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Le site archéologique de Caunos (Kaúnos) en Anatolie

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[Anatolie] [Sujet ascendant] [Via Gallica]

PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
Caunos était dans l’Antiquité un important port de commerce du sud-ouest de l’Anatolie, à la limite entre la mer Égée et la mer Méditerranée ; Caunos était à l’origine une petite cité-État indépendante, située à la frontière de la Lycie et de la Carie, et soumise aux influences lycienne et carienne. La cité vivait du commerce des figues séchées, du poisson salé, du sel, de la résine de pin et du mastic noir, mais aussi du commerce des esclaves ; comme beaucoup d’autres cités du sud-ouest anatolien, Caunos connut le déclin puis l’abandon à cause de l’ensablement de ses ports par les alluvions du fleuve Kálbis.

Déjà située en zone marécageuse à l’époque antique, la cité était connue pour être malsaine ; selon l’historien Hérodote, originaire d’Halicarnasse en Carie, les habitants étaient nommés « hommes verts » en raison de leur teint verdâtre ou jaunâtre ; la cause de cette mauvaise santé était attribuée à la consommation de figues, mais il s’agissait en réalité de symptômes du paludisme dû à l’infestation des marais par des moustiques anophèles ; ces moustiques n’ont été éradiqués que vers 1948.

Les vestiges de Kaúnos sont surtout célèbres pour les spectaculaires tombeaux rupestres creusés dans des falaises au nord de la cité, un peu à l’écart du site archéologique.

ÉtymologieÉtymologie et toponymie
La cité était nommée Kbid par les Cariens et Khbide par les Lyciens ; les pièces de monnaie frappées par la cité de Caunos jusqu’au Ve siècle avant JC, portaient les lettres « K » et « B », lettres initiales de ce premier nom, non hellénistique. Ce n’est qu’à partir du IVe siècle avant JC que la cité hellénisée fut nommée Kaúnos (Καΰνος) et que fut créé le mythe fondateur de la cité par Caunos.

Sous la domination romaine la cité était nommée Caunus puis, sous l’Empire byzantin, Caunus-Hegia.

SituationSituation

La cité antique de Caunos était la ville capitale d’une région qui s’étendait du fleuve Calbis, nommé de nos jours le Dalyan Çayı, à l’ouest, jusqu’au fleuve Xanthe, de nos jours nommé Eşen Çayı, à l’est, dominé par la cité de Xanthe (Xánthos, Ξάνθος) ; au milieu de cette région coulait le fleuve Indos, de nos jours le Dalaman Çayı. À l’ouest de la « Caunie » se trouvait la Carie ; à l’est la Lycie. Caunos entretenait des relations privilégiées avec la cité de Xanthe.

Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Vu depuis l'acropole (auteur Alexostrov). Cliquer pour agrandir l'image.Caunos se trouvait sur la rive droite, la rive occidentale, de l’embouchure du fleuve Calbis, ou Kálbis (Κάλβις), qui s’écoulait depuis le lac de Caunos, de nos jours le Köyceğiz Gölü (lac de Koycegiz), jusqu’à la mer Méditerranée. Le fleuve Calbis coulait au pied du promontoire où se dressait l’acropole de Caunos et où fut construit le premier port de Caunos ; de l’autre côté de la langue de terre formée par ce promontoire se trouvait une baie où fut construit plus tard un autre port. À une cinquantaine de kilomètres au large de Caunos, en direction du sud-ouest, se trouvait l’île de Rhodes, qui, à plusieurs reprises dans l’histoire, exerça sa domination sur Caunos.

La cité de Caunos était dominée par la colline d’Imbros, de nos jours le mont Ölemez Dağı, où se trouvait l’acropole ; plus au nord, s’élevait une barre montagneuse élevée et enneigée en hiver, le mont Tarbelos, nommée de nos jours le Sandras Dağı (2 328 m) ; cette crête de montagne isolait Caunos de l’intérieur des terres : la cité était plus facilement accessible par la mer que par la terre.

Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le port et l'agora. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).De nos jours le site archéologique de Caunos se trouve à 3 km de la mer, conséquence de l’ensablement causé par le fleuve Calbis ; la baie de Caunos est devenue un vaste marais parsemé de plusieurs lacs : le plus important est l’Ala Gölü, le vestige de l’ancienne baie de Caunos, dominée à l’ouest par le Çandir Dağı ; le port intérieur de Caunos est maintenant devenu un petit lac rond nommé Sülüklü Gölü (« le lac des sangsues ») ; le cours du fleuve Calbis (Dalyan Çayı) s’est déplacé vers l’est et ne lèche plus le promontoire de l’acropole ; le port du sud-est, qui se trouvait au pied de l’acropole, a été le premier a être envasé. Le fleuve n’est plus qu’un étroit chenal (Dalyan Boğazi) bordé de hautes plantes aquatiques.

Le site archéologique de Caunos se trouve à environ 3 km du centre-ville de Dalyan qui est situé sur l’autre rive du fleuve.

VisitesVisites

Site archéologiqueLe site archéologique de Kaúnos
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Plan du site. Cliquer pour agrandir l'image.La cité de Caunos était aménagée en terrasses que l’on distingue clairement sur le site :
  • La terrasse supérieure se trouve entre les deux collines qui encadrent la cité ; sur cette terrasse on trouve le théâtre (n° 1) adossé à la colline de l’acropole, le mont Ímros, ainsi que les thermes romains (n° 4) et leur complément habituel, la palestre (n° 4), ainsi qu’un monument circulaire (n° 2) que des archéologues pensent être une station de mesure du vent ; plus tardivement une église byzantine (n° 3) à dôme fut construite sur cette terrasse.
  • Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Vue aérienne du site. Cliquer pour agrandir l'image.La terrasse inférieure se trouve à l’arrière du port intérieur et comprend l’agora du port (n° 9), un portique (n° 7), un nymphée (n° 8), un sanctuaire dédié à Apollon (n° 6) et un autre temple (n° 5), sans doute dédié au Basileús Kaúnios, le « roi des Cauniens » …
  • Une troisième terrasse se trouve sur le côté oriental du port intérieur, au pied du promontoire qui prolonge l’acropole jusqu’où se trouvait la mer à l’époque antique ; cette terrasse, dite de Déméter, comprend un sanctuaire de Déméter (n° 11), ainsi qu’un petit temple nommé Monopteros (n° 10).

La cité était protégée par des systèmes de fortifications de deux époques différentes.

Ville hauteL’acropole
L’acropole de Caunos s’élevait à l’est de la cité, sur une colline couronnée par un affleurement rocheux, culminant à l’altitude de 152 m ; la colline est très abrupte du côté de l’est qui était, dans l’antiquité, longé par le fleuve, et descend en pente douce vers l’ouest, en direction de la terrasse supérieure de Caunos. Strabon nommait cette colline l’Imbros. À son sommet se dressait une forteresse, un phroúrion (φρούριον), l’Héraklion (le fort d’Hercule), datant de l’époque des Hécatomnides (IVe siècle avant JC) ou de l’époque hellénistique (IIe siècle avant JC), qui fut plus tard réutilisée par les Byzantins. Les murailles d’enceinte de la cité aboutissaient à cette forteresse.

La colline de l’acropole est prolongée, en direction du sud-ouest, par un promontoire qui aboutit à une seconde colline où se dressait une autre forteresse, le Persikon (le fort de Persée) ; cette seconde colline est surnommée la « petite acropole ».

Depuis l’acropole on a une vue magnifique sur la ville antique, la ville de Dalyan, le fleuve, l’estuaire et la plage d’İztuzu.

Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'acropole. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'acropole. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'acropole. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'acropole vue depuis le nord. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
Théâtre antiqueLe théâtre
Le théâtre antique de Caunos est creusé pour moitié dans le flanc nord-ouest de la colline de l’acropole (n° 1), à la mode grecque, mais l’autre moitié des gradins se trouve sur un sous-bassement en gros blocs d’une pierre grisâtre, comme le seront les théâtres romains, mais sans couloirs voûtés sous les gradins. L’entrée principale se faisait au nord et au nord-ouest, par deux escaliers voûtés, ouverts dans le sous-bassement, qui aboutissaient au niveau de la diázoma.
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le vomitorium du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le vomitorium du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le vomitorium du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
La cavea a une forme plus obtuse qu’un demi-cercle et comporte 33 gradins, divisés horizontalement en deux étages par la diázoma ; l’étage inférieur comporte 18 rangées de sièges, l’étage supérieur 15 rangées. La cavea est divisée verticalement en neuf secteurs (kerkídes, cunei) par 8 escaliers (klímakes, scalae) ; la diázoma est accessible par deux escaliers voûtés. Le théâtre pouvait accueillir 5 000 spectateurs.
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. La cavea du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. La cavea du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le théâtre. Cliquer pour agrandir l'image.
L’orchestre a un diamètre de 75 m ; on y entrait par un párodos de plain-pied, situé au nord-ouest, et par un párodos en escalier, situé au sud-est.
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'orchestre du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'orchestre du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'orchestre du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
La scène se trouve au sud-ouest, de sorte que la plupart des spectateurs avaient le spectacle du port et de la mer en arrière-plan de la scène. Les bâtiments de scène comme le théâtre peuvent être datés de l’époque hellénistique (IIe siècle avant JC) ; cependant la scène fut rénovée et agrandie à l’époque romaine.
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. La scène du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. La scène du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image.Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. La scène du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. La scène du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
Le théâtre antique (tiyatro) est le bâtiment le plus impressionnant du site de Caunos ; il est en assez bon état après sa restauration. Le théâtre est occasionnellement utilisé pour des spectacles.
Bâtiment antiqueLa plate-forme de mesure ou monument circulaire (Yuvarlak yapı)
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le monument circulaire. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).À une quarantaine de mètres au nord-ouest du théâtre se trouve une structure (n° 2) qui a intriqué les archéologues : il s’agit d’une construction de forme circulaire comportant trois marches ; la marche inférieure a un diamètre de 15,8 m, la marche supérieure un diamètre de 13,75 m. Tous les blocs formant les marches sont soigneusement élaborés ; la marche supérieure ne comporte pas de goujons qui auraient pu servir à fixer une superstructure en pierre ; au lieu de cela, à la surface de la marche supérieure, se trouve un système complexe de fines lignes incisées, trois cercles – de diamètre allant de 12,48 m à 12,29 m – traversés par seize lignes radiales régulières avec de courtes tangentes au point d’intersection interne. De toute évidence, ces marches ont été construites uniquement pour ce système complexe de lignes ; comme on n’a pas trouvé de préparation pour d’autres constructions dans le bâtiment circulaire, on peut supposer qu’il a été construit comme base pour prendre des mesures au moyen d’un instrument ; cependant la méthode de mesure utilisée n’est pas très claire.

Selon les archéologues, le Professeur Baki Öğün et son élève et successeur Cengiz Işık, il pourrait s’agir d’une plate-forme de mesure du vent. Dans son ouvrage « De architectura », l’architecte et historien de l’architecture romain Vitruve, du Ier siècle avant JC, mentionne que des plates-formes de mesure du vent étaient utilisées pour planifier les rues en fonction de la direction des vents dominants, afin de garder sain l’air des villes. La plate-forme de mesure du vent de Caunos est datée d’environ 150 avant JC.

