| Le site archéologique d’Héraclée du Latmos en Anatolie | |
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| Présentation générale | Le site archéologique d’Héraclée au Latmos montre les ruines d’une cité hellénistique située sur la côte anatolienne de la mer Égée, dans l’antique Carie ; Héraclée occupait une situation spectaculaire sur la rive orientale du lac de Bafa au pied de la chaîne de montagnes du Latmos. Dans l’Antiquité, la cité d’Héraclée était un port sur la baie du Latmos, une baie du golfe de Milet, mais la cité ne fut jamais importante, son port étant concurrencé par celui de Milet, beaucoup mieux situé à l’entrée du golfe. Héraclée connut le même destin que les autres cités portuaires de Milet, Myonte et Priène : suite à l’ensablement du golfe, toutes ces cités déclinèrent et sortirent de l’histoire. Cependant, Héraclée, qui était située au fond d’une baie du golfe de Latmos qui a survécu sous la forme d’un lac d’eau salée, fut encore un peu prospère pendant l’époque byzantine, notamment grâce à l’implantation de nombreux monastères sur les pentes de la montagne du Latmos et sur les îles du lac de Bafa. |
| Étymologie et toponymie | La cité originelle carienne se nommait Latmos (Λάτμος), du nom de la montagne du Latmos qui la domine à l’est. Dans un traité scellé avec la cité de Pidasa du Grion (Πίδασα), au début du IVe siècle avant JC, Latmos est mentionnée sous le nom de Latmios (Λάτμιοι). Le même toponyme apparaît dans la liste des tributs (phoros) payés à la confédération de Délos, et un traité signé entre les villes de Mylasa (Μύλασα) et de Cindie (Κινδύη) au milieu du IVe siècle avant JC. La dernière mention du toponyme Λάτμος se trouve dans une inscription du début du IVe siècle avant JC. À l’époque hellénistique, Latmos fut reconstruite à quelque distance, au bord de la baie, et fut renommée Héraclée, ou Héraklée Herakleia (Ήράκλεια), en hommage au héros mythologique Héraclès. La première mention du nom Héracléotes (Ήρακλεώτης) se trouve sur une amphore panathénaïque du milieu du IVe siècle avant JC. Plus tard – pour distinguer la cité des autres cités nommées Héraclée – la cité fut renommée Héraclée du Latmos (Ηράκλεια Λάτμου), Héraclée au Latmos (Ήράκλεια ή πρός Λάτμώ, Heraclea ad Latmum pour les Romains), ou Héraclée sous le Latmos (Ήράκλεια ή ύπό Λάτμω). |
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| Dans l’Antiquité la cité d’Héraclée se trouvait au fond de la baie du Latmos, une baie du golfe de Milet, située au pied du mont Latmos ; sur la rive septentrionale de cette baie se trouvait une autre cité antique, la petite ville de Pyrrha (Πύρρα), ou Pirra, distante de 30 stades – soit environ 5,4 km ; Héraclée était à une distance de 100 stades – soit environ 18,2 km – de la cité de Milet, en suivant le bord du golfe jusqu’à Milet. Dans sa « Géographie, Livre XIV, chapitre 1, L’Ionie, §8 », le géographe Strabon écrit : « Vient ensuite le golfe latmique, et, à l’intérieur du golfe, la petite ville d’Héraclée sous Latmos, laquelle possède un bon mouillage. Primitivement, Héraclée s’appelait Latmos, tout comme la montagne qui la domine. » Bien qu’étant une ville carienne, Héraclée avait une meilleure communication avec l’Ionie qu’avec la Carie, dont elle était séparée par le massif du Latmos. Le site archéologique d’Héraclée se trouve aujourd’hui confondu avec le village de Kapıkırı. Pour venir à Kapıkırı, il faut d’abord atteindre le village de Bafa, ancien village de Çamiçi ; depuis le village de Bafa, prendre – à gauche ou à droite, à l’entrée ou à la sortie du village, selon que l’on vient de Milas ou de Söke – la petite route vers Héraklée-Kapıkırı, indiquée par un panneau blanc « Herakleia ». Kapıkırı se trouve à environ 8 km du village de Bafa, par une petite route – asphaltée mais en assez mauvais état – qui longe le lac en passant par Gölyaka— premier village sur la droite. Il est également possible – et plus romantique – de se rendre à Kapıkırı en bateau, depuis la rive sud du lac de Bafa, notamment depuis la zone de campement. |
