| L’île de Brač en Croatie | |
| |
| Présentation générale | L’île de Brač (Otok Brač) est une île de Croatie qui fait partie de l’archipel des îles dalmates qui est situé dans la mer Adriatique. Avec une superficie de près de 400 km², Brač est la plus grande île de Dalmatie et la troisième plus grande île de Croatie après les îles de Krk et de Cres en Istrie. L’île de Brač a une population résidente de près de 14 000 habitants, répartis dans 23 villes et villages, allant de la principale ville, la capitale Supetar, avec plus de 3 500 habitants, au village de Novo Selo, où vit seulement une douzaine de personnes. La population se trouve essentiellement sur les côtes nord et ouest (Supetar, Pučišća, Sutivan, Sumartin, Postira et Milna), car le sud est assez montagneux – à l’exception de la ville de Bol – et les habitants y vivent principalement de l’agriculture. |
| Étymologie et toponymie | Le toponyme de Brač (prononcer « bratche ») provient du nom illyrien de l’île, « brentos », qui signifie « cerf », en raison de l’abondance du cerf élaphe sur cette île. Les Grecs anciens la nommait d’ailleurs « Elaphusa » du nom du cerf en grec, elaphos. L’historien romain Polybe la nommait Bretia, et Pline l’Ancien, Brattia. En italien, Brač se nomme Brazza. À noter que l’explorateur français Pierre Savorgnan tenait son titre, de comte italien de Brazza, de l’île de Brač ; il transmit lui-même ce nom au Congo-Brazzaville : ainsi, par une curieuse filiation, cette île de l’Adriatique a donné son nom à ce pays d’Afrique centrale. |
|
|
| L’île de Brač est située au large des côtes de la Dalmatie centrale, à proximité de la ville portuaire de Split. Elle est séparée du continent par le canal de Brač, large de 11 km, et de l’île de Hvar par le canal de Hvar. À l’ouest, le détroit de la Porte de Split (Vrata Splitska) la sépare de l’île de Šolta. |
|
|
| Histoire | L’île de Brač fut habitée dès la préhistoire : pendant l’« âge du bronze » puis l’« âge du fer », des tribus illyriennes vivent dans les parties intérieures de l’île. Des ruines des fortifications qu’ils érigèrent pour se protéger des invasions grecques sont visibles dans de nombreux endroits de l’île, comme à Škrip ou à Bol. L’île de Brač ne connut donc pas la colonisation grecque, contrairement à de nombreuses îles côtières de l’Adriatique. Cependant les Grecs commerçaient avec les tribus illyriennes de l’île, comme en témoignent les découvertes archéologiques faites dans la baie de Vičja près de Ložišća. Les Romains succédèrent aux Illyriens dans la domination de l’île de Brač ; ils créèrent les premières carrières de pierre. Mais Brač – que les Romains nommaient Brattia – était aussi réputée pour son excellent fromage de chèvre, son vin et son huile d’olive, comme l’indique l’historien Pline l’Ancien. Des tribus croates s’installèrent sur l’île à partir du IXe siècle ; au XIe siècle, Brač passa sous la domination du royaume croate de Petar Krešimir IV. La République de Venise s’empara de Brač en 1420 et la conservera jusqu’à la chute de la République en 1797. Pendant cette période, la population fut décimée par des épidémies de peste, et, à l’inverse, fut renforcée par des chrétiens chassés du continent par les envahisseurs turcs. Pendant le XVIIIe siècle, l’économie de l’île se développa grâce à la production d’huile d’olive et de vin, à l’élevage du bétail, à la pêche, et à l’exploitation de la pierre de Brač. En 1814, après les turbulences des guerres napoléoniennes, l’île passa sous la domination de l’empire austro-hongrois ; elle y restera jusqu’en 1918. L’île est prospère, mais, au début du XXe siècle, la maladie dévaste le vignoble et force une grande partie de la population à émigrer vers l’Amérique latine – en particulier l’Argentine et le Chili –, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Au XXe siècle, l’île de Brač suit le destin de la Croatie au sein du Royaume yougoslave, puis de la république socialiste de Yougoslavie, et, enfin, de la Croatie indépendante à partir de 1991. |
