| La presqu’île et le cap de Formentor à Majorque | |
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| Présentation générale | La presqu’île de Formentor (Península de Formentor) est une langue de terre longue et étroite, de 3 km de largeur dans sa partie la plus étroite, et qui s’élargit jusqu’à 12 km en son milieu ; la presqu’île se termine par le Cap de Formentor, le point le plus septentrional de l’île de Majorque, où se dresse un phare. Son point culminant est le Puig Fumat à 384 mètres d’altitude. La presqu’île possède l’une des plus grandes et des plus attrayantes plages naturelles de l’île, la plage de Formentor, située sur sa côte est. Le littoral de la presqu’île est parsemé de criques dont les plus remarquables sont : la Cala Figuera, la Cala Murta et la Cala Pi de la Posada. |
| Étymologie et toponymie | Le toponyme « Formentor » signifierait « froment », le blé tendre panifiable (frumentum en latin) ; même si cette presqu’île ne semble guère se prêter à la culture céréalière. Le nom de l’île de Formentera – à côté d’Ibiza – a la même origine. Une autre hypothèse, plus conforme à la nature du lieu, serait une déformation du mot latin « promontorium », promontoire ; d'anciennes cartes mentionnent le cap sous le nom de « Promontor ». |
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| | | La côte occidentale de la presqu’île de Formentor | La première crique sur la côte nord-ouest de la presqu’île est la crique de Cala Vall de Bóquer, que l’on aperçoit depuis le belvédère du Colombier. La Cala de Bóquer est un but de randonnée depuis le village de Port de Pollença ; le sentier de randonnée part de le Finca Boquer et passe près des ruines de la ville pré-romaine de Bocchoris, l’une des plus anciennes colonies de l’île. | |
| | | | | La côte orientale de la presqu’île de Formentor | La plage de Formentor est fermée au sud-ouest par une colline abrupte, située au pied de l’Albercutx, sur laquelle est bâtie une magnifique villa. | |
| | | La crique du Myrte (Cala Murta) | Plus loin – toujours sur la droite de la route principale – une autre petite route conduit à la Cala Murta, une autre petite crique de sable fin. La crique suivante, la Cala en Gossalba, n’est accessible qu’en bateau. |
| Le cap de Formentor (Cap de Formentor / Cabo de Formentor) | Au-delà de la bifurcation de l’hôtel Formentor, la route principale de la péninsule, la route Ma-2210, longe une crête boisée avant d’atteindre le tunnel sous le Mont Fumat : à la sortie du tunnel surgit la sombre masse rocheuse du Cap de Formentor, un promontoire conique de falaises maritimes et de collines couvertes de maquis. La route Ma-2210 s’achève au phare accroché à la pointe extrême du Cap de Formentor, le cap étant lui-même la pointe septentrionale de Majorque. Se dressant au bord d’une falaise de 208 m de hauteur, qui tombe à pic dans la mer, le phare offre une vue splendide : - à l’ouest, sur la Cala Fiquera et les falaises abruptes du Cap de Catalunya ;
- au sud, sur la ville d’Alcúdia et les baies de Pollença et d’Alcúdia, séparées par une péninsule, le Cap des Pinar, et, plus loin, sur la pointe extrême du Cap de Ferrutx ;
- à l’est, les côtes de Minorque, distantes de 40 km, sont visibles à l’œil nu par temps clair.
Avec le Faro d’Artrutx qui se trouve à l’extrémité sud-ouest de Minorque, le phare du Cap de Formentor marque le point le plus étroit entre les deux îles de Majorque et de Minorque. Le phare, au dôme argenté, fut construit en 1863 ; il n’était alors accessible que par la mer. On ne peut pas approcher du phare, qui ne se visite pas. La végétation clairsemée du cap offre un habitat idéal pour des lézards et de petits oiseaux, en particulier le monticole merle-bleu (Monticola solitarius). Depuis les abords du phare, on peut voir les falaises abruptes faisant face à l’est, qui abritent, d’avril à octobre, des colonies de nidification de faucons d’Éléonore (Falco eleonorae). Pendant les migrations du printemps et de l’été, des milliers d’oiseaux marins volent au-dessus du cap, en particulier des puffins des Anglais (Puffinus puffinus) et des puffins cendrés (Calonectris diomedea). La vue du haut des falaises donne le vertige aux plus intrépides, d’autant que les vents à l’extrémité du cap sont furieux et imprévisibles. Les Majorquins nomment d’ailleurs le Cap de Formentor, le « rendez-vous des vents ». Les vents qui se donnent rendez-vous ici sont nommés par les Majorquins : la Tramuntana (vent du nord), le Ponent (vent de l’ouest), le Migjorn (vent du sud) et le Llevant (vent de l’est), surnommés les « quatre grands frères » et leurs « cousins » : le Gregal (vent du nord-est), le Mestral (vent du nord-ouest), le Llebeig (vent du sud-ouest) et le Xaloc (vent du sud-est). |
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| Littérature | En 1875, le poète majorquin Miquel Costa i Llobera (Pollença, 1854 - Palma de Majorque, 1922) décrivit les alentours de Pollença et de Formentor dans un des plus grands poèmes en langue catalane, « El pi de Formentor » (Le pin de Formentor), où il exprimait l’amour de son pays. |
| El pi de Formentor | Electus ut cedri | « Mon cor estima un arbre! Més vell que l’olivera, més poderós que el roure, més verd que el taronger, conserva de ses fulles l’eterna primavera, i lluita amb les ventades que atupen la ribera, com un gegant guerrer. No guaita per ses fulles la flor enamorada; no va la fontanella ses ombres a besar; mes Déu ungi d’aroma sa testa consagrada i li donà per trone l’esquerpa serralada, per font l’immensa mar. Quan lluny, damunt les ones, renaix la llum divina, no canta per ses branques l’aucell que encativam; el crit sublim escolta de l’àguila marina, o del voltor qui passa sent l’ala gegantina remoure son fullam. Del llim d’aquesta terra sa vida no sustenta; revincla per les roques sa poderosa rel, té pluges i rosades i vents i llum ardenta, i, com un vell profeta, rep vida i s’alimenta de les amors del cel. Arbre sublim! Del geni n’és ell la viva imatge: domina les muntanyes i aguaita l’infinit; per ell la terra és dura, mes besa son ramatge el cel qui l’enamora, i té el llamp y l’oratge per glòria y per delit. Oh! sí: que quan a lloure bramulen les ventades i sembla entre l’escuma que tombi el seu penyal, llavors ell riu i canta més fort que les onades, i vencedor espolsa damunt les nuvolades sa cabellera real. Arbre, mon cor t’enveja. Sobre la terra impura, com a penyora santa duré jo el teu record. Lluitar constant i vèncer, reinar sobre l’altura i alimentar-se i viure de cel i de llum pura … oh vida! oh noble sort! Amunt, ànima forta! Traspassa la boirada i arrela dins l’altura com l’arbre dels penyals. Veuràs caure a les plantes la mar del món irada, i les cançons tranquiles ’niran per la ventada com l’au dels temporals. » Miquel Costa i Llobera, 1875 |
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