Le corps est massif, la tête (la hure) est énorme, museau allongé terminé en groin puissant, et le cou bref, défenses (canines) sortant de part et d’autre de la gueule . Les yeux (les mirettes) sont petits. Les oreilles (les écoutes) sont droites et dressées. Les pattes sont relativement courtes et minces. La queue, assez longue, est touffue à son extrémité, terminée par un toupet de poils.
Le pelage est formé de poils raides (les soies), plus longs en hiver qu’en été : il est de couleur brun noir à gris brun mais aussi brun roussâtre et brun clair.
Longueur de la tête et du corps : de 1,10 à 1,80 m.
Hauteur au garrot : 60 cm à 1,15 m.
Longueur de la queue : de 15 à 25 cm.
Poids : de 35 à 350 kg (mâles). Jusqu’à 170 kg (en France), 2 fois plus en Europe de l’Est.
Chez le mâle, on peut assez facilement observer le pinceau pénien et les bourses.
Les mâles adultes possèdent de grandes canines inférieures transformées en défenses visibles (elles peuvent atteindre 30 cm). Elles n’ont pas de racines et croissent toute la vie. Les canines supérieures sont les grès.
Les canines inférieures du mâle sont appelées défenses et ses canines supérieures grès.
Denture du sanglier mâle
Denture du sanglier femelle
Les femelles, ou laies, sont plus petites et plus légères que les mâles (environ d’un quart). Les dimensions augmentent de l’ouest vers l’est de l’Europe. On trouve des sujets très petits en Sardaigne. Le nom varie aussi avec l’âge: ragot à 2 ans, tiers ans à 3 ans, quartanier à 4 ans, solitaire à partir de 5 ans.
Les mamelles des laies qui nourrissent leurs petits sont souvent visibles.
Chez la laie, les canines sont appelées crochets. Défenses, grès et crochets sont des armes redoutables.
Jeunes : la coloration des jeunes varie avec l’âge :
les petits, ou marcassins, ont des rayures longitudinales brunes et crème jusqu’à 6 mois,
de six à douze mois, il a perdu ses rayures et son pelage fonce. Le sanglier est alors appelé bête rousse, car jeunes mâles et jeunes femelles suivent en groupe leur mère.
après 1 an, il est appelé bête noire.
de 1 an à 2 ans il est appelé bête de compagnie.
le ragot est un animal âgé de 2 à 3 ans.
ensuite de 3 ans à 4 ans on le nomme le tiers an (mâle), de 4 ans à 5 ans, le quartannier (mâle)
pour les plus de 5 ans le grand vieux sanglier (mâle).
Longueur
De 1 à 1,80 m.
Queue
Hauteur
80 cm à 1 m au garrot.
Poids
De 50 à 250 kg.
Les mâles peuvent peser 150 kilos, voire davantage.
Les femelles, appelées laies, dépassent rarement 100 kilos.
Coloris
Le sanglier effectue deux fois par an la mue de son pelage : en été et en hiver.
Capacités physiologiques
C’est un animal puissant, très véloce et très endurant.
Capable de parcourir jusqu’à 80 km (au pas, au trot, au galop et à la nage) en une nuit à la recherche de sa nourriture. Il court et nage bien (il fait preuve d’endurance).
Son odorat est excellent, son ouïe fine.
Le poil du sanglier est constitué d’une bourre qui l’isole du froid et de soies très rudes qui le protègent des agressions des ronces et des arbustes épineux. Il a aussi une peau très épaisse. Il se lance comme un boulet de canon à travers les fourrés les plus épais si c’est nécessaire, bien à l’abri de sa cuirasse. Sa tête est particulièrement résistante car le crâne est constitué de plaques osseuses très épaisses. Avec son groin il retourne la terre comme une charrue et se nourrit de vers et de végétaux qu’il trouve dans le sol.
Remarques
C’est le fondateur de différentes races de porcs domestiques.
Espèces semblables
Il n’existe aucune espèce semblable en Europe : il ne peut être confondu.
Les laissées du sanglier se rencontrent fréquemment près des souilles et des aires de frottis en raison de l’effort que nécessite le déparasitage et qui provoque le relâchement des intestins.
À la différence de l’empreinte de la plupart des cervidés où les marques des os se trouvent juste derrière celles des sabots (au galop) en sorte que l’empreinte peut s’inscrire dans un quadrilatère, celle du sanglier est caractérisée par le fait que les gardes (doigts postérieurs rudimentaires) laissent presque toujours des marques bien nettes quelle que soit l’allure adoptée par l’animal.
Les impressions laissées par les gardes sont situées sur les côtés et l’empreinte a la forme d’un trapèze. Chez les marcassins, les marques des gardes sont faibles ou tout à fait absentes.
Les dimensions de l’empreinte varient fortement en fonction de l’âge et du sexe. Chez l’adulte, l’empreinte du pied antérieur mesuré environ 6 à 7 cm de largeur. Chez une bête plus jeune les pinces sont pointues alors que celles des animaux figés sont nettement plus arrondies et plus grosses.