| Géographie | L’île de Brač est longue de 36 km et large de 13,6 km, avec une superficie d’environ 396 km² ; la longueur de ses côtes est de 118 km. Son sommet le plus haut, la Vidova Gora, culmine à 778 m ; cette montagne est située sur la côte sud de l’île, qui est la partie la plus escarpée (entre Bol et Farska). Depuis la côte sud, le plateau central s’abaisse lentement jusqu’à la côte nord, moins élevée. Ce plateau est parcouru de ravins, mais sans aucun cours d’eau ; les seules sources d’eau permanentes arrosent la vallée au-dessus de Bol. Les terres les plus fertiles de l’île se trouvent principalement à l’ouest, entre Ložišća et Nerežišća, et à l’est, entre Selca, Novo Selo et Sumartin. | |
| Végétation | La végétation de l’île de Brač est de type méditerranéen avec une prédominance d’un maquis et de chênes verts (Quercus ilex) ; des pins d’Alep (Pinus halepensis) autochtones poussent jusqu’à 300 m d’altitude ; les pins noirs (Pinus Nigra subsp. dalmatica) atteignent 400 m. Seul un quart de l’île est couvert par la forêt. |
| | La pierre de Brač | L’île de Brač est célèbre depuis l’Antiquité pour sa pierre calcaire blanche qui est partout présente sur l’île : en raison de l’érosion des sols au cours des siècles la couverture du sol est devenue très mince et laisse apparaître le sous-sol karstique. Cette pierre omniprésente est une calamité pour les cultivateurs et les bergers, qui n’ont cessé de séparer les pierres de la terre afin de rendre cultivables les maigres parcelles où planter la vigne et l’olivier, ou faire paître le mouton. Les pierres non taillées sont devenues des terrasses, des murets le long des chemins champêtres, et même des monticules qui rythment le paysage et réjouissent le touriste aujourd’hui. Cette pierre de Brač n’est pas, à proprement parler, du marbre – qui est une roche métamorphique – mais une roche sédimentaire calcaire, très pure et très blanche, d’une finesse extrême, qui imite le marbre. Cette roche se polit naturellement jusqu’à obtenir le doux brillant que l’on peut admirer sur les pavés de Dubrovnik, de Split ou de Hvar. Elle aurait en outre la caractéristique de durcir, au fil du temps, au contact de l’air, garantissant la pérennité de palais comme celui de Dioclétien. Historiquement, les carrières de pierre de Brač les plus importantes se trouvaient à proximité de la côte nord, pour des raisons pratiques d’enlèvement des blocs bruts par les navires de transport au cours des siècles passés. Les plus importantes carrières se trouvent au centre de l’île ; elles sont situées près de Pučišća, Selca, Postira, Splitska et Donji Humac. Les qualités de cette pierre ont suscité son utilisation en maçonnerie décorative et la naissance d’une tradition de tailleurs de pierre, maintenue jusqu’aujourd’hui. Les plus célèbres architectes et sculpteurs dalmates de la Renaissance comme Georges le Dalmate (Juraj Dalmatinac), André Alesi (Andrija Alešija) et Nicolas le Florentin (Nikola Firentinac) ont aussi exercé leurs talents créateurs avec la pierre de Brač. Les anciens Romains connaissaient déjà les qualités de cette pierre et l’utilisèrent pour construire, dans toute la province de Dalmatie, des villes, des amphithéâtres, des temples, des tombeaux et des palais, comme le Palais de Dioclétien à Split. Plus tard, la pierre de Brač servit à la construction des clochers des cathédrales médiévales de Šibenik et de Trogir. À l’étranger elle fut utilisée pour construire la Maison Blanche à Washington, le parlement de Vienne et celui de Budapest, et le mémorial canadien aux combattants de la Grande Guerre, à Vimy, en Artois. On l’utilise aujourd’hui pour les balustrades des balcons ou toutes sortes de colonnades pseudo-antiques. Les carrières de Brač emploient près de 3 000 personnes. |
