Petit crapaud trapu à peau verruqueuse, avec la tête plus large que longue et le museau pointu.
Les yeux sont bien développés et la pupille verticale en forme de losange contraste sur l’iris doré.
L’Alyte possède pas de sacs vocaux, ni de pelotes copulatrices.
Le tympan est un peu plus petit que l’œil et surmonté d’un bourrelet saillant.
Longueur
De 4 à 6 cm, le mâle étant un peu plus petit que la femelle.
Queue
Hauteur
Poids
De 5 à 14 grammes, les mâles étant plus légers que les femelles.
Larve
Les têtards brun pâle, tachetés de sombre, ont le spiracle ventral (moitié avant du corps) et une large queue ; ils peuvent atteindre une taille considérable (de 8 à 9 cm) lorsqu’il s’agit d’individus issus de pontes estivales et qui ne se métamorphosent pas l’année même.
Coloris
Son dos est grisâtre, brun-clair finement ponctué de vert sombre et leur centre est gris, blanc bleuté.
Capacités physiologiques
Remarques
Espèces semblables
Son allure peut le faire confondre avec d’autres crapauds mais la pupille en fente verticale le distingue de tous. Le mâle est le seul à porter des œufs enroulés autour de ses pattes arrières.
Son chant caractéristique, émis de préférence par nuits calmes et chaudes, trahit le plus souvent sa présence. Il se constitue d’une suite de « pou…pou…pou… » aigus, explosifs et musicaux émis à intervalles d’une à trois secondes.
Son chant rappelle celui du Hibou petit-duc duquel il se différencie par sa fréquence plus rapide. Les chants débutent peu avant le coucher du soleil, culminent dans l’heure qui suit et s’éteignent en fin de nuit. En pleine saison de reproduction, on l’entend parfois de jour.
Enfouis dans la terre ou sous une roche en journée, c’est plutôt en soirée ou de nuit qu’il est plus actif et facilement repérable.
L’observation de gros têtards, peu avant ou après l’hiver, peut également être un indice (pas une preuve) de présence car une partie des têtards d’Alyte passent l’hiver pour se métamorphoser au printemps suivant, ce qui est assez rare chez les autres anoures.
La cardère (une plante « ressemblant » au chardon) à les feuilles de sa base qui forment des cuvettes retenant l’eau de pluie. De nombreux animaux profitent de ses mini mares. Ce crapaud accoucheur était venu s’y rafraîchir.
L’Alyte vit en petites colonies ; le territoire des mâles est restreint.
Parade nuptiale
Il quitte sa retraite hivernale en mars et sa période d’activité s’étend jusque septembre-octobre. La période de chant et les accouplements (amplexus lombaire) ont principalement lieu durant les mois d’avril à juin, secondairement plus tard. Plusieurs périodes de chant plus intense alternent avec des accalmies qui correspondent au moment des pontes.
Accouplement
Site de ponte
La ponte et la fécondation se font à terre (rarement à l’eau). Ce cas est unique chez les amphibiens européens.
Nid
Nombre de portées
Ponte
Une femelle pond plusieurs fois par an : généralement deux, parfois jusque quatre, à quelques semaines d’intervalle.
De manière simplifiée, deux périodes de pontes se succèdent : la principale en avril-mai donne des têtards métamorphosés en fin d’été, la seconde donne des têtards qui passent l’hiver à l’état larvaire et se métamorphosent entre mai et juillet de l’année suivante, après un environ an de vie larvaire.
Œufs
Chaque ponte compte de 40 à 70 œufs reliés en chapelet que le mâle enroule autour de ses pattes postérieures.
Incubation
Éclosion
Le mâle garde les œufs de 20 à 45 jours ; il passe les journées caché sous un abri et les humidifie de temps en temps dans une mare ou dans une flaque. C’est lors d’une de ses « baignades » que les têtards sont libérés de leur coque protectrice.
Larve
Émancipation
Métamorphose
Prédateurs
Les mœurs cachées de l’espèce font que, à terre, il n’est pas la proie de nombreux prédateurs. Les têtards sont exposés aux prédateurs aquatiques (grands insectes, poissons, tritons, certains oiseaux et mammifères).
Il se nourrit d’insectes, de vers, d’arachnides et de mollusques. Les têtards sont herbivores et se nourrissent d’algues et de plantes aquatiques diverses.
Grégaire et crépusculaire, l’Alyte colonise des milieux rocheux ensoleillés ou des pentes bien exposées à proximité immédiate d’un point d’eau. La chaleur, l’humidité et des abris diurnes lui sont nécessaires. Les milieux pierreux sont particulièrement recherchés car ils fournissent de bons abris susceptible de se réchauffer rapidement (micro-climat chaud).
Des pentes terreuses bien ensoleillées l’attirent aussi. Anciennes carrières (surtout de pierres, mais aussi d’autres types : argile, kaolin, marne, craie), gravières, éboulis, vieux murs et bâtiments, cimetières mais toujours à condition qu’il y ait à proximité immédiate un point d’eau, même de dimensions minimes.
Il fréquente parfois des bassins d’agréments, même situés en ville (introductions fréquentes dans ces cas).
L’aire de répartition se limite à huit pays du sud-ouest de l’Europe : Portugal, Espagne, France, Belgique, Pays-Bas (le sud uniquement), Luxembourg, Allemagne (partie ouest) et Suisse.
Les déplacements sont généralement minimes car ils s’effectuent entre le site d’hivernage et de reproduction qui sont toujours proches l’un de l’autre (souvent dans un rayon ne dépassant pas 100-150m). Les juvéniles partagent les mêmes abris que les adultes. Un erratisme plus important peut parfois concerner des colonies entières lorsqu’un biotope est dégradé ou détruit. Il ne semble toutefois pas y avoir de colonisations de sites distants de plus de 500 à 2.000m s’il n’existe pas de biotopes-relais intermédiaires.
L’Alyte a souvent un domaine vital réduit, ses lieux de reproduction et de séjour étant très proches. Il est donc particulièrement exposé aux menaces surs ses habitats, même s’il montre une certaine capacité à coloniser de nouveaux sites. Sa dépendance vis-à-vis des sites artificiels accroît cette vulnérabilité. Les comblements et autres altérations des fonds de carrières et des gravières lui sont dommageables, de même que l’évolution naturelle de tels sites vers le boisement ou des reprises de l’activité extractive.
Les risques d’assèchement temporaire estival de mares et d’étangs sont un problème supplémentaire (risques d’échecs de reproduction).
La fréquentation de certains sites par des motos et des 4x4 peut être destructrice, tant des milieux terrestres que des mares et ornières de reproduction.
Dans les sites proches ou faisant partie de lieux habités, la restauration de murs et bâtiments réduit l’offre de cavités. Des mesures compensatoires sont à proposer.
Malgré son caractère casanier si son site n’est pas menacé, l’Alyte a besoin d’un milieu terrestre qui lui permette de coloniser de nouveaux endroits. En ce sens, le concept de réseau écologique est à développer, en particulier en prenant en compte la diversité des carrières abandonnées de Wallonie (plusieurs milliers).
La densité élevée de prédateurs « domestiques » (chats, chiens) ou anthropophiles dans les sites proches des habitations peut poser problème.
Comme pour d’autres amphibiens, des densités trop élevées de poissons prédateurs sont nocives.