| Le genévrier commun (Juniperus communis) | |
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| | | | Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : gymnospermes (Gymnospermae) | Classe : pinatés (Pinatea) | Sous-classe : pinidés (Pinidae) | Ordre : pinales (Pinales) | Sous-ordre : | Famille : cupressacées (Cupressaceae) | Sous-famille : | Genre : genévriers (Juniperus) | Sous-genre : | Espèce : Juniperus communis [Linné, 1753] var. montana | Variété : | Nom commun : genévrier commun | Nom populaire : genièvre, ginébré, genibre, péket, pétrot, petiot, pétron |
| | dellinjë e rëndomtë | | Heide-Wacholder, Wacholder, Machandel, Kranawitt | | common juniper | | | | iñibre, ipuru | | | | | | хвойна | | ginebró | | | | u bassu | | borovica | | enebær, junipero | | aiteil, ailtinn, aitiol | | cedro, enebro, bayas de enebro, junípero, nebrina | | harilik kadakas, kadakamarjad | | | | kotikataja, kataja, katajanmarja | | genévrier commun | | | | enebro, xenebro | | | | | | άρκευθος ο κοινός | | boróka, borókabogyó | | | | einiber, einir | | ginepro, coccola di ginepro | | paegļi, zviedrijas kadiķis | | paprastasis kadagys | | | | | | | | | | einer | | genèbre, janebre | | jeneverboom, jeneverbes | | jalowiec pospolity | | junípero | | ienupăr | | можжевельник (mozhzhevelnik) | | | | borievka obyčajná | | brin, brinove jagode | | vanlig en, en, Enbär | | jalovec obecný | | ялівэць звичайний | | Juniperus communis |
| Étymologie latine | Du latin juniperus, du celte gen, « buisson », et prus, « âcre ». Communis = commun, répandu, vulgaire, ordinaire. |
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| | Généralités | Le genévrier est un arbrisseau qui ne dépasse guère 7 mètres de hauteur et, sauf dans les montagnes, présente un aspect conique ; il fleurit en avril et mai ; ses fruits sont mûrs en août et octobre. Le genévrier a des pieds de deux sortes, les uns à fleurs qui donnent des fruits, les autres à fleurs n’ayant que des étamines (fleurs mâles) produisant le pollen qui arrive, porté par le vent, jusqu’aux fleurs des pieds femelles. Tronc à écorce rugueuse, grise ; branches à faisceaux dressés, jeunes rameaux à section triangulaire ; aiguilles persistantes vert grisâtre, marquées d’un sillon blanc en dessous, pointues et acérées, insérées par trois ; petites fleurs jaunâtres (avril-mai), les mâles et les femelles sur des arbustes différents, peu visibles, groupées en petits chatons à l’aisselle des feuilles ; cônes ayant l’allure d’une baie, d’abord verte puis bleu-noir deux ans après la floraison, portant au sommet une fente étoilée, à 3 graines triangulaires. Odeur résineuse, aromatique, forte ; saveur âcre-douce. | |
| Catégorie de plante | Arbrisseau, arbuste ou petit arbre, toujours vert. |
| Port de la plante | Le genévrier a un port dressé, colonnaire, sauf s’il subit des conditions déformantes. |
| Hauteur de la plante | De 1 à 6 mètres, exceptionnellement arbre de 10 à 15 m. |
| Espèces semblables | Le genévrier des Alpes (Juniperus communis subsp. nana [Syme], Juniperus communis subsp. alpina [Suter]). En montagne, cette sous-espèce remplace l’espèce principale, Juniperus communis [Linné]. Les feuilles sont serrées les unes contre les autres, plus ou moins appliquées contre le rameau et à peine plus longues que les fruits. C’est un arbrisseau assez commun en altitude, dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif-Central et la Corse. Il est plus rare dans le Massif-Central et les Cévennes. Il apprécie les lieux secs et ensoleillés. Il se distingue de l’espèce principale par son port couché et ses feuilles courtes, plus ou moins appliquées contre les rameaux et brusquement terminées en pointe. Le genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus [Linné]), arbuste méditerranéen qui lui ressemble, s’en distingue par ses fruits brun-rouge et par les deux lignes blanches qu’il porte sous les feuilles. Le Cade donne l’huile de cade. |
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| | Description de la tige | Écorce filandreuse ou écailleuse gris brunâtre se desquamant souvent en bandes fines. Les branches partent dès le pied du tronc. |
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| | Description des feuilles | Feuillage persistant, abondant, fortement piquant. Feuilles en forme d’aiguilles, étalées, verticillées par trois et disposées sur 6 rangs, toutes linéaires en alène, atténuées en pointe fine et très piquante, articulées, non décurrentes, marquées d’un seul sillon blanchâtre sur la face supérieure. Froissé, le feuillage épineux dégage une odeur de pomme. | |
| Dimension des feuilles | Feuilles de 5 à 15 mm de longueur. |