Par temps de neige, l’empreinte du sanglier ressemble souvent à un trou dans lequel on ne voit aucun détail, mais on la distinguera toujours de celle du cerf au fait qu’elle est plus large en arrière.
Au pas et au trot, l’empreinte est légèrement tournée vers l’extérieur et le pied postérieur est généralement posé très exactement dans l’empreinte du pied antérieur.
Cependant, il arrive souvent que l’empreinte du pied postérieur soit un peu décalée par rapport à celle de l’antérieur et la voie présente alors deux paires d’empreintes de gardes situées l’une derrière l’autre.
Chez le Sanglier adulte, la longueur du pas est voisine de 40 cm quand l’animal marche. S’il galope légèrement ou bondit les quatre empreintes sont distinctes, groupées et les pinces s’écartent fortement.
Le sanglier est un animal diurne et nocturne. Chassé, il devient plus nocturne.
Le sanglier est un animal robuste qui s’adapte à toutes sortes de milieux (forêts, landes, marais). Faite exception du loup, qui peut dévorer des portées de marcassins toutes entières, le sanglier n’a presque pas d’ennemis naturels. Ses longues dents canines constituent en effet une arme redoutable, qui est utilisée soit pour attaquer, soit pour se défendre.
La vue du sanglier n’est pas très bonne. Son ouïe et son odorat sont, en revanche, très développés, et sont respectivement utiles afin d’apercevoir à temps l’approche d’un danger et afin de trouver de la nourriture.
Le sanglier dort dans une bauge (gîte) (petite dépression allongée et au sol lisse) dans des fourrés épais et se repose le jour dans un fourré bien exposé au soleil.
Les bains de boue servent de soins corporels et permettent la régulation de la température.
Il trouve une grande partie de ses aliments en fouillant la terre avec son groin.
Sociabilité
Les sangliers vivent en hardes composées de plusieurs femelles accompagnées de leurs petits de l’année et de ceux de l’année précédente. La harde, ou compagnie, est dirigée par une femelle dominante. Les groupes familiaux (compagnies) se composent de laies (femelles) apparentées et de leur descendance. La hiérarchie dépend surtout de l’âge.
Il vit en compagnies (groupes familiaux dont sont exclus les vieux mâles).
Les mâles adultes sont plus individuels et les plus âgés vivent seuls en dehors du rut (on les nomme d’ailleurs solitaires) ; à cette époque ils se battent pour les femelles en chaleurs. Le comportement d’intimidation établit la supériorité d’un individu sur l’autre. Si les adversaires sont de force égale, ils se poussent par les épaules et se battent à coups de défenses dans les flancs. Mais ils possèdent à ce niveau une couche de cartilage et de muscles qui les protègent. En outre, leur peau est résistante.
Les mâles font parfois partie d’une harde pour une période plus ou moins longue.
La vie des grands sangliers mâles est solitaire : chacun vit à l’intérieur de son territoire. C’est seulement au début de l’hiver, qui est la saison des appareillements, que les mâles s’approchent des troupeaux et des petits.
Maturité sexuelle
Parade nuptiale
C’est au début de l’hiver que les combats se déchaînent pour la possession des femelles, à travers une position de tête-à-queue et en donnant des coups puissants par leurs épaules et également par leurs dagues. Afin de réduire le risque de blessures graves, les épaules de ces animaux sont protégées par un épaississement des tissus.
Accouplement
Le rut a lieu d’octobre à février.
Gestation
Dans le chaudron, sorte de nid constitué de feuilles et de branches, qu’elle a aménagé, la laie met bas, au terme d’une gestation de 115 jours (3 mois, 3 semaines et 3 jours).
Mise bas
La mise-bas survient en mars-avril.
Portées
La portée comprend de 3 à 8 (12) marcassins (dans le sud, possibilité de deux portées annuelles). Le nombre des petits pour chaque femelle varie toutes les années selon la disponibilité de la nourriture.
Nourrissage
Le poids des marcassins à la naissance varie de 600 à 1 000 g. Les marcassins demeurent, pendant une période de quinze semaines, avec leur mère, qui les allaite pendant 8 à 14 semaines et les protège, en montrant une agressivité très forte vis-à-vis des intrus. Cette période-ci les petits, à un pelage strié typique, qui leur permet de se confondre avec la végétation, demeurent pour la plupart du temps dans leur tanière. Les premiers aliments solides sont ingérés dès la seconde semaine. La livrée rayée est muée au cours du 3e mois.
Ouverture des yeux
Sevrage
La naissance a lieu dans un nid (le chaudron) que les petits quittent définitivement au cours de leur deuxième semaine. Le sevrage a lieu à 3 mois.
Émancipation
L’émancipation a lieu à 6 mois. Les jeunes femelles restent dans le groupe maternel. La laie est sexuellement mûre à 1 an, le mâle à 18 mois ou 2 ans. La croissance est complètement achevée à vers 4-6 ans. À l’âge d’un an, les mâles s’absentent, tandis que les femelles demeurent dans le troupeau où elles sont nées. Les petits marcassins ont une livrée rayée. Ils deviennent roux ensuite, d’où leur nom de bête rousse.
