du Sauveur, édifiés sur deux îlot situés à l’extrémité de la presqu’île.
  • Le palais de l’Achilléion (Αχίλλειο / Achílleio).

    Situé à environ 10 km au sud de la capitale ce palais néo-classique fut bâti, en 1890 et 1891, pour l’impératrice Élisabeth d’Autriche (« Sissi ») qui voulait y trouver une retraite loin de la cour de Vienne. Le domaine possède également de beaux jardins où des statues évoquent le héros de l’Antiquité grecque Achille.

  • Sur la côte sud-ouest la lagune de Korissia (Λιμνοθάλασσα Κορισσίων) présente un milieu naturel intéressant et son lido offre deux des plus belles plages de Corfou : Issos et Chalikounas.
  • Près de la côte ouest, le village de Sinaradès (Σιναράδες) est un exemple typique de village corfiote.
  • Un peu au nord de Sinaradès, à l’opposé de la ville de Corfou, à Pélékas (Πέλεκας), se trouve un belvédère dit « Trône du Kaiser », bâti pour l’empereur d’Allemagne Guillaume II, qui permet une vue panoramique sur la partie centrale de l’île. Au pied du village s’étendent deux belles plages, Glyfada et Pélékas.
  • Le village de Paléocastritsa (Παλαιοκαστρίτσα / Palaiokastrítsa).

    Palaiokastritsa se trouve au bord d’une baie constituée de six criques abritant chacune une plage. Sur le promontoire séparant deux de ces criques s’élève le monastère de Paléocastritsa, dont l’origine remonte au XIIIe siècle. Ce paysage grandiose peut être apprécié le mieux depuis le village de moyenne montagne qui surplombe cette baie, Lakonès (Λάκωνες / Lákones).

  • Dominant Palaiokastritsa les ruines de la forteresse d’Angélokastro (Φρούριο Αγγελόκαστρο / Froúrio Angelókastro) offrent un point de vue magnifique sur la baie.
  • Dans le coin nord-ouest de l’île le cap Drastis (Ακρωτήρι Δράστης / Akrotíri Drástis) présente d’impressionnantes falaises de grès.
  • Un peu à l’est, près de la station balnéaire de Sidari (Σιδάρι), une crique célèbre, le « Canal d’Amour », creusée dans la roche de grès par le vent et la mer, montre des formations rocheuses étonnantes.
  • La pointe nord de l’île, à l’arrière du cap Sainte-Catherine, recèle une zone humide importante, la lagune d’Antinioti (Λιμνοθάλασσα Αντινιώτη / Limnothálassa Antinióti).
  • Sur la côte nord-est on peut visiter les restes de la forteresse de Kassiopi (Κασσιόπη) ainsi que l’église Notre-Dame de cette station balnéaire très animée. La station bénéficie de la belle plage d’Avlaki (Παράλια Αυλάκι), très proche.
  • Au sud de Kassiopi, la réserve naturelle d’Érimitis (Ερημίτης) recèle trois lacs, qui abritent une importante faune aviaire, ainsi que plusieurs plages sauvages.
  • Toute la partie nord de l’île de Corfou est dominée par la masse imposante du mont Pantocrator dont les pentes abritent de charmants villages de montagne. Le village le plus visité est le village abandonné du Vieux-Périthia (Παλαιά Περίθεια / Palaiá Perítheia).
• Les îles Diapontiques : Othoni, Érikoussa et Mathraki, qui font partie du dème (δήμος / dímos) de Corfou.
• L’île de Paxos (Παξοί / Paxoí), ou Paxi (Παξί / Paxí).

  Les Vénitiens nommaient l’île Passo. Paxos ne dispose pas de suffisamment de ressource en eau pour accueillir de grands hôtels de tourisme.

  • La ville de Gaios (Γάιος / Gáios).

    Gaios est reliée à Corfou et à Igouménitsa par de nombreux transbordeurs.

    Le chef-lieu de l’île mérite une visite, avec ses deux ports et ses maisons vénitiennes.