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| | Le site archéologique de Latmos | La colonie archaïque de Latmos fut fondée, vers l’an 1000 avant JC, dans les collines du Latmos, sans doute par des Cariens cherchant refuge devant l’invasion des Ioniens. C’était plus un ensemble de maisons, adaptées à la topographie et cachées dans la végétation du maquis, qu’une véritable cité. Lorsque la colonie fut reconstruite – sans doute au IVe siècle avant JC – à environ 1 km plus à l’ouest, sur la côte de la baie du Latmos, l’ancienne ville fut transformée en nécropole. Avec l’aide d’un guide local il est possible de visiter ces ruines perdues sur les pentes du Latmos. On peut y voir quelques pans de la muraille et d’une tour de guet qui défendaient l’ancien village antique. La nécropole renferme une multitude de tombes creusées dans la roche ou dans des caveaux maçonnés, couverts d’énormes dalles. La visite de l’ancienne Latmos prend une heure et demie à partir de Kapıkırı. |
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| Le site archéologique d’Héraclée du Latmos | La nouvelle cité d’Héraclée au Latmos fut fondée vers le IVe siècle, probablement à l’initiative du roi Mausole de Carie, dans la première moitié du siècle ; ce serait Mausole – grand admirateur de la culture hellénique – qui lui aurait donné ce nom d’Héraclée. L’urbanisme d’Héraclée adopta le plan hippodamien en damier qui était utilisé depuis plus d’un siècle pour toutes les nouvelles cités ; le quadrillage des rues à angle droit, orientées du nord au sud et de l’ouest à l’est, débutait à partir de la presqu’île où se trouvait le port, et montait vers les collines du Latmos. La cité fut bâtie avec du marbre provenant des carrières du Latmos. Une imposante muraille protégeait la cité. La visite du site est plutôt frustrante : les maigres ruines d’Héraclée sont difficilement identifiables parmi les rochers et les bâtiments du village turc ; l’agora est devenue la cour de l’école du village où les enfants jouent au ballon, le linge est étendu pour sécher dans l’antique bouleutérion, d’antiques tambours de colonnes sont utilisés comme tables de jardin ; les quelques gradins du théâtre encore visibles sont perdus dans les champs ; seules les ruines du temple d’Athéna sont reconnaissables au sommet d’une petite colline. Les ruines d’une centaine de maisons hellénistiques, d’une taille allant de 10 m² à 100 m² ont été identifiées. Les eaux du lac ont, par ailleurs, submergé une partie des ruines, notamment le port et une partie des tombes de la nécropole carienne. Il faut beaucoup d’imagination pour se représenter la cité antique dans toute son étendue. Le site présente malgré tout un certain charme, un peu mélancolique et paisible, dans un cadre à la fois spectaculaire et rustique, entre lac et montagne ; c’est depuis la presqu’île où s’élevait un château byzantin que l’on peut le mieux apprécier la majesté de ce site très peu fréquenté. | A : Temple d’Athéna. B : Théâtre. C : Agora. D : Bouleutérion. E : Temple d’Endymion. F : Nymphée. G : Ruines de trois temples. H : Nécropole. I : Thermes et palestre. J : Forteresse. K : Château byzantin. L : Forteresse de l’ouest et monastère byzantin. M : Murailles. |
| L’agora | L’agora d’Héraclée (point C sur le plan) se trouvait naturellement au centre de la cité, et ses vestiges se trouvent aujourd’hui au centre du village devant l’école ; c’est devenu une place herbeuse qui sert de terrain de jeu pour les enfants. Au bord de l’agora se trouve une auberge, l’« Agora Pansiyon ». L’agora rectangulaire mesurait 130 m par 60 m ; elle était entourée de portiques d’ordre dorique ; derrière les portiques des bâtiments de deux étages, dont un étage en entresol, servaient d’entrepôts. L’agora d’Héraclée a sans doute été construite au IIe siècle, entre 170 et 150 avant JC. Une grande partie des magasins de l’aile sud de l’agora est encore debout ; c’est un beau bâtiment en blocs massifs de pierres sèches, avec ses ouvertures encore intactes. Le terrain offre une belle vue vers l’ouest, sur le lac et les îles couronnées de ruines de châteaux et de monastères. |
