| La piéride du chou (Pieris brassicae) | |
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| Règne : animaux (Animalia) | Sous-règne : métazoaires (Metazoa) | Division : triploblastiques (Bilateralia) | Sous-division : deutérostomes (Deuterostomia) | Super-embranchement : arthropodes (Arthropoda) | Embranchement : mandibulates (Mandibulata) | Super-classe : hexapodes (Hexapoda) | Classe : insectes (Insecta) | Sous-classe : insectes ailés (Pterygota) | Infra-classe : endoptérygotes (Endopterygota) | Ordre : lépidoptères (Lepidoptera) | Sous-ordre : glossiens (Glossata) | Infra-ordre : hétéroneures (Heteroneura) | | Groupe : ditrysiens (Ditrysia) | Sous-groupe : papillons de jour (Rhopalocera) | Super-famille : papilionoïdés (Papilionoidea) | Famille : piéridés (Pieridae) | Sous-famille : piérinés (Pierinae) | | Genre : (Pieris [Schrank, 1801]) | Sous-genre : | Espèce : Pieris brassicae [Linné, 1758] | Sous-espèce : | Nom commun : piéride du chou | Nom populaire : |
| | | | Großer Kohlweißling | | large white, large white butterfly, cabbadge white butterfly | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | stor kålsommerfugl | | | | mariposa de la col, blanca de la col | | suur-kapsaliblikas | | | | kaaliperhonen | | piéride du chou | | | | | | | | | | | | káposztalepke | | | | | | cavolaia | | | | | | | | | | | | | | stor kålsommerfugl | | | | groot koolwitje | | bielinek kapustnik | | lagarta da couve | | | | капустная белянка | | | | mlynárik kapustový | | kapusov belin | | kålfjäril | | bělásek zelný | | | | Pieris brassicae |
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| | | Coloris | Ailes blanches. Dessous blanc, ailes postérieures gris-vert pâle. Les ailes antérieures sont enfumées à l’apex, les ailes postérieures ont une petite tache noire sur le bord antérieur. Les femelles ont en outre deux taches noires arrondies sur l’aile antérieure. Dessous des ailes postérieures et extrémités des antérieures jaunes ou gris. | |
| Chenille | De 45 à 50 mm. La chenille de la piéride du chou est vert grisâtre, tachetée de noir et présente trois lignes longitudinales jaunes, une large bande jaune sur chaque flanc et une sur le dos, de nombreuses soies blanches et courtes et des petites taches noires sur tout le corps. Tête noire à l’avant, grise à l’arrière, plaque thoracique noire. Odeur désagréable. | |
| Remarques | Plus connu comme le « papillon blanc du chou », Pieris brassicae relève de la famille des Pieridae, laquelle est représentée en France par une quinzaine d’espèces. Ce papillon est relativement grand (jusqu’à 65 mm d’envergure), et il est très largement répandu, d’autant qu’il est susceptible de migrer. Par-delà l’hexagone il occupe une grande partie de l’Afrique du Nord, et de l’Europe occidentale jusqu’ au 62e degré de latitude nord. Bien entendu il se raréfie progressivement vers les régions les plus septentrionales de son aire de répartition. C’est par ailleurs un butineur, et comme la plupart des papillons dits « de jour » (= rhopalocères), son activité est à la fois tributaire de la température et de l’ensoleillement. |
| Espèces semblables | La Piéride de la rave (Pieris rapae) est très comparable, mais nettement plus petite (de 40 à 45 mm d’envergure). Le mâle diffère de celui de la Piéride de la Rave par l’absence de point discal noir aux ailes antérieures. La bordure apicale sombre s’étend, le long du bord externe, bien plus loin que chez la piéride de la Rave. |
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| Le vol de la piéride du chou est irrégulier. Le vol est rapide est puissant chez les migrateurs, mais assez mou chez les autres (notamment à la recherche d’un endroit pour pondre). |
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| Description | Adulte essentiellement diurne, la piéride du chou est active lorsque le soleil brille et que la température est suffisamment élevée ; sinon, elle reste accrochée sous les feuilles ou divers abris, les ailes redressées et accolées.
