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Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
La ville haute d’Éphèse était le quartier civique de la cité d’Éphèse, reliée à la ville basse par la voie des Courètes ; organisée autour de l’agora d’État, elle regroupait la plupart des organes de pouvoir, le prytanée et le bouleutérion.

SituationSituation

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Tripode avec omphalos près du monument à Memmius. Cliquer pour agrandir l'image.Après avoir franchi la porte d’Héraclès, on atteint le haut de la Voie des Courètes, on quitte le quartier résidentiel et on entre dans le quartier civique de la cité d’Éphèse ; sur les côtés de l’avenue des Courètes on remarque des stèles ornées du bâton d’Esculape (Asclépios), le dieu de la médecine, ou d’un trépied d’Apollon avec omphalos.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Bâton d'Esculape près du monument à Memmius. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La Voie des Courètes, ou Embolos, débouche sur une petite place, la place dite Domitien (Domitianus Meydanı). En arrivant sur la place Domitien, on peut voir sur la gauche un bas-relief représentant la déesse de la Victoire, une Niké ailée, provenant de la porte d’Héraclès.

Sur la gauche de la place Domitien une rue – dite « clivus sacer » par analogie avec la voie sacrée menant au forum de Rome – se dirige vers le prytanée, le temple d’Auguste et le bouleutérion-odéon ; de nos jours, c’est un sentier. Entre ces bâtiments et l’agora civique se trouvait le portique basilical. Sur la droite de la place Domitien se trouvait le temple de Domitien.

À l’angle sud-ouest de l’agora supérieure se trouvait le nymphée de Laecanius Bassus ; au sud-est une rue se dirigeait vers la porte de Magnésie, en passant devant le gymnase de l’est.

VisitesVisites

Bâtiment antiqueLe monument de Caius Memmius
Le premier monument que l’on découvre est le monument de Memmius (n° 52), situé du côté nord de la place Domitien, en haut de la Voie des Courètes. Le monument à Caius, ou Gaius, Memmius (Μνημείο του Γάιου Μέμμιου) est un monument honorifique, bâti au cours du 3e ou du 4e quart du Ier siècle avant JC (entre 50 et 30 avant JC), en hommage à Gaius Memmius, consul suffect en l’an 34 avant JC, puis proconsul d’Asie en l’an 30. Caius Memmius était le fils de Caius Memmius et, par sa mère, le petit-fils du dictateur Sulla.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Reconstitution du monument à Memmius. Cliquer pour agrandir l'image.Le monument devait honorer non seulement Caius Memmius mais aussi son grand-père Sulla qui avait joué un rôle important dans le destin de la cité d’Éphèse. En 88 avant JC le roi du Pont-Euxin (royaume situé sur la côte sud de la mer Noire actuelle), Mithridate VI, avait organisé une révolte dans la cité d’Éphèse, affirmant que les impôts sous la domination romaine étaient trop élevés et que l’Asie devait appartenir aux Asiatiques ; les armées pontiques avaient tué 80 000 Romains. Vers l’an 84, après trois ans d’occupation pontique, l’armée romaine, sous le commandement du général Sulla, avait vaincu Mithridate et avait rétabli l’ordre romain. Plus tard, vers 82, Sulla (Lucius Cornelius Sulla, né en 138 avant JC - mort en 78 avant JC) – plus souvent écrit Sylla en français, avec un « y » grec – fut nommé dictateur par le Sénat de la République romaine. Le monument de Memmius commémorait cette victoire de Sulla.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Plan du monument à Memmius. Cliquer pour agrandir l'image.Le monument de Memmius était un bâtiment de plan carré, d’environ 8 m de côté, en forme de hauteur baldaquin à la décoration raffinée. La façade sud faisait face à la place Domitien ; la façade ouest faisait face à la Voie des Courètes, mais fut masquée quelques siècles plus tard par la construction d’une fontaine, l’Hydréion. Sur chacune des façades – à l’étage inférieur – se trouvaient des niches semi-circulaires liées les unes aux autres par des arcs décorés de hauts-reliefs en forme de caryatides, représentant vraisemblablement les membres de la famille de Memmius. À l’étage supérieur, entre les colonnes, des bas-reliefs figuraient les vertus de la personnalité honorée ; un toit en forme de cône surmontait le monument.

Le monument de Memmius (Memmius Anıtı) a fait l’objet d’une tentative de reconstruction partielle – assez hideuse – à grand renfort de béton, dans un style moderne cubiste.

