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La ville de Kassiopi (Kassiópi) sur l’île de Corfou

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
Kassiopi est une ville portuaire située dans le nord-est de l’île de Corfou, à proximité du détroit de Corfou qui sépare l’île de la côte albanaise. Fondée au début de l’époque hellénistique, Kassiopi était encore la deuxième ville de Corfou sous l’Empire romain, notamment grâce à son temple dédié à Jupiter Cassius qui était très réputé.

De nos jours Kassiopi est toujours un port de pêche, mais surtout une station balnéaire plutôt animée. Kassiopi est la localité la plus peuplée du canton de Kassopaia (Κασσωπαία) dont la population est d’environ 2 200 habitants.

ÉtymologieÉtymologie et toponymie
Kassiopi doit son nom au temple qui s’y élevait dans l’antiquité et qui était dédié à Zeus du Mont Kassios ou Zeus Kassios (Δίας Κάσιος ou Ζεύς Κάσιος), une divinité orientale vénérée en Asie Mineure ; le mont Kassios, de nos jours nommé Djebel Aqra, se trouve à la frontière de l’Anatolie et de la Syrie, près d’Antioche et de l’embouchure du fleuve Oronte. En grec « Κασσιόπη » est aussi une variante du nom de la reine mythique Cassiopée (Κασσιόπεια) qui a donné son nom à une constellation.

Les Romains adoptèrent la divinité sous le nom de Juppiter Cassius. Pendant la domination vénitienne, Kassiopi était nommée Cassiope.

SituationSituation

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Situation de la commune. Cliquer pour agrandir l'image.Le canton de Kassopaia forme la corne nord-est de l’île de Corfou ; lorsque l’île était encore rattachée au continent, cette corne venait s’encastrer dans la baie de Saranda en Albanie, située à 12 km au nord-est.

Le canton a une superficie d’environ 24 km² ; le chef-lieu du canton est un hameau d’une vingtaine d’habitants, Gimari (Γιμάρι).

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. La côte nord-est près de Kassiopi. Cliquer pour agrandir l'image.Au nord-ouest du canton se dresse le mont Pantokrator dont les pentes orientales forment le territoire du canton de Kassopaia, sillonné par les replis de la montagne et les cours d’eau qui en descendent. Ces replis forment sur la côte de nombreuses criques où se nichent de petites plages.

La route côtière, qui longe la côte du canton depuis Kassiopi jusqu’à Nissaki, est une route en corniche qui suit les replis du mont Pantokrator ; cette route est plutôt éloignée de la côte et il faut souvent emprunter de petites routes latérales et escarpées pour atteindre les petites stations balnéaires et les plages isolées ; en compensation la route de corniche offre, au détour de chaque tournant, d’admirables paysages de villages côtiers noyés dans les oliveraies et des vues sur les montagnes de la côte albanaise.

La première localité du canton que l’on rencontre, en faisant le tour de l’île dans le sens horaire, est la station balnéaire de Kassiopi, à 35 km de Corfou, avec une belle église dédiée à la Vierge et les vestiges d’une forteresse byzantine ; la route laisse ensuite sur sa gauche la presqu’île qui abrite la zone naturelle protégée d’Érimitis, avec la plage d’Avlaki sur son flanc nord et la station balnéaire d’Agios Stéfanos sur son flanc sud ; la presqu’île elle-même recèle plusieurs petites plages très isolées. Après Agios Stéfanos la route se rapproche de la côte et passe non loin de la petite station balnéaire de Kalami et du hameau de Kouloura, à 28 km de Corfou, tous les deux rendus célèbres par les écrits des frères Durrell, Lawrence et Gerald, qui y séjournèrent pendant de longues années. La route côtière dessert ensuite quelques belles plages : Agni, Krouzéri et Kaminaki ; la route côtière n’atteint vraiment la côte qu’à Nissaki, à 21 km de Corfou, avec un petit port de plaisance et des possibilités d’excursions en mer.

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. La côte près de Kassiopi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Les stations balnéaires du canton de Kassiopi sont une bonne base de départ pour visiter le nord de l’île de Corfou, mais il faut être conscient qu’une ville comme Lefkimmi, dans le sud de l’île, est située à plus de 70 km de Kassiopi.

Depuis la ville de Corfou la ligne d’autocars interurbains A4 de la compagnie « Green Buses » emprunte cette route de corniche jusqu’à Kassiopi ; la ligne dispose d’arrêts qui sont malheureusement assez souvent éloignés des plages et des stations balnéaires : il faut parcourir à pied quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres pour atteindre les plages, et les refaire, dans le sens de la montée, pour repartir. Une autre ligne au départ de Corfou, la ligne A5, a son terminus à Nissaki. En été la ligne S5 relie Kassiopi à la station balnéaire de Sidari, dans le nord-ouest de l’île, en longeant la côte nord de l’île, avec des arrêts à Acharavi et Roda, notamment. Aussi en été, la ligne S6 relie Nissaki à la station balnéaire de Paléokastritsa, sur la côte ouest de l’île, en passant par le centre de l’île. La ligne S8 relie Kassiopi à cette même station de Paléokastritsa, mais par la côte nord.

VisitesVisites

VilleLa ville de Kassiopi (Κασσιόπη / Kassiópi)
La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Les côtes de l'albanie depuis Kassiopi. Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Kassiopi se trouve dans une petite presqu’île qui se termine par le cap de Kassiopi (Άκρα Κασσιόπης) ; depuis la station balnéaire on a de belles vues sur les montagnes de l’Épire et de la côte albanaise. Kassiopi n’est qu’à 6 km au nord-est du sommet du mont Pantokrator.

Cette petite ville côtière, qui ne compte qu’environ 900 habitants permanents, a pourtant une très longue histoire : elle fut fondée au cours du premier quart du IIIe siècle avant JC par l’hégémon de l’Épire, Pyrrhos Ier (Πύρρος / Pýrrhos), qui était aussi le maître des îles Ioniennes de Corcyre et de Leucade, avant de conquérir une grande partie de la Grèce continentale ; Pyrrhos créa un port, à l’emplacement stratégique qu’était Kassiopi, pour contrer l’expansion de la République romaine en Méditerranée. C’est à ce Pyrrhus que l’on doit l’expression de « victoire à la Pyrrhus », en raison des victoires ambigües qu’il remporta contre la puissance romaine naissante, au prix de lourdes pertes.