| Le bouleutérion | À l’est de l’agora se trouvait le bouleutérion (point D sur le plan), le bâtiment où se réunissait la boulè, c’est-à-dire le conseil municipal élu par les citoyens d’Héraclée. C’était un bâtiment rectangulaire, d’environ 15 m par 20 m, construit au IIe siècle avant JC. Il ne reste du bouleutérion que le mur de soutènement et quelques rangées de sièges. |
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| Le sanctuaire d’Athéna | Le principal temple d’Héraclée, le temple d’Athéna (point A sur le plan), se dressait à environ 200 m à l’ouest de l’agora, sur un petit promontoire rocheux qui dominait les autres monuments de la cité et le port ; le temple était visible de loin pour les voyageurs venant à Héraclée par la mer. Le sanctuaire d’Athéna a été construit à la fin du IIIe siècle avant JC ; c’est l’un des rares bâtiments à ne pas être aligné sur le plan en grille de la cité. C’était un temple d’ordre dorique avec un plan « in antis ». Depuis le parc de stationnement près de l’agora, le temple d’Athéna est accessible par un sentier partant en direction de l’ouest. Les ruines du temple comprennent les trois murs du naos, dans presque toute leur hauteur, construits en énormes blocs de pierres taillées, sans mortier de jointoiement. À gauche de ce qui était le pronaos se trouve une inscription, peu lisible, de dédicace à Athéna. Depuis le temple d’Athéna on a une vue superbe sur les collines et les marais en contrebas, et sur l’île Kargı Asarı Adası, où se dressent les ruines de la forteresse de l’ouest (point L sur le plan) et d’un monastère byzantin. |
| Le sanctuaire d’Endymion | À environ 300 m au sud de l’agora et au sud-est du temple d’Athéna – pas très loin de la forteresse byzantine qui se dressait sur le promontoire situé au sud de la cité – s’élevait un petit sanctuaire atypique, que l’on pense avoir été un sanctuaire dédié au héros-berger Endymion (point E sur le plan). Comme le temple d’Athéna, le temple d’Endymion n’était pas aligné sur le quadrillage hippodamien de la cité ; le temple était orienté dans la direction du sud-ouest au nord-est, avec une ouverture au sud-ouest. Ce temple hellénistique avait, en outre, une architecture inhabituelle en fer-à-cheval : il présentait, comme beaucoup de temples, un pronaos à cinq colonnes in antis, mais la cella avait un mur arrière arrondi, en forme d’abside, comme en auront – beaucoup plus tard – les églises chrétiennes. De plus, ce mur arrière arrondi intégrait un affleurement rocheux du promontoire : il semble que les bâtisseurs de ce temple aient voulu, par cette architecture particulière, évoquer la grotte où, selon la mythologie, vivait Endymion. Du temple d’Endymion on peut encore voir le fond arrondi de la cella et les bases des colonnes du pronaos. |
| Le théâtre antique | Le théâtre hellénistique d’Héraclée (point B sur le plan) se trouvait à environ 300 m au nord-est de l’agora, près des murailles orientales de la cité. On y accède par un chemin à travers les champs. Les vestiges du théâtre sont envahis par des oliviers ; les gradins restants sont enfouis sous les mauvaises herbes. Juste au nord du théâtre se trouvent les ruines, en mauvais état, d’un nymphée (point F sur le plan), un sanctuaire dédié aux Nymphes. Sur le chemin menant au théâtre on passe devant les seules constructions datant de l’époque romaine, les thermes et la palestre (point I sur le plan). |
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| Le château byzantin | Un château byzantin en ruine (point K sur le plan) se dressait sur le promontoire rocheux dominant le port. | | |