FontaineL’hydréion
Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Fragment de l'hydréion près du monument à Memmius. Cliquer pour agrandir l'image.À l’intersection de la Voie des Curètes et de la rue dite des Maisons en terrasse, adossée à la façade ouest du monument à Memmius, se trouvait une fontaine publique monumentale (n° 50) ; cet fontaine fut construite au Ier siècle après JC et remodelée vers la fin du IIIe siècle après JC ou le début du IVe siècle, environ trois siècles après l’érection du monument de Memmius ; cette fontaine était nommée l’Hydréion (du grec ancien ύδρίον, « citerne, réservoir »). Une inscription désigne Flavius Meander comme donateur de la fontaine et indique comme date de construction le règne de l’empereur Septime Sévère (règne de 193 à 211 après JC).

L’Hydréion était de plan rectangulaire, avec un long bassin étroit. À la fin de l’Antiquité, quatre statues étaient placées devant le bassin dans une niche semi-circulaire ; elles représentaient les quatre empereurs de la première tétrarchie (de 293 à 305 après JC) : Dioclétien, Maximien, Constance Chlore (Constantius Chlorus), et Galère (Galerius). Des statues de ces mêmes tétrarques se trouvaient devant le temple d’Hadrien.

Les quatre colonnes d’angle – de style corinthien – de l’Hydréion ont été redressées.

Temple antiqueLe temple de Domitien ou temple des Sébastes
Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Reconstitution du temple de Domitien. Cliquer pour agrandir l'image.Le temple de Domitien se trouvait sur le côté sud de la place Domitien (n° 53) ; le temple se dressait sur une terrasse de 5 000 m² – d’environ 108 m par 54 m – située au pied du mont Préon (Bülbül Dağı) ; du côté de la place Domitien, de puissants contreforts voûtés – sur deux étages ou plus – soutenaient la terrasse (cryptoportique) ; des boutiques étaient logées dans cette sous-structure. Le temple de Domitien dominait ainsi toute la cité, le quartier civique et, notamment, l’agora d’État de la cité.

Le temple fut édifié au Ier siècle après JC, sous le règne de l’empereur Domitien (Titus Flavius Domitianus), qui régna de 81 à 96. C’était le premier temple d’Éphèse autorisé à porter le nom d’un empereur, ce qui conféra à la cité le titre de « neokoros » (νεώκoρος), ce qui signifiait que la cité était la gardienne d’un temple impérial. Après la construction du temple d’Hadrien, Éphèse sera doublement « neokoros ».

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Plan du temple de Domitien. Cliquer pour agrandir l'image.Le temple servit au culte impérial de Domitien, qui se faisait appeler « Souverain et Dieu » et se comparait à Jupiter … Ce culte dura jusqu’à l’assassinat du despote en 96 après JC. Le Sénat romain, dont le pouvoir avait été sévèrement diminué par Domitien, condamna sa mémoire à l’oubli (damnatio memoriae), fit fondre les monnaies frappées à son effigie et fit effacer son nom de tous les documents et monuments publics. La dédicace du temple fut alors faite à la dynastie des sébastes flaviens – de la gens Flavia – et, en premier lieu à l’empereur Vespasien, le père de Domitien, et à l’empereur Titus, son frère. Le temple est ainsi nommé « temple des Sébastes » ; le titre honorifique de sébaste (σεβαστός, sébastos ; pluriel σεβαστοί, sébastoi, « vénérable ») était utilisé en Grèce pour traduire le titre impérial romain d’Auguste (Augustus).

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Le temple de Domitien (auteur Bernard Gagnon). Cliquer pour agrandir l'image.Depuis la place Domitien on accédait à la terrasse et au temple par un double escalier construit dans la façade de la terrasse. Le temple lui-même était bâti sur un stylobate à six marches, d’environ 24 m par 34 m ; le périptère du temple comportait 8 colonnes à l’avant et à l’arrière, et 13 colonnes sur chacun des côtés ; 4 colonnes bordaient le pronaos. La cella du temple était relativement petite, de 9 m par 13 m, et abritait un autel et une statue colossale de l’empereur Domitien, de 5 m à 8 m de hauteur, qui fut abattue après la damnatio memoriae de Domitien. Devant le temple se dressait un autel avec, sur le socle, des bas-reliefs de trophées et de scènes de sacrifice, qui se trouvent maintenant au Musée d’Éphèse à Selçuk.