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. La côte près de Kassiopi. Cliquer pour agrandir l'image.Corfou fut la première conquête de la République romaine, en 229 avant JC, dans sa conquête de la Grèce. Sous la domination de Rome, Kassiopi fut une ville prospère qui disposait d’un temple dédié à Jupiter Cassius, auquel les marins dédiaient des offrandes s’ils survivaient à la dangereuse navigation autour des promontoires du coin nord-est de l’île, le cap de Kassiopi et le cap de Varvara ; la cité possédait également un théâtre ; elle était la seconde ville de Corcyre après la cité de Corcyre elle-même. Un des premiers visiteurs célèbres de Kassiopi fut Caton l’Ancien, au IIe siècle avant JC. Peu avant la fin de la République romaine, Cicéron fit un séjour – un peu forcé – à Kassiopi, en 48 avant JC : le capitaine de son navire dut jeter l’ancre à Kassiopi à la suite d’une tempête dans le canal de Corfou ; les compagnons de route de Cicéron étaient impatients et persuadèrent le capitaine de continuer sa route, mais Cicéron eut la satisfaction de les revoir le jour suivant, après que leur navire avait été détruit au cap de Kassiopi. Cicéron est resté à Kassiopi pendant une semaine, puis repartit en Italie par beau temps, probablement après avoir offert son action de grâce au temple de Jupiter Cassius. Le consul Jules César aurait aussi visité Kassiopi. L’empereur Tibère, qui succéda à l’empereur Auguste en 14 après JC, se fit construire une villa à Kassiopi, au début du Ier siècle ; il y faisait halte lorsqu’il se rendait au Proche-Orient pour ses campagnes militaires ; il ne reste aucun vestige de cette villa. Dans le dernier quart du Ier siècle l’empereur Vespasien visita aussi Kassiopi.

La visite la mieux documentée par l’histoire est celle que fit à Kassiopi l’empereur Néron, en l’an 67, la dernière année de son règne : Suétone (Caius Suetonius Tranquillus), auteur de la fin du Ier siècle et du début du IIe siècle, relate, dans son ouvrage « Les vies des douze Césars », que, alors qu’il allait participer aux Jeux isthmiens de Corinthe en tant que chanteur et luthiste, Néron débarqua à Kassiopi :

« [Nero] … Nec profectione dilata, ut primum Cassiopem traiecit, statim ad aram Iovis Cassii cantare auspicatus est. Certamina deinceps obiit omnia ».

« [Néron] … partit sans délai, et, à peine débarqué à Cassiope, il se mit à chanter devant l’autel de Jupiter Cassius. Il parut dès lors dans tous ces genres de concours. »

À ce premier touriste que fut Néron succèdent de nos jours des touristes majoritairement anglais ; aux chants discordants de Néron s’accompagnant à la lyre succèdent les musiques bruyantes des boîtes de nuit et des bars, même si la vie nocturne n’atteint pas à Kassiopi les excès qu’elle atteint à Ypsos ou à Kavos.

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Le port de Kassiopi (auteur Marc Ryckaert). Cliquer pour agrandir l'image.Kassiopi reste pourtant une station balnéaire charmante, sans hôtels gigantesques et avec d’authentiques tavernes grecques ; la localité est réputée pour ses broderies. Kassiopi s’est développée autour d’un joli port, niché au nord-est entre deux promontoires boisés, dont l’un est dominé par le château. Dans le port s’amarrent encore quelques caïques de pêcheurs, à côté des bateaux de sports nautiques ou d’excursion ; à l’arrière du port on trouve encore quelques ruelles pittoresques.

La seule plage située directement au contact du village est la plage de Kalamionas (Παραλία Καλαμιώνας), située du côté ouest de l’isthme de la presqu’île de Kassiopi ; c’est la plage principale de Kassiopi mais c’est une plage de galets et elle est assez peu équipée. Dans une crique située sur la côte nord de la presqu’île se trouve la plage de Pipitos (Παραλία Πιπιτός), la plus petite. Les plages les plus tranquilles sont les plages de Kanoni (Παραλία Κανόνι) et de Bataria (Παραλία Μπαταρίας), situées sur le côté ouest du cap de Kassiopi ; ces plages sont situées à moins de 500 m (10 min) du centre du village.

À environ 500 m à l’ouest, de l’autre côté de la baie de Kassiopi et un peu avant le stade, se trouve la plage d’Imérolia (Παραλία Ημερολιά) ; c’est une plage de galets, agréable mais proche de la route côtière, avec une bonne taverne de poissons ; il y a un arrêt de bus de la ligne d’autocars S5, qui relie Sidari à Kassiopi pendant l’été. À 100 m à l’est du port, il y a une minuscule plage nommée Karavi (Παραλία Καράβι), souvent déserte, accessible par un sentier littoral. À 2 km au sud-est du village se trouve la plage d’Avlaki (Παράλια Αυλάκι), la plus belle plage à proximité de Kassiopi.

Château en ruinesLe château de Kassiopi (Κάστρο Κασσιώπης / Kástro Kassiópis)
Au sommet d’un promontoire situé à l’est du port de Kassiopi, à environ 20 m d’altitude, s’élèvent les ruines d’une ancienne forteresse féodale, nommée château byzantin ou château angevin. Il semble que les premières fortifications aient été construites à cet emplacement par les Romains, conscients de l’importance stratégique et militaire de Kassiopi, au début de l’Empire romain, au Ier siècle après JC. Des ostraca en céramique datant du début de la période byzantine, du IVe au VIIe siècle après JC, ont été découverts dans les ruines. Ces premières fortifications furent détruites par les Wisigoths en 577, quand ils assiégèrent le port de Kassiopi.

Un nouveau château fut construit sous le règne de l’empereur byzantin Maurice (Flavius Mauricius Tiberius Augustus, Φλάβιος Μαυρίκιος Τιβέριος Αΰγουστος) (règne de 582 à 602 après JC). Des pièces de monnaie en bronze des règnes des empereurs byzantins Maurice et Basile II (Βασίλειος Β΄ Βουλγαροκτόνος) (règne de 976 à 1025) ont été découvertes pendant les fouilles dans les deux tours adjacentes à la porte principale ainsi que dans une troisième tour au nord de la porte principale.

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Gravure de 1688 (Offert Dapper). Cliquer pour agrandir l'image.À la fin du XIe siècle, les Normands, maîtres du sud de l’Italie, d’où ils avaient chassé les Byzantins, entreprirent l’invasion de l’Empire byzantin. En mai 1081, les troupes du comte Bohémond de Tarente (Boemondo di Taranto) (né vers 1054 - mort en 1111), fils de Robert Guiscard, envahirent Corfou et prirent d’assaut le château de Kassiopi. En 1084, la flotte de l’empereur byzantin Alexis Ier Comnène (Άλέξιος Αʹ Κομνηνός) vainquit les Normands dans le détroit de Corfou au large de Kassiopi ; les Byzantins récupérèrent la souveraineté sur Corfou pour près de deux siècles.

Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, en 1266, sous le règne de Charles Ier d’Anjou, les Angevins du Royaume de Naples s’emparèrent de Corfou ; ils bâtirent la forteresse de Kassiopi, dans sa forme encore visible de nos jours, pour protéger contre les raids de pirates la population locale, qui pouvait s’y réfugier.

À la fin du XIVe siècle la population de Corfou était divisée : certains Corfiotes firent appel à la protection de la République de Venise ; en 1386, les Vénitiens s’emparèrent de Corfou, mais la garnison de la forteresse angevine de Kassiopi refusa de se rendre, soutenue par les habitants du village, et résista quelque temps. Le châtiment fut que les Vénitiens détruisirent la forteresse pour qu’elle ne puisse pas servir de repaire à des insurgés locaux ou être prise par des ennemis de Venise, notamment les Génois. La conséquence fut que, lors du siège ottoman de 1537, Kassiopi n’avait plus de défense : les habitants qui ne s’étaient pas enfuis vers l’intérieur des terres furent massacrés ou déportés en esclavage par les Turcs. La forteresse de Kassiopi ne fut pas pour autant reconstruite ; au contraire, elle servit de carrière de pierres pour le renforcement de la vieille forteresse de Corfou, mené par les architectes véronais Michele Sanmicheli et son neveu, Gian Girolamo Sanmicheli, entre 1537 et 1558. Lors des attaques ottomanes de 1571, la population de Kassiopi fut à nouveau éprouvée. Après le deuxième grand siège de Corfou par les Ottomans, en 1716, les Vénitiens se décidèrent enfin à reconstruire la forteresse de Kassiopi, mais la ville était pratiquement abandonnée, les survivants s’étant installés dans des villages plus sûrs, sur les hauteurs du mont Pantokrator.

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Tour de l'entrée du château (auteur Dr K.). Cliquer pour agrandir l'image.La forteresse de Kassiopi (Φρύριο Κασσιόπης / Frúrio Kassiópis) est un vaste polygone irrégulier, orienté du sud-ouest au nord-est, d’environ 300 m de longueur et 150 m de largeur, pour un périmètre d’environ 1 km. Le long de ce kilomètre de courtine sont espacées dix-neuf tours de défense, en alternance des tours rectangulaires, plus anciennes, et des tours rondes, plus récentes. La porte principale, située au sud-est, est protégée par quatre énormes tours rectangulaires de deux étages, deux de chaque côté de la porte ; cette porte était aussi protégée par de solides avant-murs (προτειχίσματα), destinés à éviter les attaques par les côtés. Il y avait, à l’intérieur du château, un donjon dont il ne reste rien ; la courtine orientale a aussi en grande partie disparu, les matériaux des murs ayant été utilisés pour construire de nombreuses maisons du village.

L’accès à la forteresse de Kassiopi se fait depuis le rond-point du port, en montant vers le coin sud-est de la forteresse par des escaliers et des ruelles étroites, à travers des maisons et des arrière-cours du village. L’entrée est libre.

Église orthodoxeL’église Notre-Dame de Kassiopi (Παναγία Κασσωπίτρα / Panagía Kassopítra)
La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Le monastère Notre-Dame (auteur Marc Ryckaert). Cliquer pour agrandir l'image.L’église Notre-Dame de Kassiopi se trouve à environ 50 m du port de plaisance, un peu au nord l’emplacement d’un ancien temple de Zeus Kassios, Jupiter Cassius pour les Romains, où les marins devaient sans doute rendre grâce au dieu d’avoir échapper aux périls des caps et des récifs de la région. Lors d’une restauration de l’église, en 1970, le sol de cet ancien temple a été mis au jour.

Aller à l’église Notre-Dame avec Google Maps (39.790061, 19.921614).

L’église Notre-Dame primitive était une basilique paléochrétienne à trois nefs, édifiée sur les ruines du temple antique au début de la période byzantine, au Ve ou au VIe siècle.

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Le miracle de la guérison de Stefanos par Notre-Dame Kassopitra. Cliquer pour agrandir l'image.À l’église de la Panagia Kassopitra est attachée une pieuse légende : en 1530, un jeune homme prénommé Stefanos alla à Corfou pour des affaires et y rencontra d’autres jeunes gens ; ils décidèrent de rentrer ensemble à Kassiopi ; sur la route, lorsqu’ils n’étaient pas loin de Kassiopi, ils virent des jeunes gens portant des sacs de farine provenant d’un moulin ; les compagnons de voyage de Stefanos décidèrent de voler les jeunes gens en essayant d’impliquer Stefanos. Stefanos non seulement n’avait pas l’intention de participer, mais essaya par tous les moyens de les faire renoncer à leur plan criminel, mais ses paroles ne furent pas entendues ; les voyous battirent les jeunes gens, prirent tous les sacs et s’enfuirent chez eux. Le fait fut dénoncé par les jeunes gens, qui cependant accusèrent également Stefanos d’être leur complice ; en apprenant la plainte, les voleurs s’enfuirent ; Stefanos, ignorant la plainte déposée contre lui, continua à vivre normalement. Un jour, alors qu’il se rendait dans la capitale, il fut arrêté ; il essaya d’expliquer les faits pendant le procès, mais il ne fut pas cru ; Stefanos fut condamné à un lourd châtiment corporel par le bailli de Corfou Simeone Leone : ses yeux furent arrachés en place publique. Le jeune homme, aveugle et plein de souffrance, fut emmené par sa mère à l’église de la Panagia Kassopitra ; un moine les fit dormir dans une petite cellule sombre ; pendant son sommeil, Stefanos se sentit touché là où il n’avait plus d’yeux ; il se réveilla et vit une dame auréolée d’une lumière, qui disparut immédiatement ; le jeune homme s’écria: « Qui a allumé les lampes à huile ? » ; sa mère, croyant que son fils était en train de faire un cauchemar, lui dit de se rendormir, mais le garçon continua de répéter la même phrase qu’il avait vu une dame. Lorsque la mère se réveilla, elle vit que les orbites de son fils n’étaient plus vides mais avaient deux beaux yeux bleus ; la femme se rendit compte que la Vierge avait accompli sa prière en donnant à son fils de nouveaux yeux, puisque les yeux de Stéfanos étaient bruns avant sa condamnation.

