| Les grottes d’Artà à Canyamel à Majorque | |
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| | Étymologie et toponymie | Les Grottes d’Artà se nomment Coves d’Artà en espagnol catalan et Cuevas de Artà en espagnol castillan. Le nom de Coves d’Artà remonte à l’époque d’avant 1858, quand il n’y avait pas encore de commune indépendante de Capdepera. Capdepera et Canyamel, ainsi que la commune voisine de Son Servera, appartenaient à la grande commune d’Artà. Les grottes de Canyamel sont parfois nommées Grottes de l’Ermitage (Coves de s’Ermità / Cuevas del Ermitaño). |
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| Les Grottes d’Artà sont situées sur le flanc sud du Cap Rouge (Cap Vermell / Cabo Rojo), au pied d’un promontoire qui surplombe la mer. Le Cap Vermell se trouve dans la partie orientale de la commune de Capdepera. Les Cuevas de Artà s’ouvrent sur la petite baie de Canyamel où débouche le torrent de Canyamel. On accède aux grottes par une magnifique route en corniche ; une aire de stationnement se trouve à 150 m à l’ouest de l’entrée de la grotte. Coordonnées géographiques : 39°39’22” N ; 3°27’3” E Les grottes d’Artà se trouvent à 15 km au nord-est de deux autres systèmes de grottes de l’est de Majorque : les grottes du Dragon (Coves del Drac) et les grottes des Hameçons (Coves dels Hams) à Porto Cristo. Ces autres grottes sont plus connues et plus fréquentées que celles d’Artà. |
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| Les grottes d’Arta (Coves d’Artà) | La visite des grottes d’Artà passe par une succession de salles dont certains noms auraient été inspirés par « La Divine Comédie » de Dante Alighieri : le Vestibule, la salle des Colonnes, la salle de la Reine des Colonnes, la salle de l’Enfer, la salle du Paradis, la salle des Drapeaux, la salle des Cloches et la salle des Diamants. Le parcours a une longueur de 400 mètres. La température y est constante en toutes saisons, à 17 °C. | Plan des Grottes d’Arta : 3 : L’Écurie (la Caballeriza). 6 : L’Étable (el Establo). 9 : La Niche du Chien (Llitera del Cà / Guarida del Perro). 10 : Monserrat. 16 : Statue de la Vierge du Pilier (Virgen del Pilar). 17 : La Chapelle du Rosaire (Capilla del Rosario). 18 : Le Tabernacle des Anges (Tabernáculo de los Angeles). 19 : Pierre étrange et brillante nommée la Pierre d’Argent (Piedra de Plata). 20 : La Cuisine (La Cuyna). 21 : Salle de la Mare de Deu avec la Lionne (la Leona). 22 : La Morue (El Bacalao). 31 : La colonne La Reine Maure (La Reyna Mora) ou Antonia. 32 : Salle de La Reine Maure et du Dais (el Dosel). 51 : Salle de l’Enfer. 55 : Le Cyprès. 62 : Salle de la Obra Fina Mallorquina. 63 : Salle des 1000 Colonnes. 64 : Salle du Théâtre. |
| | | | | La salle de l’Enfer (Salón de l’Infern / Sala del Infierno) | Après avoir descendu un escalier et traversé une petite salle, nommée « L’Antichambre de l’Enfer », qui comprend une colonne brisée lors d’un tremblement de terre, on parvient à la salle de l’Enfer. La salle de l’Enfer est une salle immense, l’une des plus vastes et des impressionnantes des grottes d’Artà ; elle contient des colonnes, des rochers, des stalactites et des stalagmites et, sur la gauche, un rideau de pierre à larges plis qui tombe depuis une grande hauteur jusqu’au sol. Les piliers de calcaire sont ici plus épais que dans d’autres parties de la grotte. | | Dans la partie inférieure de la salle de l’Enfer se trouve une formation nommée « Le Cercueil de Napoléon ». Une autre formation, semblable à un arbre de pierre de 4 m de hauteur, est nommée « Le Cyprès ». Le fond de la salle la plus profonde n’est qu’à 3 m au-dessus du niveau de la mer. | | La visite fait une courte halte, de 3 minutes, dans la salle de l’Enfer, au cours de laquelle on assiste à un spectacle son et lumière. Un extrait du Carmina Burana de Carl Orff est diffusé. | |
| | La salle du Théâtre (Salón El Teatre / Sala El Teatro) | On passe ensuite dans une vraie forêt de colonnes à travers laquelle un chemin humide et étroit se faufile jusqu’à atteindre une salle rectangulaire au plafond bas, populairement connue comme le Théâtre. Depuis le plafond, près de la paroi du fond, pend une formation qui ressemble à un rideau de théâtre, à l’intérieur duquel se trouvent d’autres formes ressemblant à des ailes. | |
| La salle Dentelle de Majorque (Sala Obra Fina de Mallorca) | On passe ensuite dans la salle Obra Fina de Mallorca. |
| | | La salle des Diamants | Cette salle doit son nom à une formation calcaire, dite « La Pierre de Diamant », couverte de cristaux (vraisemblablement de silice) qui brille dans la lumière. | |