Du temple de Domitien (Domitian Tapınağı) il ne reste presque rien sur le terrain, seulement des bases de colonnes : le temple a vraisemblablement été détruit après la victoire du christianisme ; deux colonnes ont été redressées. Au Musée d’Éphèse à Selçuk on peut voir l’autel reconstruit du temple de Domitien, richement décoré avec des bas-reliefs montrant différentes armes, ainsi que des fragments de la statue colossale de Domitien retrouvés dans le soubassement du temple : la tête et un bras. Cependant de nombreux chercheurs soutiennent que cette statue représente plutôt son frère Titus …

Musée archéologiqueLe musée des Inscriptions
Le musée des Inscriptions se trouve dans le sous-sol du temple de Domitien – sur le côté ouest de la place Domitien. Dans les couloirs voûtés sont actuellement conservées plus de 3 000 inscriptions complètes ou partielles que les archéologues ont rassemblées ; la plupart sont des plaques de marbre gravées découvertes durant les fouilles. Une exposition sélectionnée contient environ 60 exemples d’inscriptions exceptionnellement instructives, dont une condamnation à mort de personnes sacrilèges (seconde moitié du IVe siècle avant JC), des droits de citoyenneté hellénistiques, des lettres impériales, des inscriptions honorifiques pour des membres de l’aristocratie impériale et civique et des inscriptions funéraires.

Ce musée est fermé la plupart du temps.

NymphéeLe monument à Pollio et la fontaine de Domitien
Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Le nymphée de Pollio (auteur Sailko). Cliquer pour agrandir l'image.Les ruines du monument à Pollio se trouvent au nord-ouest de l’agora civique (n° 59), face au temple de Domitien ; ce monument était une sépulture honorifique dédiée à Caius Sextilius Pollio, un citoyen éminent et un bienfaiteur d’Éphèse qui avait fait construire le portique basilique de l’agora d’État et l’aqueduc qui amenait dans la cité l’eau de la rivière Marnas (Dervend Dere), depuis Coressus (Κόρεσσος), en franchissant une vallée. Cet aqueduc fut construit sous le règne d’Auguste – entre 7 et 15 après JC ; l’aqueduc faisait 3,5 kilomètres de longueur, et les ruines de ses impressionnantes arches à deux étages peuvent encore être vues le long de la route de Selçuk à Aydın.

Ce monument funéraire – de 8 m de longueur, 6,5 m de largeur et 6,4 m de hauteur – fut érigé dans la première moitié du Ier siècle après JC par son gendre Caius Offilius Proculus.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Plan de la fontaine de Pollio. Cliquer pour agrandir l'image.Une fontaine monumentale, dédiée à l’empereur Domitien, fut construite au sud du monument à Pollio, vers 93 après JC, peu avant la mort du tyran en 97 après JC ; cette fontaine incorpora le monument à Pollio. Cette fontaine de Domitien était adossée au mur ouest de l’agora civique et sa grande abside s’ouvrait sur la place Domitien ; des piliers décorés de vrilles supportaient une arche ; un bassin se trouvait dans la salle absidale et était alimenté par une fontaine située dans le mur absidal ; une statue de groupe représentant les aventures de l’Odyssée – la rencontre d’Ulysse avec le Cyclope Polyphème – se trouvait dans la niche de l’abside ; on pense que cette statue de groupe provenait de l’ancien temple d’Isis, situé au centre de l’agora.

L’ensemble constitué du monument à Pollio (Pollio Yapısı) et de le nymphée de Domitien est souvent nommé « fontaine de Pollio » ou « nymphée de Pollio ».

Il reste peu de chose du « nymphée de Pollio » : une arche a été reconstituée, en béton et en marbre, qui se détache au-dessus du mur de l’agora, et la statue de groupe des aventures de l’Odyssée est exposée au Musée d’Éphèse à Selçuk.

NymphéeL’hydrekdochéion de Caius Laecanius Bassus
Les ruines de la fontaine de Bassus se trouvent à l’angle sud-ouest de l’agora d’État (n° 60), là où la rue processionnelle fait un angle droit pour passer à l’est de la terrasse du Temple de Domitien ; cette rue se nomme Rue Domitien. La fontaine de Bassus est également connue sous le nom d’hydrekdochéion de Caius Laecanius Bassus (Υδρεκδοχείο του Γάιου Λεκάνιου Βάσσου), hydrekdochéion signifiant « citerne d’eau », des mots grecs « ύδρο » (eau) et « δοχείο » (citerne). Selon une inscription trouvée sur l’édifice, la construction de cette fontaine monumentale fut ordonnée par Caius Laecanius Bassus, gouverneur de la province romaine d’Asie de 80 à 82 après JC.

La fontaine subit des réparations au IVe siècle, sous le règne des empereurs Constant Ier, Constantin II et Constance II, trois frères, fils de l’empereur Constantin Ier, qui se partagèrent l’empire de 337 à 350, Constance II étant l’empereur d’Asie ; les ailes actuellement visibles furent ajoutées.

Cet édifice comportait deux étages et présentait une façade richement décorée qui faisait face à la rue ; des statues de tritons, d’hippocampes et de Muses – créatures marines et dieux des fleuves – qui ornaient la fontaine, sont maintenant exposées au Musée d’Ephèse à Selçuk.