Sept ans après ce miracle, la basilique orthodoxe fut détruite par les Turcs ottomans lors du siège de l’île en 1537, puis lors des attaques turques de 1571. L’église ne fut reconstruite par les Vénitiens qu’en 1590, mais comme église catholique. Au-dessus du portail d’entrée, sous une rosace, se trouve une inscription en latin qui mentionne les noms des personnes qui participèrent à la reconstruction de l’église : le gouverneur vénitien Petro Francisco Malipetro, Philippo Pascalico Sini, préfet de l’Adriatique, qui agrandit l’église par la suite et Nicolao Suriano qui réalisa la décoration intérieure. « HOC TEMPLVM DIVAE GLORIOSEQVE/ SEMP(ER) VIRGINIS MARIAE DICATVM A TVRCIS SEVISSIMIS PIRATTIS/ DEVASTATVM FVIT INDE CV. A/ PETRO FRANC. MALIPETRO TRI/REMIVM GVBERNATORI RESARC/ITVM ESSET NEC NO POSTEA A/ PHILIPPO PASCALICO SINI ADRIA/TICI PREFECTO AMPLIATVM TAND/EM A NICOLAO SVRIANO CL/ASSIS VENETAE PROVISORE MA/XIMA CAPITATE DVCTO MAGIS/ AVCTVM AC ILLVSTRVM FVIT/ ANNO MDLXXXX. »

L’église Notre-Dame ne fut rendue au culte orthodoxe qu’au début du XVIIe siècle, nommée Ιερός Ναός Υπεραγίας Θεοτόκου Κασσωπίτρας.

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Le miracle de la guérison de Stefanos par Notre-Dame Kassopitra. Cliquer pour agrandir l'image.À l’époque vénitienne, la Panagia Kassiopitissa était l’église la plus vénérée à Corfou après celle d’Agios Spyridon ; les navires des nations chrétiennes naviguant dans le canal de Corfou tiraient toujours une salve en l’honneur de la Vierge. Ceux qui avaient survécu au naufrage de leurs navires au large des caps Kassiopi et Varvara présentaient leur action de grâces au sanctuaire de la Panagia Kassiopitissa. On peut encore voir aujourd’hui leurs ex-voto sur les murs et l’iconostase emblématique de l’église, principalement des maquettes en étain de navires, allant de galions vénitiens à des caïques grecques, en passant par des navires à vapeur modernes. La plus belle icône de l’église est elle-même une offrande d’action de grâce de l’artiste qui l’a peinte ; il s’agit d’une représentation de la Vierge et de l’enfant Jésus par Théodore Poulakis (Θεόδωρος Πουλάκης) (1622-1692), qui a présenté l’icône à l’église en 1670 après avoir survécu à un naufrage dans le canal de Corfou. L’icône devint rapidement réputée pour ses pouvoirs miraculeux. Une restauration de l’église a également révélé, dans l’abside, une belle fresque vénitienne.

La vénération de l’icône de la Vierge Kassopitra (Παναγία Κασσωπίτρα), ou Kassiopitissa (Παναγία Κασσιοπίτισσα), s’est répandue à Corfou et dans d’autres régions de la Grèce et même de l’Albanie ; sur la presqu’île de Kanoni, au sud de Corfou, se trouve un autre monastère dédié à Notre-Dame Kassopitra ; en Épire, à Arta (Άρτα), une église lui est dédiée. La fête de Notre-Dame de Kassiopi est célébrée le 8 février.

PlageLa plage de Kogévinas (Κογεβίνας / Kogevínas)
Entre Kassiopi et Avlaki se trouve la plage de Kogévinas, une plage de 400 m de longueur, mais assez étroite, divisée en deux par l’embouchure d’un cours d’eau ; c’est une plage de cailloux assez grossiers. Située un peu à l’écart de la route côtière, cette plage est calme et n’est jamais bondée.
Plage équipéeLa plage d’Avlaki (Αυλάκι / Auláki)
La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. La plage d'Avlaki (auteur Michael Sumerin). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).À environ 2 km au sud-est de Kassiopi, et à 36 km au nord-est de Corfou, se trouve la plage d’Avlaki. La plage d’Avlaki (Παράλια Αυλάκι) est blottie au fond d’une baie en forme de fer à cheval, la baie de Bolana (Όρμος Μπολάνα), entre les promontoires boisés du cap de Kassiopi (Άκρα Κασσιόπης / Akra Kassiópis) et du cap Barbara (Άκρα Βαρβάρας / Ákra Varváras) ou cap Barbaro (Κάβο Μπαρμπάρο / Kávo Barbáro). L’arrêt d’autocar de la ligne A4 des Green Buses le plus proche se trouve à l’entrée de Kassiopi, à environ 1,5 km de la plage. La plage est située à 1 km à l’écart de la route côtière ; une petite route en béton y conduit à travers la végétation de la réserve naturelle d’Érimitis ; la plage d’Avlaki est peu connue des vacanciers et n’est jamais bondée.

Aller à la plage d’Avlaki avec Google Maps (39.779279, 19.941315).

La plage d’Avlaki est une magnifique plage, de plus de 600 m de longueur ; il faut seulement prévoir des chaussures de plage, à cause des cailloux blancs et rugueux. Les eaux se révèlent rapidement très profondes et, du côté ouest, intéressantes pour la plongée en apnée. Il est possible de louer des pédalos, des canoës et des bateaux pour la plongée près de deux petites jetées ; il y a aussi une école de voile et de planche à voile, car la baie est plutôt venteuse. À l’arrière de la plage se trouvent des tavernes, dont l’excellente taverne Cavo Barbaro, qui offrent des chaises longues et des parasols à leurs clientèles.

Réserve naturelleLa réserve naturelle d’Érimitis (Ερημίτης / Erimítis)
La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. L'îlot de Péristérès et son phare. Cliquer pour agrandir l'image.La Réserve naturelle d’Érimitis est située à l’extrême pointe nord-est de l’île de Corfou, entre la baie d’Avlaki et le port de pêche de Saint-Étienne de Siniès ; c’est la région de Corfou la plus proche de l’Albanie dont elle n’est séparée que par les 2,5 km de largeur du détroit de Corfou. Les 800 hectares de la Réserve naturelle sont situés entre la côte et la route du nord-est.

Érimitis, avec la lagune d’Antinioti, qui se trouve à quelques kilomètres au nord, et la zone humide de Butrint (Βουθρωτό / Vouthrotó), située sur la rive albanaise opposée, constituent un système de zones humides unique, d’une grande valeur écologique. La dense végétation de la Réserve est riche en plantes, en arbres et en arbustes, par exemple les daphnés (Daphne), la fleur sacrée du dieu Apollon, et 36 espèces d’orchidées ; les trois lacs de la Réserve, Vromolimni, Akoli, et Savoura, constituent un habitat idéal pour diverses espèces protégées telles que, par exemple, la loutre d’Europe (Lutra lutra) (Βίδρα / Vídra) et environ 220 espèces d’oiseaux, migrateurs ou sédentaires, en majorité des oiseaux de mer, qui s’y nourrissent et s’y reposent.

