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La processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa)

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Espèce

PrésentationPrésentation

Présentation généraleGénéralités
Processionnaire du pin. Procession. Cliquer pour agrandir l'image.La chenille processionnaire du pin est un insecte défoliateur que l’on rencontre sur tout le pourtour du bassin méditerranéen. Elle s’attaque à toutes les essences de pin et parfois même aux cèdres.

ClassificationClassification

Règne : animaux (Animalia)Sous-règne : métazoaires (Metazoa)
Division : triploblastiques (Bilateralia)Sous-division : deutérostomes (Deuterostomia)
Super-embranchement : arthropodes (Arthropoda)Embranchement : mandibulates (Mandibulata)
Super-classe : hexapodes (Hexapoda)Classe : insectes (Insecta)
Sous-classe : insectes ailés (Pterygota)Infra-classe : endoptérygotes (Endopterygota)
Ordre : lépidoptères (Lepidoptera)Sous-ordre : glossiens (Glossata)
Infra-ordre : hétéroneures (Heteroneura)
Groupe : ditrysiens (Ditrysia)Sous-groupe : papillons de nuit (Heterocera)
Super-famille : noctuoïdés (Noctuoidea)Famille : thaumétopoéidés (Thaumetopoeidae [Aurivillius, 1891])
Sous-famille :Tribu :
Genre :Sous-genre :
Espèce : Thaumetopoea pityocampa [Denis et Schiffermüller]Sous-espèce :
Nom commun : processionnaire du pinNom populaire :

Noms européensNoms européens

AlbanieAllemagneAngleterreArménie
Pays basqueBiélorussieBrezhonegBulgarie
CatalogneChyprioteCorsuCroatie
DanemarkGaeidhligEspagneEstonie
FøroysktFinlandeFrançaisprocessionnaire du pinFrysk
GalicePays de GallesGéorgieGrèce
HongrieIrlandeIslandeItalie
LettonieLithuanieLëtzebuergëschMacédoine
MalteMoldovenesteNorvègeOccitan
Pays-BasPolognePortugalRoumanie
RussieSerbieSlovaquieSlovénie
SuèdeTchéquieUkraïneEmpire romainThaumetopoea pityocampa

Identification du papillonIdentification

Identification généraleGénéralités
MorphologieMorphologie
MâleFemelleProcessionnaire du pin. Adulte. Cliquer pour agrandir l'image.
MâleLes imagos mâles sont plus petits que les femelles.
Femelle
LongueurLongueur
EnvergureEnvergure
ColorisColoris
ChenilleChenille
Processionnaire du pin. Chenilles. Cliquer pour agrandir l'image.
ChrysalideChrysalide
RemarqueRemarques
Espèce semblableEspèces semblables

Cycle de vieCycle de vie

Système reproductif
TerritorialitéTerritorialité
Parade nuptiale
ReproductionAccouplement
Sitôt après sa sortie de terre, le papillon va gagner un emplacement surélevé proche (tige, caillou, branche …), sur lequel va avoir lieu le déploiement des ailes, ce qui prend quelques minutes. À la tombée de la nuit, les mâles s’envolent, alors que les femelles cherchent un endroit de repos. Au bout de quelques heures, ces dernières se mettent dans une position dite « d’appel » du mâle et, grâce à la dévagination de leur armure génitale, elles émettent une phéromone sexuelle, appelée « pityolure ». Le mâle arrive rapidement, et l’accouplement peut avoir lieu. Il dure une heure environ, durée au bout de laquelle les deux papillons prennent leur envol. Le mâle meurt un à deux jours plus tard.
Site de ponte
Nature et choix de l’hôte :

Processionnaire du pin. Nid sur pin d'autriche.La processionnaire du pin s’attaque à toutes les espèces de pin présentes en France, ainsi qu’aux cèdres. Elle montre néanmoins des préférences pour certaines essences, particulièrement pour le pin noir d’Autriche.

Voici l’ordre de préférence de la femelle de la processionnaire du pin pour déposer ses œufs :

Cet ordre s’explique par le fait que le premier critère de ponte de la femelle est le diamètre des aiguilles. Pourtant, une étude plus récente attribue la préférence à la présence de substances volatiles émanant des tissus des aiguilles, comme le limonène.

