Si la silhouette du Coucou ressemble étrangement à celle d’un Faucon crécerelle, ailes pointues et longue queue, son plumage est proche de celui de l’Épervier. En vol ses ailes pointues le différencient de l’Épervier. Sa queue étagée frappe l’œil quand il l’étale en se posant.
Plumage
Tête et dos gris ardoisé uni alors que le ventre est blanchâtre rayé transversalement de gris foncé avec la poitrine grise.
Sexes identiques, quoique la femelle présente parfois une phase où le gris du plumage est remplacé par du roux, certaines sont rouge brunâtre (phase rousse ou hépatique).
Longue queue tachée de blanc, ailes pointues.
Bec
Petit bec.
Patte
Longueur
De 32 à 34 cm.
Envergure
De 55 à 65 cm.
Hauteur
Poids
De 105 à 130 g.
Coloris
Juvénile : plus sombre que l’adulte, avec des lisérés pâles sur le dessus du corps, la poitrine et la gorge barrées de gris foncé, une tache blanche occipitale sur la nuque ; il existe également une phase rousse.
Son chant bien connu, mélodieux et sonore, parfois simple ou triple, auquel il doit son nom permet de le repérer. Mâle : « cou cou ».
Chant
Lorsqu’il émet son « cou cou », à longueur de journée, le mâle, posé le plus souvent au sommet d’un arbre, les ailes pendantes et la queue relevée, se balance d’avant en arrière. Au comble de l’excitation, le chant peut comporter trois syllabes « cou cou cou », et mâle et femelle émettent un cri « rauque et bas » que Paul Géroudet traduit par « hachachach ». Hormis ce moment privilégié, il est difficile d’observer le mâle, la femelle étant en tout temps quasiment invisible.
Chant de mâle et trille aiguë de femelle.
Appel de la femelle
L’appel habituel de la femelle est une sorte de glougloutement liquide.
En vol, le coucou gris a la silhouette d’un petit rapace et ressemble beaucoup à l’Épervier, mais avec une tête plus proéminente.
Son vol est direct et rapide fait de battements mous, pressés et peu amples des ailes arquées vers le bas ; les ailes ne dépassent pas le dessus du corps, la tête relevée fait paraître le dos fuyant.
Le chant du coucou retentit dans le courant d’avril, parfois plus tôt. De retour d’Afrique méridionale, ce migrateur au long cours retrouve ses quartiers de reproduction. Les mâles arrivent les premiers, se cantonnent, puis sont rejoints un peu plus tard par les femelles.
Avec le coucou-geai. le coucou gris est le seul oiseau d’Europe qui confie l’élevage de ses jeunes à d’autres oiseaux.
Ce parasitisme est limité au temps de la nidification et permet à l’espèce de se reproduire en plus grand nombre qu’elle ne pourrait le faire, si elle n’avait recours à ce stratagème.
Le Coucou serait incapable, dans d’autres conditions, d’assurer une nourriture suffisante à ses petits.
Le phénomène n’est pas unique dans le monde des oiseaux. On dénombre, dans le reste du monde, 76 autres espèces parasites.
Chaque femelle surveille un vaste territoire à la recherche de nids en construction, puis elle repère le début de la ponte. Elle choisit le moment où les propriétaires en sont absents pour venir pondre dans le nid de son choix, généralement l’après-midi, alors que l’hôte pond, en principe, au petit matin.
La femelle du coucou quadrille son territoire à la recherche de nids en construction et de parents adoptifs qui couveront le jeune parasite.
L’œuf de Coucou éclot au bout de 12 jours, généralement avant ceux de ses frères adoptifs.
Le poussin, nu et aveugle, se débarrasse aussitôt de ces derniers ; en effet, une zone sensible dans le creux de son dos provoque des mouvements d’éjection, par-dessus les bords du nid, de tout corps dur, c’est-à-dire des œufs ou des jeunes poussins de l’hôte.
Un par un, tous les œufs ou les jeunes qui reposent à ses côtés seront ainsi basculés au-dehors. Puis le petit Coucou reviendra au fond du nid se reposer de l’effort inouï qu’il aura fourni.