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| Système reproductif | Les papillons issus des chrysalides ayant hiverné volent dès le début mai et pondent rapidement ; les chenilles se développent puis se chrysalident en juin sur toutes sortes de supports (murs, toits, piquets). Les papillons apparaissent en juillet-août et donnent naissance à la 2e génération beaucoup plus nuisible. Les chenilles se développent en juillet-août et se nymphosent en septembre, les chrysalides hivernent. |
| Territorialité |
| Parade nuptiale | La femelle, une fois fécondée, réussit à dissuader ses autres prétendants en adoptant un style de vol bien particulier. Quand le mâle se met à l’encercler près du sol, elle s’envole en spirale, encerclant à son tour le mâle, jusqu’à une hauteur pouvant atteindre 20 m. Mais rapidement, le mâle abandonne son projet et tombe au sol, dru comme une pierre ; la femelle descend alors lentement, attendant qu’il aille en convoiter une autre ailleurs. Durant l’été, au-dessus des champs, on peut observer ce rituel en spirale. |
| Accouplement | Comme souvent, du moins chez les Lépidoptères, l’accouplement a lieu peu de temps après l’émergence. | |
| | Nid |
| Ponte | Les adultes sont attirés pour pondre par les composés soufrés du chou (glucosonilates). Les œufs sont généralement déposés en groupe à la face inférieure des feuilles dès avril. |
| Nombre de pontes | Deux générations par an, quelquefois trois dans les régions méridionales. Sous nos climats, la piéride du chou a le plus souvent deux générations (= bivoltine), mais une troisième peut s’observer dans le midi de la France. La génération dite vernale apparaît en avril-mai, l’estivale en juillet-août, et la dernière à l’automne. |
| Œufs | Œufs allongés en forme de pain de sucre de 1,5 mm de hauteur et 0,6 mm à la base, côtelés, jaune citron et placés côte à côte. Les œufs sont pondus sur la face inférieure des feuilles (de 200 à 400). Ils sont déposés par paquets de 20 à 50 à la face inférieure des feuilles des plantes nourricières des chenilles. Durée d’évolution embryonnaire : de 6 à 10 jours. | |
| Éclosion | Le développement embryonnaire est rapide, de l’ordre d’une petite dizaine de jours, et les jeunes chenilles restent très étroitement groupées, pour ne pas dire accolées, tout en grignotant la partie superficielle du feuillage. Dès le second stade larvaire il y a début de dispersion, et formation de petits groupes de quelques unités, les chenilles étant alors aptes à perforer et dévorer le feuillage dans toute son épaisseur. |
| | Chrysalide | Au terme de leur croissance les chenilles quittent le plus souvent la plante nourricière et elles se chrysalident sur les supports les plus divers. La nymphose dure 10 à 15 jours, du moins pour les générations estivales et automnales, car les papillons de la première génération (avril-mai) sont issus de chrysalides ayant passé l’hiver en l’état. La nymphe est une chrysalide nue, ceinturée. La chrysalide de 18 mm de longueur va du brun au vert blanchâtre et est attachée par un fil de soie au support ; la première génération hiberne tandis que la deuxième génération (parfois la troisième) est en partie migratoire. La chrysalide est amarrée sur son support, le plus souvent verticalement, par l’intermédiaire d’une nappe soyeuse, et d’une véritable « ceinture de sécurité », le tout étant préalablement tissé par la chenille. L’arrimage est complété par l’ancrage des griffes du crémaster lesquelles se situent à la toute extrémité abdominale. Ce type de chrysalide est très justement qualifié de « ceinturé », par opposition aux chrysalides « suspendues » , et en quelque sorte « tête en bas », puisque maintenues par le seul crémaster. À noter que les chrysalides sont le plus souvent verdâtres, mais parfois grisâtres. Les chrysalides estivales éclosent au bout d’une quinzaine de jours, mais les automnales hivernent pour donner des papillons au printemps. | |
| Cycle annuel | L’imago est visible de avril à septembre en deux ou trois générations. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Œuf | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | Chenille | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | Chrysalide | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | Imago | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| Phase d’hibernation | Chrysalide. |