La femelle se dirige vers des arbres se découpant en silhouette sur fond clair, ceci explique pourquoi il s’agit souvent d’arbres de lisière ou appartenant à des jeunes peuplement. La distance à parcourir entre le lieu d’accouplement et le lieu de ponte ne semble pas constituer une limite pour le choix de l’hôte. La femelle peut en effet parcourir des distances de plusieurs kilomètres, ce qui représente un problème important d’extension rapide du foyer d’infestation.

Nid
Processionnaire du pin. Nid.Processionnaire du pin. Dejections.
Ponte
Au bout de quelques heures, la femelle se pose sur un pin. Elle va pondre autour de deux aiguilles, pendant environ trois ou quatre heures. La ponte a une forme de manchon et mesure près de cinq centimètres de longueur. Elle peut contenir entre 70 et 300 œufs, la moyenne se situant aux alentours de 200 œufs. Ceux-ci sont recouverts d’écailles provenant de l’extrémité de l’abdomen de la femelle, qui va rapidement s’envoler puis mourir quelques heures après.
Nombre de pontes
Œufs
Éclosion
LarveLarve
La chenille : une évolution à cinq stades :

L’éclosion des œufs se déroule lorsque la somme des températures moyennes journalières atteint 780 °C, soit entre 30 et 45 jours après l’émergence des adultes. La vie larvaire comporte cinq stades, de L1 à L5, différentiables au niveau de la quantité de soies (poils) présentes, de la taille de la chenille (en longueur et en diamètre) et du volume de sa capsule céphalique. Tout au long de leur évolution larvaire, les chenilles d’une même ponte resteront groupées, grégarisme qui comme nous le verront par la suite est essentiel à leur survie.

Dès leur sortie, les chenilles L1 tissent un réseau de soie très léger autour du manchon de ponte : le pré-nid. Elles commencent à s’alimenter de nuit et changent ainsi de lieu de regroupement. L’alimentation se fait en procession, reliée au nid par un fil de soie. La prise de nourriture nycthémérale est réglée par la durée de la période d’obscurité. Dans certains cas exceptionnels, une prise de nourriture diurne est possible en cas de jeûne obligatoire (résultant d’une surpopulation ou de températures trop froides).

Les stades larvaires, entrecoupés de périodes de mue pendant lesquelles les chenilles arrêtent de s’alimenter, ont des durées variables

Apparition des propriétés urticantes de la chenille :

Dès le premier stade larvaire, une glande pluricellulaire est présente sur le dos de la chenille. À partir du troisième stade, cette glande contient une protéine urticante, la thaumétopoéine, qui se retrouve dans les poils commençant à apparaître. L’appareil urticant comprend en fait huit miroirs, placés sur les segments abdominaux de la chenille, et contenant chacun des poils urticants, d’une longueur proche de 200 µm.

Lorsque la chenille est agressée ou stressée, les miroirs urticants s’ouvrent et les poils sont propulsés en l’air. Leur forme de harpon leur permet de pénétrer et de se fixer dans l’épiderme de l’organisme agresseur. Le « frottement » en réponse à la démangeaison conduit à la rupture du poil et à la libération du venin, ce qui peut provoquer des dommages plus ou moins graves, chez l’homme ou les animaux.

Le nid d’hiver : un « radiateur » garant de la survie de la colonie :

Dès l’arrivée des premiers froids, la colonie, qui compte alors en général entre 100 et 150 chenilles, entreprend la construction d’un nid qui va lui permettre de passer l’hiver. Ce nid, absent dans les régions chaudes comme le Portugal, permet la survie du groupe.

Dès le début du XXe siècle, une étude a montré l’importance de la température et de l’éclairement dans le choix du lieu d’élaboration du nid d’hiver. En effet, ces nids dont le nombre par arbre peut dépasser quinze, sont toujours situés à l’extrémité des rameaux de l’hôte, la plupart du temps sur le côté exposé au Sud.

La phase de construction du nid d’hiver est très hiérarchisée. La structure comprend deux enveloppes superposées, une interne d’épaisseur importante et une externe plus lâche, qui a un rôle de superstructure. Plus la région d’implantation est froide, plus cette structure est solide et bien entretenue. Il n’y a aucun orifice de sortie, les chenilles se faufilent à travers les mailles du tissage.