Église orthodoxeL’église byzantine
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Dessin de l'église byzantine. Cliquer pour agrandir l'image.Un peu plus bas sur la terrasse supérieure, à une centaine de mètres au nord-ouest du théâtre se trouvent les ruines d’une église à dôme (Kubbeli Kilise) (n° 3). L’église basilique à dôme de Caunos est l’un des exemples les plus anciens et les mieux conservés de ce type d’églises byzantines en Anatolie. C’est aussi le seul édifice byzantin restant à Caunos. La date de construction de l’église de Caunos est située au VIe siècle après JC.

L’édifice est construit sur un plan approximativement carré (14 m par 14,5 m) et possédait trois nefs : la nef centrale était couverte par un dôme, tandis que les nefs latérales étaient couvertes par des voûtes en berceau. L’abside présente un mur à face intérieure circulaire et à face extérieure à trois facettes. L’entrée dans l’église se faisait par trois portes situées à l’ouest. Des chapelles plus petites furent ajoutées plus tard de chaque côté.

L’église a été bâtie avec des matériaux de construction provenant de bâtiments antérieurs, sur une fondation appartenant à un bâtiment du IVe siècle, probablement également utilisé comme lieu de culte.

L’équipe d’archéologues pense que ses murs intérieurs étaient plâtrés et ornés de fresques, mais on n’y voit aucune trace de peintures ; en revanche, des mosaïques ont été découvertes à côté de l’église.

Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'église byzantine. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'église byzantine. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'église byzantine. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'église byzantine. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. L'église byzantine. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
GymnaseLa palestre
Des recherches archéologiques ont montré que la palestre romaine était construite sur une partie de la vieille ville qui avait probablement été un lieu de culte.

Seules les fondations de la palestre sont préservées, formant un rectangle de 56,80 m par 31,40 m située sur une terrasse placée en partie sur la roche-mère et en partie sur une galerie avec des magasins construite au nord-est.

ThermesLes thermes romains
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Les thermes romains (auteur Alexander van Loon). Cliquer pour agrandir l'image.Toujours sur la terrasse supérieure, mais au pied de la colline qui fait face à la colline de l’acropole, se trouvaient les thermes romains (Roma Hamamı) (n° 4). De nos jours c’est le bâtiment le plus proche du guichet d’entrée situé au nord du site.

C’est l’un des exemples les mieux conservés parmi les établissements thermaux e la période impériale romaine ; les bains faisaient partie d’un ensemble comprenant aussi la palestre ; les deux bâtiments sont tous les deux orientés dans la direction du nord-ouest au sud-est.

Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Plan des thermes romains. Cliquer pour agrandir l'image.Le bâtiment principal des bains mesurait 58,20 m par 28,20 m ; on y accédait par quatre portes donnant sur l’ambulacrum qui était le vestibule central servant de lieu de rencontre des citoyens. Les salles de l’ambulacrum et du tepidarium (bains tièdes) étaient placées symétriquement des deux côtés des parties frigidarium (bains froids) et laconicum (salle de transpiration) avec piscinae. Ce complexe se terminait par la salle du caldarium qui avait des entrées des deux côtés. Toutes les parties chaudes et tièdes étaient chauffées par un système d’hypocauste. Chacune des salles avait un plafond voûté.

À l’époque byzantine, les bains ont été démantelés et le frigidarium a été converti en église.

Temple antiqueLe temple de Basileús Kaúnios
Une rue pavée reliait les bains de la terrasse supérieure à la terrasse inférieure ; en haut de la terrasse inférieure se trouve un temple d’ordre dorique (n° 5), de forme inhabituelle, qui a été identifié comme un temple dédié à Basileús Kaúnios (Βασιλεύς Καύνιος), « le roi des Cauniens » …, aussi connu comme le Roi-Dieu (βασιλεύς ό θεός), c’est-à-dire Zeus.

