| L'île de Porto Santo à Madère | |
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| Présentation générale | Pour attirer les États-uniens, on parie désormais sur l’île de Porto Santo, qui possède ce que Madère n’a pas, c’est-à-dire une immense plage de sable blond, unique dans tout l’archipel, qui s’étend sur 9 km, et un aéroport susceptible d’accueillir les vols longs courriers. | | Ce plateau sec et aride, long de 12 km et large de 6 km, s’adresse donc aux adeptes du bronzage et de vraie farniente que rien ne devrait troubler… Chaque année, les touristes affluent donc toujours plus nombreux. Venant principalement de Madère, du Portugal continental ou de Scandinavie, ils trouvent là un océan à une température étonnante (23 °C en moyenne en juillet, 18 °C en janvier) et des fonds se prêtant merveilleusement à la pêche sous-marine. Il est inutile d’y chercher des monuments, des falaises en à-pic ou des belvédères entourés de cirques de montagnes. |
| Étymologie et toponymie | Zarco nomma l’île Porto Santo (Port Saint) car il y aurait trouvé refuge après une tempête en mer. Porto Santo est également surnommée « L’Île Dorée » (en portugais : Ilha Dourada) en raison de la couleur désertique de ses paysages et de sa longue plage de sable doré. En été, elle est surtout brûlée et jaune, et ses falaises rousses l’ont fait aussi surnommer « l’Île Fauve ». |
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| | L’île de Porto Santo est située à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Madère. L’île est accessible par ferry depuis Madère ; à la fin du XXe siècle, un port artificiel à l’extrémité est de la plage de sable, le Porto de Abrigo a succédé au débarcadère exposé aux tempêtes datant de 1928 qui se trouve lui au large de la capitale de l’île. On atteint aussi Porto Santo par avion, son aéroport (Aéroport de Porto Santo) civil disposant d’une piste de 3 000 m : depuis Madère (en 15 min), Lisbonne et Porto notamment. L’aéroport s’étend selon un axe nord-sud sur la seule véritable plaine de l’île : d’importantes surfaces de terres cultivables et de vignobles lui ont été sacrifiées ; il sépare les deux sites de collines de Porto Santo. |
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| | Vila Baleira | La capitale, et seule agglomération de l’île, est en même temps l’unique port de l’île, et la quasi-totalité des habitants de Porto Santo y vivent. La ville, que l’on appelle parfois la ville de Porto Santo, ne manque pas de charme avec ses ruelles pavées, sa petite église et ses palmiers. Le centre est le largo do Pelourinho, jolie place triangulaire plantée de palmiers, autour duquel se dressent de beaux bâtiments blancs, dont l’église et un édifice armorié abritant la mairie. |
| L’église Notre-Dame de la Piété (Igreja de Nossa Senhora da Piedade) | L’église blanche Notre-Dame de la Pitié fut fondée, à l’origine, juste après la découverte de l’île, entre le début et la moitié du XVe siècle. L’église actuelle fut rebâtie au XVIIe siècle après que les pirates eurent détruit l’ancienne entre 1567 et 1709. Elle se caractérise par une simplicité que seul le toit pyramidal de la tour de l’angle nord-ouest vient démentir. Seule une partie de l’édifice, les vestiges gothiques de la capela da Morgada, en saillie au sud de l’église, ont survécu aux nombreuses incursions des pirates. Cette chapelle date du XVIe siècle : la scène en carreaux de faïence de la paroi extérieure est un ajout moderne. L’église abrite la seule œuvre d’art de Porto Santo : une peinture portugaise du XVIIe siècle, « Sainte Marie-Madeleine et le Christ ». |