| Prédateurs | | À tous les stades, la chenille et le papillon ont un goût répugnant pour les prédateurs, causé par les huiles contenues par les plantes hôtes. Le microgaster (Apanteles glomeratus), ou, est un minuscule Hyménoptère Braconidae, voisin des Ichneumons. Il a la particularité d’être « programmé » pour parasiter les chenilles, et plus particulièrement celles de la Piéride du chou. Son efficience est telle qu’il peut anéantir les plus fortes pullulations. Fort heureusement il est toujours quelques chenilles pour échapper au « génocide », et par ailleurs les papillons migrants ont évidemment tôt fait de réinvestir la place, ce qui explique en partie la pérennité de l’espèce, car nous verrons qu’il est d’autres raisons. La femelle du parasite s’attaque aux très jeunes chenilles, et tarière aidant (elle se dévagine le moment venu) le tégument est perforé, et les œufs déposés au sein même de l’hôte. Les larves du parasite, en moyenne 20 à 30 par chenille, se développent d’abord aux dépens de l’hémolymphe, c.à.d. du « sang », puis des corps dits gras. Les larves parasites évoluent en même temps que la chenille, cette dernière conservant un comportement tout à fait normal, à telle enseigne que rien ne distingue une chenille parasitée d’une qui ne l’est pas. La grande prolificité de cet Apanteles fait que de très nombreuses chenilles sont ainsi parasitées par une même femelle. C’est seulement au moment de la nymphose que le pot aux roses, si l’on peut dire, se découvre. De fait les larves du parasite, elles mêmes arrivées à terme, se frayent un passage au travers des téguments de la chenille, et « coconnent » dans la foulée. La chenille, en quelque sorte exsangue, est évidemment condamnée et sa dépouille reste le plus souvent au contact des cocons, comme ci-dessous. À noter que les cocons sont typiquement jaunes chez le microgaster, ce qui les rend aisément identifiables. À noter encore qu’il existe une quarantaine d’espèces d’Apanteles, plus ou moins spécialisées, comme l’est glomeratus. À noter enfin que la présence conjointe de la chenille et des cocons fait que ces derniers sont souvent appelés « œufs de chenilles ». |
| Longévité |
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| Description | La piéride du chou se nourrit de crucifères (choux, particulièrement : le chou-fleur, le chou, le navet, plus rarement le chou-rouge, le radis, les Résédacées), capucines (Tropaeolum). Les chenilles sont censées se développer sur les Crucifères « sauvages » comme la moutarde des champs (Sinapis arvensis), ou encore les ravenelles (Raphanus raphinistrum), mais le chou est devenu la principale plante nourricière de l’espèce, avec une relative préférence pour le chou pomme, le fleur, le rave, et le frisé. Ce sont les chenilles qui sont des phytophages phyllophages : elles percent des trous circulaires sur les feuilles extérieures du chou et sur les premières feuilles de la pomme ;d’autres dommages résultent du dépôt par ces chenilles d’excréments brunâtres. C’est le genre Brassica qui est surtout attaqué (choux cabus et de Milan, choux-fleurs, choux brocolis, choux de Bruxelles …). | |
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| | Altitudes | | De la plaine à plus de 2 000 m d’altitude. |
| Espèce associée |
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| Répartition globale | La piéride du chou est un papillon migrateur qui occupe toute l’Europe et l’Afrique du Nord. Il occupe une grande partie de l’Afrique du Nord, et de l’Europe occidentale jusqu’ au 62e degré de latitude nord. Bien entendu il se raréfie progressivement vers les régions les plus septentrionales de son aire de répartition. C’est par ailleurs un butineur, et comme la plupart des papillons dits « de jour » (= rhopalocères), son activité est à la fois tributaire de la température et de l’ensoleillement. En France, contrairement à la Grande Bretagne, c’est la Piéride de la Rave qui est la plus commune. |
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| Grand migrateur. Parfois, les piérides du chou peuvent effectuer des migrations importantes en bandes très denses. Elles s’accouplent en vol, peu de temps après leur apparition. |
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| Rareté | Autrefois ravageur des cultures, la piéride du chou a fortement régressé sous l’effet des pesticides. Les chenilles contiennent des substances chimiques défensives provenant de l’huile de moutarde. C’est probablement l’un des papillons les plus communs des jardins et des cultures. Pourtant, il est aussi victime des épandages d’insecticide et peut être rare localement, bien que ce grand migrateur se déplace parfois en groupes importants. Bien entendu les grandes cultures maraîchères ont très largement contribué à l’extension de l’espèce, et en dépit des insecticides, et autres biocides, on peut dire qu’elle se porte plutôt bien. Les pullulations estivales ne sont pas rares, du moins ponctuellement, et les nuisances induites peuvent s’avérer importantes. Fort heureusement, et nous le verrons ultérieurement, les Apanteles ne sont jamais bien loin, et ces minuscules parasites valent tous les insecticides ….pollution en moins! |
| Dégâts et nuisances | Les chenilles dévorent les feuilles des crucifères, ne laissant parfois que les grosses nervures. Contrairement à la noctuelle du chou (Mamestra brassicae) qui attaque les feuilles du cœur de la plante, les Piérides attaquent les feuilles dégagées, autrement dit des feuilles périphériques, et donc des parties généralement non commercialisées. En fait les nuisances proviennent surtout de l’accumulation des excréments dans les plis et replis de la plante, et de leur dilution par la pluie ou la rosée, ce qui génère des souillures rendant le légume impropre à la consommation. |
| Menaces |
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