Le temple est constitué d’un péristyle de forme carrée, à l’intérieur duquel se trouve une double colonnade circulaire ; à l’intérieur de ce cercle de colonnes se trouve une sorte de bassin circulaire en contrebas, au centre duquel se trouve une pierre plate ronde ; on a découvert dans ce bassin un obélisque qui était le symbole du roi des Cauniens ; le symbole de l’obélisque apparaissait sur les anciennes pièces de monnaie cauniennes. Le Basileús Kaúnios (en lycien Xñtawati Xbideñni) est aussi mentionné sur une stèle trilingue découverte à Xanthe ; cette stèle a permis de comprendre des bribes de la langue parlée à Caunos à l’époque archaïque. Ce temple daterait du IIIe siècle avant JC.

Le temple de Basileús Kaúnios est souvent désigné sous le nom de « temple de la terrasse » (Teras Tapınağı).

Sanctuaire antiqueLe sanctuaire d’Apollon
Plus bas, en descendant vers l’agora du port, se trouve un sanctuaire dédié à Apollon (Apollon Kutsal alanı) (n° 6), du IIe siècle avant JC.
StoaLa stoá
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. La stoa de l'agora (auteur Alexander van Loon). Cliquer pour agrandir l'image.Un portique couvert s’étendait sur tout le côté nord de l’agora du port, sur 94 m de longueur (n° 7) ; la stoá était formée d’une colonnade à l’avant et d’un mur à l’arrière. Sa construction a été datée du début de l’époque hellénistique, à la fin du IIIe siècle avant JC, mais cette stoá a été en partie restaurée à l’époque romaine.

On y cependant découvert des bases de statues de satrapes du IVe siècle avant JC, Mausole et son père Hécatomnos, qui gouvernaient la cité de Caunos depuis Mylas puis Halicarnasse. Ces bases de statues portent les premières inscriptions en grec découvertes à Caunos.

La stoá n’abritait pas de boutiques et devait être une stoá de promenade où les habitants pouvaient s’abriter du soleil et de la pluie.

NymphéeLe nymphée
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le nymphée (auteur mwanasimba). Cliquer pour agrandir l'image.À l’extrémité orientale de la stoá, assez près de l’ancien port intérieur, se trouve un bâtiment d’environ 8 m par 5 m (n° 8). Il s’agit d’un nymphée (nymphaíon) ; la façade avant de la fontaine se trouve du côté ouest ; on y accédait, pour y puiser de l’eau, au moyen de trois marches.

L’édifice serait d’origine hellénistique mais aurait été agrandi au Ier siècle après JC ; il porte d’ailleurs une dédicace à l’empereur Vespasien (règne de 69 à 79 après JC).

Sur la face extérieure du mur sud de l’édifice se trouve une longue inscription d’information douanière indiquant que les marchands pouvaient exporter certains biens en franchise de taxe, y compris des esclaves ; pour cette raison on a longtemps cru que ce bâtiment était un bureau de la douane.

La fontaine (çeşme) a été restaurée avec ses propres blocs de pierre.

AgoraL’agora du port
L’agora du port se trouvait tout en bas de la terrasse inférieure de Caunos (n° 9), directement derrière les quais du port ; on peut imaginer que c’était l’endroit où se faisaient les transactions commerciales. L’agora a été construite à l’époque hellénistique.
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le port et l'agora. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le port et l'agora. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
PortLe port extérieur
La cité de Caunos eut deux ports : le port extérieur était situé à l’est du promontoire formé par l’acropole ; ce port se trouvait sur la rive droite de l’estuaire du fleuve Calbis ; le fleuve était navigable jusqu’au lac caunien (de nos jours le Köyceğiz Gölü) et le port extérieur pouvait recevoir les marchandises de l’intérieur des terres pour les exporter.

Ce port fonctionna depuis la fondation de la cité jusqu’à la fin de l’époque hellénistique quand il fut ensablé par les alluvions du fleuve Calbis.

