PONTGIBAUD et ses environspar Ambroise TardieuDomaine du dauphin d’Auvergne, Pontgibaud fut érigé en comté au XVIe siècle par le roi de France Henri III. La petite ville, que ses habitants surnommèrent « l’Athènes de la montagne », connut un riche passé historique que nous relate Ambroise Tardieu, historien du XIXe siècle de grand talent.D’origine fort ancienne, Pontgibaud entre dans l’histoire au VIe siècle, date à laquelle le comte d’Auvergne, Sigivald, bâtit un pont sur la Sioule, d’où viendrait l’étymologie de Pontgibaud. L’auteur nous rappelle les luttes intestines entre le comte d’Auvergne et l’évêque de Clermont au XIIe siècle, et les invasions anglaises du XIVe siècle, qui décidèrent le seigneur des lieux, Charles de la Fayette, à fortifier le château puis la ville. L’auteur évoque aussi les guerres de religion et leur cortège de misères : elles n’épargnèrent point Pontgibaud qui fut pris par le capitaine huguenot Merle, en 1566. L’auteur ressuscite le passé des monuments : le couvent des bénédictins, fondé en 1650 ; il décrit avec soin le château Dauphin et nous livre une passionnante biographie des seigneurs de Pontgibaud. M. Tardieu nous signale encore l’étonnante fontaine de glace et les mines de plomb, exploitées dès l’époque romaine. L’auteur nous livre enfin de passionnants détails sur les environs de Pontgibaud : le château de Saint-Jacques-d’Ambur, pris par les Routiers anglais, la terrible maladie épidémique qui frappa Chapdes-Beaufort en 1758, la visite de l’archevêque de Bourges au prieuré de Montfermy, en 1287. Fort bien documenté, riche de précieux détails, cet ouvrage fera le bonheur de tous les amateurs d’histoire locale. Quand la guerre de Cent ans fut terminée, quand le calme et la paix reparurent, les habitants de Pontgibaud songèrent à s’enfermer dans un bon mur d’enceinte. En ce temps vivait un fameux homme de guerre, Gilbert III de La Fayette, seigneur de Pontgibaud. Promu maréchal de France, il devient l’un des compagnons d’armes de Jeanne d’Arc. Ses remarquables services lui permettent d’obtenir en 1438, de la part de Charles VII, la permission de fortifier le château Dauphin, ainsi que, six ans plus tard, d’entourer la ville de remparts et de portes. De cette muraille élevée en 1444, il ne reste aujourd’hui que celle située en face du château. Ce précieux spécimen de l’architecture militaire du XVe siècle est une construction très rare en Auvergne. |