Le nid d’hiver joue un rôle de radiateur solaire, en captant les rayons du proche-infrarouge. L’augmentation de température peut atteindre 1,5 °C par heure d’insolation. On a constaté une température à l’intérieur du nid de 15 °C supérieure à celle de l’air ambiant en Grèce. Toutefois, on peut noter que si la température du nid peut être très supérieure à la température externe, celui-ci n’en demeure pas moins qu’un « capteur de calories ». Il n’a ainsi pas de rôle d’isolation, et c’est bien le regroupement des chenilles en conglomérat qui permet de conserver une température élevée, facteur indispensable à leur survie.

La procession de nymphose, fin de la phase aérienne du cycle :

La procession de nymphose, qui est à l’origine du nom de l’insecte, a lieu de février à mai, et peut durer jusqu’à six jours. La chenille de tête, qui est toujours destinée à donner un adulte femelle, se dirige vers une zone éclairée. Lorsqu’elle parvient à un endroit où le terrain est à la fois ensoleillé et meuble, elle s’arrête et l’ensemble des chenilles de la procession se regroupe. L’enfouissement, à une profondeur comprise entre 5 et 20 centimètres, est limité dans un petit espace et n’est pas toujours définitif. Ainsi, si les conditions de température se révèlent inadéquates, les chenilles peuvent ressortir pour s’enterrer un peu plus loin. Débute alors la phase souterraine du cycle de vie de l’insecte.

ChrysalideChrysalide
La phase souterraine : une durée très variable :

Cette phase, qui peut durer de quelques jours à plusieurs mois, se déroule de mars à juillet. Après l’enfouissement, la chenille tisse autour d’elle un cocon de nymphose, et on assiste alors à un arrêt complet du développement. Il existe trois phases distinctes chez les populations méditerranéennes de processionnaires du pin, en fonction de la perte de poids journalière. Le développement reprend dans cette région quelques semaines avant l’émergence de manière très active.

Dans certains cas, cette phase de diapause? peut être prolongée : elle peut durer jusqu’à cinq ans dans des conditions défavorables, notamment des sols secs. Ceci pose des problèmes importants dans l’organisation de la lutte contre la processionnaire du pin. Le taux de diapause prolongée, proche de zéro en zone méditerranéenne, peut avoisiner 100 % dans les montagnes corses.

La mortalité des nymphes est importante dans le sol. Les résultats montrent qu’elle peut atteindre 6 % uniquement à cause de l’humidité du sol, sans prise en compte des prédateurs existant dans la nature.

Les adultes : une durée de vie courte. L’émergence des adultes a lieu au cours des mois de juillet et août, au coucher du soleil. L’heure exacte varie en fonction de la pression atmosphérique journalière. Les mâles émergent environ une demi-heure avant les femelles. La sortie du cocon se fait grâce à la présence de crêtes sclérifiées (canthus) situées sur la tête du papillon, qui « découpent » l’enveloppe. Le ratio mâle/femelle est généralement proche de 1.

Cycle annuel
Processionnaire du pin. Cycle de vie. Cliquer pour agrandir l'image.Les dates respectives de déclenchement des différents stades ainsi que leur durée sont très variables. On attribue cette variabilité au cours de la vie larvaire à trois facteurs : la température (et l’amplitude thermique), la radiation globale et la photopériode. Il montre ainsi que des températures fortes ou basses peuvent provoquer des perturbations physiologiques importantes, pouvant aller jusqu’à l’arrêt de l’alimentation.

Grâce à ces observations, on a pu élaborer un abaque synthétique qui représente la date de déclenchement et la durée des différentes phases du cycle en fonction de la latitude ou de l’altitude. Plus on monte en latitude ou plus on monte en altitude, plus la durée du développement larvaire est importante, et ceci au détriment de la diapause nymphale.

Mois123456789101112
Œuf
Chenille
Chrysalide
Imago
Phase d’hibernation
PrédateursOiseau insectivoreAraignée
LongévitéLongévité

RépartitionRépartition

Répartition globale
La processionnaire du pin est présente dans l’ensemble du bassin méditerranéen.

Processionnaire du pin. Aire de répartition. Cliquer pour agrandir l'image.En France, on a élaboré une carte des aires potentielles de la processionnaire du pin, en fonction de la température et de l’insolation, facteurs qui ont une influence importante sur le cycle de vie de cet insecte.