| Les murailles | La cité d’Héraclée était protégée par des murailles (points M sur le plan) qui encerclaient la cité dans un périmètre de 6,5 km de longueur. Les murs s’étendaient depuis le port jusque sur les pentes escarpées du mont Latmos, à plus de 2 km du port et à une altitude de 500 m, en franchissant le sommet des collines. Ces murs de défense furent édifiés au début du IIIe siècle avant JC, notamment sous Lysimaque, ancien général d’Alexandre le Grand, vers 287 avant JC. Les courtines avaient une largeur allant de 2 m à 3 m, et une hauteur allant jusqu’à 6 m. Les courtines étaient protégées par 65 tours de défense. La superficie à l’intérieur des fortifications atteignait 90 hectares : ces murailles semblent avoir été prévues pour une cité beaucoup plus importante que ne le sera jamais Héraclée. Les murailles sont assez bien conservées, notamment dans la partie nord ; plus près du village de Kapıkırı, les pierres des murailles ont été enlevées pour servir à la construction de maisons, et il ne reste que les fondations. Quelques tours carrées se dressent encore fièrement le long du lac de Bafa et parmi les rochers. La Porte du Nord, au-dessus du théâtre, est très bien conservée. Les murailles d’Héraclée montrent un excellent exemple de fortifications hellénistiques. Les auberges de Kapıkırı organisent des visites guidées des fortifications ; le tour des murailles de 6,5 km de longueur demande 3 heures et demie de marche et de bonnes chaussures. |
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| Mythes | Le mythe d’Endymion | Les étranges paysages du mont Latmos ont inspiré maintes légendes, mais le Latmos doit surtout sa renommée à la légende d’Endymion, qui a connu de nombreuses variantes : Endymion (Ένδυμίων) était un beau berger qui faisait paître ses troupeaux dans les monts Latmos durant le jour, et dormait la nuit dans l’herbe verte au clair de la lune. Séléné (Σελήνη), la déesse de la lune, remarqua sa beauté et tomba éperdument amoureuse d’Endymion ; toutes les nuits elle l’étreignait de ses rayons d’argent. Pour préserver la beauté du jeune homme, Séléné demanda à Zeus de plonger Endymion dans un sommeil éternel, au fond d’une grotte. Chaque nuit la déesse venait veiller sur ses rêves humides : de ces émissions nocturnes cinquante filles seraient nées d’Endymion et de Séléné. |
| Histoire | Le premier village antique de Latmos a sans doute été construit, vers la fin du XIe siècle avant JC, par des Cariens chassés par l’invasion ionienne de la région. Il s’agissait d’un habitat dispersé, caché sur les pentes inhospitalières de la montagne du Latmos, et non d’une véritable cité. Ce village de Latmos était situé à environ 1 km à l’est de la future cité d’Héraclée. Latmos apparaît comme une ville carienne en bordure du territoire ionien, et ne fait pas partie de la Ligue ionienne, créée au VIIIe siècle avant JC. Au VIe siècle avant JC, Latmos tomba – pour une courte durée – sous la domination lydienne du roi Crésus, puis – plus longuement – sous la domination des Perses achéménides du roi Cyrus II, comme les cités ioniennes. De 499 à 494 avant JC, Latmos prit part à la révolte des cités ioniennes contre les Perses ; après la lourde défaite des Ioniens, Latmos subit sans doute les mêmes représailles que les cités ioniennes. Après la revanche des Grecs, vers 470 avant JC, Latmos devient membre de la Ligue de Délos, maintenant dominée par Athènes ; la cité paye à la Ligue une contribution d’un talent d’argent (soit environ 25 kg d’argent) par an, entre 453 et 431 avant JC. La cité de Latmos connaît alors une brève période de prospérité. Après la guerre du Péloponnèse, entre Athènes et Sparte, et la victoire de Sparte, les cités d’Ionie sont sous la domination de Sparte. Vers 386 avant JC, Latmos – comme les cités ioniennes – retombe sous le joug des Achéménides, après le traité de la « Paix du Roi » entre Sparte et la Perse ; les Perses délèguent à leur vassal, le