La ville de Ponta do Sol s’étage en amphithéâtre au-dessus de la grève, au fond d’une vallée sur les pentes de laquelle on cultive des fleurs dans d’immenses serres de couleur jaune clair.
Une rangée compacte de maisons — restaurées désormais et transformées en hôtel de standing — ourle la promenade du bord de mer et la plage de galets au-dessus s’élève le clocher dont la flèche est recouverte d’azulejos et au-delà, maisons et bananeraies s’élancent à l’assaut des coteaux.
L’église paroissiale Nossa Senhora da Luz (XVIe siècle), ouverte sur une terrasse à mi-pente, présente une sévérité gothique, quelque peu adoucie par l’intérieur baroque.
Des azulejos bleus, jaunes et blancs égaient les parois, et, comme à Calheta et à Funchal, un merveilleux plafond mudéjar en bois de cèdre peint ouvragé couvre la nef. L’église possède un triptyque de l’école flamande et divers objets en argent des XVIIe et XVIIIe siècle (dont une lampe d’autel et une statue en argent représentant Notre-Dame). Le roi Manuel Ier gratifia également cette église d’un baptistère. Le clocher est couvert d’azulejos.
Petite localité vivant de ses bananeraies ; Ponta do Sol possède une jolie chapelle liée au souvenir de Christophe Colomb.
Au sommet d’une colline, bien en vue, se dressent les bâtiments du domaine bâti par João Esmeraldo avec lequel Christophe Colomb se lia d’amitié. Ce planteur fit fortune en achetant à bas prix les esclaves noirs qu’il faisait ensuite travailler dans ses plantations de canne. Au début du XVIe siècle, il fit élever, à côté de sa demeure écussonnée (aujourd’hui en ruine), la capela do Espirito Santo (chapelle du Saint-Esprit). Reconstruite en 1720, elle présente une façade Renaissance et baroque au portail trilobé. L’intérieur est orné de rutilants autels baroques et de panneaux d’azulejos représentant les vertus.
Ponta do Sol s’enorgueillit d’une célébrité en la personne du grand-père de l’écrivain américain John Dos Passos (Manhattan Transfer, 1896-1970) qui émigra, déçu par Ponta do Sol, pour tenter sa chance comme tant d’autres Madériens aux États-Unis.
Christophe Colomb aurait passé quelques jours au Solar dos Esmeraldos dans le quartier de Lombada, situé encore plus haut sur le flanc de la montagne.