  • La petite station balnéaire de Longos (Λόγγος), dans le nord-est de l’île, dispose de trois plages.
  • La grotte marine de la Chandeleur (Σπήλαιο Υπαπαντή) dans le nord-ouest de l’île.
  • Le petit port de Lakka (Λάκκα), à la pointe nord de l’île.
• L’île d’Antipaxos (Αντίπαξος / Antípaxos).

  Antipaxos fait partie du dème de Paxos. L’île est accessible en bateau depuis Paxos en une vingtaine de minutes.

  L’île d’Antipaxos est une île rurale qui ne compte qu’une soixantaine d’habitants permanents ; la superficie de l’île ne dépasse pas 5 km². L’île possède deux magnifiques plages, Vrika (παραλία Βρίκα) et Voutoumi (παραλία Βουτούμι).

• L’île de Leucade (Λευκάδα / Lefkáda).

  Leucade, anciennement Sainte-Maure (Αγία Μαύρα / Agía Maúra), Santa Maura pour les Vénitiens, dont la capitale se nomme aussi Leucade. Leucade est la seule île Ionienne à avoir été occupée par les Turcs, de 1479 à 1684. L’île de Leucade est reliée au continent par un pont routier métallique qui la relie à l’aéroport d’Aktion de Prévéza sur le continent, nommé ainsi en souvenir de la bataille d’Actium. Cependant le tourisme y est peu développé, bien que l’île dispose d’excellentes plages. Il est vrai que l’île est sujette à des séismes plutôt fréquents, comme en 1948, à cause d’une faille tectonique qui s’étend du sud des montagnes de l’Épire jusqu’à Leucade.

  • L’île possède de belles plages, notamment à Kalamitsi (Καλαμίτσι), sur la côte ouest.
  • Le port de Vassiliki (Βασιλική), sur la côte sud, dispose d’hébergements. Une ligne de transbordeurs relie Vassiliki au port de Fiskardo (Φισκάρδο) sur Céphalonie, en 2 h de traversée.
• L’île de Méganissi (Μεγανήσι / Meganíssi).

  On peut accéder à Méganissi en bateau depuis le port de Nydri (Νυδρί), situé sur la côte orientale de Leucade.

• L’île de Skorpios (Σκορπιός / Skorpiós), une île privée qui appartint longtemps au milliardaire Aristote Onassis.

• L’île de Céphalonie (Κεφαλονιά / Kefaloniá).

  Céphalonie dispose d’un aéroport international, situé au sud de la capitale. L’île est aussi reliée par transbordeurs à la Grèce continentale, à Leucade et même à l’Italie.

  Céphalonie est la plus grande des îles Ioniennes ; sa capitale est Argostoli (Αργοστόλι / Argostóli). L’île de Céphalonie est proche d’une faille tectonique qui s’étend depuis l’extrémité ouest du golfe de Corinthe jusqu’à l’épicentre sismique situé au fond de la mer, entre Céphalonie et Zante ; en 1953, un séisme a frappé les îles d’Ithaque, de Céphalonie et de Zante, détruisant plus de 70 % des bâtiments de ces îles, sans épargner les monuments historiques.

  Céphalonie possède quelques attractions naturelles et culturelles intéressantes, ainsi que des plages magnifiques, qui suscitent une activité touristique :

  • La plage de Myrtos (παραλία Μύρτος) et le port d’Assos (Άσος) dans le nord .
  • Le lac souterrain de Mélissani (Λίμνη Μελισσάνη), les grottes de Drogarati (Σπήλαιο Δρογκαρατη) et le port d’Agia Effimia (Αγία Ευφημία) dans le nord-est, près du petit port de Sami.
  • Le Parc national du mont Ainos (Όρος Αίνος), dans le sud-est, qui conserve une espèce endémique de l’île, le sapin de Céphalonie (Abies cephalonica) ou sapin d’Apollon.
  • Le monastère Saint-Gérasime (Μονή Αγίου Γερασίμου), le monastère Saint-André (Μονή Αγίου Ανδρέα Μηλαπιδιάς) et le château Saint-Georges (Κάστρο Αγίου Γεωργίου), près de Livathou (Λειβαθού), dans le sud.
  • La plage de Kalamia (παραλία καλαμιάς) dans le sud-ouest.
  • La presqu’île de Paliki (Παλική) dans le nord-ouest.