Le toponyme erimítis (ερημίτης) signifie ermite, du mot έρημο (désert) ; une légende conte qu’un père de famille de cette région serait devenu ermite après que des pirates avaient enlevé sa fille.

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Carte de la réserve naturelle d'Érimitis. Cliquer pour agrandir l'image.La découverte de la Réserve naturelle d’Érimitis peut se faire grâce à un sentier balisé qui relie Agios Stéfanos à Avlaki ; l’itinéraire a une longueur d’environ 3,8 km, sans difficultés majeures, et peut être parcouru en une heure et demie. Des sentiers latéraux permettent d’accéder à certaines curiosités ou de rejoindre la route asphaltée qui relie Agios Stéfanos à Avlaki. La randonnée débute à l’extrémité de la plage d’Agios Stéfanos ; un panneau indique le début du sentier. En 1773, Érimitis faisait partie de la baronnie des frères vénitiens Erizzo qui ont tracé ces sentiers et qui en ont établi la topographie.

Au bout de quelques dizaines de mètres, on rencontre sur la droite un court sentier qui descend vers la petite plage de Gravas (Γράβα), cachée entre deux falaises. Plus loin, un autre sentier conduit à une zone nommée Ksilokératia (Ξυλοκερατιά), couverte de roches éparses, située sur la cap d’Agios Stéfanos, le point le plus proche de l’Albanie, face à Butrint et à sa lagune ; la zone de Ksilokératia servit de carrière de pierres pour la construction de la vieille forteresse de Corfou ; grâce au vent du nord-ouest, le Mistral, les pierres étaient transportées par navire jusqu’à Corfou que l’on peut apercevoir au sud. Plus loin le sentier atteint la plage d’Aspalathra (Ασπάλαθρας), dont le nom grec provient d’un arbuste épineux à fleurs jaunes très commun dans cette région. En continuant le chemin, on arrive à deux petites plages de petits galets, nommées Plakès Angéli (Πλάκες Αγγελή).

Le chemin principal arrive ensuite à une intersection balisée ; sur la gauche part un chemin secondaire qui conduit vers une colline, nommée localement Milos (Μύλος), où se trouve un bâtiment cylindrique qui est un ancien moulin à vent, aujourd’hui situé en zone militaire navale et donc inaccessible. Sur la colline adjacente, au milieu d’un épais maquis, se trouvent des bâtiments très anciens utilisés au XIVe siècle par les Vénitiens comme avant-poste pour contrôler le détroit de Corfou ; cette colline est nommée Artavanis (Αρταβάνης), du nom d’une ancienne famille noble corfiote du XIVe siècle qui avait la charge de surveiller le détroit.

En continuant sur l’itinéraire principal on atteint la plage de Korfovonia (Κορφοβόνια), une plage abritée des vents ; au large de cette plage on aperçoit un petit rocher circulaire qui dépasse à peine de la mer ; c’est le récif Serpa (Ύφαλος Σέρπα) qui fut utilisé autrefois comme base pour un phare. On aperçoit également les îlots de Psyllos Dyo (Ψύλλος Δύο) et de Psyllos Éna (Ψύλλος Ένα). Environ 200 m après Korfovonia, on atteint Kaminakia (Καμινάκια), une large plage derrière laquelle se trouve le lac Vromolimni (Βρωμόλιμνη).

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Vue depuis Kanonia dans la Réserve d'Érimitis (auteur Spiros Koronakis). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).Après le lac le chemin principal atteint une intersection balisée ; en empruntant le chemin secondaire qui part sur la gauche, on atteint un endroit nommé Kanonia (Κανόνια), car les Allemands y installèrent des mitrailleuses pendant la Seconde Guerre mondiale ; on y a en effet une vue panoramique sur le détroit.

En reprenant le chemin principal on arrive, après une courte descente, à travers la forêt d’arbres sauvages, à la célèbre plage d’Akoli (Άκολη) et son lac du même nom. Akoli est la plus belle plage d’Érimitis et la seule plage qui peut être encombrée à certaines heures de la journée, car certains bateaux de Kassiopi et d’Agios Stéfanos y organisent des excursions tous les jours. Le lac d’Akoli était relié à la mer par des canaux, permettant le passage des poissons, de sorte qu’il était utilisé pour la pisciculture.

Après Akoli on peut quitter le chemin principal par la droite en direction de la colline nommée Kako Kéfali (Κάκο Κεφαλή) ; on lui a donné ce nom péjoratif, « mauvaise tête », parce que les vents forts et quelques récifs rendent le passage des navires assez difficile et dangereux. Au large on peut voir l’îlot Kapareli (Καπαρέλι), l’îlot de Péristérès (Περιστερές), avec son phare, connu sous le nom de Tiniozo (Τίγνοσο) ; construit en 1823 et mis en service en 1828, pendant l’occupation anglaise, ce phare mesure environ 9 m de hauteur et était à l’origine alimenté à l’huile. À côté, un bâtiment délabré abritait le gardien du phare jusqu’à la mise en place du système automatisé rendant sa présence inutile. Le phare de Kaparéli était le deuxième plus ancien phare de Corfou après celui de la vieille forteresse. L’îlot accueille une importante population d’oiseaux de mer.

Le chemin principal mène jusqu’à un sentier qui descend vers la plage d’Arias (Άριας), une plage aux eaux claires avec des endroits ombragés pour un court repos ; au nord de la plage d’Arias, un large sentier, longeant la côte rejoignait les promontoires de Moschofili (Μοσχοφίλη), ou Kavos Aria (Κάβος Άρια), de Psaromita (Ψαρομύτα) ou Bergantini, où se trouve le troisième phare de la région Choráfi tou Diavoloú (Χωράφι του Διαβολού) (« le champ du diable ») et de Kavo Barbaro (Κάβο Μπαρμπάρο). Ce chemin était emprunté par la cavalerie qui patrouillait le littoral. Aujourd’hui, ce sentier n’existe plus, il est enseveli dans une végétation dense et l’accès aux plages de Tzoufakia (Τζουφακιά) et de Vrachli (Βραχλή) n’est plus possible ; on peut s’y rendre en bateau si on veut se baigner dans ces eaux magnifiques.