PortLe port intérieur
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Le port et l'agora. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le port intérieur, ou port de l’ouest, se trouvait au fond d’une petite baie formée par deux promontoires rocheux : à l’ouest un promontoire, prolongement du Çandir Dağı, où se dressaient les murs archaïques de la cité ; à l’est le promontoire descendant de l’acropole, défendu par des murailles et par la forteresse de Persikon. Le géographe Strabon écrit que le port pouvait être fermé, sans doute par une chaîne tendue entre ces deux promontoires. Strabon indique aussi que Caunos possédait des chantiers navals autour du port, mais ceux-ci n’ont pas encore pu être localisés.

Ce port de commerce fut utilisé jusqu’aux derniers jours de Caunos, mais, en raison de l’envasement de l’estuaire, Caunos avait alors perdu sa fonction importante de port de commerce et commençait de s’appauvrir.

Le port intérieur est devenu de nos jours un petit lac rond nommé Sülüklü Gölü (le lac des sangsues).

Monument antiqueLe Monópteros
À l’est du port intérieur, au pied de la terrasse de Déméter, se trouvait un petit monument circulaire qui a été nommé Monópteros, en référence au Monópteros de l’acropole d’Athènes (n° 10). Le monument peut être daté du Ier siècle, sous le règne de l’empereur Auguste (règne de 27 avant JC à 14 après JC) ; il peut avoir servi de monument funéraire.

La cella du temple était entourée d’un cercle, d’environ 5 m de diamètre, composé de huit colonnes ; entre ces colonnes se trouvaient des statues de femmes et de lions. Une de ces statues de lions a été excavée lors d’une fouille illégale en 1965 ; elle est maintenant exposée sur la place principale de la ville de Köyceğiz. À la suite de cette fouille illégale, des fouilles officielles ont été effectuées en 1972 et 1973 ; elles ont mis au jour les fondations du temple Monópteros.

Sanctuaire antiqueLe sanctuaire de Déméter
Un sanctuaire des Rochers de Déméter se trouvait sur une terrasse située en contrebas de la petite acropole (Demeter terası) (n° 11). De nombreux objets votifs y ont été découverts.
ForteresseLa forteresse du Persikon
Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. La forteresse de Persikon. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La colline de l’acropole se poursuit, en direction du sud, par un promontoire qui formait un cap à l’entrée de l’estuaire du fleuve Calbis. Ce promontoire se termine par une petite colline rocheuse d’une hauteur de 50 m. Sur cette petite colline, surnommée « la petite acropole » se dressait une autre forteresse, le Persikon (« le fort de Persée ») ; cette seconde forteresse, plus petite que l’Héraklion de l’acropole, est mentionnée dans le récit fait par l’historien grec du Ier siècle avant JC, Diodore de Sicile, de la capture de Caunos par Ptolémée en 309 avant JC.

Cette forteresse pouvait défendre les deux ports, le port extérieur, à l’est, et le port intérieur, à l’ouest.

De ce petit château (Küçük Kale) il ne reste aucune trace, mais l’endroit offre une belle vue sur la plaine alluviale du Dalyan Çayı ; on aperçoit notamment l’écluse à poisson disposée en travers du fleuve. Ce sont ces écluses (dalyan en turc) qui ont donné son nom à la ville voisine.

MurailleLes murailles
Sur le côté oriental la cité de Caunos était protégée par une muraille qui s’étendait entre les deux forteresses, l’Héraklion, sur l’acropole, et le Persikon sur la « petite acropole ».

Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Les murailles de l'ouest (auteur Kjf). Cliquer pour agrandir l'image.Sur le côté occidental, un long mur – de 3,2 km de longueur – partait d’une forteresse circulaire construite sur le promontoire situé à l’ouest du port intérieur, et courait sur les crêtes des collines en direction du nord, puis de l’est, jusqu’à un précipice au bord du fleuve, face à l’endroit où se trouve de nos jours la ville de Dalyan. Le mur était bâti en blocs de pierre rectangulaires et avait de 7 à 8 m de hauteur et au moins 4 m d’épaisseur ; il y avait au moins cinq portes d’accès. Le mur est en assez bon état de conservation par endroits.