L’évolution réelle de l’aire de répartition entre 1 969 et 1996 montre une progression dans les moyennes vallées de la Loire et du Cher, dans le Massif Central, et enfin dans le Jura et les Alpes (progression en altitude). L’hypothèse avancée pour expliquer cette progression est le réchauffement global observé depuis le début des années 70 en Europe du Nord. On constate une progression en altitude de l’insecte en Espagne, celui-ci menaçant dorénavant des forêts anciennes.

Présent en auvergneAuvergne
Processionnaire du pin. Nid, Côtes de Clermont. Cliquer pour agrandir l'image.

StatutStatut

Rareté
Dégâts et nuisances
Outre les ravages qu’elle peut causer sur les jeunes peuplements, la baisse de productivité et le préjudice esthétique, la projection de ses poils urticants peut entraîner chez l’homme et les animaux d’importantes réactions allergiques et irritations oculaires.

Dommages sur les hommes et les animaux :

Les problèmes sanitaires, liés aux poils urticants, commencent dès le troisième stade larvaire, lorsque ces poils commencent à apparaître. Les poils urticants sont libérés dans l’air par la chenille lorsque celle-ci se sent agressée. On ont montré que ces poils pouvaient être transportés par le vent, même si une enquête épidémiologique menée sur la façade atlantique a montré que 7 % des contaminations avaient lieu en forêt, et seulement très exceptionnellement dans des zones sans pin à proximité. Les poils sont en outre très présents dans les nids d’hiver, même après plusieurs années, c’est pourquoi il est dangereux de manipuler des nids même vides.

Processionnaire du pin. Peau urtiquee.On distingue quatre types d’atteinte : cutanée (mains, bras, visage, cou), oculaire, respiratoire et allergique. L’atteinte cutanée provoque des démangeaisons, voire un œdème, et peut mettre jusqu’à deux semaines à disparaître. Si les poils ne sont pas enlevés rapidement de l’œil, ils peuvent entraîner de graves conséquences : glaucome, cataracte … Enfin, suite à l’inhalation de poils, une petite gêne respiratoire peut se faire sentir, ou même dans certains cas une crise d’asthme.

Les problèmes liés aux propriétés urticantes de la chenille processionnaire du pin sont loin d’être négligeables. Ainsi, on a recensé 71 cas d’atteintes dans quatre départements en moins de six mois, chiffre sans doute sous-évalué du fait d’un taux de réponse assez faible à l’enquête.

Processionnaire du pin. Langue necrosee de chien.Les animaux les plus exposés aux risques liés à la processionnaire du pin sont les chiens et les chevaux. Le symptôme le plus souvent rapporté est la nécrose de la langue, qui peut parfois s’accompagner d’œdèmes des babines et de vomissements.

Dommages sur les arbres :

La chenille processionnaire du pin, dès l’éclosion, commence à se nourrir des aiguilles de son hôte. En plus d’une atteinte esthétique, cela à deux actions sur l’arbre. La première est directe : la défoliation provoque des pertes de croissance (diminution du pouvoir photosynthétique) ; la deuxième est indirecte et peut conduire jusqu’à la mort de l’hôte : la défoliation conduit à l’affaiblissement de l’arbre, qui devient plus sensible aux attaques d’insectes xylophages par exemple.

Processionnaire du pin. Defoliation. Cliquer pour agrandir l'image.De nombreuses études ont cherché à évaluer les pertes de croissance de l’arbre suite à une attaque de chenilles processionnaires du pin. Un peuplement de pins noirs d’Autriche, âgés de plus de 50 ans et donc ayant été la cible d’attaques à de nombreuses reprises, sur le Mont Ventoux (Vaucluse). La perte en volume par rapport à des peuplements indemnes analogues est dans ce cas de l’ordre de 4 %. On a démontré que dans les Landes, une attaque isolée sur le pin maritime a des effets durant trois ans en cas de défoliation totale. La perte d’accroissement (en circonférence et en volume) varie alors de 25 à 3 % pendant les trois années. Ces chiffres sont toutefois assez extrêmes et concernent des défoliations importantes, car un taux de défoliation inférieur à 5 % semble ne pas avoir d’effet sur la croissance de l’arbre.

La lutte microbiologique à base d’une bactérie entomopathogène le Bacillus thuringiensis, reste actuellement la méthode la plus efficace et la plus utilisée en France.

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