L’hydrekdochéion était le point terminal de l’aqueduc construit par Sextilius Pollio qui amenait à Éphèse l’eau de la rivière Marnas dans les montagnes du Dervend ; dans la partie supérieure de la fontaine se trouvait une citerne de 12,35 m par 8,30 m ; la fontaine de Bassus était raccordée à la fontaine de Pollio.

Temple antiqueLe temple du Divus Julius Caesar
Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Plan du temple du divin Jules César de l'agora d'État. Cliquer pour agrandir l'image.Dans la partie occidentale de l’agora d’État se trouvait un temple (n° 58) dont on a longtemps pensé qu’il s’agissait d’un temple, dédié à la divinité grecque d’Égypte Isis, érigé à l’occasion de la visite à Éphèse de Marc-Antoine (83 avant JC - 30 avant JC) et de la reine d’Égypte Cléopâtre (69 avant JC - 30 avant JC) en 32 avant JC. La façade de ce temple d’Isis comportait une statue de groupe – représentant les aventures de l’Odyssée – qui fut remployée dans la fontaine de Domitien ; les chapiteaux des colonnes du temple d’Isis auraient été ornés de têtes de taureaux.

Par hostilité envers ses anciens adversaires, Marc-Antoine et Cléopâtre, l’empereur Auguste (empereur de 27 avant JC à 16 après JC) aurait fait détruire ce temple dès l’année suivant la mort de Marc-Antoine, en 29 avant JC.

Devenu le premier empereur romain en 27 avant JC, Auguste aurait autorisé l’édification d’un temple dédié à son père adoptif, le divin Jules César (Divus Julius Caesar), et à la déesse Rome (Dea Roma) par une confrérie de citoyens romains (Conventus Civium Romanorum).

Ce petit temple périptère de style corinthien avait 10 colonnes sur les côtés longs et 6 colonnes sur les côtés courts, et comportait un pronaos. Les dimensions du temple étaient d’environ 23 m par 15 m.

Le temple de l’agora civique fut entièrement détruit à la fin de la période antique.

StoaLe portique basilical
Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Colonne du portique basilique. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le portique basilical (n° 64) se trouvait sur le côté nord de l’agora civique ; ce bâtiment avait remplacé le portique nord de l’agora à la fin du règne de l’empereur Auguste, vers 11 ou 13 après JC ; les fondations de l’ancien portique de l’époque hellénistique ont été retrouvées à 1,40 m sous terre ; c’était un portique à une seule nef, de 8,60 m de hauteur. La construction du portique basilical marquait la transformation de l’agora hellénistique en forum romain. Au nord de la basilique se trouvaient le prytanée et le bouleutérion.

Le mot « basilique» vient du mot grec « basileús » (βασιλεύς), un mot désignant un grand roi et, plus tard, l’empereur. La basilique était une sorte de « portique royal ».

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Chapiteau à tête de taureau du portique basilique. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Cette basilique augustéenne comportait trois nefs séparées par des colonnades de deux étages ; les colonnes d’ordre ionique des colonnades intérieures portaient des chapiteaux ornés de têtes de taureaux (bucrania) ; pendant le Bas-Empire les colonnades de la nef centrale ont été renforcées par des colonnes corinthiennes placées directement sur le stylobate. La façade sud de la basilique était ouverte sur l’agora par une colonnade d’ordre ionique dont les 67 colonnes étaient couronnées de chapiteaux ioniques ; dans la partie centrale de la façade sud, un escalier de quatre marches permettait d’accéder à l’agora. La nef centrale avait une largeur de près de 7 m, tandis que la largeur des bas-côtés était de près de 5 m. La nef centrale était couverte par un toit en bois à deux pentes, tandis que les nefs latérales étaient couvertes par un toit à une seule pente.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Plan du portique basilical. Cliquer pour agrandir l'image.La longueur de l’édifice – 160 m – dépassait celle de l’agora d’État, car ses extrémités étaient prolongées par de petites salles rectangulaires, des chalcidica, des porches monumentaux ; sa largeur était de 20 m. Les nefs communiquaient avec les chalcidica par des ouvertures arquées. Le chalcidicum occidental – divisé en trois salles – a été ajouté pendant le règne de Néron (de 43 à 68 après JC) ; l’accès au chalcidicum de l’ouest se faisait par des portes ouvrant sur la place Domitien. Le chalcidicum de l’est s’ouvrait par trois portes vers une autre stoá qui conduisait aux thermes de l’agora civique.

La stoá basilicale était un édifice utilisé pour l’échange des denrées et le commerce en général ; il abritait aussi un tribunal – peut-être présidé par un préteur – qui jugeait les litiges commerciaux entre les commerçants.