| L’agriculture | L’agriculture de l’île de Brač est principalement basée sur la vigne et l’olivier, ainsi que le figuier, le caroubier, le cerisier aigre (maraska), l’amandier et, à une époque plus récente, également les agrumes. Le vignoble le plus important est situé sur le versant sud des collines au-dessus de la ville de Bol ; la vigne y est cultivée sur de petites terrasses. Le vin rouge réputé, assez foncé, qu’elle produit, le Bolski Plavac, se caractérise par son agréable amertume et son bouquet spécifique. L’île de Brač produit environ la moitié de la production d’huile d’olive de Dalmatie. Partout sur Brač, on remarque, parmi les vergers d’oliviers, de petites cabanes rondes en pierre, aux toits en forme de dôme ; ce sont d’anciens abris de bergers, appelés « bunja ». | |
| L’élevage | Le fromage de brebis de Brač est réputé pour son goût original venant de ce que les brebis broutent des plantes très aromatiques. |
| La pêche | La pêche reste l’une des principales activités économiques de l’île de Brač ; des conserveries de poisson se trouvent à Postira et à Milna. |
| Traditions | Les chants de marins traditionnels du littoral dalmate sont représentés sur l’île de Brač par un certain nombre de « klapa » (groupes de chanteurs, comme les bagadous de Bretagne). Les klapas de Brač les plus connues sont celles de Postira, de Pučišća, de Selca et de Bol. |
|
|
| Transbordeur | La capitale de l’île de Brač, Supetar, est reliée à Split par des car-ferries plusieurs fois par jour (une heure de traversée) ; environ toutes les heures pendant les mois d’été, moins fréquemment pendant les mois d’hiver. À l’autre bout de l’île, sur la pointe est, le port de Sumartin est relié à Makarska pendant les mois d’été, également par un transbordeur ; 4 passages par jour en juin ; 5 passages par jour en juillet et en août ; 50 min de traversée. Un catamaran, navire rapide pour passagers uniquement, qui relie Split à Jelsa (île de Hvar) fait escale à Bol ; 1 traversée par jour. Un autre catamaran reliant Split à Hvar, sur l’île de Hvar, fait escale à Milna ; 1 seul passage, le mardi. Seulement en juillet et août. Horaires à jour de ces trois lignes sur le site de la Jadrolinija : www.jadrolinija.hr. |
| Autocar | La route régionale D113 relie la capitale Supetar à l’extrémité est de l’île de Brač, le port de Sumartin ; la longueur totale de la route est de 39,4 km. Entre Supetar et Sumartin, la route passe par Nerežišća, Pražnica, Gornji Humac et Selca. La route D114 relie la D113 au port de Milna à l’ouest, depuis la bifurcation de Nerežišća. La route D115 relie la D113 à la ville de Bol depuis l’embranchement de Gornji Humac. Les villes principales de l’île (Bol, Selca, Sumartin, Milna) sont reliées à Supetar par autobus plusieurs fois par jour et toute l’année ; jusqu’à 8 trajets par jour en été. Compagnie Autotrans Adresse : Porat 12 - Supetar Téléphone : 00 385 (0) 21 631 122 Site sur la Toile : www.autotrans.hr |
| Transport aérien | L’île de Brač dispose d’un petit aéroport situé à quelques km au nord de Bol. D’avril à octobre, Croatia Airlines assure chaque fin de semaine un vol entre Zagreb et Bol (www.croatiaairlines.com). D’autres compagnies européennes propose des vols charters en été. Aéroport de Brač Téléphone : 00 385 (0) 21 559 711 Site sur la Toile : www.airport-brac.hr. |
|
|
| |
|