satrape de Carie Hécatomnos, le gouvernement des cités cédées par Sparte. Le fils d’Hécatomnos, le roi Mausole de Carie, veut prendre possession de Latmos et use pour cela d’une ruse, car la ville a la réputation d’être difficile à prendre : « Mausole, ayant dessein de se rendre maître de Latmus, qui était une ville très forte, feignit de se lier d’amitié avec les Latmiens. Il leur rendit les otages qu’Hidriée avait pris pendant la guerre, et voulut avoir une garde de Latmiens, comme si c’eussent été les seules personnes en qui il pût prendre confiance. Il en était servi à toutes choses où il les voulait employer ; enfin il sut les gagner absolument. S’étant ainsi assuré de leur affection, il feignit que, devant aller à Pygèle, il avait peur de l’Éphésien Proplyte, et pria ceux de Latmos de lui donner encore trois cents hommes pour renforcer sa garde. Les Latmiens firent choix de trois cents hommes, et les lui envoyèrent. Mausole les ayant reçus, marcha avec eux et avec le reste de son armée, et prit la route de Pygèle. Comme il passait auprès de Latmos, les habitants de la ville sortirent pour voir l’ordre et la pompe de la marche. Mausole avait posé la nuit précédente des troupes nombreuses en embuscade. Elles surprirent la ville qu’elles trouvèrent vide, et les portes ouvertes, et Mausole, ayant mené toute son armée, y entra et s’en empara. » Polyen, « Ruses de guerre, Livre VII, chapitre XXIII - Mausole ». Les historiens ne savent pas quand, précisément, la cité de Latmos fut reconstruite, un peu plus à l’ouest, et prit le nom d’Héraclée au Latmos ; il est probable que ce fut à l’initiative du roi Mausole qui, bien que vassal des Perses, a voulu hellénisé son royaume, et aurait dédié la cité au héros mythique grec Héraclès. Une amphore panathénaïque du milieu du IVe siècle avant JC, découverte à Labranda, mentionne déjà Héraclée (Ήρακλεώτης). La nouvelle cité d’Héraclée fut fortifiée par une enceinte de murailles. En 334 avant JC, Alexandre III de Macédoine, s’empare des territoires d’Asie mineure occupés par les Perses ; la région est gouvernée par Lysimaque (Λυσίμαχος), général et diadoque d’Alexandre le Grand, puis par Pleistarchos (Πλείσταρχος), frère de Cassandre (Κάσσανδρος), roi de Macédoine de 305 à 297 avant JC. Au IIe siècle avant JC, vers 188 avant JC, après la défaite du roi séleucide Antiochos III, en guerre contre la République romaine, Héraclée passe sous la domination des Attalides, fidèles alliés de Rome. Vers 133 avant JC, Héraclée fait partie de la Province romaine d’Asie, avec le statut de cité libre, et connaît une période de prospérité. À la fin du Ier siècle avant JC, l’accès à la mer du port d’Héraclée est coupé par l’ensablement du golfe de Milet, et le long déclin de la cité commence et durera jusqu’au VIe siècle après JC. Au VIIe siècle Héraclée au Latmos connut un renouveau grâce à l’arrivée de moines chassés du Sinaï par les Arabes musulmans ; ces moines créèrent de nombreux monastères sur les îles du lac de Bafa et sur les pentes du mont Latmos. Héraclée devint le siège d’un évêché de l’Empire byzantin. Aux XIe et XIIe siècles les incursions des Turcs seldjoukides chassent les moines de la région. Ce n’est qu’avec la reconquête de l’Anatolie par l’Empire de Nicée que la région d’Héraclée retrouve un peu de sécurité et de prospérité ; plusieurs forteresses byzantines sont construites autour de la cité ; les monastères sont repeuplés et agrandis. À la fin du XIVe siècle les Turcs ottomans s’emparent de la région ; Héraclée sombre dans l’oubli. |
| Les fouilles archéologiques | En 1765, le site d’Héraclée a été visité par l’antiquaire Richard Chandler envoyé par la société savante britannique des Dilettanti. Depuis lors le site n’a fait l’objet d’aucune fouille systématique ; les vestiges visibles ont seulement été examinés par des archéologues allemands au début du XXe siècle. |
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