Une inscription votive en grec et en latin, écrite en lettres de bronze encastrées dans l’architrave du bâtiment, rapporte que la basilique était dédiée à la déesse Artémis, aux empereurs Auguste et Tibère, et au peuple (dèmos) ; les noms de Sextilius Pollio et de sa famille sont mentionnés comme commanditaires de la basilique. L’inscription votive n’est qu’en partie conservée : l’effacement du nom de la déesse témoigne de la survie du bâtiment pendant l’ère chrétienne.

Au cours de la période romaine tardive, le chalcidicum occidental de la basilique a été transformé en église ; pendant la période byzantine, le chalcidicum oriental a été transformé en une cour à péristyle. La basilique a été détruite par un tremblement de terre au milieu du IVe siècle après JC et n’a jamais été reconstruite.

Quelques fragments des impressionnantes colonnes du portique basilical ont été redressés et on peut encore imaginer aujourd’hui l’étendue des colonnades. Des statues monumentales de l’empereur Auguste et de son épouse Livie ont été retrouvées à l’extrémité orientale de la basilique (Bazilika) ; elles décoraient peut-être le chalcidicum de l’est ; ces statues sont maintenant exposées au Musée d’Éphèse à Selçuk. Le mur du chalcidicum de l’ouest, avec ses trois portes, est encore visible.

Hôtel de villeLe prytanée
Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Plan du prytanée et du péristyle à deux monuments. Cliquer pour agrandir l'image.Sur la côté nord de l’agora d’État – au-delà de la stoá basilicale, entre le monument à Memmius et le bouleutérion-odéon – se trouvait le prytanée d’Éphèse (n° 61), (Belediye Sarayı). Comme toutes les cités grecques, Éphèse possédait un prytanée (πρυτανεϊον / prytanéion) qui était le siège du pouvoir exécutif de la cité, là où se réunissaient les prytanes. Le prytanée était aussi utilisé pour les réceptions d’invités officiels, comme des ambassadeurs, et pour organiser des banquets officiels dans la grande salle du prytanée, notamment pour les fêtes données chaque année en l’honneur des jumeaux Artémis et Apollon.

En plus de cette fonction politique, le prytanée avait aussi une fonction sacrée, celle d’entretenir la flamme éternelle dédiée à la déesse du feu sacré, la déesse Hestia ; cette flamme était le symbole de la permanence de la Cité ; la flamme sacrée était transmise aux colonies fondées par Éphèse pour allumer la flamme de leur propre prytanée, un peu comme l’était la flamme olympique. Le feu sacré était ranimé quotidiennement par des prêtres, les Curètes. Au cours des fouilles, la longue liste des noms des Curètes – inscrite sur six colonnes doriques partiellement relevées – a été découverte devant le Prytanée (n° 54), accompagnée de textes religieux. Les Curètes étaient à l’origine une caste de prêtres qui servaient dans le temple d’Artémis à Éphèse et qui, à l’époque d’Auguste, furent transférés au prytanée.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Le prytanée. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le prytanée d’origine fut édifié au IIIe siècle avant JC, sous le règne de Lysimaque, pendant l’époque hellénistique ; les principaux vestiges de ce prytanée d’origine sont les deux hautes colonnes doriques couvertes d’inscriptions qui marquent l’entrée des ruines du prytanée, survivantes des six colonnes in antis d’origine, ainsi que l’autel qui renfermait le feu sacré. Les ruines que l’on peut voir aujourd’hui sont pour la plupart celles du prytanée reconstruit sous le règne de l’empereur Auguste, au début du Ier siècle après JC. Le bâtiment a ensuite subi des modifications au IIIe siècle après JC, comme l’indique la présence de colonnes d’ordre composite, combinant les éléments des ordres ionique et corinthien. Le prytanée fut détruit vers la fin du IVe siècle.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Le prytanée. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le prytanée se composait d’une cour à péristyle presque carrée – d’environ 26 m par 22 m – entourée de colonnes d’ordre dorique et ornée d’un sol en mosaïque ; il y avait une entrée dans la cour du prytanée depuis la stoá basilique.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Le prytanée. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Au nord de la cour se trouvaient deux salles non communicantes. Derrière la large colonnade nord de la cour se trouvait le bâtiment principal du prytanée : la salle principale de ce bâtiment, située dans la partie orientale, était peut-être utilisée pour les banquets religieux ou les fêtes publiques rendant hommage à des personnes importantes.  Des doubles colonnes en forme de cœur se trouvaient dans chacun des quatre coins de la salle ; ces colonnes à chapiteaux composites soutenaient le toit en bois. La fonction de la fondation en pierre rectangulaire au centre de la pièce est incertain : c’était peut-être l’emplacement de l’autel sacré de la déesse Hestia, ou – plus prosaïquement – un lieu de préparation de la nourriture.

De plus petites salles, situées au nord et à l’ouest de la salle principale, avaient une fonction qui n’est pas connue.