• L’île d’Ithaque (Ιθάκη / Itháki).

  On peut accéder par transbordeur au port de Pisaétos (Πισαετός) sur la côte ouest d’Ithaque depuis le port de Sami (Σάμη) à Céphalonie, en 40 min.

  Dans l’Odyssée d’Homère, Ithaque était le royaume d’Ulysse. Sous la domination vénitienne, Ithaque était nommée « Itacha ». L’île attire peu de touristes à cause de l’absence de plages de sable.

  • La capitale Vathy (Βαθύ / Vathý) possède une belle baie, où aurait débuté l’Odyssée d’Ulysse.

• L’île de Zante, ou Zacynthe (Ζάκυνθος / Zákynthos).

  Zante possède un aéroport international. En été, on peut venir à Zante depuis Céphalonie en empruntant la ligne de transbordeurs qui relie le port de Pessada (Πεσάδα), sur la côte sud de Céphalonie, au port d’Agios Nikolaos (Άγιος Νικόλαος), à la pointe nord de Zante ; la traversée dure environ 90 min.

  La charmante capitale de l’île se nomme aussi Zante. Zante est le nom donné à l’île par les Vénitiens qui la surnommaient aussi « Fior di Levante », la « Fleur du Levant », pour sa richesse en fleurs sauvages et en arbres fruitiers. Zante est célèbre pour son raisin « Sultana », qui est commercialisé sous forme de raisins secs, et pour son vin blanc « Verdea ».

  • La partie sud de l’île connaît un certain développement touristique avec des attractions telles que la plage de Gérakas (παραλία Γέρακας) dans le sud-est de l’île, près de Vassilikos (Βασιλικός) et le cap Kéri (Κερί) dans le sud.
  • La partie nord de l’île reste beaucoup plus authentique ; on peut y visiter la magnifique baie de Saint-Georges et sa « Plage du Naufrage » (παραλία Ναυάγιο) où un navire de contrebandiers, le « Panayotis », s’est échoué, ainsi que les Grottes Bleues et les monastères de Saint-Georges (Μονή Αγίου Γεωργίου Κρημνών) et d’Anafonitria (Μονή Αναφωνήτριας).

• les nomes d’Athènes et des environs d’Athènes.
• le nome des Îles (Νησιά / Nisiá) qui comprend :
  • les dèmes des îles du golfe Saronique, Égine, Poros, Salamine, Hydra, Spetsès et la région de Trézène.
  • le dème de Cythère qui comprend :
    • l’île de Cythère (Κύθηρα / Kýthira). Cythère se trouve au large de la presqu’île de Molai (Μολάοι / Moláoi) en Laconie, dans le sud du Péloponnèse ; Cythère est située entre la mer Égée, le mer Ionienne et la mer Méditerranée. Aphrodite, la déesse de l’amour, serait née sur l’île de Cythère ; selon Hésiode Aphrodite était la fille du dieu céleste Ouranos, dont le sperme s’était répandu dans la mer après qu’il avait été castré par son fils Cronos ; cette écume blanche féconda Gaia, la Terre, qui donna ainsi naissance à Aphrodite. L’île de Cythère était rattachée administrativement à la Crète sous domination vénitienne ; lorsqu’en 1669 la Crète fut conquise par les Ottomans, Cythère fut artificiellement rattachée aux îles Ioniennes ; les Vénitiens nommaient l’île Cerìgo. Les îles Ioniennes prirent le nom d’Heptanèse (Επτάνησα / Eptánisa), les « Sept-Îles », des mots grecs pour « sept » (έπτά / heptá) et pour « îles » (νησιά / nisiá), Eptaneso pour les Vénitiens.
    • l’île d’Anticythère (Αντικύθηρα / Antikýthera).