Lorsqu’ils s’émancipent les jeunes s’installent généralement à moins de dix kilomètres de leur compagnie.
Prédateurs
Les seuls prédateurs naturels du sanglier étaient le loup et l’ours brun.
Il est chassé par l’homme (comme gibier et à cause des destructions de récoltes en bordure des forêts).
Surtout végétarien, quoique omnivore, le sanglier n’a pas trop de préférences, pour ce qui concerne son alimentation. Il laboure le sol à l’aide de son groin à la recherche de sa nourriture constituée par des glands, des racines, des tubercules … par des faines (les fruits du hêtre), par de nombreuses espèces d’herbes tendres, mais aussi par des rongeurs, des grenouilles, des serpents, des escargots, des vers de terre, des larves d’insectes, des œufs d’oiseaux, même par des charognes de grands animaux morts, tels que celles des lièvres et celles des chevreuils.
Le sanglier est doté de grandes facultés d’adaptation qui lui permettent d’habiter un peu partout. C’est toutefois dans la forêt qu’il se plait le plus.
Le sanglier fréquente les milieux à couvert végétal dense, les forêts de feuillus et les forêts mixtes (où il y a des mares et des zones bourbeuses, les souilles, où il pourra se vautrer à loisir dans la boue), qui regorgent de glands et de faines savoureux en automne, les lieux couverts de broussailles (maquis méditerranéen) et de fourrés, où il pourra former sa bauge douillette, l’endroit caché où il se repose au chaud et au sec.
Il aime la chaleur.
Territoire
Gîte
Altitudes
En montagne, on le trouve jusqu’à la limite supérieure des arbres.
Dans la zone tempérée de l’Eurasie, le sanglier est représenté par plusieurs sous-espèces de l’Europe occidentale jusqu’au Japon et à Taiwan. Il est présent, et souvent en abondance, dans toute l’Europe (sauf en Irlande).
On le trouve également dans le nord-ouest de l’Afrique, en en Inde, à Ceylan (Sri Lanka), en Indonésie et dans la péninsule de Malaisie, les Iles la Sonde et les Philippines.
Il a été introduit par l’homme sur les îles du sud-est asiatique y compris la Nouvelle-Guinée.
Éteint en Grande Bretagne et dans le sud de la Scandinavie, il y a été localement réintroduit.
En France, il est présent dans toutes les régions y compris en Corse, mais la densité des populations est plus faible en Bretagne, au voisinage du littoral de l’Atlantique, en Vendée, en Charente et en Aquitaine).
Auvergne
La répartition du sanglier couvre l’ensemble de l’Auvergne, et ne cesse d’évoluer à cause de lâchers plus ou moins malvenus de sangliers d’élevage.
Les souilles constituent un indice de présence évident ; ce sont les endroits humides où il vient régulièrement prendre des bains de boue pour se protéger des insectes.
Le sanglier est la souche des diverses races de porcs élevées en Europe et en Asie, avec lesquelles il se croise. Il a été domestiqué assez tardivement, après le chien, le mouton et la chèvre.
Des sujets à demi-domestiqués retrouvent parfois la vie sauvage notamment sur des îles du sud-est asiatique. Au cours des dernières décennies, de nombreuses races assez proches du sanglier ont été abandonnées au profit de races élevées industriellement. Parmi les quelques races « primitives » qui subsistent, citons les porcs des forêts de chêne-liège de la péninsule ibérique et les porcs velus Mangalitza de Hongrie (chez lesquels les jeunes ont des rayures semblables à celles des marcassins).
Affamé, il s’attaque volontiers à des cultures proches de la forêt : maïs (au stade laiteux), betterave et pomme de terre notamment.
Les cultures sont retournées et piétinées par plages. Les dégâts sont à la charge des chasseurs.
Sol labouré. Jeunes arbres inclinés et enfouis sous terre.
Les sangliers retournent le sol en quête de lombrics, de racines de ronciers et de fougères grand aigle.
Effets majoritairement positifs de l’action du sanglier labourant le sol forestier : élimination des lombrics nuisibles et des souris ; amélioration de la qualité des couches de germination grâce à un ameublissement du sol. Par contre, les sangliers causent de graves dégâts dans les cultures agricoles.
Clôtures enfouies. Treillis de fil de fer soulevés.
Frottis du sanglier.
Détachement intégral ou partiel de l’écorce du tronc, jusqu’à 1 m de hauteur, dans perchis et jeunes futaies. Traces de boue, présence de poils de jarre (soies).
Les sangliers aiment à se frotter au tronc des arbres. Ils reviennent toujours à leur arbre de prédilection (frottoir). Ces arbres se trouvent notamment à proximité des mares (souilles) où les sangliers se roulent dans la boue avant de se frotter aux arbres.