À l’ouest du prytanée les archéologues ont découvert les ruines d’une construction richement décorée – de 14 m par 11 m – qui peut avoir été une maison d’habitation ou une résidence de banquet liée au fonctionnement du prytanée.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Statue d'Artémis du prytanée (auteur Carole Raddato). Cliquer pour agrandir l'image.La déesse Hestia Boulaia vénérée dans le prytanée était la déesse du foyer, de la maison et de la famille, et la patronne de la Boulè (Hestia Bouléia), le conseil de la cité ; chez les Romains son équivalent était Vesta, desservie par les Vestales. Hestia était représentée à Éphèse sous les traits d’Artemis Ephesia.

Deux grandes statues de l’Artémis d’Éphèse ont été découvertes dans le prytanée, lors des fouilles dans les années 1960 : elles représentent une Artémis aux seins multiples (Artémis polymastros) ; la déesse de la fertilité est représentée avec une énorme poitrine et les bras tendus ; les mains – probablement en or – ont disparu depuis longtemps. Les deux statues avaient probablement été rituellement enterrées dans le prytanée, après le séisme désastreux du IVe siècle, ou pour empêcher qu’elles fussent détruites par des chrétiens zélés après que le christianisme était devenu la religion officielle de l’empire au IVe siècle. Ces magnifiques statues sont aujourd’hui exposées au Musée archéologique d’Éphèse à Selçuk.

Temple antiqueLa cour à péristyle avec deux monuments
La cour située à l’ouest du bouleutérion (n° 62) et entourée sur trois côtés par des colonnades d’ordre ionique, correspond au type du « péristyle rhodien » avec son architecture à colonnes élevées à l’est ; cette cour à péristyle mesurait 33 m par 28 m. Il s’agissait probablement du téménos – l’enceinte sacrée – d’un temple. Anciennement connu comme autel d’État, il s’agit de deux petits temples prostyles situés sur un podium surélevé à l’ouest où on accède par un escalier monumental ; ils ont été édifiés sous le règne d’Auguste en 29 avant JC pour Divus Iulius et Dea Roma ; ils ont été détruits au IVe siècle après JC.
Théâtre antiqueLe bouleutérion et odéon
Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. L'odéon-bouleutérion. Cliquer pour agrandir l'image.Au nord de l’agora d’État et de la basilique, à 100 m à l’est du prytanée, se trouve un bâtiment en forme d’amphithéâtre (n° 63), adossé au flanc du mont Pion ; ce bâtiment est interprété soit comme le bouleutérion de la Cité, soit comme un petit théâtre couvert, un odéon ; l’édifice a pu avoir les deux fonctions simultanément ou successivement.

La construction du bâtiment date du début du IIe siècle après JC ; l’édifice d’origine ne comportait pas de bâtiment de scène. Une inscription indique que, vers l’an 150, un bienfaiteur fortuné, Publius Vedius Antoninus, et son épouse Flavia Papiana commanditèrent un bâtiment de scène.

Dans les cités grecques le bouleutérion (βουλευτήριον) était le lieu où se réunissait la boulè (βουλή), c’est-à-dire le conseil de la ville, une sorte de sénat ; la boulè d’Éphèse comprenait 300 bouleutes élus parmi les notables de la cité, toutes les tribus ayant une nombre égal de représentants. L’autre assemblée de la cité était l’assemblée du peuple, le dèmos (δήμος), qui se réunissait dans le grand théâtre d’Éphèse, situé sur le flanc ouest du mont Pion.

L’amphithéâtre servait également d’odéon (ώδεϊον), un petit théâtre où étaient représentées des pièces de théâtres, ou donnés des concerts de musique.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Plan du bouleutérion. Cliquer pour agrandir l'image.La cavea de l’odéon – d’un diamètre d’environ 47 m – pouvait accueillir de 1400 à 1500 spectateurs, répartis sur les sièges de marbre des 23 gradins. La cavea était divisée en deux par une seule allée (diázoma) ; deux passages voûtés (vomitoria) débouchaient sur la diázoma et permettaient d’accéder à la cavea supérieure. Les 10 gradins de la cavea supérieure étaient divisés radialement en 10 secteurs en forme de coin (kerkídes ou cunei) ; les 13 gradins de la cavea inférieure étaient divisés en 5 secteurs.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. L'odéon-bouleutérion. Cliquer pour agrandir l'image.La cavea était entourée par un mur extérieur incurvé et était décorée de pilastres de granit rouge, de style corinthien, qui devaient supporter la charpente d’un toit en bois ; le toit était peut-être recouvert de tuiles en terre cuite pour assurer la protection contre le soleil et la pluie.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Parodos de l'odéon. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La partie basse de l’odéon, l’orchestre, avait un diamètre d’environ 9 m ; on peut y voir des caniveaux qui devaient drainer l’eau s’écoulant du toit.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. L'odéon-bouleutérion. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le bâtiment de scène assez étroit (pulpitum) – de 4 m de largeur – comportait deux étages et était orné de colonnes. Le podium était placé à un mètre au-dessus de l’orchestre. La façade du bâtiment de scène (frons scaenae)  présentait une galerie de statues de l’empereur Antonin le Pieux (Antoninus Pius, qui régna de 138 à 161 après JC) et de la famille impériale : son épouse, Faustine l’Ancienne, son fils adoptif, l’empereur Lucius Verus et son épouse Faustine la Jeune. Une partie de cette statuaire a était emportée au British Museum au XIXe siècle.