| | La maison-musée Christophe Colomb (Casa-Museu Cristóvão Colombo) | Une ruelle à droite de l’église mène à cette maison-musée, dotée de deux simples pièces où le célèbre navigateur aurait vécu avec sa femme. Dans un bâtiment annexe, on peut voir des gravures et des cartes évoquant sa vie et ses différents périples. C’est une bâtisse pleine d’atmosphère, en pierre grossièrement taillée, et l’on peut aisément imaginer Christophe Colomb vivant ici. Il ne fait aucun doute que Colomb ait séjourné sur l’île puisqu’il épousa Felipa Moniz Perestrelo, fille du premier gouverneur de Porto Santo, Bartolomeu Perestrelo ; mais il n’est pas du tout évident qu’il ait vécu ici. Cette Maison de Colomb n’existait pas telle quelle à l’époque du découvreur de l’Amérique, mais on imagine que la maison du gouverneur se trouvait à peu près à cet endroit. Les visiteurs du musée se retrouvent plongés dans l’univers de Christophe Colomb, suivent ses itinéraires sur les cartes ou examinent une collection étonnante de portraits du héros réalisés bien après l’époque de Colomb. Du largo do Pelourinho, la large rua Infante D. Henrique, bordée de palmiers, mène à un jardin où se dresse la statue de Christophe Colomb. De là, on peut également accéder à la jetée, d’où l’on découvre une vue d’ensemble sur la ville. |
| Le belvédère de Portela (Miradouro de Portela) | Le belvédère de la colline de Portela (163 m d’altitude, à 2 km de Vila Baleira, sur la côte sud-est) offre un beau point de vue sur toute l’étendue de la splendide plage dorée qui s’étend jusqu’à la presqu’île frangée de rochers de basalte de Ponta da Calheta. À l’est de cette colline, le phare de l’îlot de Cima regarde l’immensité bleue le l’océan. Sur la colline s’élèvent quatre moulins à vent restaurés, rappelant les trois douzaines de moulins et les cultures de céréales de jadis ; un seul moulin tourne encore ; il est bâti sur un socle rotatif pour capter le vent. |
| Le Pic de la Torche (Pico do Facho) | À environ 1,5 km au nord de Portela, le Pic de la Torche (517 m) est le point culminant de l’île. Son nom « pic de la torche » rappelle les feux d’alarme allumés ici à l’époque où les pirates français et algériens étaient un fléau pour l’île. La population était avertie qu’une incursion des pirates était imminente par un feu allumé au sommet, et l’on se rend compte qu’il est bel et bien le point culminant de l’île. |
| La Source du Sable (Fonte da Areia) | À l’ouest de Camacha, en poursuivant jusqu’à la côte nord, on arrive au site de Fonte da Areia (« Fontaine du sable »), une fontaine située près des falaises battues par les flots. Une source d’eau claire, filtrant à travers les rochers, donne l’eau minérale de l’île à laquelle on attribue même des vertus curatives. On peut la goûter, bien fraîche, à la fontaine près du café-bar. Cette « fontaine du sable » est située auprès de curieuses falaises aux formes étranges sculptées par l’érosion, qui dominent une côte rocheuse et sauvage. Au lieu de la roche volcanique sombre usuelle, les versants abrupts dominant la côte arborent ici un beau jaune c’est à cette roche calcaire claire et à la puissance de l’érosion que l’île doit sa plage de sable « doré ». |
| Le Pic du Château (Pico do Castelo) | Le belvédère situé au sommet du Pico do Castelo (un cône volcanique boisé de 434 m de haut, à environ 3 km de Vila Baleira, en empruntant la route qui gravit les flancs du pic reboisé), on aperçoit le quadrillage des cultures en damier et, au loin, la silhouette montagneuse de Madère. Des fortifications qui jadis protégeaient l’île des pirates, il ne reste que de vieux canons rouillés. L’aéroport de Porto Santo s’étend juste en contrebas. |
| La pointe de Calheta (Ponta da Calheta) | Le point le plus oriental de l’île, juste au pied du Pico das Flores, est connu sous le nom de Ponta da Calheta. On y trouve de petites baies avec de pittoresques affleurements rocheux. La Pointe de Calheta est séparée de l’îlot de Baixo (Ilheu de Baixo) par une passe dangereuse jonchée d’écueils où la mer écume, cette pointe forme un site agréable avec sa plage hérissée de rochers de basalte noir. |
| La carrière (Pedreira) | De la route qui, parallèle à la plage, mène à la pointe de Calheta, prendre après l’hôtel Porto Santo une piste à droite. Après 2 km environ, on accède à la carrière (pedreira). Sur le flanc du Pico de Ana Ferreira, vous découvrirez une surprenante formation d’orgues basaltiques s’élançant vers le ciel.