Après Arias le chemin principal atteint la dernière plage d’Érimitis, la plage de Vouvalomantria (Βουβαλομάντρια) ; le nom en grec signifie « enclos à buffles » ; cette région servait autrefois à élever des buffles. La plage est composée de pierres, presque toujours déserte et parfois balayée par le vent. À l’ouest de la plage de Vouvalomantria, il y a un petit sentier qui mène à la forêt de Savoura (Σαβούρα), peuplée de grands arbres, et, immédiatement après, au lac de Limni (Λιμνή).

L’itinéraire se termine à Avlaki (Αυλάκι). Il est possible de retourner au point de départ en suivant la petite route asphaltée qui relie Avlaki à Agios Stéfanos en 3 km ; cet itinéraire passe près de l’oliveraie de Toniès (Τονιές), près de Kambos Boziki (Κάμπος Μποζίκι), dont le nom signifie « la Terre des Soldats » depuis que ces terres ont été cédées à la cavalerie, et où les soldats sont restés avec leurs familles.

Village grecLe village d’Agios Stéfanos (Άγιος Στέφανος / Ágios Stéfanos)
La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Le village d'Agios Stéfanos. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Saint-Étienne de Siniès est situé à environ 4 km au sud-est de Kassiopi et à environ 34 km au nord de la ville de Corfou. Le village est un peu à l’écart de la route côtière du nord-est, qui s’écarte de la côte pour contourner la Réserve naturelle d’Érimitis. Pour venir à Agios Stéfanos en bus depuis Corfou il faut descendre à l’arrêt du village d’Agnitsini (Αγνίτσινη / Agnítsini) et descendre jusqu’au port par une petite route sinueuse, d’abord à travers les oliveraies, puis à travers un paysage ouvert avec une vue imprenable sur l’Albanie voisine ; cette promenade est longue d’environ 2,5 km ; au retour, elle monte …

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Le cap Barbara. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).À Corfou, la ligne A1 des autocars interurbains Green Buses qui affichent comme destination Agios Stéfanos vont, en fait, à Agios Stéfanos Avlioton, sur la côte nord-est de l’île ; pour aller à Agios Stéfanos Sinión, près de Kassiopi, il faut emprunter la ligne A4 des « Green Buses ». Il existe en effet à Corfou deux stations balnéaires nommées Agios Stéfanos : Saint-Étienne d’Avliotès (Ágios Stéfanos Avliotón), sur la côte nord-ouest de l’île, près de Pérouladès et de Karousadès (code postal 49081), dans le canton de Sidari, et Saint-Étienne de Siniès (Άγιος Στέφανος Σινιών / Ágios Stéfanos Sinión), sur la côte nord-est de l’île, près de Kassiopi (code postal 49100) ; les deux stations sont presqu’à l’opposé l’une de l’autre.

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Le village d'Agios Stéfanos (auteur Jim McAuley). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).Du fait de son isolement, la station d’Agios Stéfanos est sans doute la destination la plus attrayante de cette partie de la côte, permettant d’échapper au tourisme de masse de la station de Kassiopi. Cet ancien village de pêcheurs est niché au fond d’une jolie baie pittoresque, protégée par deux promontoires, avec une vue imprenable sur les côtes montagneuses du sud de l’Albanie ; le port abrite encore quelques bateaux de pêche mais aussi quelques yachts. La station dispose cependant des équipements qui rendent un séjour confortable : hébergement en villas ou en appartements haut de gamme, tavernes telles que la psarotavérna Eucalyptus, petit supermarché, location de bateaux, excursions en mer et vers les plages de la Réserve naturelle d’Érimitis. La plage est plutôt caillouteuse mais bordée d’une pinède. Il est possible de se rendre à pied, en 3 km, à la belle plage d’Avlaki à travers la Réserve naturelle d’Érimitis, ou à la plage de Kérasia.

BaieLa baie de Kérasia (Κερασιά / Kerasiá)
La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. La plage de Kérasia (auteur Fro Than). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).La baie de Kérasia (Κόλπος Κερασιά / Kólpos Kerasiá) se trouve à environ 7,5 km au sud-est de Kassiopi, un peu à l’écart de la route du nord-est ; en bus, depuis la ville de Corfou, il faut descendre au même arrêt que pour se rendre à Agios Stéfanos, l’arrêt d’Agnitsini (Αγνίτσινη / Agnítsini), et emprunter une petite route qui conduit à la plage de Kérasia (Παραλία Κερασιά / Paralía Kerasiá), avec un dénivelée d’environ 160 m. Depuis Kouloura, un sentier côtier, plutôt difficile, permet également d’accéder à Kérasia, en environ 20 minutes. Deux débarcadères en bois permettent de venir à Kérasia en bateau depuis les stations balnéaires voisines. Du fait de cet accès difficile, la plage n’est jamais bondée.

Le toponyme « kerasiá (κερασιά) » signifie « cerises » : la plage était en effet utilisée pour embarquer vers Corfou les cerises produites par les nombreux cerisiers de la région.

Kérasia est l’une des plus belles plages de l’île de Corfou ; c’est une plage de galets blancs, d’une longueur de 350 m ; les eaux deviennent assez rapidement profondes et propices à la plongée en apnée. En haute saison, la plage est surveillée et équipée de chaises longues et de parasols. À l’extrémité nord de la plage se trouve une bonne taverne.

HameauLe hameau de Kouloura (Κουλούρα / Kouloúra)
La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Le promontoire de Koulourai vu depuis le canal de Corfou. Cliquer pour agrandir l'image.Le hameau de Kouloura se trouve à environ 30 km de la ville de Corfou et à environ 8 km de Kassiopi, là où la route du nord-est rejoint la côte et devient une route en corniche sur les pentes orientales du mont Pantokrator. Peu avant d’atteindre Kouloura se trouve un point de vue qui offre une vue magnifique sur la crique et le petit port situés en contrebas ; c’est l’une des vues les plus emblématiques et les plus photographiées de l’île de Corfou ; un flot ininterrompu d’autobus, de voitures et de motos s’arrête sur ce grand belvédère. Environ 400 m après le belvédère, une petite route prend sur la gauche ; cette route – que l’on peut facilement manquer – conduit au port. Les possibilités de se garer et de manœuvrer sur le port étant limitées, il vaut mieux laisser sa voiture sur la route principale. L’arrêt d’autocar de la ligne A4 des Green Buses se trouve à cet endroit.

Le hameau de Kouloura compte une vingtaine d’habitants. Le toponyme « kouloúra » signifie quelque chose comme « anneau », en raison de la forme circulaire – presque fermée – de son port ; kouloúra est aussi le nom d’un gâteau, en forme d’anneau, très commun en Grèce. Le hameau est souvent nommé Chouchoulio (Χουχούλιο).