| Couleurs des feuilles | Gris-vert dessous, plus ou moins glauques dessus. À la face inférieure des feuilles âgées on peut remarquer une bande large vert pâle (la nervure centrale est très peu marquée). |
| Végétation | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Végétation | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | | | | | Pérennité | Plante vivace. |
| Plantation | Début automne ou printemps. |
| Multiplication | Semis (très long), bouture à talon en été. |
| Croissance | Moyenne. |
| Récolte |
| Ennemis | | Rouille grillagée (Gymnosporangium sabinae) | Au printemps, de petits cônes bruns se développent sur les aiguilles et les rameaux et, par temps humide, ces cônes se gonflent et forment une masse gélatineuse d’une longueur allant jusqu’à 2 cm. Des excroissances fusiformes apparaissent dans les zones infectées des rameaux. Ce symptôme est visible durant toute l’année. |
| Longévité | 200 ans. |
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| | | Sols | Le genévrier apprécie les terrains secs et pierreux, les landes à Callune. Sol drainé, acide ou neutre ou alcalin ou calcaire, frais ou sec, pauvre ou fertile. |
| Climats | | Emplacement : soleil, mi-ombre. |
| Altitudes | Jusqu’à 2 500 m. C’est un des arbres d’Europe qui peut se rencontrer à de hautes altitudes, jusqu’à 2 500 mètres, mais dans ces régions glacées, il ne survit que rabougri, tourmenté et tassé sur le sol. Sous des climats plus doux, il prend plus d’envergure. |
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| C’est la seule espèce originaire des deux rives de l’Atlantique. |
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| | Distribution globale | Peut-être l’arbre le plus largement répandu au monde. Cette plante, indigène dans tout l’hémisphère nord, était appréciée par les Grecs et les Romains. France : présent dans toutes les régions. C’est un arbrisseau ou un arbuste qui est disséminé dans la plupart des régions françaises. |
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| | | Propriétés du bois | Durable et assez dur. |
| Aspect du bois | Aubier blanc aromatique, cœur brun. | Coupe longitudinale | | Coupe tangentielle | | Coupe radiale | |
| Densité du bois |
| Travail du bois |
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| | Utilisations médicinales | | Originaire du bassin méditerranéen, le genévrier a toujours fait partie des condiments et médecines utilisés. Déjà en Égypte ancienne, il était utilisé comme digestif et contre les parasites intestinaux. Plus tard, les médecins grecs l’ont aussi utilisé en particulier pour lutter contre la peste (Hippocrate), purger le foie et les humeurs (Pline et Galien).Les feuilles sont diurétiques et antirhumatismales, les baies sont encore balsamiques, expectorantes, sudorifiques, antiseptiques des voies urinaires et respiratoires, stimulantes de toutes les sécrétions ainsi qu’hypoglycémisantes et emménagogues. Les fruits augmentent l’appétit et renforcent les battements du cœur ; ils sont diurétiques : infusion (20 grammes par litre d’eau) ; on les emploie aussi en fumigations pour traiter l’asthme. Pris en infusion, les baies de genièvre ont des effets stomachiques, diurétiques et digestif. Le genièvre est a éviter en cas de grossesse ou de maladies rénales. |
| Utilisations culinaires | Les baies de genièvre sont employées pour leurs vertus diurétiques et apéritives, et comme condiment dans les marinades de viandes ou gibier, daubes, choucroute, terrines, bouillons de viande, œufs brouillés, potées … Les baies sont l’épice favorite des chasseurs. Les tanins qu’elles contiennent facilitent la digestion des gibiers, viandes grasses, choucroute et relève très bien les fumets de poissons. Le jambon fumé aux baies de genièvre est sans égal. Les baies entrent également dans la composition de divers alcools des pays du Nord, tels le gin (Grande-Bretagne), le péquet (Belgique), le schiedam (Pays-Bas) ou l’aquavit (Danemark), du martini et de certaines bières ou du genièvre, en vertu de quoi, dit-on, les habitants de ces contrées humides sont préservées des rhumatismes et de la goutte. Le genièvre est l’alcool typique du nord de la France et des pays limitrophes, le genièvre est fait de plusieurs céréales : le blé, le malt, et l’avoine, aromatisés avec des baies de genièvre (moins de 1 pour 1000). Il atteint un degré de 49 % avec une fabrication proche du whisky. Il a un goût acidulé, sucré et terpénique (de résine). Sa consommation était forte au XVIe siècle, et toujours en croissance jusqu’au XXe siècle, car c’était l’alcool des mineurs de fond. Mais elle chuta de plus de 90 % ces derniers 40 ans. La majorité des distilleries furent forcées de fermer leurs portes. Mais ses baies noires bien