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| | Histoire | L’île de Porto Santo fut découverte par le navigateur portugais João Gonçalves Zarco en 1419, soit une année avant Madère. Peu de temps après, Henri le Navigateur concéda la capitainerie de Porto Santo à un gentilhomme, Bartolomeu Perestrelo, à charge pour lui de la peupler et de la coloniser. La chronique rapporte qu’il eut la fâcheuse idée de lâcher des lapins dans la nature pour peupler l’île, mais que ceux-ci proliférèrent tellement qu’ils ravagèrent l’île… Il réussit cependant à donner à ce territoire dévasté une certaine prospérité. Mais l’île est longtemps abandonnée par les autorités du Portugal, et ses habitants doivent lutter contre les pirates algériens et français qui, jusqu’au XVIIIe siècle, ne leur épargnent ni les pillages ni les massacres. Plusieurs périodes de sécheresse provoquent, en outre, la famine. |
| Personnages | Vers 1470, Christophe Colomb, parti négocier l’achat d’une cargaison de sucre à Madère, fit escale à Porto Santo, où il rencontra le capitaine-donataire Bartolomeu Perestrelo. Là, il épousa la fille de ce notable, la belle Filipa Moniz, avec qui il aura un fils, Diego Colomb. Il est vraisemblable qu’il vécut à Porto Santo, de 1478 à 1482, du commerce du sucre et des céréales entre les îles et le continent. Puis, ils partirent pour Funchal, où ils séjournèrent quelque temps chez son ami João Esmeraldo ; enfin, il rentra avec elle au Portugal. À Funchal, Colomb avait été mis au courant de divers problèmes de navigation qui l’inciteront plus tard à partir à la découverte du monde. Dans le bourg de Vila Baleira, on voit encore la maison entourée de palmiers où le grand navigateur aurait séjourné. |
| Géographie | Porto Santo est une petite île d’origine volcanique (42 km² seulement), formée il y a plusieurs millions d’années sur un point chaud, aujourd’hui inactif, qui a donné naissance par la suite à Madère et aux îles Désertes. Quand la vue est bien dégagée et qu’on se trouve sur l’île humide et verdoyante de Madère, on se rend compte de l’aspect désertique de Porto Santo on distingue surtout des collines brun-gris et des zones arides. Hormis l’hiver, où ses champs reverdissent sous l’effet de l’humidité, le soi calcaire de Porto Santo, totalement dépourvu de végétation, lui donne la couleur ocre d’un désert. Son relief est assez plat : il est constitué d’une grande plaine où se dressent, au nord-est et au sud-est, quelques « pics » dont le plus élevé, le pico do Facho (pic de la torche), ne culmine qu’à 517 m d’altitude. Lorsqu’on scrute l’horizon au nord-est par temps clair, on distingue du nord et de l’est ainsi que des plus hauts sommets de Madère la silhouette de la petite île voisine là encore, d’abruptes falaises surgissent brutalement de la mer et des cimes effilées se dressent au loin. Le climat est doux — moyenne annuelle : 19° — et plus sec qu’à Madère. |
| Économie | Aujourd’hui, les habitants de Porto Santo vivent de la pêche et de quelques cultures (céréales, tomates, melons, pastèques, figues) ; la vigne produit un excellent vin blanc très sucré, moins célèbre cependant que les eaux minérales bicarbonatées, appréciées pour leur valeur thérapeutique, exportées à Madère et dans la métropole. La production agricole est pauvre, en partie à cause du manque chronique d’eau, et les champs, jadis entretenus, sont maintenant laissés à l’abandon, en faveur du tourisme. |
| Traditions | Au XVIe siècle, un berger rempli d’imagination profita de l’insularité de Porto Santo pour propager un culte étrange et tout à fait païen. L’Église, en apprenant la nouvelle, envoya des prélats remettre un peu d’ordre dans les consciences. Mais il était trop tard et un gros scandale éclata : de là le surnom de profetas (les prophètes), qui sert encore parfois à qualifier les habitants de l’île. |
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