Ces murailles datent de l’époque de Mausole, au début du IVe siècle avant JC, mais ont été renforcées au moyen de tours rectangulaires à l’époque hellénistique ; la longueur de ces murailles est disproportionnée par rapport à la superficie de la cité, signe sans doute que le satrape Mausole envisageait un développement très important de Caunos.

CimetièreLes tombes rupestres
L’image emblématique de Caunos est un ensemble d’environ 200 tombes rupestres creusées dans des falaises situées au nord de la cité antique. On peut distinguer deux types de tombes : les premières sont des tombeaux sculptés en forme de temple hellénistique, à fronton triangulaire et à deux colonnes ioniques en façade – dans la partie supérieure des falaises, et sont connues comme les « tombes royales » ; les secondes sont de simples chambres funéraires creusées dans la partie basse de la falaise.

Les tombes royales semblent dater du IVe siècle avant JC ; ces tombes furent réutilisées à l’époque romaine.

Les tombes rupestres sont situées en dehors du site archéologique de Caunos. Elles sont visibles en descendant le fleuve ou depuis le chemin qui relie le débarcadère du village de Çandır au site archéologique ; on peut aussi les voir depuis le sommet de l’acropole.

Au pied des tombes rupestres se trouve le cimetière de Dalyan, accessible par bateau depuis la ville.

Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Les tombes royales rupestres lyciennes. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Les tombes royales rupestres lyciennes. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Les tombes royales rupestres lyciennes. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Les tombes royales rupestres lyciennes. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Kaunos en Anatolie. Les tombes royales rupestres lyciennes. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).

CultureHistoire, géographie, arts, traditions, flore …

HistoireHistoire
La première apparition de Caunos dans l’histoire remonte au VIe siècle avant JC : dans son ouvrage « Histoires » (Ίστορίαι), l’historien Hérodote raconte que, lors de l’invasion perse de l’Asie mineure, le général perse Harpage (Άρπαγος), après avoir vaincu l’Ionie, entra en guerre contre les Lyciens, les Cariens et les Cauniens en 546 avant JC ; la cité de Caunos – qui était encore nommée Kbid – fut prise après une résistance farouche, de même que la cité de Xanthe, son alliée. Kbid passa sous la domination perse.

Hérodote mentionne aussi que Kbid participa à la révolte de l’Ionie contre le joug perse lors de la première guerre médique, au début du Ve siècle, de 499 à 494 avant JC. Après la défaite du roi perse Xerxès, lors de la seconde guerre médique, la cité rejoignit la Ligue de Délos et commença d’être nommée Kaúnos. C’est probablement à cette époque que fut créé le mythe de la fondation de la cité par Caunos, fils de Milétos, le fondateur de Milet, lui-même fils du roi Minos de Crète ; dès lors, les Cauniens se dirent d’origine crétoise bien que ce fut un peuple anatolien, assez proche des Cariens. Pendant la guerre du Péloponnèse, Caunos servit de port aux deux camps, Athènes et Sparte.

Après le traité de paix d’Antalcidas, la « Paix du Roi », signé entre Sparte et le roi de Perse Artaxerxes en 387 avant JC, Caunos retomba sous le joug perse ; les Perses firent gouverner la cité par les satrapes de Carie, Hécatomnos puis son fils Mausole (satrape de 377 à 353 avant JC). Sous le satrapat de Mausole – très admirateur de la culture grecque bien que vassal de l’Empire perse – la cité de Caunos fut très hellénisée ; elle fut aussi agrandie et réaménagée, et fut protégée par d’importantes murailles. La victoire d’Alexandre le Grand, en 334 avant JC, amena la cité sous la domination de l’empire macédonien. Après la mort d’Alexandre III, pendant les guerres des Diadoques, en raison de sa situation stratégique, Caunos fut très disputée et changea de mains à plusieurs reprises, passant tour à tour à Antigone, Ptolémée, Antigone, Démétrios, Lysimaque et Ptolémée.