Les entrées (πάροδοι) se trouvaient des deux côtés du bâtiment de scène ; on y accéder par quelques marches d’escalier et des portes cintrées. Cinq autres portes permettaient d’accéder à l’odéon depuis la stoá basilicale.

AgoraL’agora supérieure
L’agora civique était située sur le col séparant les deux collines de la ville, le mont Prion et le mont Préon, à une trentaine de mètres d’altitude (n° 56) ; l’agora civique est – pour cette raison – nommée agora supérieure, pour la différencier de l’agora inférieure, ou agora commerciale, située dans la ville basse.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Plan de l'agora civique. Cliquer pour agrandir l'image.Dès le Ier siècle avant JC, une place avait été créée à cet endroit où se trouvait auparavant une nécropole antérieure à l’époque de Lysimaque : des fouilles archéologiques, réalisées dans l’angle nord-est de la place, ont mis au jour de nombreuses tombes des VIIe et VIe siècles avant JC, ainsi qu’un sarcophage archaïque en terre cuite. La nécropole s’étendait de part et d’autre d’une rue bordée de pierres sèches, de 3,5 m de largeur.

L’agora supérieure – de 160 m par 58 m – était dallée de marbre poli et entourée de portiques sur trois côtés ; sur le quatrième côté, à l’ouest, la place était fermée par un mur de pierre de taille, contre lequel de nombreux monuments individuels furent édifiés. Sur les côtés est et sud se trouvaient des bancs de marbre.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Reconstitution de l'agora d'État. Cliquer pour agrandir l'image.Au plus tard à partir du règne de l’empereur Auguste, au début du Ier siècle avant JC, cette agora était devenue le centre politique de la cité d’Éphèse. L’agora d’État était entourée des bâtiments des principaux organes de gouvernement, le prytanée et le bouleutérion. Au centre de l’agora civique se dressait un temple dédié au Divin Jules César et, peut-être, à son fils adoptif, l’empereur Auguste. Au sud de l’agora civique s’étendait la Voie sacrée par où passaient les processions redescendant du temple d’Artémis par le káthodos (« rue descendante ») et la porte de Magnésie.

Aujourd’hui l’agora d’État (Devlet agorasi), ou agora supérieure (Yukarı agora), se présente comme un vaste rectangle de verdure jonché de murs et de colonnes effondrés, et de blocs de marbre.

ThermesLes thermes de l’agora civique
Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Bains de l'agora d'État (auteur José Luiz Bernardes Ribeiro). Cliquer pour agrandir l'image.Dans le prolongement vers l’est de la stoá basilicale se trouvaient les thermes de l’agora (n° 65), souvent nommés thermes de Varius. Les bains de l’agora se trouvaient à proximité de la Porte de Magnésie, car les voyageurs avaient souvent besoin de faire leurs ablutions lorsqu’ils arrivaient dans la cité.

Les bains de l’agora civique datent du IIe siècle après JC et auraient été commandités par le philosophe sophiste Titus Flavius Damianus et son épouse Vedia Phaedrina de la famille des Vedii Antonini ; qui aurait également financé un portique reliant la cité au temple d’Artémis. Les thermes ont été restaurés, transformés et agrandis à plusieurs reprises au cours des siècles jusqu’à l’époque byzantine, ce qui explique la structure complexe des bâtiments.

Sur le côté sud des bains se trouve une allée de mosaïques d’une quarantaine de mètres de longueur, beaucoup plus récente que les bains, datée du Ve siècle après JC ; cette mosaïque devait être le sol d’une stoá. Les thermes de l’agora d’État étaient probablement situés sur l’emplacement d’un ancien gymnase hellénistique, vers le IIe siècle avant JC ; on pense qu’une palestre (palaestra) se trouvait au sud des thermes dans le terrain non encore fouillé.