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Le port de Kouloura (auteur Hombre). Cliquer pour agrandir l'image.Kouloura se trouve au pied d’un promontoire qui sépare la crique de Kouloura de la baie de Kalami et qui protège le port des vents. Ce petit port pittoresque abrite quelques bateaux de pêche typiques et de petits yachts : le promontoire de Kouloura porte en effet quelques villas de luxe, dont celle de la famille Agnelli. Sur le port se trouve une taverne où l’on peut déguster du poisson frais et des plats typiques.

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Le port de Kouloura (auteur ashtray1951). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).À l’arrière du port on peut voir un manoir fortifié, bâti au XVe siècle par la famille Quartano, une famille peut-être originaire de Venise ; les armoiries des Quartano ont été brodées sur le baldaquin de l’église Saint-Spyridon dans la vieille ville de Corfou. L’histoire locale conte qu’une fille de cette noble famille, ainsi que d’autres femmes et enfants survivants, fut enlevée par les Turcs de l’amiral corsaire Barberousse lors du siège de l’île en 1537. Les femmes et les enfants furent vendus comme esclaves sur le marché d’Istanbul, mais la fille, Kali Quartano, âgée de 7 ans, fut offerte en cadeau au sultan de l’Empire ottoman. Sous le nom turc de Nurbanu, Kali Quartano serait devenue l’épouse du sultan Selim II (1524-1574) et la mère de Mourad III (1546-1595). Pendant le règne de son fils, de 1574 à 1595, Nurbanu aurait influencé le pouvoir de l’Empire ottoman en faveur de Venise. Malgré son pouvoir, Nurbanu resta pratiquement prisonnière à Topkapi, le grand palais des sultans ottomans, ne revenant jamais à Corfou et à son village natal de Kouloura. Le manoir Quartano ne se visite pas. Près de l’entrée du manoir se trouve une église, dédiée à saint Nicolas.

Un peu au nord du port se trouve la plage de Chouchoulio (Παραλία Χουχούλιο), une plage un peu caillouteuse, bordée de pins, de grands cyprès et d’oliviers centenaires, où règne une atmosphère de paix et de tranquillité ; la plage fait face aux côtes de l’Albanie, toutes proches ; derrière la plage se trouvent les ruines d’une ancienne demeure. À l’extrémité nord de la plage un sentier côtier conduit à une autre plage encore plus tranquille.

Village grecLe village de Kalami (Καλάμι / Kalámi)
La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. La baie de Kalami vue depuis le canal de Corfou. Cliquer pour agrandir l'image.La petite station balnéaire de Kalami est située à environ 9 km au sud de Kassiopi et à environ 29 km au nord de Corfou. Il y a un arrêt d’autocars de la ligne A4 des Green Buses sur la route côtière ; il faut parcourir à pied environ 300 m pour atteindre le village ; on peut aussi y accéder depuis l’arrêt de Kouloura. En voiture automobile, depuis Kouloura on peut emprunter la petite route panoramique qui fait le tour du promontoire ; il existe un parc de stationnement payant et des emplacements de tavernes réservés à leurs clients.

Le village de Kalami ne compte qu’une trentaine d’habitants permanents mais sa population augmente fortement pendant la saison d’été avec les vacanciers majoritairement hébergés dans des villas et des appartements ; cependant un grand complexe hôtelier a été construit en contrebas de la route et défigure un peu ce cadre idyllique. La station conserve quand même son atmosphère de village tranquille de pêcheurs, mais avec les services utiles aux vacanciers : tavernes, supérette, agence de voyages, location de bateaux et cetera.

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. La baie de Kalami (auteur Nenad Novakovic). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).La plage de Kalami est une plage de petits galets blancs, avec des eaux peu profondes qui conviennent à la baignade des enfants ; la plage est équipée par les taverniers et offre la possibilité de pratiquer des sports nautiques ; la plage n’est jamais surpeuplée.

Kalami doit sa célébrité à la famille anglo-irlandaise des Durrell : le jeune romancier s’y établit en 1935 avec son épouse Nancy et persuada sa mère de venir l’y rejoindre avec ses frères et sœurs. Durrell fit l’acquisition d’une maison au bord de l’eau, achetée à un pêcheur local ; Durrell nomma cette maison, de façon si originale, « The White House » (la Maison Blanche). Les Durrells y vécurent jusqu’à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, en septembre 1939. Lawrence Durrrell évoquera ce séjour de quelques années à Corfou dans un ouvrage publié en 1945 : « Prospero’s Cell » (« L’île de Prospéro »).

« It is April and we have taken an old fisherman’s house in the extreme north of the island - Kalamai. Ten sea-miles from the town, and some thirty kilometres by road, it offers all the charms of seclusion. A white house set like a dice on a rock already venerable with the scars of wind and water. The hill runs clear up into the sky behind it, so that cypresses and olives overhang this room in which I sit and write. We are upon a bare promontory with its beautiful clean surface of metamorphic stone covered in olive and ilex ; in the shape of a mons pubis. This is become our unregretted home. A world. Corcyra. »
« Nous sommes en avril et nous avons pris une vieille maison de pêcheur à l’extrême nord de l’île Kalamai. À dix milles marins de la ville et à une trentaine de kilomètres de route, il offre tous les charmes de l’isolement. Une maison blanche posée comme un dé sur un rocher déjà vénérable avec les cicatrices du vent et de l’eau. La colline se dégage dans le ciel derrière elle, de sorte que des cyprès et des oliviers surplombent cette pièce dans laquelle je suis assis et écris. Nous sommes sur un promontoire nu avec sa belle surface propre de pierre métamorphique recouverte d’oliviers et de chênes verts : en forme de « mons pubis ». Ceci est devenu notre maison non regrettée. Un monde. Corcyre ».