Le poussin expulse du nid tout ce qui peut le concurrencer dans son développement ; il est vrai que sa taille par rapport à celle de ses parents adoptifs nécessite un apport de nourriture très important et implique l’absence de toute concurrence potentielle.
Par un mécanisme instinctif, le poussin, après son éclosion, bascule hors du nid ses frères adoptifs en les soulevant sur son dos et en s’arc-boutant sur ses pattes.
Le jeune coucou est si affamé que les deux parents adoptifs ont fort à faire pour le satisfaire pendant 4 ou 5 semaines, jusqu’à son indépendance. Même après sa sortie du nid, alors qu’il a presque la taille d’un coucou adulte, on peut les voir l’accompagner dans le voisinage et continuer de le nourrir.
Les jeunes sont normalement nourris d’insectes par leurs parents adoptifs, eux-mêmes au moins partiellement insectivores. Ils meurent si on ne leur fournit que des graines, comme le font les Alouettes ou les Bruants.
Le jeune Coucou grandit vite, et le nid de l’hôte devient trop petit ; parfois les parents adoptifs doivent se percher sur le dos du jeune affamé pour le nourrir.
Si l’œuf du coucou tranche nettement sur ceux des hôtes, ceux-ci le distinguent des leurs et le rejettent. Parfois même, ils reconstruisent un nid par-dessus le premier.
Mais le coucou pond habituellement dans le nid de l’espèce même qui l’a élevé, et ses propres œufs subissent un phénomène de mimétisme.
Dans les cas où le mimétisme n’est pas parfait, l’œuf est accepté par bien des espèces : c’est le cas de l’Accenteur mouchet.
De la mi-mai à fin juin, la femelle pond en deux périodes successives.
Œufs
De 10 à 25, 8-12, (22 par 16 mm), aux couleurs variables qui imitent parfois celles des œufs de l’espèce adoptive.
Incubation
L’incubation dure seulement de 12 à 13 jours et le jeune coucou naît souvent avant ses frères.
Éclosion
Un seul œuf est déposé par nid parasité, de préférence avant le début de la couvaison. Irrité par le moindre contact avec un corps étranger il éjecte au fur et à mesure œufs et oisillons par dessus-bord.
Nourrissage
Les jeunes sont nourris par leurs parents adoptifs.
Envol
Devenu seul survivant de la nichée, il quitte le nid vers 3 semaines (de 20 à 23 jours).
Sevrage
Il est encore nourri pendant 2 semaines par ses parents adoptifs.
Le coucou gris est assez éclectique : il fréquente tous les types de végétation pour peu qu’il y ait des arbres et arbustes pour se dissimuler et trouver sa nourriture favorite. Il fréquente les boisements clairs, les régions cultivées, les régions alpines, les landes côtières et les marais.
Il habite de préférence les régions semi-boisées, les forêts feuillues ou mixtes riches en lisières, les bois riverains ou proches de marais avec roselières et buissons. Il ne va guère dans les forêts denses et les massifs purs de conifères. Pour le voir, il faut examiner la cime des arbres, tout particulièrement dès son arrivée, avant la poussée des feuillages ou quand ils sont encore peu denses.
Migrateur au long cours, ce nicheur parasite est présent dans toute l’Europe et hiverne dans la moitié sud de l’Afrique. Les adultes partent pour l’Afrique dès la ponte accomplie. Il nous quitte de fin juillet à début septembre et revient fin mars-début mai. Les jeunes ne partent que plus tard, en août-septembre, sans être guidés par leurs parents, qu’ils ne connaîtront jamais.
D’ailleurs, le Coucou émigre de nuit et isolément. Il existe donc, de façon certaine dans ce cas précis, un sens inné de la navigation, qui permet aux jeunes de trouver la direction de leurs quartiers d’hiver. Le long voyage solitaire les mène, à travers le Sahara, jusqu’aux forêts équatoriales, qui sont, depuis toujours, le refuge hivernal de l’espèce.
Son alimentation notamment en chenilles velues dédaignées par d’autres insectivores mérite qu’on protège le Coucou. L’ignorance des causes de son déclin actuel ne permet pas d’en trouver le remède.