sèches, produit courant et de peu de valeur servaient aussi de moins nobles desseins, comme tromper les acheteurs d’ épices en coupant le poivre, denrée rare et exorbitante … Les rameaux sont employés pour fumer certaines charcuterie. | Liqueur de genièvre | 60 g de genièvre, 16 g de cannelle, 1 g de clous de girofle, 1 g d’anis vert, 1 g de coriandre. | Cueillir les baies de genièvre après les gelées. Laisser infuser les plantes dans 2 litres d’eau de vie à 20° pendant 6 semaines. Ensuite, ajouter 500 g de sucre fondu dans un peu d’eau et filtrer. | Vin de genièvre | Mettre une poignée de baies broyées dans une bouteille de vin ou d’eau de vie. Laisser macérer une semaine. Chauffer ensuite 10 minutes à petites flammes et remettre à macérer pendant une semaine. Filtrer et mettre en bouteilles. | |
| Utilisations économiques | | Du genévrier cade, on extrait également de l’huile de cade, qui est un antiseptique puissant. De son bois, on fait des crayons. Les jeunes brindilles et les baies mûres sont également utilisées en teinturerie. On en tire une couleur aux tons « noisette » et « cannelle », très solides au lavage et à la lumière. |
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| - 33 % sucres
- 10 % résines
- 0,2 à 2 % d’huile essentielle
- monoterpenes : 80 % d’ alpha-pinène et de beta pinène, thujène, sabinène, 5 % terpinene4-ol, alpha terpineol, borneol, isobornéol, geraniol
- sesquiterpenes : alpha et beta cadinène, caryophyllene
- junipérine, camphre de genièvre
- vitamine C
- minéraux : S, Cu, Co, traces Fe, Al
- flavanoïdes
- tanins
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| | Histoire | Le genévrier était consacré à Jupiter à cause de son bois imputrescible. Consacré à Jupiter, Dieu des dieux, le Genièvre est renommé pour son bois imputrescible qui pourrait « durer mille ans sans se corrompre ». Est-ce pour cela qu’Hannibal ordonna que les poutres du temple de Diane à Ephèse soient en bois de Genévrier ? Les Romains l’incorporaient dans un vin diurétique. On dit qu’elle réchauffe et revitalise, et donne de l’assurance aux personnes peureuses, timides ou frileuses. Chez les Romains, l’huile de cade, extraite en chauffant le bois, servait à laver les morts. Ses branches, accrochées à la porte des maisons, passaient pour éloigner les serpents par leur odeur et on en faisait brûler sur les places publique, dans les rues et les habitations pour combattre les épidémies de peste et de choléra. Hippocrate protégea ainsi Athènes d’un de ces fléaux et on fit de même dans les hôpitaux de Paris pendant l’épidémie de variole de 1870. Les Gaulois utilisaient les baies vertes comme source de teinture en jaune et en brun. Les alchimistes, ces gens qui cherchaient la pierre philosophale, et qui rêvaient de transformer en or le plomb, l’employaient pour chauffer leurs athanors et leurs cornues, affirmant qu’un charbon, allumé et recouvert de cendres de genévrier « garde son feu un an entier ». Il fut longtemps brûlé comme l’Encens pour éloigner les mauvais esprits et servir de désinfectant en temps d’épidémie. Le surnom de « Thériaque des paysans » donné à l’arbuste indique que ce conifère odorant est une sorte d’arbre à tout faire, un « remède universel » et une providence pour les humains. La saveur des baies de genièvre a donné à la plante son nom savant, à partir du mot celtique juniperus, signifiant « âcre ». Ces baies ont connu au Moyen Âge une vogue extraordinaire ; elles produisaient, dit-on, des guérisons miraculeuses. Au XVIe siècle, elles étaient considérées comme une panacée, un antidote universel. |
| Traditions | Depuis toujours, le genévrier a pour réputation d’être celui qui protège les personnes qui souffrent : la Vierge Marie cacha l’enfant Jésus dans un genévrier pour qu’il échappe aux soldats romains. Il est depuis consacré à la Vierge et on lui prête des vertus bénéfiques comme capable d’éloigner les sorcières. |
| Magie | Au Moyen Âge, on accrochait des branches aux portes pour se protéger des sorcières, on le brûlait pour éloigner les serpents, les écossais enduisaient les blessures (et surtout, les brûlures) faites au combat. En 1870, en France, dans les hôpitaux, on brûlait du genévrier pendant les épidémies de variole. Encore de nos jours, dans certaines régions françaises, le genévrier porte chance si on en brûle dans la maison au Nouvel An ou si l’on en porte un brin sur soi. Quant aux pèlerins tibétains, ils brûlent rituellement les feuilles de Genièvre pour combattre les maladies. |
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| Rareté | Le genévrier est commun dans les clairières et les landes des lieux accidentés. |
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