Le quartier civique d’Éphèse en Anatolie. Plan des bains de l'agora d'État. Cliquer pour agrandir l'image.Les murs nord et est des bains étaient appuyés contre la pente du mont Pion et quatre salles de bains du côté nord ont été partiellement creusées dans le substrat rocheux. Les thermes étaient divisés en trois sections : le caldarium (bain chaud), le tepidarium (bain tiède) et le frigidarium (bain froid). Il y avait aussi des salles de repos. Le bâtiment était construit en blocs de marbre taillé.

Le caldarium se trouvait à l’ouest, près de l’entrée depuis la basilique, et comportait sept niches voûtées munies de bassins de baignade ; le mur sud du caldarium et les voûtes impressionnantes sont encore visibles. À l’ouest et au sud, des colonnades avec des planchers de mosaïque étaient attenantes ; elles servaient de salles de repos et de vestibules.

Les fouilles des thermes de l’agora ne sont pas encore achevées.

GymnaseLe gymnase de l’est
Le gymnase de l’est se trouvait à la périphérie de la cité, au nord de la porte de Magnésie (n° 69) ; depuis le sud du gymnase une rue conduisait à cette porte. C’était un vaste ensemble, comportant également une salle de cours, une palestre, des bains publics et une stoá avec des commerces ; l’ensemble a été construit au IIe siècle après JC, selon une inscription par Flavius ​​Damianus, le même sophiste éphésien qui avait fait construire les thermes de l’agora d’État. Flavius Damianus et son épouse Vedia Phaedrina, de la gens Vedius, ont dédié l’édifice à Artémis et à l’empereur Antoninus Pius.

Le gymnase de l’est est parfois surnommé « gymnase de filles » parce que de nombreuses statues de jeunes filles y ont été découvertes lors des fouilles ; cependant, les gymnases et les palestres étaient strictement réservés à l’éducation des garçons âgés de 6 à 16 ans.

Derrière la stoa se trouvaient la palestre et, à l’est, une salle de cours et une grande salle, dite « salle impériale », où une statue de l’empereur Septime Sévère a été découverte dans une niche absidale. Au centre du bâtiment se trouvaient le vaste établissement thermal, avec les classiques bains chauds, tièdes et froids, et des salles de repos.

Les vestiges du gymnase de l’est (Doğu Gymnasiumu) sont en assez bon état. Lors des fouilles archéologiques, des statues d’Asclépios, le dieu de la santé, de sa fille Hygie, la déesse de l’hygiène, d’Aphrodite, de Dionysos et de Pan ont été mises au jour ; dans le bain froid se trouvait aussi une statue du dieu du fleuve Caystre ; ces statues sont exposées au musée d’İzmir.

Porte antiqueLa porte de Magnésie
La porte de Magnésie était la porte de l’est (n° 70), la plus grande des trois portes monumentales de la cité d’Éphèse, avec la porte du Port et la porte de Koressos. La porte doit son nom au fait que c’était d’ici que partait la route qui reliait Éphèse à la cité voisine, Magnésie du Méandre (Μαγνησία έπί Μαιάνδρώ, Magnesia ad Maeandrum), située à environ 30 km au sud-est d’Éphèse, aujourd’hui située près de Germencik ; à ne pas confondre avec Magnésie du Sipyle (Μαγνησία του Σιπύλου, Magnesia ad Sipylum), devenue la ville actuelle de Manisa. C’était aussi par cette porte que rentraient les processions redescendant du temple d’Artémis. De nos jours la porte de Magnésie se trouve à environ 500 m de l’entrée supérieure du site archéologique d’Éphèse (Üst Kapı).

La porte d’origine était ouverte dans les murailles de Lysimaque (n° 17), construites à l’époque hellénistique, vers le IIIe siècle avant JC ; elle comportait un seul passage, d’environ 3,70 m de largeur. Les cités d’Éphèse et de Magnésie étant souvent en conflit, la porte de Magnésie était fortifiée ; la porte d’origine comportait deux portes successives, séparées par une cour, dallée et presque carrée, dominée par deux tours : si les assaillants parvenaient à forcer la première porte, ils se trouvaient piégés dans la cour, exposés aux flèches des défenseurs éphésiens tirées depuis le haut des tours.

Au Ier siècle après JC, sous le règne de Vespasien (règne de 69 à 79), quand les relations entre les deux cités furent apaisées, la porte fut élargie par l’ajout de deux passages latéraux, à l’usage des piétons, tandis que le passage central, doté une voûte triomphale, était réservé aux charriots et aux chevaux. Vers le IIIe siècle la porte subit une restauration et des réparations.

La porte de Magnésie a été mise au jour vers 1869 par l’ingénieur, architecte et archéologue anglais John Turtle Wood alors qu’il était à la recherche du temple d’Artémis. Il reste très peu de vestiges de la porte de Magnésie (Magnesia Kapısı), seulement des fondations peu spectaculaires. Les fouilles archéologiques se poursuivent.

Informations pratiquesInformations pratiques

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