Le port extérieur de Caunos commença de s’ensabler au début du IIe siècle avant JC. En 189 avant JC, Caunos fut achetée par Rhodes à Ptolémée V, pour 200 talents, et resta sous la domination de Rhodes jusqu’en 167 avant JC ; elle était alors désignée sous le nom de « Pérée rhodienne ». En 167 avant JC, Caunos et plusieurs autres villes de l’Anatolie occidentale se révoltèrent contre Rhodes ; le sénat romain fit de Caunos une ville libre. En 129 avant JC, Caunos fut incluse dans la Province romaine d’Asie ; la cité se trouvait à la périphérie orientale de la Province.

En 88 avant JC, Caunos soutint Mithridate VI, prit part à la révolte contre Rome et au massacre de résidents romains ; en 85 avant JC, après la répression de la révolte, la cité fut remise sous l’administration de Rhodes. À la fin du Ier siècle avant JC, Caunos était redevenue libre.

La cité fut christianisée assez tôt et, lorsque le christianisme devint la religion d’État de l’Empire romain, en 391, la cité prit le nom de Caunus-Hegia.

Au VIIe siècle, à partir de 625, Caunos fut la cible d’attaques arabes et de pirates.

Au XIIIe siècle la cité fut conquise par les Turcs seldjoukides et, au XVe siècle, par les Turcs ottomans. Après une grave épidémie de paludisme, la cité fut complètement abandonnée.

FouilleLes fouilles archéologiques
En 1842, la cité antique de Caunos fut localisée près de Dalyan par l’officier de marine et archéologue anglais R. D. Hoskyn grâce à la découverte in situ d’une inscription faisant mention « du conseil et du peuple des Cauniens ».

Les fouilles archéologiques de Caunos ont débuté en 1966 sous la direction du professeur Baki Öğün et sont poursuivies par son élève, le professeur Cengiz Işık.

Informations pratiquesInformations pratiques

MétéorologieMétéo et prévisions
Conditions de visiteConditions de visite
Visite du site archéologique de Caunos :

On peut accéder au site de Caunos par la route ou par la rivière :

Par la route, sur la route D-400 de Marmaris à Fethiye, tourner à droite à Köyceğiz en direction d’Ekincik ; à Sultaniye, tourner à gauche en direction de Çandır ; le site archéologique se trouve 500 m après le village. On peut faire une halte à Sultaniye pour visiter les thermes et les bains de boue; ce trajet permet aussi de longer le rivage du lac. Cependant ce trajet est long (une trentaine de kilomètres), sinueux et difficile, en particulier entre Sultaniye et Çandır où la route est en mauvais état. On arrive à l’entrée nord du site, près des thermes romains.

Coordonnées géographiques : 36°50′1,09″ N ; 28°38′3,16″ E.

Par la rivière, des bateaux d’excursion emmènent les visiteurs depuis Dalyan jusqu’au village de Çandır ; il y a deux points de débarquement : au débarcadère de Çandır, ce qui permet d’accéder au site par l’entrée du nord après avoir marché environ 20 minutes en admirant, sur la droite, les tombes rupestres ; au débarcadère de l’écluse à poissons, une ferme piscicole, ce qui permet d’accéder au site par l’entrée du sud, à une centaine de mètres du théâtre, située entre l’acropole et la petite acropole. La plupart des visiteurs du site viennent par le fleuve, depuis Dalyan, avec 15 minutes de traversée ; les circuits touristiques incluent le site de Caunos et la plage d’İztuzu.

Horaires d’été, du 15 avril au 2 octobre : de 9 h à 20 h.

Horaires d’hiver, du 3 octobre au 14 avril : de 9 h à 17 h.

Prix d’entrée : 10 TRY.

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