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| Histoire | Les grottes d’Artà ont été habitées ou visitées par l’homme depuis les temps les plus anciens. C’est ici que trouvèrent refuge, en 1229, les derniers soldats maures lors de la reconquête de l’île de Majorque par le roi d’Aragon Jaume Ier. Plus tard les grottes furent utilisées comme refuge par les pirates maures. Certaines inscriptions découvertes dans les grottes datent des XVIe et XVIIe siècles. Mais c’est probablement un prêtre, le père Juan Garau y Serra, qui, le premier, explora les grottes d’Artà, entre 1806 et 1808. Les grottes d’Artà furent visitées par quelques personnages célèbres comme les romanciers Jules Verne, auquel les grottes auraient inspiré son roman de 1864 « Voyage au Centre de la Terre », Victor Hugo, Alexandre Dumas, la comédienne Sarah Bernhardt, l’homme d’état Antonio Maura y Montaner et l’archiduc Luís Salvator d’Autriche (1847-1915), qui décrit en détail sa visite dans la région dans son ouvrage « Die Balearen », ou encore le poète majorquin Miquel Costa i Llobera (1854-1922) qui dédia aux grottes d’Artà son ouvrage « La deixa del geni grec » (1900). À partir de 1869, les grottes furent aménagées pour le tourisme ; à cette époque, la visite se faisait avec des lampes à huile. |
| Géologie | Cachés à l’intérieur des pierres, des rochers et des montagnes, se trouvent des creux ou des crevasses de taille variable. Même dans les minéraux les plus compacts, de minuscules cavités – le résultat de phénomènes divers – sont visibles à l’œil nu. Dans les montagnes, il n’est pas rare de trouver ces cavités, de formes et de tailles diverses, dont certaines sont complètement closes tandis que d’autres ont des ouvertures vers l’extérieur, plus ou moins obstruées par des éboulements. L’origine de ces cavités se trouve dans les phénomènes suivants : dislocations soudaines de la terre et action constante des eaux souterraines. La formation des chaînes de montagne, au cours des différentes périodes géologiques, et les tremblements de terre sont deux des principales causes de la formation des grottes. L’eau de surface qui coule le long des sols imperméables sape lentement les couches argileuses supérieures jusqu’à ce qu’elles finissent par s’effondrer, laissant un espace couvert par d’autres couches, calcaires ou tufières, qui sont soutenus par leurs formes arquées. La formation des grottes est observée dans presque tous les types de terrain connus, mais elles sont les plus abondantes dans les roches calcaires, où elles acquièrent des proportions gigantesques et prennent des formes extraordinaires. Si les grottes n’ont pas une ouverture vers l’extérieur, l’eau pénètre leurs parois produisant les mêmes effets. Une fois que la grotte a été formée, à la suite de l’un des phénomènes mentionnés, l’eau circulant au-dessus de la grotte, contenant du bicarbonate de calcium et de plus de petites quantités de magnésium, filtre lentement à travers de petites fissures, donnant lieu aux phénomènes suivants : quand une goutte d’eau apparaît sur le plafond de la grotte, elle laisse – en raison de l’acide carbonique en excès qui est libéré – un dépôt du matériau calcaire qu’elle contenait en solution : c’est le matériau à partir duquel une stalactite se forme lentement (stalactite : du grec stalaktos, « qui coule goutte à goutte »). Lorsque la goutte tombe sur le sol, elle contient encore du bicarbonate de calcium, qui est déposé sur le sol de la grotte pour former la stalagmite. Après de nombreuses années ces deux formations peuvent éventuellement se rencontrer et former une colonne solide, qui, souvent, aura une forme bizarre et fantastique. Par ailleurs, avant de s’évaporer, les gouttes tombées au sol glissent, créant une surface dure et sinueuse qui forme le plancher de la quasi-totalité des grottes, et sous lequel se trouve un sol argileux qui contient souvent un nombre considérable d’os d’espèces animales éteintes ainsi que des restes d’outils d’hommes primitifs. L’âge des spéléothèmes (terme regroupant tous les types de formation des grottes) n’est pas toujours en rapport avec leur hauteur. Parfois, il est possible pour une stalactite de quatre mètres de hauteur d’avoir été formée plus rapidement qu’une autre de deux mètres de hauteur, ou même d’un mètre de hauteur. Les grottes ne sont pas seulement un objet d’émerveillement pour les visiteurs mais aussi un objet d’étude pour les scientifiques qui ont trouvé des preuves irréfutables de la période préhistorique de l’homme et de nombreuses espèces animales qui sont maintenant complètement éteintes. |
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| | Conditions de visite | Visite : Adresse : Carretera de las Cuevas, s/n - Capdepera, Mallorca Téléphone : 00 34 971 841 293 Horaires d’été (de mai à octobre) : tous les jours, de 10 h à 18 h. Horaires d’hiver (de novembre à avril) : tous les jours, de 10 h à 17 h, sauf les 25 décembre et 1er janvier. Tarif d’entrée : 12 €. La visite guidée est commentée en allemand, en anglais, en français et même en espagnol, par un guide polyglotte capable de répondre aux questions dans ces différentes langues. La visite – qui débute environ toutes les demi-heures – dure 30 minutes. Des visites, avec trajet en bateau, sont organisées depuis Cala Rajada (12 € en supplément) et Font de sa Cala (10 €). |
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