Lawrence Durrell dépeignit aussi la région de Viggla (Βίγγλα) située au-dessus de Kalami :

« Climb to Vigla in the time of cherries and look down. You will see that the island lies against the mainland roughly in the form of a sickle. On the landward side you have a great bay, noble and serene, and almost completely landlocked. Northward the tip of the sickle almost touches Albania and here the troubled blue of the Ionian is sucked harshly between ribs of limestone and spits of sand. Kalamai fronts the Albanian foothills, and into it the water races as into a swimming-pool ; a milky ferocious green when the north wind curdles it. »
« Montez à Vigla au moment des cerises et baissez les yeux. Vous verrez que l’île se situe grossièrement contre le continent sous la forme d’une faucille. Du côté des terres, vous avez une grande baie, noble et sereine, et presque complètement enclavée. Au nord, la pointe de la faucille touche presque l’Albanie et ici le bleu troublé de la mer Ionienne est aspiré durement par des côtes de calcaire et des pics de sable. Kalamai fait face aux contreforts albanais et l’eau s’y engouffre comme dans une piscine ; un vert laiteux féroce quand le vent du nord le caille. »

La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. L'ancienne maison des Durrell à Kalami (auteur Alinea). Cliquer pour agrandir l'image.Son frère cadet, âgé de 13 ans de moins que Lawrence, le naturaliste Gerald Durrell, évoquera cette partie de son enfance à Kalami dans un livre de souvenirs amusant « Ma famille et autres animaux », publié en 1956.

De nos jours la villa « The White House » est devenue, au rez-de-chaussée, une médiocre taverne et, aux étages supérieurs, une maison d’hôtes pour vacanciers britanniques (thewhitehouse.gr). La villa se trouve à l’extrémité sud de la plage de Kalami.

PlageLa plage de Gialiskari (Παραλία Γιαλισκάρι / Paralía Gialiskári)
Une plage isolée et déserte près d’un promontoire boisé de pins ; « gialiskári » signifie « brillant » car la plage est parsemée de dalles rocheuses qui brillent au soleil.

Aller à la plage de Gialiskari avec Google Maps (48.39.739181, 19.931463).

Plage équipéeLa plage d’Agni (Αγνί / Agní)
La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. La plage d'Agni (auteur Stefan Grujicic). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).La plage d’Agni se trouve à environ 27 km de Corfou et 11 km de Kassiopi ; on y accède par une petite route qui prend sur la route côtière dans le village de Kavalléraina (Καβαλλέραινα) ou depuis le village de Kentroma (Κέντρωμα), un peu plus loin en direction de Corfou. Ces routes, d’environ 1,5 km de longueur, aboutissent à un parc de stationnement situé au-dessus du village. Il est difficile de venir à Agni en autocar : l’arrêt de la ligne A4 le plus proche se trouve à Kentroma. En fait la plupart des habitués de la plage d’Agni y viennent en bateau depuis Nissaki, Kalami ou de plus loin, car chacune des tavernes dispose de son propre débarcadère.

Aller à la plage d’Agni avec Google Maps (39.736055, 19.929277).

La plage d’Agni est une plage de cailloux avec quelques étendues de sable, au milieu d’une végétation luxuriante ; la plage est équipée de chaises longues et de parasols par les taverniers ; à l’extrémité nord, la plage est libre. Les eaux de la baie deviennent rapidement assez profondes ce qui favorise la pratique de la plongée en apnée.

Agni est surtout fréquentée pour ses excellentes tavernes de poissons ; on y vient en bateau pour le déjeuner et le dîner.

Plage équipéeLa plage de Krouzéri (Κρουζερί / Krouzerí)
La plage suivante, en direction de Corfou, est la plage de Krouzéri, qui n’est distante de la route côtière que de 200 m ; on y accède facilement par deux petites routes. Il existe un arrêt d’autocar près de l’embranchement de la route qui dessert le complexe hôtelier ; il faut marcher sur 500 m pour atteindre la plage.

La plage de Krouzéri est une plage de plus de 350 m de longueur et plus large que la plupart des plages de cette partie de la côte. Cette plage est faite de graviers et de cailloux. Elle est dominée par le grand complexe hôtelier de l’Atlantica Nissaki Beach ; la plage est bien équipée et souvent très fréquentée.

Plage équipéeLa plage de Kaminaki (Καμινάκι / Kamináki)
La plage de Kaminaki se trouve à 23 km de la ville de Corfou, au pied du village de Katavolos (Κατάβολος) ; on y accède par une route, de 400 m de longueur, qui prend sur la route côtière environ 2 km avant Nissaki ; la descente vers le village est plutôt vertigineuse, avec une pente moyenne de 20 %. Il y a un arrêt d’autocars près de l’embranchement de la route.

C’est une plage de galets blancs, de 80 m de longueur ; elle est surtout fréquentée par les habitants et les vacanciers du village et des environs. Il y un petit centre de sports nautiques à l’extrémité nord-est de la plage. La plage est équipée par les deux tavernes qui se trouvent sur la plage.

Village grecLe village de Nissaki (Νησάκιel / Nisáki)
La ville de Kassiopi sur l’île de Corfou. Le détroit de Corfou vu depuis Nissaki. Cliquer pour agrandir l'image.Nissaki est une petite station balnéaire située à 21 km de Corfou et à 14 km de Kassiopi ; c’est la localité la plus méridionale du canton de Kassiopi. Le village est plutôt bien desservi par les lignes d’autocars interurbains des Green Buses : la ligne A4 (Corfou-Kassiopi) ; la ligne A5 (Corfou-Barbati-Nissaki) ; en été, la ligne S6 (Nissaki-Paléokastritsa) relie Nissaki à la célèbre plage. L’arrêt d’autocar se trouve sur la route côtière près de l’embranchement de la route qui descend vers le port, à environ 500 m de la mer. L’emplacement de Nissaki en fait un bon point de départ pour faire des randonnées vers les pentes du mont Pantokrator, notamment vers le vieux village abandonné de Siniès, souvent nommé Palio Chorio (Παλιό Χωριό).

Le toponyme « nisáki » signifie « îlot » car la presqu’île où se trouve le port était autrefois une petite île ; durant le XXe siècle des tavernes furent construites sur cet îlot qui fut relié à l’île principale par une jetée.

Le village de Nissaki s’est développé à l’arrière du village de pêcheurs d’origine, sur les derniers contreforts du mont Pantokrator ; Nissaki est un village à l’habitat dispersé, constitué de villas parsemées parmi les oliviers et les pins ; sa population atteint près de 300 habitants. Le village s’étend sur environ 2 km le long de la route côtière, jalonnée des différents commerces nécessaires aux vacanciers : supermarché, agences de voyage, location de véhicules, magasins de souvenirs et autres magasins.

La plage centrale se trouve à l’arrière du port ; c’est une plage de sable et de cailloux, charmante mais minuscule, de 25 m de longueur, où il est difficile de trouve une place pour étendre sa serviette. La plage est entourée de plusieurs tavernes, dont l’une située sur l’ancien îlot. D’autres criques avec leurs plages ponctuent la côte ; la plage située le plus au nord est surplombée par un gigantesque hôtel sans charme, le Sunshine Corfu Hotel.

Depuis le port de pêche des bateaux proposent des excursions le long de la côte et vers les meilleures plages de la région.

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